AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,32

sur 1865 notes
5
34 avis
4
22 avis
3
11 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Maurice DRUON, spécialiste des sagas ( les grandes familles,…)
Maurice DRUON, incarne l'histoire, par ses engagements, par sa collaboration au « chant des partisans », par ses écrits
Les Rois maudits , basé sur la légende inventée par un chroniqueur italien, selon laquelle le dernier grand maître des templiers Jacques de Molay aurait lancé une malédiction sur le bûcher à l'encontre des quelques « personnalités de l'époque » : Philippe le Bel ( roi de France ),du pape du moment ( Clément V), de Guillaume de Nogaret (mort en 1313, chargé de mettre en oeuvre la politique royale et notamment de lancer la campagne de diffamation contre les templiers et d'organiser leur arrestation ; il n'est pas « un maudit » dans la réalité car décédé avant la mort de Molay )et de leurs héritiers et descendants pendant treize générations.
L'intrigue se développe dans un contexte de rivalité pour la succession au trône de France de 1314 à 1356 sous les règnes de Philippe le Bel à Jean le Bon
Au début du XIVe siècle, le roi Philippe le Bel, réputé glacial et majestueux, règne d'une main de fer sur la France. Sous son règne, « la France est grande et les Français malheureux ». Philippe le Bel a trois fils et une fille :
Ainsi la descendance est apparemment largement assurée, et que de plus un rapprochement entre la France et l'Angleterre est assuré grâce au mariage d'Isabelle.
Cependant, de la découverte de l'adultère des belles-filles du roi jusqu'à la revendication du trône de France par Edouard III d'Angleterre, en passant par les intrigues des membres de la famille royale, bien des péripéties vont finir par aboutir à déclencher la guerre de Cent Ans.

Parallèlement à cela, un conflit agite l'Artois : la question de la succession se pose : est-ce le fils de Philippe, Robert III, ou la tante de ce dernier Mahaut, fille cadette de Robert II, qui doit lui succéder ? L'affaire est portée devant la justice royale et le roi Philippe le Bel donne raison à Mahaut. Néanmoins Robert ne lâche pas prise.
Druon bâtit sa trame sur l'histoire réelle, sur les légendes promues réalités historiques et sur les personnalités de l'époque.
Témoignage de l'époque des grands seigneurs
Les puissants seigneurs qui détiennent le pouvoir, qu'ils soient rois, ducs, comtes, barons, papes ou évêques, sont souvent décrits comme égocentriques, avides d'honneurs et d'argent, voire cruels. Ils se battent pour l'obtention de titres prestigieux (pair de France) et de fiefs (Artois, Navarre).
Les seigneurs de l'époque mènent grand train de vie, dépensent leurs revenus et s'endettent sans compter auprès d'hommes d'affaires, tel le banquier lombard TolomeiNote 3
L'auteur montre l'absence d'intérêt et même le mépris des puissants pour un peuple affligé par les impôts, la guerre, les pillages et les viols. Robert d'Artois, neveu de Charles, n'hésite pas à ravager les terres d'Artois, fief de son grand-père dont il revendique la possession contre Mahaut (voir La loi des mâles, puisqu'il faut nous résoudre à la guerre). Les meurtres et les viols qu'il commet ne suscitent en lui que l'amusement de repeupler la contrée par des roturiers issus de son sang.
Robert d'Artois est décrit comme une force de la nature animée par les passions humaines, le portrait masculin de sa tante Mahaut. L'ouvrage dresse au demeurant un portrait moral accablant de Robert d'Artois. Il fréquente assidûment prostituées et personnages douteux 4. Lorsqu'il rend la justice dans ses fiefs, il prend plaisir à provoquer le déballage des turpitudes humaines et juge avec une mansuétude complice les mécréants 5.
Un portrait des « grands commis de l'Etat est aussi dressé »
Certains fonctionnaires royaux particulièrement honnêtes et compétents, tels Enguerrand de Marigny, le connétable de France Gaucher de Châtillon, le chancelier Miles de Noyers ou Alain de Pareilles, chef des arbalétriers.

Commenter  J’apprécie          20
Changement de décor pour ce tome, qui se passe la plupart du temps en Angleterre et qui se concentre davantage sur le personnage et le rôle d'Isabelle, fille de Philippe le Bel et épouse d'Edouard II d'Angleterre. Ce changement est très intéressant.


On passe de la cour française à la cour anglaise où Isabelle doit supporter sa vie quelque peu misérable avec un mari qui, non content de vivre son homosexualité au grand jour, méprise et humilie sa femme, vole sa fortune et ses terres pour les offrir à son favori. le personnage d'Isabelle est fascinant. Elle est déjà apparue précédemment lors de l'affaire de la tour de Nesle qui a causé l'emprisonnement de ses belles-soeurs et la mort de l'une d'elles. Pour rappel, Isabelle a dénoncé auprès de son père, le roi Philippe le Bel, l'infidélité des épouses de deux de ses frères, les futurs Louis X et Charles IV. Elle est apparue alors comme une femme froide, aigrie et impitoyable malgré son jeune âge. Dans ce tome, on la voit sous un autre angle, davantage comme une victime. de plus, son personnage évolue. En effet, elle s'était montrée sans pitié face aux épouses de ses frères qui ont trompé leur mari, mais dans ce tome, elle devient elle-même la maîtresse de Roger Mortimer, et commet ainsi le péché qu'elle avait dénoncé avant tant d'énergie des années auparavant. Je ne sais pas si dans la réalité elle a regretté cette dénonciation après coup, mais dans cette histoire, son personnage montre un peu plus d'indulgence pour ses belle-soeurs.

Un point qui m'avait frustrée dans le tome précédent: l'histoire d'amour de Guccio, le neveu d'un banquier lombard, et de Marie de Cressay. Malheureusement, c'est toujours le cas dans ce tome où le destin tragique de Marie de Cressay me touche toujours autant.

Un bémol que je mettrais à ce tome est la violence qui est bien plus présente et décrite de manière très (trop) détaillée par rapport aux tomes précédents. Je le regrette un peu car même si elle donne un aspect réaliste au récit, je ne trouve pas forcément nécessaire d'entrer dans le détail de chaque crime. J'ai été franchement rebutée par les détails de l'exécution et de l'assassinat de certains personnages importants. J'ai d'ailleurs dû sauter quelques paragraphes. Il faut dire qu'à l'époque il fallait avoir le coeur bien accroché pour assister à ces exécutions. Cela m'a vraiment rappelé Game of Thrones. La violence extrême étant la raison pour laquelle j'ai été obligée d'arrêter cette série que j'ai beaucoup aimée par ailleurs.

Malgré ce léger bémol, c'est une très bonne suite, qui a le mérite de s'intéresser à l'histoire d'une femme qui a une position très particulière, ayant un lien en France et un lien en Angleterre et qui aura une responsabilité immense dans la guerre de Cent Ans, même si elle n'en est pas consciente à ce moment-là.
Lien : https://leshistoiresdesympho..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (5592) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Rois maudits (5)

Qui est appelée " La Louve de France" ?

Mahaut d'Artois
Isabelle de France
Jeanne de Bourgogne
Philippa de Hainaut

10 questions
65 lecteurs ont répondu
Thème : Les Rois maudits, tome 5 : La Louve de France de Maurice DruonCréer un quiz sur ce livre

{* *}