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Un roman fantaisiste qui confronte deux mondes : l'univers feutré et conservateur des palaces parisiens et la contestation de mai 68. Pauline Dreyfus nous propose un huis-clos au vénérable hôtel Meurice au moment où le personnel décide de prendre le pouvoir.

On y croise une milliardaire qui finance et remet un prix littéraire sans jamais lire une ligne ; un attachant vieux notaire de province mourant, en total décalage ; Salvador Dali, ingérable et follement drôle ; le jeune Modiano et son univers.

C'est drôle, tendre, loufoque et original, bourré d'anecdotes. J'ai découvert la relation entre Hemingway et la création du Bloody Mary, ou l'histoire du refus de von Choltitz de détruire Paris. La légèreté fait du bien !
Lien : http://sousinfluences.com/in..
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Pauline Dreyfus a écrit un délicieux roman se déroulant pendant les évènements de mai 1968, à l'hôtel Meurice, célèbre palace parisien.

Le personnel en grève "prend le pouvoir" et se demande si l'hôtel doit accueillir, comme chaque année, le dîner organisé par la milliardaire Florence Gould pour la remise du prix Nimier.

Florence Gould étant très généreuse, le dîner aura lieu.

Mais malgré la bonne volonté du personnel, c'est le foutoir pour organiser le dîner...Impossible de trouver des belons en plein mois e ai 1968 !!!

Nous croisons Salvador Dali, Paul Morand.

Après moult péripéties, une vingtaine de convives peuvent être réunis. le prix Nimier est attribué au jeune Patrick Modiano, pour son roman "La Place de l'Etoile"

Pauline Dreyfus a un style vif, acide et joyeux.

Un vrai délice.
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Je reste partagé après la lecture le déjeuner des barricades de Pauline Dreyfus.
Cette journée du 22 mai 1968 ,thème du livre est très bien restituée.
Ce jour là à l'hôtel Meurice à Paris doit être remis le quatrième prix Roger Nimier à Patrick Modiano
C'est Florence Gould mécène et milliardaire américaine ainsi que son jury d'écrivains qui doivent recevoir Patrick Modiano pour un repas.
Étant en mai 1968, nous sommes en plein événements de mai 1968. de l'autre côté de la Seine les pavés volent bas et les barricades s'élèvent rapidement.
L'hôtel Meurice ne reste pas étranger à ces événements
Le personnel à décidé de renvoyer le directeur et de pratiquer l'autogestion.
Les cuisines ,les garçons d'étape les grooms se rêvent syndicalistes
Ce palace va t il perdre ses prérogatives, son standing son luxe
Ce roman va nous raconter cette folle journée et nous mettre au coeur de cette frivolité alors qu'à l'extérieur un changement de société se prépare.
Et c'est par rapport à cette description que je suis partagé
La description est très bien faite mais à aucun moment il n'y a une mise en perspective.
Nous restons avec la frivolité .
Pauline Dreyfus nous raconte par le menu ( c'est le cas de le dire) les états d'âme de Florence Gould et de ses jurés. Nous apprenons que l'un ou l'autre à pu collaborer avec l'occupant entre 1940 et 1945.
C'est une information et cela en reste là.
Pareil pour les infos sur les évènements de Mai 1968
Pareil pour les élucubrations de Salvador Dali et de son ocelot
Pareil pour les états d'âme du personnel de l'hôtel Meurice
J'espérais une mise en abyme des personnages (par exemple le notaire de Montargis ) et de leur époque
Ça ne devait pas être l'objet du roman
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Paris 22 mai 1968, au plus fort des émeutes étudiantes parisiennes et de la grève généralisée qui paralyse totalement le pays. Les palaces parisiens font leur révolution !
Le personnel se réunit en assemblée générale et… s'assoit !
L'hôtel Meurice n'est pas en reste, et son personnel qui a décidé de renvoyer son directeur et de passer en autogestion, va passer une des journées les plus folles depuis sa création.
La révolte gronde en cuisine, le chef impose son menu au déjeuner de remise du prix Nimier au tout jeune écrivain Patrick Modiano, l'ex-directeur remplace la dame du vestiaire partie au chevet de son CRS de mari en plein service, l'ensemble des directeurs des palaces parisiens congédiés par leur personnel, se vautre dans les fauteuils du bar.
Rien n'arrête pour autant les excentricités des clients habitués et bloqués a Paris par les grèves, Florence Gould, le couple Dali, J. Paul Getty (persuadé que les émeutiers vont bientôt le décapiter).

C'est une vision très originale de cette période qui nous est offerte dans ce roman, en décalage des évènements feutrés par la porte tambour du palace, et remplie des fantasmes des résidents qui, s'identifiant par moment à Louis XVI et Marie Antoinette, imaginent leur dernière heure arrivée.

Une magnifique galerie de portrait qui fait la part belle au personnel de l'hôtel tiraillé entre son dévouement à l'établissement et un besoin de participer à l'émancipation générale, Sylvain le barman, Lucien le concierge (qui s'offusque de voir des clients moins bien habillés que le personnel), Roland le maître d'hôtel représentant syndical ou Denise la dame vestiaire forment une véritable famille.

L'écriture de Pauline Dreyfus est vive, alerte, remplie d'humour, d'ironie et de tendresse pour tous ces personnages qui pourraient devenir très facilement des caricatures, mais sont, au contraire, traités avec beaucoup de tendresse et d'humanité.

Un très bon moment de lecture que je recommande vivement.
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Tenue de gala exigée !
En plein mai 1968 l'Hotel Meurice organise pour une millionnaire américaine, comme chaque année, un repas en l'honneur du lauréat du prix Nimier de l'année.
Mais rien ne va plus, le lauréat met des heures à finir une phrase (si, si c'est bien la personne à qui vous pensez), les employés sont en grève et l'on ne sait pas où tout cela va mener.
le court roman de Pauline Dreyfus m'est apparu particulièrement brillant. Son thème est est passionnant (pour schématiser, la révolution vue du côté de plus nantis), mais le livre est encore bien plus riche que cela car Pauline Dreyfus, en spécialiste et admiratrice de Paul Morand (auquel elle a consacré il y a peu une biographie) écrit de manière particulièrement remarquable. En lisant ce livre je ne cessais de souligner des phrases, quand dans d'autres ouvrages il faut se faire violence pour en trouver une.
Un roman remarquablement brillant, d'une ironie et en même temps d'une profondeur constante.
A noter une fin particulièrement étonnante et virtuose, modianesque en diable.
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Après « Ce sont des choses qui arrivent », j'ai eu un grand plaisir à retrouver cette auteure. Elle a un ton bien à elle pour évoquer les petits travers des « grandes » heures de gloire de la France, et même le tragique prend un air quelque peu ridicule. Nous sommes en Mais 1968, le 22 pour être précis. Tout Paris retentit de la révolte étudiante et subit les contraintes de la grève générale qui paralyse l'approvisionnement et les transports. Tout Paris, soit mais qu'en est-il des hôtels de luxe et du personnel peu formé pour exprimer des opinions personnelles et encore moins libertaires. Que pense donc, le personnel et les habitués du Meurice ? Son décor n'inspire pas la contestation Peu de problèmes résistent à l'alcool et à l'argent. C'est la morale de ce roman. Sans doute vous serez vite curieux de connaître le romancier récompensé, comme l'ex ministre de la culture Fleur Pellerin, les vieux compagnons de table de Florence ne l'ont pas lu et seraient bien en peine de parler de son livre. En mai 1968 le prix Roger Nimier a été attribué à Patrick Modiano, et ce prix lui a été remis par des écrivains proches de la collaboration. Pauline Dreyfus a un vrai talent pour faire revivre ces gens si riches et si oisifs, elle ne les charge pas mais rend bien leurs aspects superficiels. Et son talent ne s'arrête pas à « croquer » caprices des gens trop riches avec humour,(la scène du repas de l'ocelot de Salvador Dali est aussi cruelle que drôle !)
Lien : http://luocine.fr/?p=9072
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Quelle superbe idée de sujet: mai 1968 depuis l'hotel de luxe Meurice où la riche Madame Groult s'accroche, hors du temps, à l'organisation du dîner de réception du prix litteraire Roger Nimier contre vents et marée.
Que de personnages truculents traversent ce roman : le jeune et timide Modiano venu recevoir le prix, Dali et son épouse ect .. et surtout surtout le personnel de l'hôtel écartelé entre les évenements extérieurs et leur déclinaison à l'intérieur un peu complexe....
J'ai aimé les retours arrière vers Paris occupé. L'ombre de Chardonne, de Morand contestés.
J'ai été déçue par le clou qu'aurait du être le livre : le dîner, un peu expédié.
J'ai adoré l'épisode ou le léopard « bambou » de Dali croque le pékinois de Madame Groult. Et tout autant celui ou le riche américain, persuadé que le tohu-bohu créé par cet événement signe son arrêt de mort, rédige son testament.
Et jamais on ne sort de l'hôtel Meurice. C'est la raison pour laquelle ce serait effectivement un excellent scénario pour une pièce de théatre.
C'est peut être un peu le problème : les personnages entrent et sortent, les situations sont cocasses mais on reste un peu sur sa fin.
Une excellent et très original divertissement toutefois. A lire.
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Le 22 mai 1968 est la pire journée de la période de Mai 68. C'est cette journée que Pauline Dreyfus décide de raconter mais dans le palace Meurice à deux pas des barricades mais sur la rive droite. Mais, la veille, les employés ont décidé de s'autogérer : "Personne n'avait songé que l'autogestion rendait autant prisonnier que libre". de plus, ce jour là doit se dérouler le repas de remise du prix Nimier (un gros chèque pour un jeune écrivain prometteur: Patrick Modiano, cette année là! ). le prix est organisé par Florence Gould depuis 1962. Comme Paris est bloqué, les personnes invitées ne pourront être présentes. du coup, Mme Gould aura la géniale idée d'inviter les résidents de l'hôtel: Salvador et Gala Dali, entre autres et un notaire de province venu mourir dans ce palace.
Juste un arrêt sur ce personnage de notaire, Aristide Aubusson. Pour moi, ce personnage incarne le lecteur, le mortel de service qui, par sa passion, côtoie les immortels que sont les personnages de roman inspirés de personnes réels, comme ceux-ci ou des héros de pure fiction. Je me suis retrouvée dans sa description : sa chambre située sous les toits sans ascenseur, comme lorsque j'accompagnais ma mère dans l'hôtel particulier de 3 étages situé sur Boulogne quartier Auteuil quand elle en faisait le ménage et que, témoin épisodique de ce monde, je jouais des heures durant à la riche princesse! Aristide Aubusson va côtoyer un monde dont il n'aurait jamais imaginé son existence et va pouvoir échanger son ressenti au jeune auteur pour lui communiquer un événement qui deviendra beaucoup plus tard objet de roman, Dora Bruder. La boucle est bouclée!
Je ne connaissais pas, Mme Gould, appelée Madame Racine, du nom du personnage sur les billets de banque qu'elle distribue à chacun. "Cette idée redonne le sourire à Florence, qui ignore ces détails sinistres (...) mais sait déceler à une paire de chaussures fatiguées et au frétillement devant un rectangle homologué par la Banque de France, le besoin. Il est réconfortant de savoir qu'on fait le bien autour de soi."
J'avais oublié Dietrich von Choltiz, devenu personnage de fiction dans Paris brûle-t-il ? ou Diplomatie: "Lui qui a rasé Sébastopol, qui a en partie détruit Rotterdam, ce militaire admirablement noté, ce militaire admirablement noté, ce soldat dont la hiérarchie n'a jamais douté, ce général qu'on sait dépourvu d'États d'âme, ce Dietrich von Choltiz va,chose inouïe, désobéir".
Je ne savais pas le passé de collabos des invités et de la patronne. "Ce grand garçon veut se souvenir de tout quand eux voudraient , au contraire, oublier. Pourquoi s'acharne-t-il à gratter une plaie qui a l'air de cicatriser enfin? "
J'ai reconnu cette classe sociale, soucieuse d'étiquette et de respect des valeurs, qui pendant une journée entière va continuer à faire vivre l'ordre social établi malgré son envie de révolution.
Et, puis, il y a le le romancier, celui qui manie les mots pour créer des histoires. Attachant, beau, jeune, lunaire! Il n'a que vingt-deux ans et pourtant il devine que les bons lecteurs sont rares; et qu'on ne perd jamais son temps à épuiser leur curiosité. Oh, le terrible aveu!
Ce roman est truculent tant il dépeint justement cette mini société figée dans son unité de lieu et de temps alors qu'à l'extérieur, le monde est violent et incertain. N'est-ce pas ce que procure la littérature pour nous, lecteur, juste une bulle d'air dans un ciel de tempête. J'ai souri, souvent! En bref, j'ai aimé! Et, puis, de toutes façons, je rêve encore de prendre un goûter dans un palace, car pour le diner ou la nuit, c'est inenvisageable!
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Les barricades du titre sont celles que des étudiants lassés par une France endormie et sclérosée par un pouvoir d'un autre âge ont dressé par un beau mois de mai 1968. le déjeuner quant à lui n'a rien à voir avec quelques merguez grillées sur un brasero improvisé dans un bidon devant une usine occupée par des ouvriers en colère, ni un pique-nique militant dans la cour de la Sorbonne. Pauline Dreyfus nous transporte dans un lieu bien plus original, bien à l'abri de toute revendication révolutionnaire et dont la clientèle plus habituée au champagne qu'au vin rouge en bouteilles étoilées, ( les moins de 50 ans ne peuvent comprendre cette allusion aux bouteilles de vin consignées qui accompagnaient les repas des prolos de l'époque) se croit à l'abri de ce monde si prompt à lancer des pavés ou retourner des Rolls sur le Boul' Mich'. Ce déjeuner se déroule dans un de ces palaces parisiens où une nuit coûte au minimum un mois de salaire de n'importe quel ouvrier de l'époque ( mais de la nôtre aussi !): L'hôtel Meurice qui se partage, s'arrache, se jalouse des résidents fortunés avec ses ennemis commerciaux que sont le Ritz ou le Georges V.
Comme au théâtre, nous nous retrouvons avec un lieu unique et une unité de temps bien précise : la journée du 22 mai 1968. Toute une galerie de personnages fragilisés par le situation explosive du moment va se croiser. Si la grève du personnel a heureusement été évitée, le sentiment révolutionnaire s'insinue au coeur des dorures, faisant ainsi voter une motion éliminant toute hiérarchie. le directeur de l'établissement se retrouve à errer dans les couloirs feutrés, sans travail, sans droit à la parole et va vivre une journée bien particulière. Roland, ex chef du personnel, mais présentement membre quelconque de ce nouvel univers auto-géré, veille toutefois au bien-être d'une clientèle déboussolée par un personnel qui sent pousser les ailes de la liberté.
Mais ce 22 mai ne peut faire l'impasse sur un événement littéraire organisé chaque année par une de ces richissimes résidentes, aussi célèbre qu'excentrique : la milliardaire Florence Gould. Bien que piètre lectrice, elle a créé le prix Roger Nimier récompensant un premier roman avec un chèque au montant fort appétissant, remis lors d'un déjeuner prévu de longue date et réunissant la fleur plus que vieillissante de la littérature de l'époque. Hélas entre la grève des transports, la pénurie d'essence, la peur de se prendre un pavé sur le nez, la crainte de rencontrer un jeune débraillé aux cheveux longs, la venue des invités est compromise. Heureusement le Meurice dans ces chambres haut de gamme offre de possibles invités pour combler les trous, notamment un notaire au bord de la mort ou Salvador Dali et son épouse qui pourront ainsi profiter dde la conversation du gagnant de l'année, Patrick Modiano.
Une chose est certaine, pour peu que l'on goûte de l'histoire contemporaine, de littérature et de presse people, aucun ennui n'est a redouté à la lecture du troisième roman de Pauline Dreyfus.
La suite sur le blog
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Mai 68 sujet rebattu, mais la romancière nous en donne une vision inédite et très originale. Style très agréable à lire, avec des commentaires en quelque sorte « voix off » (sur la journée des fous, par exemple). Beaucoup d'humour. La mise en place des protagonistes est bien réussie : on croise beaucoup de personnages, et on s'attache à chacun d'entre eux, même si son rôle reste mineur
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