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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jean Echenoz est un virtuose de l'axe syntagmatique. Il peut se lancer dans des phrases longues, complexes, qui plus est, descriptives, les combiner à l'envi et rien ne paraît pesant ou bancal. En plus, il sait ajouter une touche suffisante de facétie (j'ai hésité à écrire "ironie discrète") pour que le lecteur ne soit pas seulement pantois d'admiration devant tant de technicité ce qui pourrait éventuellement créer un peu de distance avec le texte.
Qui n'a jamais eu envie de lire un livre juste pour la beauté de son écriture et ce, peu importe (ou presque) le propos ? Pour cela, nous connaissons tous quelques valeurs sûres. Désirant lire un ouvrage des Editions de Minuit (dont je ne peux me lasser d'admirer la naissance toute clandestine), je découvre un auteur qui fabrique ses phrases comme je les aime, un collier de perles dont on pourrait croire à tort qu'elles sont interchangeables et dont la plus belle des mises en valeur procède d'un travail précis qui a la délicatesse de se faire oublier.
Cohérence oblige, la maison d'édition a cherché une thématique commune à ces récits écrits pour des occasions différentes. Ils nous emmèneront de lieu en lieu, nous affirme-t-on en 4ème de couverture. Oui, pourquoi pas... (historique et géographique alors le parcours). Pour ma part, ils auraient pu tout aussi bien mettre : "lisez quelques phrases et vous vous régalerez".


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Petites nouvelles à déguster à faible dose.

Echenoz aime décrire des moments forts, la fin de Welligton, la Babylone d'Hérodote, la traversée sous-marine de Céleste Oppenheim une espèce de Mata-hari, Gluk, le constructeur de ponts, ou autres exercices de style s'essayant à décrire un paysage, les 20 femmes du jardin du Luxembourg ou les environs de la gare du Bourget.
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Son style faussement léger est porté par une méticulosité au niveau des descriptions, du détail, c'est l'art qui imite la nature, ou le contraire, une prose dont la mécanique précieuse, digne de l'horlogerie suisse, donne à ses sept récits, ou plutôt sept tableaux, ou cartes, ou ponts, ou livres, que sais-je encore, une formidable densité. La lecture de ce Caprice de la Reine est captivante, étonnante, instructive aussi. J'aurais pu choisir presque n'importe quel passage du livre tant il est bon du début à la fin, mais, s'il fallait faire un tri, alors je recommanderais avant tout Génie civil, formidable, et Caprice de la reine, court récit très echenozien si l'on peut dire...
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Sept récits. Sept petites merveilles dans l'art de la description. Sept voyages dans le temps et l'espace, comme autant de rêveries qui s'avéreraient plus réelles que le réel. le seul reproche à faire à Jean Echenoz c'est que le haut niveau de concision qu'il atteint (sans rien ôter à la précision) laisserait presque le lecteur sur sa faim, peu enclin à refermer (déjà) le mince volume, réclamant un bis, encore un petit texte, pour la route...
En six pages, le temps d'une soirée dans un manoir du Suffolk, la vie de l'amiral Nelson est retracée, racontée sans que rien d'essentiel ne manque.Les batailles, les blessures, les goûts, les manies et bien sûr, la mort. Depuis les glands plantés dès que l'occasion de présente afin de reboiser et de préparer la construction des futures flottes jusqu'aux planches de chêne qui protégeront son cadavre. Plus loin, Echenoz nous emmène sur les traces d'Hérodote découvrant Babylone et s'attachant à la décrire. Il exagère nous dit l'auteur ...
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Écouté en livre audio.

Quel pied. Au-delà de la voix inimitable de Pinon, qui se marie tellement bien aux récits, il faut savourer ces nouvelles, notamment "Caprice de la Reine", au dénouement si étonnant, et "Trois sandwichs au Bourget", ou comment une ville banale de banlieue devient le théâtre d'événements si...banals.
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Dans Caprice de la reine, on parle de reines. En particulier celles des reines de France dont les représentations statufiées ornent le jardin du Luxembourg à Paris. Des textes courts et pénétrants de Jean Echenoz qui, décidément, à le coup d'oeil. J'ai tenté de le suivre en illustrant ses propos.
Lien : http://www.urban-bushmen.com..
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Quels sont les points communs entre Hérodote à Babylone, l’Amiral Nelson, une jeune femme, Céleste Oppenheim, avec sa combinaison de Néoprène, et une escapade au Bourget ?
Aucun. Sauf une chose. Une chose qu’on peut reconnaître de loin et qui n’appartient qu’à l’auteur. Le style.

Les publications qui sont réunies ici ont été écrites à des moments différents : il ne s’agit pas de nouvelles, mais de récits, de descriptions ou de scènes marquantes.

Le Caprice de la Reine ? direz-vous.
Un narrateur décrit le paysage qui l’entoure. Et l’on touche du doigt la complexité à mettre un ordre dans l’organisation de la perspective, en l’occurrence un travelling à 360°, avec pour pivot l’image d’un troupeau de vaches.

L’art de la description s’applique directement à ces Vingt femmes dans le jardin du Luxembourg. Chacune des statues du Luxembourg est décrite selon le même schéma : une phrase générale sur la statue, puis une note sur la coiffure, sur les bijoux et enfin sur l’expression.
Où l’on découvre des reines (sans caprice) tour à tour déterminées, volontaires, décidées, méditatives, nostalgiques, inspirées, rêveuses, indifférentes, autoritaires, fières mais soucieuses, ou résignées.

Mon récit préféré est peut-être celui qui s’intitule Génie civil. On y croise un dénommé Gluck, ingénieur de son état.
Ce passionné va se mettre en tête, une fois veuf, de consacrer tout son temps, "toute son attention, […] toutes ses aptitudes et ses pensées à la description des ponts. Et écrire ainsi un Abrégé d’histoire générale des ponts."
On pense naturellement à une autre auteure que les ponts ont passionnée, Maylis de Kerangal dans Naissance d’un pont. Et les trente pages du récit de l’histoire de Gluck aboutiront à une chute – dans tous les sens du terme – à la hauteur de la thématique.

Ironie, facétie, fantaisie, tout a été dit à propos du style d’Echenoz. Pour moi, je retiendrai le vocable d’élégance, celle d’un dandy à l’image du Maurice Ravel dont il a fait le portrait.
Et c’est toujours avec un grand plaisir qu’on le retrouve, comme ici avec ses sept petits récits, quintessence de son écriture.
On en redemande !
Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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Du concentré d'Echenoz


Ces sept récits, écrits entre 2002 et 2014, font voyager le lecteur dans le temps et l'espace, de Babylone au Bourget, avec Jean Echenoz pour guide.


J'en retiendrai deux tout particulièrement. «Génie civil», le texte qui est le plus proche d'une nouvelle, raconte les aventures de Gluck, un architecte passionné des ponts. « Trois sandwiches au Bourget » dans lequel l'auteur-narrateur nous conduit pour une triple incursion au Bourget en quête d'un sandwich, est l'occasion pour lui d'une approche sociologique et politique de la banlieue.


Sept miniatures, publiées dans des revues ou à l'occasion de projets ponctuels, qui dépeignent les êtres et les choses sous des angles différents mais toujours avec distance et parfois dérision.


Retrouvez Jean Echenoz à propos de "Caprice de la reine" sur le site de la Librairie Mollat...
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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