Colbert mérite d'être compté parmi les plus illustres amateurs français, non-seulement parce qu'il aimait les arts 'et s'y connaissait, mais à cause de l'impulsion qu'il sut leur communiquer pendant sa longue administration. Doué d'un génie qui s'appliquait à tout avec succès, il ne s'occupa pas des arts comme un ministre ordinaire, qui se borne à donner ou à refuser son approbation aux projets qui lui sont présentés : mais il eut souvent le bonheur d'invoquer les idées premières, qu'il faisait ensuite mettre exécution. Les préoccupations delà politique, les embarras des finances, les difficultés du gouvernement, loin de le détourner des beaux-arts, l'y ramenaient comme au délassement le plus agréable, le plus instructif et le plus utile qu'un homme d'État puisse se donner.