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EAN : 9782490834075
64 pages
Panseur (03/09/2021)
4.05/5   30 notes
Résumé :
« Sur mes poumons, je ne sais plus si c’est la caresse des écharpes de brume ou s’il me coule des chapes de bétons. Au coucher du soleil, le brouillard envahit tout, et la bruine, quand ce n’est pas des torrents, ronge chaque jour la pierre à sa base. Elle grignote à petit, comme la maladie grignote maman. Et tout le monde s’étonne, rage, peste. L’homme est un grand saut qui a bâti la ville sur l’eau, en plein pays de brouillard. »

Par un texte fulgur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une ville où règne la brume,
Un monde en noir et gris,
Ici, nul horizon.
C'est un logis sans rire,
Père pétri de violence, maman souffrante, et toi, jeune-fille au centre.
Et, à quelques marches de là, un bleu outremer, provoquant presque indécent !
En somme, un bleu « chamboule-tout » !

▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️

Derrière le brouillard, une petite pépite littéraire, de celles qui se glissent subrepticement entre vos mains, sans crier gare … une bien jolie surprise !
Un conte sombre et délicat.
Un « il était une fois » des temps modernes … plume aiguisée et vaporeuse … plume tranchante et sensible aussi …

Un monde hors de l'espace-temps, où l'imaginaire compagnon du réel, offre une très belle réflexion. Sublime réflexion métaphorique de l'esprit parfois emmuré et aveuglé. Un vent de liberté souffle et arrive celui que l'on nomme destin parfois … ô miracle ! de belles éclaircies en vue !
Mais chut je ne peux plus en dévoiler … points de suspensions obligatoires car c'est maintenant à toi qui me lit de percer les secrets de cette ville de brume !

Je te souhaite un doux voyage poétique, quelques peu humide certes, mais ce voyage-là, crois-moi, il en vaut vraiment la peine !

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Un immense MERCI à vous Jérémy de m'avoir, avec grande délicatesse, conviée au voyage. Plus que charmée par vos excellents choix éditoriaux, votre soin porté à l'objet-livre et touchée par votre bienveillance que je retrouve dans l'âme de ces lectures …

▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️

Et toi, Ami lecteur, dis-moi : as-tu déjà voyagé avec Les Éditions du Panseur ?

Si tel n'est pas le cas, cours … vole ! Il y a derrière cette jeune maison d'édition, des trésors de mots !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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🌧 « C'est une ville de pluie, de brouillard et d'eaux sombres. Il est possible que ce soit ça qui ait rendu maman malade. C'est le docteur qui l'a dit, et les autres docteurs qui ont suivi aussi, tout pareil, mais le père ne veut rien entendre, il les renvoie à coups de pieds et de colère noire avec assez de folie dans le regard pour les décourager d'aller se plaindre. »
(P.7)

🌧 Une ville humide, un ciel opaque, des murs gris et de l'eau. Un bâtiments, des appartements, des murs parmi les murs. Et la narratrice, enfermée chez elle, enfermée dans sa vie, entre un père violent et une mère malade, et une grand-mère qui n'en a que faire. le gris terne partout, au-dedans et au-dehors, la vie qui s'écoule, aussi longue qu'une pluie fine, sans aucun espoir, aucune couleur, rien que la douleur qui cogne, une fuite qui s'échappe.

🌧 Jusqu'au jour où un homme, grand et brun, ose s'immiscer dans cet immeuble, dans ces escaliers, pour frapper aux portes, pour comprendre. Alors ce jour-là apporte un rayon infiniment petit de lumière, mais assez pour changer le cours des choses peut-être, pour faire cesser la violence du père, guérir la mère et enfin faire que cesse la pluie qui déferle comme un torrent à l'intérieur.

🌧 La ville humide, le coeur lourd, mais l'espoir délicat, comme une vision, une possibilité, troquer le gris contre le bleu, du ciel et des yeux amoureux, et enfin brisés les chaînes qui nous retiennent prisonniers. Un petit conte dont il faut se délecter avec plaisir !


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C'est l'histoire d'une jeune fille emmurée, d'une vie confisquée par la violence d'un père, l'aigreur d'une grand-mère et la déchéance d'une mère. Une vie qui pourrait partir en lambeaux pour rejoindre les eaux saumâtres du canal si elle ne portait pas en elle le souffle impétueux de l'espoir et de l'imaginaire. de leur incantation enchanteresse déboulera peut-être le vrai salut, vif et bouleversant telle une tornade, un de ces jours chamboule-tout, ceux que l'on ne traverse qu'une fois dans une vie si l'on est assez chanceux.
Une courte nouvelle nourrie de mots puissants et poétiques. Enveloppants, à l'image de la brume poisseuse de la ville humide. Une cité faite de tristes canaux qui semblent porter en une infinité de gouttelettes toutes les larmes intérieures, celles qui ne prennent même plus la peine d'être versées. Au loin, pourtant, il y a la ville sèche et ces milliers de fleurs. Entre elles : un livre, l'espoir, l'amour et la vie. Je m'y serai bien laissée dériver plus longtemps.
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Je l'ai ouvert avec l'espoir d'être traversée par une ribambelle d'émotions contrastées, au souvenir des larmes de joie qui m'avaient attrapées à la lecture du conte "l'homme qui n'aimait plus les chats" d'Isabelle Aupy -du même éditeur.
Espoir teinté par ailleurs d'une joie enfantine, car ce même "homme qui n'aimait plus les chats" m'avait été conseillé par l'ensemble de l'équipe de la Librairie Terre Des Livres -encore elle, encore eux, encore là, oui.
Petit bijou, pas de ceux dont les dorures ostentatoires font cligner les yeux, mais les discrets, les bruts, dont on perçoit la beauté à la seule condition d'avoir le coeur tendre voire fêlé et le regard plus souvent vague et rêveur que conquérant.
Que l'éditeur me pardonne d'en extraire quelques lignes ici, et qu'il soit dans le même élan remercié.
"Cela n'importe en rien, d'où nous venons et vers quoi nous allons demain et les jours suivants ; cela n'importe en rien, pas même qui nous sommes.
Ce qui importe, c'est ce que nous faisons chaque jour, et de savoir ronger la moelle de chaque jour jusqu'à l'os et que les dents s'y cognent, jusqu'à la dernier goutte. Ronger ! Ronger, tout ce qu'il y a à prendre, tout ce qui peut être saisi, et garder la faim intact encore après."
Que Léon, mon fils, soit remercié également, pour avoir accepté, entre deux tartines, de me dicter cet extrait de sa voix légèrement cassée par les prémices de la mue.
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Emprunt d'un lyrisme enfantin, ce court texte (64 pages) est un conte adolescent d'une grande finesse qui parle de tout, à tous : grandir, l'amour, souffrir, la maladie, vieillir, se révolter...
Une galerie de personnages nous accompagne ainsi à la découverte de la ville humide dont on ne saura presque rien.
Un peu des "Saisons" de Maurice Ponce, la laideur en moins.

Un livre de la rentrée littéraire 2021 d'un éditeur à découvrir.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ai-je foulé la place, ou emprunté ne serait-ce qu’une rue ? Je ne sais pas moi. Puis pourquoi faire ? Il se passe bien des choses en bas que mes yeux attrapent comme si j’y étais. Des choses qui passent et repassent, et moi si lasse qui ne bouge pas, je lis toutes les histoires sur les traits de tous les visages, dans les intonations et les pas qui s’y croisent. Mille vies, quatre saisons qui ne font qu’une : grise pluie, bruine fine, orage mordoré, ciel orange-sanguine qui tire parfois jusqu’au pourpre : naissance, vie, mort, amour, trahison, amour, amour, vie, mort, désert et lamentations … Accoudée à la fenêtre, j’ai depuis longtemps épluché toute la palette, alors à quoi bon ?
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La nuit, je ne dors pas. L'air est moite et comme je tiens la lumière allumée sur la grande encyclopédie des arbres de tous pays, des bêtes de nuit me grignotent les mollets.
Je ne dors pas alors que la nuit est calme, que le père ne rentre même pas comme il le fait parfois à cogner dans les meubles et les murs, ou encore les veines baignées de mauvais vin quand il se met à rire, à parler fort aux fenêtres, à crier à la rue des saletés crues qui m'obligent à lui tirer la manche pour le faire taire.
Je ne dors pas.
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Les nuits sans sommeil sont des nuits plus longues encore. Tout y bat plus fort. Tout s’y étend. Les peurs, les angoisses : décuplées. Tout grandi, tout ronge plus en profondeur ; les minutes poussent au cœur des palpitations et induisent l’esprit en erreur, on pense alors que le matin plus jamais ne viendra. Pourtant il vient, semblable au précédent.
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(…) un saule pleureur.
Quel arbre !
Sans même le voir, je peux sentir ses lassitudes et ses tristesses mêlées, mais aussi les douceurs effilées d’un vert tendre et délavé qui pointent à chaque branche. Il y a là quelque chose, sans que je sache le dire avec les mots, mais qui existe et me ramollit le cœur, sans doute cette façon qu’il a, quand les autres se dressent vers le ciel, de porter le regard sur ses pieds comme un arbre qui ne voudrait jamais être né et tendre vers sa mère. Comme je le comprends.
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Cela n’importe en rien, d’où nous venons et vers quoi nous allons demain et les jours suivants ; cela importe en rien, pas même qui nous sommes.
Ce qui importe, c’est ce que nous faisons de chaque jour, et de savoir ronger la moelle de chaque jour jusqu’à l’os et que les dents s’y cognent, jusqu’à la dernière goutte. Ronger ! Ronger, tout ce qu’il y a à prendre, tout ce qui peut être saisi, et garder la faim intacte encore après.
Chaque jour la moelle et rien d’autre.
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