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sur 876 notes
Comment ai-je pu faire pour passer à coté d'un tel écrivain pendant tant de temps ? Il y a des écrivains qui rendent les gens heureux non pas que leurs proses soient spécialement gaies mais la philosophie, disons plus modestement la pensée, qui s'en dégage nous tire vers le haut et nous fait du bien
Je m'en veux ! je m'en veux ! Bref c'est fait et j'essaye de rattraper le temps perdu qui ne sera jamais retrouvé !
Donc « du coté de Dubois et de Sneijder »
Après un accident d'ascenseur (ça n'arrive pas qu'aux autres) Paul cherche à comprendre pourquoi à cause d'une cabine d'ascenseur, sa fille est morte et lui vivant Il se ressouvient de sa vie et sa résilience n'étant pas très forte, pour réagir au stress post-traumatique, il en réinvente une nouvelle en choisissant de devenir « promeneur de chiens » Il tourne le dos au monde d'hier et pour lui, demain, les chiens.
On découvre dans ce livre que la vie est injuste, que le mariage n'est pas une sinécure, que la filiation réserve bien des surprises parfois des mauvaises , que l'amour n'est pas ce qu'on croit et que la technique la plus banale celle sur laquelle on se repose tous les jours avec insouciance n'est pas sans risques
On comprend que le pouvoir est laissé aux fort par l'acheté, peur et/ou veulerie, absence de volonté et d'énergie, et que ce n'est pas parce qu'on n'éprouve pas la même appétence pour celui-ci qu'il faut se laisser marcher sur les pieds et le laisser aux mains de personnes qui en font mauvais usage.
On s'aperçoit que dans le patriarcat le rôle social de certaines femmes n'est pas en reste de celui des mâles tyrans. Dubois met en évidence deux sortes d'individus : ceux qui adaptés à leur société trustent les situations les plus gratifiantes et tiennent les rênes de la vraie vie et les autres ! Ce goût pour le pouvoir n'est pas genré et donc qu'en est-il cette polémique sur le patriarcat ?
On se surprend à penser qu'un père peut parfaitement aimer sa fille qui est lesbienne, même absent ou plutôt hors des clous comme s' il ne comprend pas cette vie qu'il passe a coté des choses. Par exemple avec sa première femme et qu' il est à la traîne avec la seconde. Déficient social , dégonflé certes mais sincère.
Un personnage qui a une «attention flottante » dirait un psy , psys, têtes à claques, qu'il n'aime vraiment pas
Une description cocasse, description mordante de la vie des femmes, des psys, des Chypriotes palindromiques, et des chiens.
Un passage assez curieux et digne d'un dessin animé de Tex Avery le concours pour chien
Une grande lucidité sur l'état du monde et de l'humanité au sens large, sur l'hypocrisie, sur ses propres faiblesses et surtout lâchetés
Gravité empreinte d'humour triste et noir et d'étrangeté


Après la chute c'est l'enfer des autres
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Au-delà de l'histoire (dont je n'ai pu m'empêcher de regretter la fin, mais après tout, n'est-elle pas à l'image du personnage ?), c'est tout un festival de mots que nous offre Jean-Paul Dubois, dont j'aime décidément beaucoup le style.
C'est percutant, décalé, avec une pointe d'humour (noir, ironique), habilement dissimulé sous le tragique de la vie, qui fait de ce livre un pur moment de bonheur.

Je me suis régalée de la tournure des phrases, des mots employés, de la façon dont ils nous sont contés, pour cela uniquement, ce livre est à retenir.

L'histoire quant à elle nous emmène dans le quotidien blasé, meurtri, d'un homme qui comprend, après l'accident d'ascenseur dont lui et sa fille ont été victimes, que toute sa vie n'est qu'une imposture.

Il tente alors de se sortir de ce filet qui l'enserre de plus en plus et l'entraîne vers les profondeurs abyssales de la culpabilité, celle qu'il n'a jamais véritablement regardée en face, préférant se réfugier dans la lâcheté.

Les pensées de Paul Sneijder s'égrènent tout au long du livre, tentent de se frayer un passage vers un chemin moins obscur, quitte à tout balayer autour de lui, notamment en tout premier lieu en acceptant un travail absolument impossible aux yeux de sa femme : celui de promeneur de chien.

Les dialogues entre les personnages sont savoureux, grinçants à souhait, tendres parfois.

C'est également un constat lucide et tragique de notre vie sociétale que Jean-Paul Dubois décrit au travers de son livre.
Lien : https://unlivrepouruncoeur.b..
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Deuxième roman de Jean-Paul Dubois que je lis (après Une vie française). Encore une fois, j'ai été emballé par le rythme (et surtout les ruptures de rythmes dans le récit) dès le début. L'histoire, faite de petites détails qui forgent un personnage, est intéressante mais j'ai été moins conquis que lors d'Une vie française. J'ai trouvé que le roman s'essouffle, la fin est un peu bâclée et la relation avec sa femme aurait mérité d'être plus travaillée (un peu cliché selon moi...). Cela reste néanmoins un très bon livre.
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C'est toujours un plaisir de retrouver Jean-Paul Dubois et ses névroses...les familles un peu foutraques et bancales, les chiens, les dentistes et les tondeuses à gazon, le héros prénommé Paul et sa femme Anna, invariablement d'un roman à l'autre.
C'est comme un repère ;o)

Cette fois, au lieu des tondeuses, ce sont les ascenseurs, leur mécanisme et leurs dysfonctionnements qui sont au coeur de ce qui commence comme une tragédie mais qui prend rapidement des allures de comédie : l'ironie latente des romans de l'auteur se déploie à nouveau, examinant avec circonspection et humour les verticalités citadines, l'horizontalité morne de sa vie et de ses déplacements, exploitant le thème de la chute (celle qui a tué sa fille dans l'ascenseur et celle qui attend son couple et sa vie).

Drôle encore, ce roman, et toujours empreint de nostalgie, de rémanences. de l'humour pour accompagner ce pauvre Paul qui promène des chiens et développe un eczéma inquiétant, qui ramasse leurs déjections avec circonspection, qui s'inquiète des nuées d'oiseaux morts comme d'un signe funeste, ironise sur sa tyrannique épouse infidèle, sur leurs enfants jumeaux qu'il se met à détester cordialement...
C'est d'autant plus savoureux que la narration aligne quelques aphorismes bien trouvés !
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Je crois avoir presque tout lu de JP Dubois, "Une vie française" est même le livre que j'ai le plus offert...
"Hommes entre eux" m'avait un peu déçu alors je me suis éloigné pour quelques temps.
Comment rester à l'écart de cet auteur indispensable?
Le cas Sneijder m'a vite fait rentrer au bercail, là où les hommes de Dubois deviennent vos partenaires pour la vie.

Paul Sneijder a perdu sa fille bien -aimée dans un accident d'ascenseur où lui-même se trouvait. Il vit désormais avec sa deuxième femme, au Quebec. Sa vie d'après sera un long et fastidieux combat contre sa famille, incapable de comprendre ses aspirations.

On passe du rire à la colère en passant par l'absurde, le tout sous la neige.
Bref, INDISPENSABLE!
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Roman lu lors de sa parution. Il a suscité beaucoup de critiques, je ne vais donc pas en ajouter... Mais à mon "humble avis" ;-) ce n'est pas le meilleur de l'auteur... je regarderai cependant le film qui va sortir avec intérêt !
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Il y a cette première page, impressionnante, prometteuse.
J'aurais sans doute dû en rester là. Je n'ai pas pu.
Parce que, cette curiosité qui me caractérise, et qui souvent m'impose de chercher plus loin. Je n'ai pas réussi à lâcher ces pages, qui pourtant ne m'emballaient pas vraiment... Impossible de laisser tomber cet homme blessé, je voulais savoir... Jusqu'où... Son chagrin, ses remords(?), sa lâcheté, son humanité, sa petite mort.
Maintenant, je sais (presque !) tout sur les ascenceurs,
Maintenant, donc, je monte les quelques étages vers mon bureau à pied,
Maintenant, je regarde mon petit chien d'un autre oeil.
...Et je ne suis pas plus avancée.
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Encore un très beau roman de Jean Paul Dubois. Ne vous fiez pas aux critiques qui parlent d'un livre drôle... Ce n'est pas le cas. Un livre sur un couple qui se délite, une histoire d'un père et de sa fille, une histoire de lâcheté et de petites défaites qui s'accumulent pour finir par... a vous de découvrir....

Peut on ne pas aimer ses enfants, peut on aimer énormément ses enfants et accepter l'inacceptable, peut on accepter de se laisser bercer par la vie...

Autant de questions que Jean Paul Dubois se pose et nous pose à travers ce roman emprunt d'une triste mélancolie...
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Encore un superbe livre de Jean-Paul Dubois qui me déçoit rarement.Une écriture toujours aussi travaillée qui donne beaucoup de plaisir à lire avec, comme souvent, quelques mots rares(j'en ai noté une dizaine pour moi...) comme nythéméraux ou palindromique...mais surtout une histoire bien ficelée, des personnages décrits avec un humour noir qui ne pardonne rien et derrière tout cela des vérités bonnes à dire et une vraie sensibilité pleine de mélancolie...à lire.
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J'ai beaucoup aimé ce court roman qui allie gravité et dérision.
Toute une réflexion sur la verticalité que l'ascenseur a apporté à la vie des urbains, avec beaucoup de détails techniques au gré des lubies de Paul, mais ça n'est jamais lassant. L'épisode du dog walker est savoureux aussi bien qu'il ait un côté désespéré qui ne prête guère à sourire.
Pas de pathos malgré la situation de départ, mais une quête intense et une soif de croire en l'humain qui, hélas, sera quelque peu étanchée à la manière forte.
Les personnages sont bien « vus » même si pas particulièrement sympathiques : les Keller, femme et jumeaux, réfrigérants à souhait, Charistéas avec sa passion des nombres premiers, il n'y a guère que l'avocat Wagner-Leblond qui apporte un soutien à Paul.
Un style d'écriture que j'aime beaucoup, une belle utilisation de notre langue et des formules originales (« de brefs dialogues désincarnés, une sorte de morse de salon ») m'amènent à vous recommander cette lecture.

Lien : http://lespassionsdelaura.ov..
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