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sur 876 notes
Un roman dont la plus grande qualité est sa capacité à susciter l'empathie.
Il m'a fait mal au coeur ce monsieur Sneijder. J'ai trouvé la vie injuste avec lui, sa famille sans coeur, sa mollesse affligeante, sa révolte bien trop tardive, son histoire triste et tragique.
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Paul Sneijder nous raconte sa (sur)vie depuis un accident d'ascenseur dont il est le seul rescapé. Depuis le drame, son regard sur le monde qui l'entoure, notamment sur sa famille, s'est modifié. Il cherche à mieux connaître l'appareil à l'origine de l'accident, par divers de ses aspects : techniques, économiques, sociologiques...

Malgré certaines bizarreries du narrateur, le lecteur est habilement amené à s'interroger sur nos sociétés et sur certains comportements mesquins de nos contemporains ; on se surprend même à partager son regard critique. La chute (du roman, pas de l'ascenseur) en est d'autant plus brutale.

Un livre passionnant, mais plus oppressant qu'amusant.
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Comme souvent dans les romans de Jean Paul Dubois, tout commence par un drame...
Tout commence ou tout fini ? Car ce drame vient mettre un point d'orgue à une situation qui depuis longtemps n'était pas acceptable.
Paul ( Jean Paul ?) a eu d'un premier mariage Marie. Puis il se remarie avec Anna avec qui il a cette fois, des jumeaux. Anna exige de Paul qu'il n'amène jamais sa fille Marie chez eux. Elle a alors 7 ans et Paul cède. On ne saura jamais vraiment pourquoi Anna demande à Paul un tel sacrifice. Car Paul aime cette enfant et Anna ce jour là plantera en lui la plus terrible des graines, celle de la culpabilité et du dégout.
Ils vivent désormais à Toronto. Marie est une adulte, elle est de passage à Toronto pour un congrés dans le domaine dentaire. Ils se retrouvent autour d'un bon repas au restaurant. Ce sera le dernier.
Que devrait on dire ou ne pas dire qd on se voit pour la dernière fois ? le repas se passe très bien, Paul est toujours sous le charme de sa fille. Ils prennent l'ascenseur ensemble et l'ascenseur s'écrase. Il sera le seul survivant.
Le seul survivant de leur amour.
De cet amour qui n'a pas été suffisamment dit et vécu, de cet amour sans spectateur.
Et à partir de là, c'est la dégringolade vers le folie, la haine, le rejet de lui même et de sa famille.
Il cherche à comprendre comment un ascenceur comme celui là peut s'écraser ainsi et foutre toute sa vie en l'air alors que la véritable chose à comprendre n'est pas là, bien sur. Il devient un specialiste des ascenseurs , de l'histoire des ascenseurs, de la psychologie des ascenseurs, il maitrise le sujet de A à Z à défaut d'avoir maitrisé sa vie. Cette mort le renvoie à l'insoutenable lacheté de l'être humain et à sa propre insuffisance. Il ne lui reste de sa fille que ses cendres qu'il cajole comme un enfant.
Bien avant cet ascenseur, il a tué quelque chose en lui, quelque chose qui le rendait intègre, aimant, debout. Maintenant, il est couché avec les autres, en bas, ds la cabine d'ascenseur, avec sa fille et des inconnus. Ce n'est plus que l'ombre de lui même qui vit en haut, avec les autres.
Alors, comment ne pas voir un lien avec un autre roman de Jean Paul Dubois: Une année sous silence. Même construction, même problématique, même puissance d'écriture.
Jean Paul Dubois arrive, comme toujours, à nous faire sourire, dans ce déchirement qui n'en finit pas. Avec un tel style, je crois qu'il pourrait même me raconter l'élevage des kangourous, ça m'intéresserait tout autant. Je reste fascinée par la justesse des mots, l'articulation des phrases, le ryhtme. Je pars en exploration dans l'âme humaine et j'en ressors complètement secouée, j'ai fait un pas de plus dans le mystêre, j'attends le suivant.
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Une lente descente aux enfers, celle d'une "famille désarticulée" par la chute libre d'un ascenseur (et par d'autres ruptures antérieures) à moins que ce ne soit le sacrifice du grand perturbateur dans la faille creusée par de très anciens non-dits, dont les lambeaux émergent de sa mémoire infaillible. Mémoire de Paul Sneijder, 60 ans, qui transite entre passé toulousain et présent québecois, qui ressasse le fait qu'il soit l'unique rescapé d'un accident qui, le 4/1//11 à 13 h 12 précises, a coûté la vie à 3 inconnus et à sa fille Marie, née d'un premier mariage, (qu'il se culpabilise de ne pas avoir suffisamment imposée dans son enfance à sa deuxième épouse).
Un roman triste qui, je l'avoue, m'a laissée sur ma faim.
Là, où je pensais trouver une intrigue policière, un Paul Sneijder justicier révolté contre toutes les perfidies d' "une experte en décisions stratégiques" et de jumeaux insensibles, j'ai vu un homme lâche,un looser qu'on aurait envie de secouer, un angoissé incapable de dire merde, même quand on lui cherche des poux, via les puces des chiens de son boulot bouche-trou de "dog walker", sous le regard éloquent du "cadre à haut potentiel" que se tape sa femme Anna aux pieds, elle, bien ancrés sur terre et qui n'irait jamais de la vie monter dans une tour de Dubaï de 828 mètres de haut ou tenter de comprendre qu'on puisse vouloir surmonter ses phobies!
Une écriture, elle sans failles. Un récit en demi-teintes, longue traversée des "si j'avais su", des "et si je faisais" qui butte sur les si et bouleverse comme le cri de Münch!
Jean Paul Dubois est l'auteur d'autres romans dont Une vie française qui a obtenu le prix Fémina en 2004 et le prix roman Fnac.
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l'auteur reprend certains thèmes de son ouvrage
les accommodements raisonnables.

hiistoire originale qui se termine en queue de poisson
à lire !
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Drôle, grinçant, mélancolique et intelligent : c'est du Jean-Paul Dubois ! J'ai dévoré ce roman, très plaisant à lire, qui aborde l'impossibilité de sortir des sentiers battus, de briser les codes ou d'échapper à son monde social, sans être marginalisé ou psychiatrisé.

Le héros est victime d'un grave accident d'ascenseur, dont il est l'unique survivant : il y perd sa fille. Cet événement va le conduire à remettre en question sa vie, ses obligations, ses relations et ses attitudes. Il quitte son emploi et devient promeneur de chiens, tout en passant ses soirées à analyser méticuleusement des revues spécialisées sur les ascenseurs. le tout devant le regard méprisant, incrédule et colérique de sa famille élitiste et carriériste.

J'ai ri du début à la fin, grâce à cet humour bien noir que j'adore. Mais c'est aussi une intéressante réflexion sur le monde moderne, concentré, densifié, urbanisé, vertical et à trajectoire toute tracée : dont l'ascenseur constitue une jolie métaphore. de plus, j'adore chez Jean-Paul Dubois son utilisation toujours très juste de chiens comme personnages de ses romans.
Lien : Https://evanhirtum.wordpress..
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L'absurde mène souvent à la vérité. Qui veut réfléchir posément aux choses sait bien qu'on arrive souvent à la bonne destination en empruntant les chemins les plus tortueux.

C'est encore plus vrai en littérature.

Jean-Paul Dubois est de ceux qui ouvrent un chemin curieux dans notre cerveau de lecteur, pour arriver pile au coeur et à la raison. C'est par l'entremise d'un ascenseur que se fait le voyage pour cette fois.

Un ascenseur accidenté, duquel ressortira vivant Sneijder, mais sans sa fille morte lors de cet accident d'ascenseur. Drôle d'histoire. Voilà un homme un peu effacé, un peu rentré en lui-même, qui se passionne dès lors pour les ascenseurs, leur histoire, leur technique. Sneijder s'emmure presque dans un ascenseur fictif, qui le fait voyager dans tout les sens vers le moindre recoin de sa mémoire, le moindre questionnement venant à la rescousse d'un quotidien qu'il ne comprend plus.

Pourquoi. C'est la question qu'il se répète sans cesse, et sous toutes les forme. Et la chute mortelle de l'ascenseur est comme un parallèle à la chute de sa propre vie, de couple, de famille, d'homme reclus en lui-même.

Le cas Sneijder est un excellent roman, difficile de dire autre chose. Jean-Paul Dubois écrit la solitude comme personne. Sa trousse à outil dissèque aussi bien la mécanique des ascenseurs que celle de la vie. Etonnant, non ?
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Nouveau coup de coeur.

Je devrais m'arrêter là pour dire ce que j'en ai pensé, mais ce serait un peu court. Mais quelle belle surprise ! J'ai lu ce roman d'un trait et pourtant, je n'y croyais pas. Je l'avais dans ma PAL depuis un bout de temps maintenant et puis, en rangeant un peu mes bouquins, je me mets à lire la première page, puis la deuxième, et puis ….

Ce livre est aussi bien rempli d'espoir que de côté sombre. Paul Sneijder est le seul survivant d'un accident d'ascenseur au cours duquel il a perdu sa fille, Marie. Il ressasse son passé et essaye d'avancer comme il le peut. Il quitte son emploi et devient promeneur de chiens, au grand désespoir de sa femme.

De l'humour mais aussi une certaine fatalité nous accompagne au fil des pages, et rendent la lecture complètement addictive. L'écriture est fluide et on se prend à suivre les pensées de Paul. Il se met à étudier les aspects techniques et les faits divers des ascenseurs et devient un expert. Il s'obstine pour cela et l'auteur parvient même à nous rendre intéressant ce monde très particulier. Va-t-il réussir à tourner la page et trouver un peu de bonheur ?

En tout cas, je ne prendrais plus jamais un ascenseur sans penser à ce livre. Et je vais vite m'atteler à découvrir d'autres livres de cet auteur qui a priori a écrit de nombreux romans.
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Paul Sneidjer, la soixantaine, toulousain d'origine vit depuis plusieurs années au Québec. Après une première union avec Betty et la naissance de Marie il épouse Anna et devient père de jumeaux: Hugo et Nicolas.

le 4 janvier 2011, il est victime d'un accident rare et étonnant: la chute folle, vertigineuse et effrénée de la cage d'ascenseur dans lequel il a pris place avec Marie, sa fille. Ni La jeune femme, ni les trois autres passagers ne survivent à la chute de l'ascenseur fou. Paul Sneijder est dans le coma.

Si on y regarde de plus près ce n'est pas en ce 4 janvier 2011 que la vie de Paul Sneidjer bascule mais le jour où sa seconde femme, Anna, refuse de façon catégorique et unilatérale la présence de Marie, dans leur foyer.
a) Les dommages collatéraux de cet accident sont énormes; Paul ne sera plus jamais le même. Il démissionne de son travail gratifiant à la Société des alcools du Québec pour un emploi misérable à "Dog Walker" et s'exhibe dans des concours de beauté pour chiens. Il ne se sépare plus de l'urne qui contient les cendres de sa fille et passe des heures à compulser livres et magazines pour nourrir sa monomanie des ascenseurs, au lieu de se réjouir de la carrière de sa femme et de ses fils.
b) Les avantages collatéraux de cet accident sont énormes *; Paul ne sera plus jamais le même. Il choisit un travail au grand air et promène des chiens dans la neige. Il développe une belle complicité avec les bêtes. Il se prend de sympathie pour l'avocat qui défend les intérêts du fabricant de l'ascenseur incriminé et préfère, plutôt que de porter plainte, se promener avec lui dans des jardins japonais. Il achète un billet d'avion pour Dubaï afin de prendre l'ascenseur et monter les 160 étages de la plus haute tour du monde. Il ne fait plus de concessions à sa femme et ne tient pas compte des conseils de ses fils.

Avec beaucoup d'humour, d'ironie et de causticité Jean Paul Dubois décrit
a) une dégringolade,

b) une reconstruction * affective, sociale et économique.

Il met en parallèle les existences d'Anna et de ses fils basées sur le socle de l'ambition et de la réussite et celle de Paul lucide et désabusé, épris de liberté et de vérité.

Avec finesse et discernement, l'auteur utilise la métaphore de l'ascenseur pour décrire les travers de notre société et de l'urbanisme.

" L'ascenseur n'entre pas dans la catégorie des objets de confort. Il est bien plus que cela. Il est le miracle mécanique qui a un jour permis aux villes de se redresser sur leurs pattes arrière et de se tenir debout. Il a inventé la verticalité, les grandes orgues architecturales mais aussi toutes les maladies dégénératives qu'elles ont engendrées."

Le ton persifleur de l'auteur, la personnalité attachante de Paul, looser et marginal, font du cas Sneijder un cas grisant et passionnant sur lequel il est urgent de se pencher.
* barrez le a), mention inutile et perfide.
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Ecouté en livre audio

Quelle voix! Une mise en audio du roman de Dubois epoustouflante...je n'ai jamais apprécié vraiment les livres audio non lus par des comédiens, je comprends mieux en écoutant la prise en main du récit, de façon magistrale, sans jamais trop en faire, sans en rajouter. Les dialogues sont là aussi extrêmement bien joués. Si vous n'avez jamais écouté de livre audio, commencez par celui-ci pour être conquis...

Quant au roman en lui-même, on assiste à une lente descente du narrateur, après un événement o combien tragique, et face auquel on serait tous je crois autant touchés que lui. le fait de localiser l'histoire au Québec lui donne en plus un petit côté exotique, un je-ne-sais-quoi de nostalgique, avec quelques pointes d'humour à froid bien venus. On partage l'émotion du narrateur, même si finalement celle-ci reste dissimulée derrière une froideur apparente.

Bref à recommander!
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