Transparence

J'ai beaucoup aimé cette dystopie qui présente la vie et la société de 2068 de façon tout à fait plausible au vu de la place grandissante que prennent les nouvelles technologie et l'IA dans nos vies. Google étant devenu à la société ce que l'Eglise (Rome) fut à celle du Moyen Âge.
Et c'est là qu'intervient Cassandre Namara, la narratrice, femme d'affaire à la tête d'une société, Endless, proposant à une liste d'Elus de se voir, après leur mort, réincarnés en robots, MAIS en ayant gardé accès à certaines sensations, notamment celles du plaisir sexuel, mais pas de la nourriture, grâce à une compilation frénétique de données numériques faite depuis leur naissance.
Tel le Christianisme qui recruta en son temps sur une promesse de vie éternelle dans l'au delà, Namara se pose en créatrice de vie éternelle tout court et de l'Eglise à la mode IA.
Elle va même jusqu'à écrire le Livre auquel tous les aspirants immortels doivent adhérer en plus d'avoir fourni allègrement toutes leurs données internet à Endless, officiellement pour que leur réincarnation en robots soit possible.
Sauf que...
je ne tiens pas à gâcher la chute de l'histoire. Mais je dois dire que je me suis retrouvée "eue" en tournant la dernière page.
Ce livre est en quelque sorte une sorte de portrait des humains qui courent après l'immortalité depuis la nuit des temps et changent de religion en fonction de l'air du temps.

C'est un livre qui fait réfléchir à la place des GAFA, des nouvelles technologies et nous amène à nous interroger sur notre liberté e/a.

Extraordinaire ! L'auteur part dans tous les sens pour sa critique sur le numérique, l'éternité et le libre arbitre. le concept est amusant et montre une critique très vive des GAFA. Il est intéressant de voir à quel point les êtres veulent devenir immortelles pour aller plus loin. Mais est-ce vraiment nécessaire ?
Un chouette roman sur les catastrophes (naturelles ou humaines : qui l''emportera en premier ?) où finalement, il s'agit d'une exposition des convictions sur notre devenir.

Un roman d'anticipation magistral avec une fin qui nous surprend, ce qui n'était pas si simple.
Marc Dugain excellent comme d'habitude.

À la fin des années 2060, la présidente française de Transparence, une société du numérique implantée en terre sauvage d'Islande, est accusée par la police locale d'avoir orchestré son propre assassinat. Or au même moment, son entreprise s'apprête à commercialiser le programme Endless, un projet révolutionnaire sur l'immortalité, qui consiste à transplanter l'âme humaine dans une enveloppe corporelle artificielle. Alors que la planète est gravement menacée par le réchauffement climatique, cette petite start-up qui est sur le point de prendre le contrôle du secteur numérique pourra-t-elle sauver l'humanité?

Marc Dugain est un écrivain de renom. Il a plusieurs flèches à son arc : la littérature, la réalisation. Ses livres sont tous différents et abordent des sujets variés. Dans Transparence il traite du pouvoir de la technologie, de la collecte des données, de la manipulation des données, du transhumanisme. Il traite de sujets brûlants et souvent très peu débattus dans la société. Utiliser la littérature pour avertir, pour prévenir, pour interpeller, semble être la gageure de Marc Dugain.
L'intrigue se situe en 2068. La voiture autonome circule et a été programmée pour s'arrêter suivant des indices définis pour « un risque zéro ». « Mon rire s'est transformé en fou rire au point que mon automobile s'est garée sur le côté, jugeant que nous n'étions plus aptes à poursuivre ». Dans cette société, les êtres humains, qui acceptent, sont suivis par sondes, par puces, par caméras miniaturisées, « lesquelles enregistraient chaque mouvement, chaque battement de cils, pour le transformer en information utile ». Car chaque donnée récoltée est minutieusement analysée et peut servir dans de nombreux domaines : assurance moins cher, prévention des risques médicaux, rémunération.
La narratrice est le « je » du livre, son identité n'est dévoilée qu'à la fin, quitte son poste chez Google, quitte son compagnon, Elfar, scientifique en charge des volcans. Elle monte une entreprise nommée Transparence qui collecte toutes les données sur vos habitudes, votre personnalité, afin de mieux cerner la personne qui vous convient en amour, par des calculs algorithmiques. Cette société va lui permettre de comprendre qu'on peut aller plus loin et surtout qu'on peut aller vers un monde meilleur en utilisant la technologie de façon constructive et la collecte des données de façon intelligente. Elle fonde Endless, une société sur le transhumanisme ; une société qui récolte les données afin de vous ressusciter quelques heures après la mort. Ces êtres qui sont ressuscités, sont des êtres dont la priorité est de rétablir l'environnement, des êtres socialisés, des êtres bienveillants, qui s'accommodent de la vie en communauté. Il est important aussi d'avoir une planète saine qui assurera l'avenir. Elle part donc à la recherche d'une autre.
Ou tout cela nous mènera ? semble nous dire Marc Dugain. Jusqu'où pouvons-nous aller avec la technologie ? Doit-on craindre le transhumanisme, le clonage sous toutes ces formes ? Doit-on se méfier de cette société lissée que semble vouloir la société Endless ? Un monde uniforme sous une forme ou une autre, est-ce là la société de demain ? L'algorithme comme gendarme à notre incapacité à être humaniste et reconnaitre la multitude ? Un monde capitaliste gouverné par les géants du numérique ?
Marc Dugain par le biais de cette histoire nous met en garde sur notre monde de la technologie, sur nos données personnelles qui sont déjà utilisées, analysées, vendues, sur la science. Il analyse l'attitude des êtres humains face à ce monde ultra-connecté. Ce besoin constant de l'être humain a être mis en avant, à donner son opinion pour être reconnu.
L'épilogue fait écho à la dernière réalisation cinématographique de Marc Dugain – une passerelle entre les arts ? le passé fait écho au présent ? Lisons les lecteurs anciens pour mieux comprendre notre présent, semble t'il nous dire aussi.
L'écriture est directe, rigoureuse, froide, très peu d'émotions traversent le livre, excepté celle de la narratrice qui a décidé de vivre autrement et ailleurs. La lecture amène le lecteur dans un monde clôt dans lequel il semble absent.
Il y aurait tant à dire sur ce livre que le mieux est de le lire !
A lire sans conteste !

Allez hop ! Un coup de coeur ! Même si ce roman dystopique n'est pas parfait, que j'y ai trouvé quelques défauts que je ne pourrais dévoiler sous peine de spoiler l'essentiel et son issue.

Attention, Tansparence n'est pas de tout repos à lire. Il nécessite concentration, suite dans les idées pour prendre vraiment les mesures des tenants et des aboutissements des "théories" développées. L'ouvrage de Marc Dugain demande aussi que l'on s'y investisse car c'est avant tout une extraordinaire et complètement dément outil de réflexion tant personnelle, que collective. En fait, l'histoire est vraiment secondaire, elle est d'ailleurs ce que j'appelle une histoire prétexte pour dire, dénoncer et générer une réflexion constructive même si parfois malaisée. C'est ce que j'ai aimé dans ce roman, d'être ballotée dans certaines de mes certitudes, d'hésiter dans ce que je souhaite pour moi (entre l'idée et la réalité), de me demander sans cesse ce qui serait vraiment bon pour l'humanité en solutionnant les problématiques et les grosses imperfections de mon espèce, et la menace qu'elle représente pour notre planète Terre.

La clairvoyance de Marc Dugain sur notre monde actuel m'a permis de mettre des mots là où je n'avais que des sensations, des perceptions. Car c'est à travers ce que pourrait bien devenir notre futur que le romancier décortique notre présent, et il le fait avec autant de clarté que de cynisme, d'humour, d'autodérision, affliction et chagrin. Marc Dugain le visionnaire ! Mais il s'est tout de même trompé sur un point : Trump n'a pas été réélu !

Evidemment, au XXIème siècle, le nerf de la guerre est le numérique à outrance, les progrès technologiques, l'argent, l'enrichissement. Et d'un autre côté, il y a le réchauffement climatique qui réduit les portions habitables du monde, accompagné d'une surpopulation et d'une surconsommation (en piochant royalement dans les réserves épuisées d'une planète exsangue)... Marc Dugain dresse la liste de tout ce que l'Homme a fait de : depuis les religions, en passant par la vie quotidienne, via la pollution, l'ultra connexion, la mentalité individualiste etc. Mais aussi le savoir illimité via le numérique et les réseaux sociaux qui n'est autres qu'une superposition de tranches de savoir mais sans aucune compréhension et analyse personnelle. La production individuelles et collectives exponentielles de données... oui, on produit de vide qui vaut une fortune... Cette sensation de liberté via les réseaux, alors qu'en étant connecté sans cesse et partout, on soumet à un autre diktat et on donne tous les éléments nécessaires à notre manipulation économique, politique, consommatrice, journalistique etc...

L'Homme avait tout pour réussir ce la planète qu'il lui a été dévolu mais comme ce n'était pas assez, il a échoué. Il est tant non pas de changer, mais de tout reprendre à zéro. Alors la vie éternelle sur Terre pour celles et ceux qui le méritent sous certaines conditions serait-elle la solution ? A vous de vous faire votre idée !

C'est évidemment un cri d'alerte et un appel à une réelle prise de conscience suivie de fait que lance ici Marc Dugain. Bon, la fin m'a désappointée... mais vu ce qu'elle nous révèle (je n'en dirai pas plus ! et c'est là que j'ai trouvé quelques défauts, comme des éléments importants passés à la trappe de l'oubli) c'est peut-être mieux comme ça ? Quoique ? Arrf je ne sais plus trop ! Oui, non, mieux vaut arrêter les dégâts ! Bref à lire, à réfléchir, à méditer, mais aussi, à agir !

Étrange « Transparence »

Dystopie de 2020 à 2060 !
Orchestré au départ comme un polar de science fiction ou très vite ce roman d'anticipation nous démontre tous les travers de notre évolution. Épuisement de la richesse naturelle de notre planète et le numérique qui isole chacun de nous à devenir des égoïstes et prouver à chacun que notre avis est toujours le meilleur ... d'ailleurs cette critique vous est-elle sensible ? Si oui lisez sans plus attendre ce roman de Dugain car il nous reste peut-être peu de temps à ...

Si comme moi vous aviez reporté ou raté sa sortie en grand format, le format poche est dorénavant disponible, et c'est justement maintenant qu'il est quasiment indispensable de le découvrir.


Ça se lit comme un thriller mais c'est bien plus intelligent, bien plus percutant, et c'est sous la plume d'un auteur qui nous embarque vers une  histoire où la fiction rejoint la réalité dans un style vif presque terrifiant, une image tellement réaliste de notre monde.


Ma chronique complète sur mon blog ma dose d'encre, lien ci-dessous :
Lien : https://madosedencre.overblo..

Alors soyons transparents ! Essayons de l'être, car pas facile d'être honnête même avec soi-même, avec ses propres sentiments. Faisons simple : de tout ce que j'ai lu (pas tant que ça, une demi-douzaine de Dugain), c'est celui que j'ai le moins aimé. Je ne dis pas le plus détesté, puisque j'aime Dugain. Et cela, en dépit d'un sujet qui me passionne. Mais même sur ce thème, L'homme Nu me semble tellement meilleur... Bien sûr il s'agissait d'en faire un roman mais justement : les passages dédiés à nous initier à ses réflexions sur le sujet sont trop longs pour ne pas paraître un peu plaqués dans des dialogues. Ensuite l'intrigue, dont les ressorts me semblent moins travaillés que dans ses autres romans… presque prévisibles : est-ce un effet de la transparence qui veut que, bien informés, on puisse tout anticiper, y compris nous : lecteurs ? Pas certain. Moins aimé jusqu'au style même, celui qui m'avait emporté dans la Chute des Géants, celui qui savait traiter du grand sujet derrière une mise en scène impeccable et intimiste de ses sujets dans La Chambre des officiers.
J'ai même la faiblesse (ou l'excès de prétention – ce qui revient peut-être à l'identique) de croire qu'on y trouve des erreurs d'appréciation : car positionner un roman en 2069 et n'avoir pour tout rapport à l'histoire que Trump et Poutine me semble, effectivement, une erreur au regard du thème et même de l'Histoire. Alors oui, c'est Dugain, c'est toujours plutôt bien, c'est toujours plus honnête que tout un tas d'autres. Et le message est là, il est fort et je m'y retrouve. Mais ce n'est pas, pour moi, un grand Dugain.

Transparence est un récit hybride entre l'essai, le pamphlet et le roman d'anticipation. L'intrigue minimaliste laisse toute sa place à une réflexion anxiogène mais Ô combien nécessaire sur le monde que l'on méritera peut-être ou que l'humain pourrait rapidement connaître s'il ne lutte pas davantage contre des penchants naturels devenus très dangereux pour sa survie même. Toutes les dérives éducatives, sociales, économiques et technologiques y sont efficacement décrites de manière extrêmement synthétique. le propos, dense mais vulgarisé avec brio, offre un large panorama des questions auxquelles il faudrait désormais et de toute urgence apporter, si ce n'est des réponses, du moins un cadre éthique et philosophique. L'auteur nous y convie. Son avertissement est passionnant.

Depuis longtemps, je n'hésite plus à plonger dans l'écriture de Marc Dugain, quel que soit le sujet abordé. Confiance et immersion totales.
Le roman d'anticipation Transparence confirme encore une fois la puissance tranquille de cet écrivain.
Un récit génial sur les dérives du capitalisme et de la révolution numérique, doublé d'une réflexion lucide sur les changements climatiques présents et à venir, présupposant une survie difficile pour tout vivant.
2068 : en Islande, (un refuge pour l'humanité comme dans le roman futuriste de David Mitchell, L'âme des horloges), Cassandre Lanmordottir, créatrice du programme Transparence visant à collecter des milliers de données sur les humains consentants, veut s'attaquer à tous ces maux qui rongent la Terre. À la faveur de manipulations boursières préméditées, Cassandre et ses douze apôtres parviennent à absorber la multinationale Google pour la fusionner dans Endless, une nouvelle entité capable d'assurer l'immortalité à l'être humain, considéré comme mésadapté à l'environnement qui lui a été assigné, faute de l'avoir préservé au profit de la surconsommation et de la croissance frénétique.
Un véritable vertige m'a pris à la lecture de ce troublant ouvrage et j'en ai tourné les pages de façon hypnotique, rivée à l'écriture précise et belle de Marc Dugain. Jusqu'à la fin, étonnante, qui vient clore un roman grandiose qu'on ne peut résumer. Je vous invite à le découvrir à votre tour. Pour moi, il fait partie du cercle restreint des écrits inoubliables.