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EAN : 9782368451434
200 pages
IS Edition (25/08/2017)
4.67/5   9 notes
Résumé :
Marc, adolescent à la sensibilité et l'imagination débordantes, subit de plein front le cancer de Lucie, sa petite sœur de huit ans.
Alors que les aller-retours à l'hôpital se font plus fréquents, il dérive progressivement dans l'onirique afin d'oublier la réalité du quotidien…
Trouvera-t-il dans ses rêves une explication à la vanité du mal ?

Dans le style francisé de J. D. Salinger, Bittersweet ("tendre-amer" en anglais) raconte l'hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Si ce roman se lisait vite dès le départ, c'est bien tout ce que je lui trouvais au premier abord. Finalement, j'accrochais de plus en plus, parce que les mots choisis, la façon dont l'auteur raconte l'histoire, sont percutants. C'est très rapidement devenu un coup de coeur !

Pendant une très courte période, on suit principalement Marc, c'est du moins lui le narrateur, face à la maladie de sa petite soeur de 8 ans. Lucie a un cancer et Marc, même s'il se voile la face, n'arrive pas à l'accepter, ce n'est pas possible, trop injuste... Marc fait alors comme il peut pour avancer, pour soutenir sa mère, maladroitement mais toujours franchement, fidèle à lui-même. Accablé par toute cette tristesse, il se retrouve souvent dans le monde des rêves, où il cherche des réponses à ses questions : la maladie, la mort, la vie...

Si je n'accrochais pas au tout début, c'est surtout à cause de la façon de parler de Marc. C'est lui le narrateur, donc on est tout le temps dans sa tête, et c'est tout aussi franc que ce qui sort de sa bouche... Ce sont des phrases parfois "décousues", ou du moins mal tournées, pas mal d'injures, de l'irrespect général et je me suis dit que ça n'allait pas le faire... Mais en fait, ça le fait très bien ! Parce que Marc n'a que 15 ans, qu'il n'a simplement pas de filtre et qu'il croule tout aussi "simplement" sous le poids de sa tristesse et de son incompréhension face à l'injustice de la vie. On se rend très rapidement compte qu'il n'y a pas de méchanceté dans tout cela, pas d'insultes gratuites, et ce que je prenais pour de l'irrespect n'est que la conséquence de ce qui lui échappe, du haut de ses 15 ans.
On s'attache très vite à Marc, à sa souffrance dissimulée, au fait qu'il se soit perdu au milieu de la tristesse quotidienne, parce que personne ne sait si Lucie ira mieux, qu'elle n'a que 8 ans, qu'ils ont déjà perdu leur père... Que la vie s'appelle Injustice. C'est énorme ce qu'il vit et, malgré tout, bien que l'on ressente cette tristesse les accablant tous, ce n'est pas lourd à lire parce que l'auteur a su y intégrer une certaine justesse, de l'humour et un côté poétique, métaphorique, qui fait clairement du bien à lire en parallèle.

Une fois que je j'ai cerné le personnage de Marc, je me suis très vite retrouvée en lui... Je n'ai pas du tout le même âge, je n'exprime pas ma peine, ma colère, ma haine comme lui, ou disons plutôt pas de la même façon, mais il exprime à sa façon exactement ce que je ressens généralement face à l'injustice de la vie... Ce que, donc, beaucoup ressentiront également. C'est un personnage réel, authentique, sincère, très sensible malgré les apparences et très touchant.
Je ne me suis pas vraiment attachée à Lucie et sa mère, bien qu'elles fassent partie intégrante de l'histoire. Mais, justement, je pense qu'elles et Marc sont un tout, que bien qu'ils soient différents, l'histoire n'aurait pas lieu d'être sans ces trois personnages-là en particulier. Ils ne vont pas les uns sans les autres.

Cette histoire m'a profondément touchée. C'est un thème délicat, triste mais manié avec tant de justesse, de sincérité, d'amour et de jolies métaphores que l'on ne se sent pas déprimé après l'avoir fini. Je pense qu'il m'a principalement touchée pour mes raisons personnelles, que l'auteur a su trouver les mots justes, ainsi que l'émotion, pour exprimer tout ce que l'on peut ressentir et vivre face à la maladie, mais même sans cela je pense qu'il est très facile d'être conquis par cette histoire, d'autant plus que la plume est très fluide. Marc est un personnage très percutant et émouvant, c'est ce qui m'a le plus surprise finalement. C'est un beau coup de coeur que je recommande vivement !
Lien : http://uneenviedelivres.blog..
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Pour moi ce roman est un ouvrage inclassable, un OVNI tout simplement, mais dans le bon sens du terme, car il touche et il est difficile de l'oublier rapidement. L'auteur nous propose de plonger dans le quotidien d'un jeune garçon schizophrène qui doit faire face au cancer de sa soeur. Sans fioriture, ni édulcoration, il nous propose de voir le tout d'un autre point de vue, avec toutes les difficultés que cela implique pour un jeune avec une telle maladie.

J'ai été très touchée par le côté cash de Marc. Il tente de faire face à cette situation ingérable, à tenir son rôle et sa place, alors que ses propres hallucinations deviennent plus envahissantes et que son monde onirique l'envahit de plus en plus. C'est poétique tout en étant juste et dur, de quoi passer un peu du rire aux larmes.

Mais surtout, cela permet d'appréhender davantage la schizophrénie, son impact sur la vie de la personne touchée et surtout sur son entourage. L'analyse du monde faite par Marc est intéressante et nous permet de nous remettre nous-même en question, d'envisager les choses d'un autre point de vue et différemment, ce qui est passionnant.

En bref, ce roman m'a remuée et touchée. Je suis passée par toutes les émotions en le lisant et je ne peux que vous le conseiller si vous cherchez un livre différent, un livre qui ose aborder d'une façon juste et poétique un thème tellement difficile à traiter.
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Bittersweet est un (très court) roman qui porte vraiment bien son nom. Doux amer, c'est l'impression qu'il me reste après avoir refermé le bouquin, si bien que je ne sais pas vraiment où me positionner par rapport à lui. Impossible pour moi de déterminer si le charme global opéré pendant la lecture réussit à surpasser la frustration de la fin… Impossible de démêler les émotions tantôt méliorative, tantôt péjorative, au sujet de cette histoire.
Marc est un personnage qui m'a d'emblée plu ; sans doute trop intelligent pour se conformer à un monde qui abîme toute beauté, il parait froid et sa sensibilité n'explose que par touches ponctuelles, sous les traits d'une effusion de larmes qu'elles soient de joie ou de peine. Il est un personnage qui bouleverse à mesure qu'il agace parce qu'il reste un adolescent. Un adolescent avec ses moments de rébellion, mais un adolescent à la vision résolument tranchée sur le monde dans lequel il vit. Ses mots sont durs mais ils sont justes, ils sont son propre rempart à l'injustice qui foudroie sa famille, comme le moyen de rétablir une vérité trop souvent cachée. La relation qu'il entretient avec sa soeur est brisante. Étrange mot pour caractériser un lien fraternel, et pourtant il est le seul qui me vienne à l'esprit. L'amour qui les unit est celui le plus noble, sans nul doute le plus sincère. C'est pour ça qu'il est si douloureux. Lucie justement, est un rayon de soleil ; un personnage beaucoup trop réaliste pour ne pas être attachante, pour ne pas susciter la blessure du coeur.
Cette empathie rend leur sort compliqué à encaisser : Lucie est atteinte du cancer, Marc est schizophrène. Si la malchance est responsable du destin de la petite fille, c'est la génétique qui guide celui du jeune homme. Intervient alors, sans même être directement abordées, les doutes et les inquiétudes d'une mère qui doit préparer le deuil de sa fille de 8 ans. le tout rapporté par les paroles de Marc devient à la fois incisif et poétique ; cruellement beau. La maladie est évoquée mais pas sur le versant scientifique. Il s'agit juste d'un cancer, du département oncologie de l'hôpital et des visites d'une psy. En revanche, elle s'incarne dans ses répercussions psychologiques, dans la détresse d'une mère, dans la rechute d'une pathologie psychologie d'un frère. Pour Marc, son monde intérieur que les spécialistes appellent « hallucinations » devient le seul moyen d'échapper à un quotidien qui implique trop les émotions. le beau et le laid se confondent, seul le monde de son père suicidé promet la tranquillité. Bittersweet est compliqué à bien des égards et pourtant il laisse comme une impression d'inachevé justement parce qu'il en dit trop…
J'aurais probablement hurlé si le livre s'arrêtait sur les dernières phrases de l'histoire proprement dite, mais l'histoire en aurait été sublimée, comme suspendue entre rêve et réalité. Mais c'est à ce moment qu'arrive la postface et avec elle, ma déception. Parce que cette postface, même si elle est très bien écrite, vient selon moi déconstruire la beauté du récit à grand coup d'explication et de révélations qui tuent les dernières lignes. Pourquoi ? Mais pourquoi ces explications… La fin était si touchante, si terrible… Si je comprends, à la limite, l'intention de légitimer certaines paroles peut‑être un peu catégoriques, ou l'envie d'expliquer la démarche d'écriture, en revanche je ne comprends pas les révélations quant aux personnages. Pourquoi avoir rompu la limite rendue floue par le héros ? le message porté par la postface était déjà incarné par les paroles du père ; pourquoi poser des mots sur une incertitude qui même si elle était univoque, était cent fois plus touchante ? J'aurai aimé que cette postface ne me vole pas la fin d'un roman qui m'a bouleversée. Parce que c'est le sentiment que j'ai eu et qui me reste encore. Celui de ne pas avoir pu laisser éclater la tension émotionnelle emmagasinée durant la lecture parce qu'elle m'a été fauchée, parce que l'auteur a en quelque sorte exigé sa reprise. Ce alors même que Marc aurait soutenu que donné, c'est donné…
Lien : http://www.bookpearl.fr/2018..
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Quand j'ai lu le résumé du roman sur Babelio, lors de la dernière Masse Critique, j'ai coché la case pour tenter ma chance de le recevoir. le résumé m'avait troublé, je me demandais ce qui pouvait se cacher derrière et j'étais fort curieux de le découvrir. Ce roman ne m'a pas déçu, s'étant élevé au rang d'un coup de coeur ! Cela ne serait pas un coup de coeur sans des raisons qui le justifient et que voici.

Tout d'abord, le thème de l'histoire est très poignant car c'est un thème réaliste, triste et qui peut toucher n'importe qui. le cancer. Cette maladie. On a tous déjà connu ou entendu autour de nous une personne qui souffrait d'elle, qui s'est battue pour la vaincre ou entourer la personne. Un fléau. Dès qu'on parle de cancer en société, les gens deviennent plus réservés, plus timides, moins enjoués, sachant ce que la maladie implique et le mal qu'elle peut causer. Il va de soi que je ne pouvais pas rester indifférent face à ce thème plus que poignant, qu'il créait déjà cette réserve dans l'esprit du lecteur, ce comportement qu'on adopte face à l'évocation de la maladie. Écrire dessus n'est pas quelque chose de facile et peut être considéré comme tabou par certaines personnes tellement que le sujet est dur. J'ai été curieux, attiré de découvrir comment l'auteur pouvait écrire dessus, comment il allait écrire dessus et même avoir d'ouvrir le livre, le résumé nous fait aimer le roman. L'auteur doit trouver un sujet qui frappe ses lecteurs, qui les intéresse, qui leur donne des émotions. Plus le sujet est controversé dans la société, plus il remplit facilement cette tâche. J'ai donc déjà été touché avant d'avoir lu la première phrase et au fur et à mesure des pages lues, ce sentiment d'appréciation a grandi.

Ensuite, le personnage principal, celui que nous suivons dans son esprit, est très touchant. C'est un jeune adolescent d'une quinzaine d'années et nous voyons le monde à sa manière, la maladie à sa manière et cela est très touchant car il est encore innocent, il ne connait pas le monde et ça lui tombe dessus. le voir hurler sa colère face au monde entier est poignant car en essayant de se mettre dans sa peau, on voudrait faire la même chose, même si nous savons que ce n'est pas de la faute des autres, même si nous savons que cela ne va rien arranger du tout. Nous nous taisons. Il hurle. Nous le suivons tout au long du récit, nous rapprochant de plus en plus de lui et ce qu'il pense, devenant d'accord sur de plus en plus de points. Ce personnage est très touchant car il est très réaliste. Ce n'est pas un simple être d'encre et de papier. Il a son existence propre et comme je le dis souvent, cela montre à la fois le talent de l'auteur tout en embellissant l'histoire, la faisant vivre. La découverte et le suivi de ce héros sont une aventure en elle-même.

Pour terminer, un autre point qui m'a fort étonné et que j'ai apprécié est le style de l'auteur, ou devrais-je peut-être plutôt dire celui du narrateur, de notre héros d'une quinzaine d'années. le style lui était très personnel, ce qui faisait qu'on se rapprochait encore plus de lui. Ce n'était pas l'histoire de l'auteur mais celle de cet adolescent perdu entre la maladie de sa soeur et les changements de sa mère, perdu dans ses sentiments et sa mélancolie. le style était très familier, proche de l'oral et même si en temps normal, je ne trouve pas ça joli, ici, dans ce livre, cela allait parfaitement et se mariait avec brio à l'histoire et au personnage. Je n'ai pas envie de trop détailler la plume utilisée dans le récit car j'ai envie de vous laisser la douce surprise de la découvrir et que vous l'appréciez également, à votre tour. Sachez une chose, les mots m'ont transporté et ce roman m'a fait vivre une belle histoire !

En conclusion, de par toutes ses qualités, ce roman s'est hissé comme un coup de coeur ! Bravo à l'auteur pour cette histoire.
Lien : http://leslecturesdekevin.bl..
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Ouh que ce roman est touchant ! J'ai été très émue à sa lecture.

Marc a quinze ans lorsque ses crises de schizophrénie reprennent; il parcoure durant celles-ci une colline d'herbe bleue sous un ciel blanc, étoilé de points noirs, qui se confond avec une mer de lait, en compagnie de sa petite soeur de huit qu'il tente de sauver d'une colonie de crabes rouges. Dans la réalité, Lucie est malade, et les crabes rouges représentent son cancer. Marc fait tout pour bien paraître, mais il déteste les hôpitaux, encore plus les médecins, il ne comprend pas cette injustice de la vie qui veut le priver de cet être cher et aime tellement sa si jolie petite soeur qu'il s'enfonce chaque jour davantage dans ses illusions, afin d'échapper à cet insupportable quotidien.

Cette courte histoire m'a maintenue au bord des larmes durant toute la durée de ma lecture, éclairée par instants de jolis éclats de rire. Colas Droin nous présente un adolescent, pas encore sorti de l'enfance, qui ne mâche pas ses mots et se confie, avec son langage de jeune en colère, de manière aussi naïve que poétique. C'est d'ailleurs parce qu'il est empli de cette innocence enfantine et de ce langage brut que ce texte est si beau à lire. La sincérité qui ressort de chaque phrase possède, dans le contexte difficile de l'histoire, une puissance émotionnelle qui a bien failli me faire chavirer.
Marc ne gère pas du tout le fait que Lucie ait un cancer; le sujet n'est pas tant la maladie, qui est survolée, que la réaction d'un grand frère qui voudrait pouvoir protéger sa petite soeur. La schizophrénie n'est pas un sujet évident à traiter, mais c'est ici fait tout en douceur et avec naturel. On n'a pas cette impression de lire l'histoire d'une personne malade, ni que ce soit imposé, comme ça peut parfois être le cas dans d'autres romans. La douleur et l'incompréhension émanent de chaque ligne, et le garçon désemparé cherche, en quelque sorte, un fautif et une délivrance; mû par sa colère, il s'en prend facilement au corps médical insensible, mais se pose aussi des questions d'ordre religieux, et comme échappatoire, il ne trouve que son imagination.
L'amour fraternel que partagent le frère et la soeur est dévastateur, magnifique (j'ai adoré les surnoms que Marc donne à Lucie: "la petite", "gamine"); il y a une telle tendresse qui se dégage de leur relation, de leurs échanges et surtout des pensées du jeune homme qu'il est impossible d'y rester insensible.

Bien que court, ce récit se suffit à lui-même, il n'en aurait pas fallu plus, ni moins, et son final est aussi parfait qu'apaisant, logique.

Ce roman une très belle découverte, j'ai vécu un beau moment, à la fois triste et fort, en somme: émouvant. Je vous le conseille !
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Toute la neige avait fondu et l'herbe dessous était devenue jaune, c'était pas très beau. Moi, j'étais le genre de mec à toujours tout trouver super beau, donc j'étais presque content de voir que même la nature elle se loupait un peu, des fois.
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A cette histoire, écrite à l'encre de mes larmes.
Aux larmes, qui permettent aux lumières d'étinceler.
Aux étincelles, qui recréent indéfiniment la vie.
A la vie, qui fait naître les histoires.
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Il commençait à faire bien nuit, et y'avait quelques flocons qui tombaient. C'était marrant parce que c'était beau et chiant à la fois, un peu comme les musées.
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[...] je pouvais pas m'empêcher de penser que si on faisait comme si tout allait bien, alors tout irait bien.
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La tristesse, ça rend tout beau, même la pluie.
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