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EAN : 9782715235885
320 pages
Le Mercure de France (13/05/2015)
3.5/5   7 notes
Résumé :
Le soleil ne va pas tarder à se lever. Rien ne me rend visite dans la journée. Il n'y a que le vent qui murmure, la mer qui se ride, même les jours les plus calmes... La maison de Mary Pascoe et la terre m'appartiennent maintenant. Sa chèvre, ses dix poules, le fumier, le petit ruisseau... Elle était devenue trop vieille pour s'en occuper. Ses yeux laiteux avaient perdu la férocité qui nous faisait peur quand nous étions enfants, mais elle me reconnut quand j'arriva... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman a une force étonnante : il se lit d’une traite et laisse le lecteur K.O. debout. Certainement parce que l’histoire de Daniel Branwell fait partie de ces histoires dramatiques et méditatives rappelant qu’à la fin de la guerre, si on compte les morts il est vain de recenser les vainqueurs, il n’y a que des perdants. Derrière ceux qui reviennent de la guerre blessés dans leur chair, il y a aussi ceux qui reviennent avec des balafres invisibles, des plaies béantes à l’âme qui sédimentent et laissent une empreinte indélébile.

A la fin de la guerre 14-18, Dan mobilisé pour les combats en France retrouve son village anglais, un bout de terre au tempérament sauvage, bordé par la menace permanente de la mer qui attend son heure en léchant la falaise. Personne n’attend cet ascète taciturne, amoureux de la nature et de la poésie, si ce n’est la vieille Mary Pascoe malade de la poitrine qui va lui proposer son hospitalité mais le mal emporte très rapidement la vieille femme. Au moment de creuser la tombe et de remuer la terre, ce sont des images et des odeurs violentes de corps en décomposition et de boue et de sang mêlés qui s’invitent comme des résonnances familières dans la mémoire de Dan, hanté par le fantôme de celui qui n’est pas revenu de la guerre, Frederick…

Une plume souveraine, l’infinie précision du rythme, la violence contenue entre les lignes. Dés les premières pages, on est saisi par l’atmosphère envoûtante de cette histoire dans laquelle les drames n’éclatent jamais au grand jour. La révélation de la vérité se fait progressivement mais elle est aussi lente que la dissipation de l’air épais qui surplombe la falaise. Et sans emporter l’assurance d’une réalité crue.
La tension dramatique est donc bien présente. Alliée à une écriture élégante et racée, elle confère une beauté austère au texte et une belle sensibilité qui s’insinue dans les blessures d’un homme mystérieux, capable de capter les ondes secrètes des objets et de la nature, mais qui n’a au bout du compte jamais quitté les tranchées.
Car avec le passé qui s’invite dans le présent, un présent qui se vit en incursion dans le passé, des souvenirs se cristallisent autour d’une impression ou d’une angoisse, c’est un roman proprement hanté par une interrogation sur la responsabilité, l’aveu, la possibilité d’une rédemption que donne à lire Helen Dunmore.
Personnellement, je retiens avant tout un récit poignant mettant à nu la solitude d’un homme qui est à la fois son refuge et son désarroi, son aspiration et sa prison.
Habile dans sa construction, ce roman psychologique est magistral.
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Helen Dunmore est une des romancières les plus connues en Angleterre.
Elle nous livre ici un roman particulier, étrange entre rêve et réalité, entre violence et douceur, une tragédie dont la fin est belle.
Son héros, Daniel est revenu de la Grande Guerre,le retour est difficile, personne ne l'attend et il évite le village et les habitants menant une vie marginale.
Il reste obsédé par la mort de son meilleur ami d'enfance, qu'il n'a pas pu sauver sur le champs de bataille, celui-ci apparaît toute les nuits et il pue "la boue des tranchées épaisse, presque huileuse, pleine de merde et de chair pourrie...".
Les descriptions brutales sont celles des horreurs de la guerre et, l'auteur nous offre aussi des passages remplis de poèmes et de descriptions de la côte sauvage de Cornouailles.
Il y a de la tendresse et de l'espoir dans ce roman même si les conséquences du mensonge de Daniel sont inévitables.
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Quand il rentre de la guerre de 14 dans son village anglais, Daniel, l'ancien ouvrier agricole n'est accueilli que par une vielle femme solitaire qui vit à l'écart du village. A la mort de celle-ci, il ne dit rien, et l'enterre selon ses volontés hors du cimetière. Mais on comprend vite que ce n'est pas cela, son mensonge : c'est l'indicible du retour de guerre, des réminiscences incessantes, la culpabilité du survivant, le fantôme de son ami Frederick qui le hante. Frederick, le fils nanti du bourgeois voisin qui l'employait, l'ami de toujours devenu officier, et dont Daniel cherche fébrilement l'image en Felicia, la soeur de celui-ci.

Roman du retour de guerre, mélancolique jusqu'à la violence , à l'aube de la folie. La solitude du soldat survivant est effroyable, à la merci de l'indifférence revêche des autres, parmi les vents qui battent les plages anglaises. Mais l'aspect scénaristique est un peu trop convenu pour m'emporter totalement dans ce roman qui pèse comme une chape de plomb.
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J’aime beaucoup ce roman. Sur un ton paisible, il parle des horreurs de la guerre. Daniel revient, dans sa campagne natale anglaise, après avoir vécu la guerre de 14-18 en France. Il est vivant, enfin plutôt mort-vivant. Il navigue entre le présent et son terrible passé de soldat. Il est terriblement marqué d’avoir vu mourir son meilleur ami. Il le voit partout comme un fantôme dont il ne peut, ne veut s’échapper.
Daniel est détruit par la guerre. D’ailleurs tous les gens qui l’entourent, qu’ils soient civils ou anciens soldats, sont déchirés par le manque d’un ami, d’un mari, d’un fils, d’un père ….
Ce livre est une petite pépite. L’écriture est sensible, élégante. S’y opposent une nature douce et paisible face aux déchirements incessants de l’âme de Daniel qui a perdu son amour, qu’il n’a pu sauver.
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Daniel Branwell est revenu intact physiquement de la guerre 14, mais psychologiquement détruit et hanté par la mort de son ami Frederick, tellement hanté qu'il croit voir son fantôme pendant ses nuits sans sommeil. Daniel retrouve Félicia la soeur de Frederick, doublement en deuil puisque son mari est mort aussi à la guerre. Leurs retrouvailles teintées de nostalgie, pétries de non-dits suffiront-elles à libérer Daniel de ses démons ? C'est un roman magnifique, où les moments tendres et apaisants alternent avec ceux tragiques et pleins d'épouvante dans les tranchées.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J’ai peur de me mêler à la foule. Dans Turk Street, j’ai l’impression que toutes les autres créatures que je croise sont déguisées. Leur peau est un voile qui dissimule les intestins et les chairs brutes, visqueuses à l’intérieur. Je devine comment leurs os se fendraient et se sépareraient. Je vois l’arête d’un os déchiqueté, pointé d’une cuisse ou d’un coude. Je vois des corps qu’on a ramassés, en lambeaux, et flanqués par terre.
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Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Noires comme un puits où l'on se noie,
Je rends grâce aux dieux, quels qu'ils soient,
Pour mon âme invincible et fière.

Dans de cruelles circonstances,
Je n'ai ni gémi ni pleuré.
Meurtri par cette existence
Je suis debout bien que blessé.*

* Tiré de Invictus, poème de William Ernest Henley
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Avoir de la mémoire comme moi, c’est plus un fléau qu’une bénédiction. Ma mémoire coupe dans le passé, aussi nettement que la lame d’un couteau, puis me le sert étincelant.
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La lecture est une affaire privée, il faut entrer dans le livre pour en tirer le meilleur parti ; j'en étais convaincu.
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Video de Helen Dunmore (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Helen Dunmore
Trahir de Helen Dunmore aux éditions Mercure de France
Brusquement et sans signes avant-coureurs, Volkov tape du poing sur la table : "Vous pensez que je ne me rends pas compte que mon fils est très sérieusement malade ? Vous, les médecins, vous nous prenez tous pour des imbéciles ! Vous savez qui je suis ?" Andreï pose ses mains à plat sur ses genoux. D'une part, il ne sait pas quoi répondre. de l'autre, il devine que tout ce qu'il pourra dire sera pris pour de la provocation. Il est fort naturel qu'un père ait besoin d'exprimer ses émotions. Et il faut surtout que Volkov ait le sentiment d'être un parent et rien d'autre, ici, dans cet hôpital. Mais Volkov est un des chefs de la terrible police secrète. On est à Leningrad, en 1952. Andreï, jeune et brillant pédiatre, a vu arriver dans son service un petit garçon souffrant d'un très grave cancer des os - le fils unique de Volkov. Or celui-ci n'accepte pas le diagnostic, ni le verdict : amputation d'une jambe. Quoi qu'il arrive, Andreï sera coupable et donc puni. Alors que faire, quand l'étau se referme sur lui et sa famille ? Partir dans une autre ville ? On le retrouvera. Se cacher ? C'est impossible. Lâché par ses collègues et amis, tous contaminés par la terreur ambiante et prêts à le trahir, il risque de payer le prix fort.
http://www.lagriffenoire.com/70052-divers-litterature-trahir.html
Vous pouvez commander Trahir sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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