Pendant la période de l'art baroque italien, un peintre au talent prodigieux s'éleva contre le style méthodique et académique des Carrache : Michelangelo Merisi, surnommé Caravage.
Né en 1573 en Lombardie, il arrive à Rome à l'âge de 15 ans où il connait un succès rapide. D'un tempérament violent, il a souvent affaire avec la police. Accusé de meurtre et condamné à mort, il s'enfuit de Rome, en 1607, et se réfugie à Malte ; il y restera moins d'un an, y ayant été à nouveau condamné. C'est cependant dans cette île qu'il peignit l'un de ses plus beaux tableaux : la Décollation de Saint Jean Baptiste. Expulsé de Malte, il part pour la Sicile, puis il décide, en 1610, de retourner à Rome. C'est en cours de route qu'il décède de la malaria.
Malgré une vie brève, Caravage a produit une oeuvre relativement abondante qui, succinctement, peut se caractériser par deux traits principaux : son "réalisme" et son "luminisme".
De nos jours, Caravage apparaît comme le dernier grand peintre religieux de l'art italien. Nombre d'artistes dont Orazio Gentileschi et sa fille Artémisia, Valentin de Boullogne, ... entre autres, furent influencés par lui.
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Sous les influences combinées de l'évolution diplomatique et commerciale en Méditerranée, l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem lia définitivement son sort à l'île dont il prit le nom. Malte était son pays. Les grands maîtres souverains d'un Etat tirèrent parti de l'architecture pour construire une mise en scène "monarchique". Malte, place importante pour les commandes d'oeuvres d'art, devint synonyme du goût et du raffinement. Sous les règnes de Perellos, Vilhena et Pinto, Malte accumula l'essentiel de ses trésors, splendides ornements d'un Ordre devenu le conservatoire d'une chevalerie obsolète.
La peinture maltaise eut son siècle d'or : le XVIIe, comme la plupart des grands foyers artistiques européens. Et symboliquement, cette ère nouvelle s'ouvrit sous les meilleurs auspices avec le passage, dans l'île, de Caravage. Ce dernier fut en effet - avec Annibal Carrache - l'un des deux grands initiateurs de cette veine réaliste qui, en coupant les artistes des extravagances maniéristes, révolutionna véritablement la peinture de la fin de la Renaissance.
L'influence du maître calabrais Mattia Preti (1613-1699) fut, sans hésitation, un facteur essentiel dans la formation du profil artistique de Malte. En 1659, à l'apogée d'une brillante carrière, il prit le chemin de l'île où il s'installa en 1661 et y demeura, apparemment sans interruption, jusqu'à sa mort, intervenue la 13 janvier 1699. Il y peignit son chef-d'oeuvre, la voûte de Saint-Jean de la Valette, et dirigea un atelier très important.
Au commencement du XVIIe siècle, la peinture maltaise bénéficie d'une visite inattendue : celle du bouillant Micheangelo Merisi, connu à Rome - d'où il avait fui - sous le nom de Caravage. Dans l'île où il séjourne quinze mois, Caravage peint son chef-d'oeuvre la Décollation de Saint Jean-Baptiste, confession tragique d'une âme aux abois.
De Guido Reni, Pietro Novelli à Ribera, Mathias Stomer ou Mattia Preti, Malte conserve dans ses musées ou ses églises un étonnant ensemble de chefs-d'oeuvre qui témoignent de la diversité et de la richesse de l'influence caravagesque en Italie.