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Un roman burlesque, une écriture soutenue, une bonne dose d'imagination. Un passage marquant (parmi d'autres) la naissance de John Kaltenbrunner !
Sa vengeance est mémorable..
Il y a quelques poussières de "L'infinie comédie" (David Foster Wallace), de "Homme invisible, pour qui chantes-tu?" (Ralph Ellison), de "La conjuration des imbéciles" (John Kennedy Toole), et bien d'autres réunis crient révolte, misère et joyeuse tristesse avec une pincée d'humour..



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Campé dans une bourgade de l'Amérique profonde, ce récit met en arrière-scène une panoplie de personnages, supposément paumés, qui, à leur façon, tentent de sortir la tête de l'eau. Mais dire cela c'est commencer par la fin, puisque ça leur prendra un rebelle pour allumer l'étincelle et que c'est à l'enfance de ce futur meneur d'homme que débute ce roman. On y découvre un enfant marginal, partiellement déconnecté de la normalité quoique génial dans son champ d'intérêt; troubles du spectre de l'autisme possible sans être diagnostiqué cependant. Dès cette période le sort s'acharnera sur lui et ce sera son destin pour toute sa vie : à chaque fois qu'il réussit le malheur survient et tout est à recommencer.

Mais ces déboires ne sont pas que le fruit du hasard. Quand ce n'est pas des intimidateurs qui le chahutent, c'est son employeur qui nie son droit à l'assurance accident, ou bien les autorités qui ferment les yeux sur ses plaintes justifiées, ou bien l'église du coin qui dépouille sa mère malade. L'accumulation de telles injustices amène graduellement le récit vers un aspect plus social qu'individuel et c'est la que le tout passe à la vitesse supérieure pour culminer vers des scènes inoubliables. J'ai adoré cette histoire sans concession, dure mais fascinante, avec malheureusement trop d'accents de vérités. le tout est porté par une écriture aussi passionnée que convaincante. Un régal.
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En écrivant le seigneur des porcheries, Tristan Egolf réussissait à écrire un très bon roman selon Kundera, puisque le Tchèque naturalisé Français proclamait qu'un tel livre ne pourrait être résumé. Outre la succession des nombreux évènements qu'il serait fastidieux et vain de résumer, l'intérêt du Seigneur des porcheries réside bien davantage dans sa performance littéraire qui en fait un monument truculent, un objet de jouissance verbale comme il y en a peu dans la littérature.

Importe-t-il encore de dire que Tristan Egolf ne parvint pas à être publié aux Etats-Unis (?!) ? Faut-il encore rappeler que c'est en France qu'il trouva les oreilles et surtout les yeux pour l'écouter et le lire ? Faut-il enfin dire la fin tragique d'un tel auteur, rappelant une autre destinée funeste, celle de John Kennedy Toole, dont l'oeuvre principale, La conjuration des imbéciles, résonne étrangement avec le seigneur des porcheries ?

A Baker, petite ville du Midwest, de la Corn Belt plus précisément, John Kaltenbrunner est un jeune garçon chétif que l'école répugne et que les travaux de ferme passionnent. Vivant dans l'adoration d'un père disparu avant sa naissance, John accomplit avant ses dix ans ce que d'autres n'accompliraient pas dans une vie en faisant de sa ferme un modèle de viabilité économique. Mais des événements tragiques font basculer la vie de John. Revenant à Baker après une période d'éloignement, il enchaîne plusieurs petits boulots - notamment à l'abattoir de dinde - avant de devenir ce que l'on appelle communément à Baker un "torche-colline", un "boueux", c'est-à-dire un éboueur, c'est-à-dire la classe la plus méprisée et la plus honnie de Baker, c'est-à-dire un sous-homme ou presque à qui l'on peut tout dire et tout faire. C'est au milieu de ces hommes, qui deviennent plus tard ses biographes ou, mieux, ses hagiographes, que John Kaltenbrunner va réellement devenir ce personnage messianique voire christique. Il conduit en effet la grève des déchets qui va transformer Baker, une ville tranquille de province, en pandémonium de la saleté et de la puanteur dont l'apocalypse aura lieu un soir de match de basket-ball, ultime étape de la décadence.

Il y a réellement, à la lecture de ce qui ressemble à s'y méprendre à un pavé indigeste - 607 pages sans dialogues -, un sentiment de ravissement littéraire. Truculent et drôle, le seigneur des porcheries est un livre à la puissance à la fois affirmée et discrète qui rappelle La conjuration des imbéciles par le caractère charismatique de son personnage principal et par ce monde dégoûtant qu'il décrit. D'autres ressembles littéraires pourraient être trouvées, notamment avec le Bardamu du Voyage au bout de la nuit. Cependant Bardamu est en révolte contre un monde dont il est un des rouages alors que Kaltenbrunner est en guerre contre un monde dont il a été, dès son origine, exclu. le pessimisme du propos ne peut pourtant être remis en cause : la justesse de vue d'Egolf ne saurait faire mentir le parcours de John Kaltenbrunner.

Au-delà du foisonnement verbal, il y a la critique sans concession d'une Amérique rurale tournée en ridicule, volontiers violente, alcoolique, raciste (les "citrons" sont les Latinos à qui sont réservés les emplois les plus difficiles et les plus dégradants), pieuse à souhait (mais les méthodistes sont des bigotes peu scrupuleuses qui n'ont jamais compris l'un des Dix Commandements, à savoir l'amour de son prochain), conservatrice évidemment, bête enfin, terriblement bête à en être méchante, jusqu'à poursuivre de sa haine commune, si nécessaire à son unité, un jeune homme d'une force morale et mentale sans égal. le roman est aussi celui de la solitude d'un homme que même ses semblables ne peuvent vraiment approcher, et qui pourtant ne peut s'empêcher de vivre là où il est détesté, un homme dont les racines pourtant bouleversées sont profondément ancrées dans la terre du comté de Greene. le roman d'une Amérique de cauchemar.
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La petite ville paumée du Midwest nommée Baker ne se remettra jamais du passage de John Kaltenbrunner en son sein. Des récits, des légendes circulent sur ce personnage hautement controversé. Une chose est néanmoins sûre : John Kaltenbrunner a mis la ville sens dessus dessous. Pire, il fit de Baker une succursale de l'enfer. Mais qui est John Kaltenbrunner ? Pourquoi créa-t-il un tel cataclysme ? Ce sont les torche-collines, les éboueurs, qui racontent l'histoire de cet homme qui changea leur vie.

Je m'en tiens à ce résumé court pour ne pas déflorer le récit et parce qu'il est impossible de synthétiser ce roman foisonnant. Tristan Egolf écrivit son livre à 24 ans. Venu de Pennsylvanie, il ne trouva aucun éditeur aux États-Unis pour publier son premier roman. Il vint en France où il rencontra Marie Modiano qui, avec l'aide de son père, fit éditer le texte de Egolf. Sans le hasard d'une rencontre, la littérature aurait été privée d'un chef-d'oeuvre.

« le seigneur des porcheries » (sous-titré « le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes ») est une saga, une fresque consacrée à un anti-héros hors-norme : John Kaltenbrunner. C'est un personnage totalement barré comme presque seule la littérature américaine sait en créer. Kaltenbrunner est le petit cousin d'Ignatius Reilly, le fils caché d'Arturo Bandini. le livre nous raconte sa vie de poissard à Baker. Les pires calamités vont s'abattre sur lui, une communauté entière semble décidée à lui pourrir la vie. Pourtant Kaltenbrunner ne demande que l'anonymat et la tranquillité. Il est à la fois brillant (à 9 ans il a retapé et est à la tête de la ferme de feu son père) et socialement inadapté. Être à part, il ne pouvait que se faire remarquer et Baker lui fait payer sa différence. Mais ce que Baker n'avait pas senti, c'est l'énergie rageuse qui habite cet homme. Sa vengeance sera inoubliable.

Et comment en vouloir à Kaltenbrunner de vouloir prendre sa revanche sur une bande d'alcooliques bigots et consanguins ? Tristan Egolf trace un portrait au vitriol de cette bourgade rurale. On imagine aisément qu'il s'agit de sa vengeance personnelle sur l'endroit où il a grandi. Un petit exemple des descriptions de Baker : « Année après année, le comté de Green se classe régulièrement parmi les cinq premiers du pays en terme de consommation d'alcool par habitant. Presque tout le monde à Baker boit en vertu d'une nécessité terrifiante. Un jeune homme peut difficilement se faire accepter parmi les adultes avant d'avoir plié au moins un pick-up autour d'un poteau téléphonique dans un état d'hébétude alcoolique. » Inévitablement, les fins de soirées se traduisent par des insultes, des bris de verre et des pommettes amochées. Une communauté pourrie jusqu'à la moelle, abrutie par l'alcool et la violence qui n'aura pas volé la leçon donnée par John Kaltenbrunner.

Son épopée ne serait pas la même sans la langue de Tristan Egolf. Celle-ci est imagée, puissante et crue. L'auteur utilise avec un humour redoutable les comparaisons et les analogies.

Je le redis, « le seigneur des porcheries » est un chef-d'oeuvre d'imagination, de création et d'écriture. Une fois le livre refermé, il est impossible d'oublier John Kaltenbrunner et l'ouragan qu'il déchaine sur sa communauté dépravée.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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J'ai vu plusieurs fois ce livre en suggestion alors que je cherchais des idées de lecture sur babelio. le résumé m'avait marqué, mais dur de me lancer tant il est mystérieux..
Les commentaires publiés ont finir par me convaincre de lire mon premier roman de Tristan Egolf.

Au cas où certains s'arrêtent tôt de lire ce commentaire, je vais le résumer vite fait : Il est génial, découvrez le de suite sans craintes.

Pour l'histoire, on suit John Kaltenbrunner, un individu touché par toute la misère du monde. Il n'est pas encore né que son père meurt dans une explosion à son travail ; son enfance sera marquée par des maladies en tout genres ; Il est battu par ses camarades à l'école car différent des autres. En effet, John est un enfant surdoué, associable également. Il n'a même pas 10 ans quand il rénove et entretient la ferme familiale lui tout seul.

Malheureusement pour lui, il grandit à Baker : Une ville peuplée de consanguins, d'alcooliques, de "trolls", de voyous etc.. Vous l'aurez compris, il n'y fait pas bon vivre.
La saleté de cet environnement impactera forcément quelqu'un qui attire toutes les embrouilles aux environs. Excommunié de Baker suite à des incidents en séries, il reviendra des années plus tard dans l'anonymat le plus total, le reste je vous laisse le découvrir.

En plus de l'histoire, l'écriture de Tristan Egolf est vraiment plaisante à lire. Des mots qui varient du soutenu à du familier, une écriture cynique qui colle très bien à l'histoire "Madame Veuve Kaltenbrunner", des descriptions de personnages codifiées "les citrons" "les rats de rivières" "les trolls".
Un 5/5 bien mérité.
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Roman incroyable. En suivant l'histoire de John Kaltenbrunner, Tristan Egolf nous entraîne, chapitre après chapitre, dans un resserrement du temps, vers l'apocalypse. Il nous montre dans cet univers clos de la ville de Baker, le comté de Greene et la Pullman Valley, que les hommes pour dépasser leur misère sociale, leur désespérance, peuvent devenir des monstres.
"l'identité de l'indigène de base se définissait par son opposition butée à ce qu'il n'était pas, à des forces autres, extérieures" (p492).
Egolf au travers de cette métaphore nous retourne un miroir sur nous même et sur le "cochon" ou la porcherie qui existerait en chacun de nous.
"Et surtout dans la porcherie que nous portions en nous et que nous ne pouvions plus fuir que nous l'approprier, la porcherie où nous courions en tous sens pour nous échapper, mais que nous finissions par traîner avec nous où que nous allions" (p602).
Dans ce chaos, cet enfer d'ignorance, de crasse et de bêtise, il reste un espoir que le désastre, l'apocalypse amène chacun à réfléchir. Malgré que les hommes refusent de voir et d'accepter ce qu'ils sont devenus et feront tout pour transformer la réalité, laisser le temps faire son oeuvre en réinventant l'histoire et se déculpabiliser, les conséquences du cataclysme déclenché par John perdureront et oeuvreront, cependant cela nécessite un sacrifice par la mort d'épuisement de John qui est arrivé au bout de sa révolte.
".. Il avait su avec certitude que rien n'était fini, que John n'était pas dans un monde meilleur, et qu'un objet en mouvement tend à rester en mouvement." (p607).
Des situations qui nous interpellent comme la relation que nous avons avec nos ordures ainsi qu'avec les hommes qui traitent ces déchets que nous refusons de voir, l'hystérie de violence des supporters des équipes adverses de basket lors du match de barrage qui sera le moment de l'apocalypse et du déchainement de violence et de haine.
Un style très perturbant au départ qui demande un effort pour se plonger dans l'univers envoûtant, très inquiétant de Egolf puis au fil des pages qui envoûte et captive.
Un livre à lire absolument.
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Egolf était incontestablement un écrivain de talent. Passé une épaisse et mémorable introduction, décourageant à elle seule les lecteurs les plus poltrons, on ressent de plein fouet l'aisance d'écriture de l'auteur. Que ce soit via des emportements lyriques, et véritablement épique (ou quand une chasse au porc, une chèvre belliqueuse ou des grenouilles de bénitier prennent un caractère homérique), ou lorsque l'auteur écrit de manière plus simple, Egolf a la manière de rendre le récit captivant. Si le style littéraire est réussi, la critique sociale l'est tout autant. Les descriptions hilarantes et monstrueuses de la "plèbe" de Baker sonnent justes. Egolf écrit comme un cinéaste, tissant des parallèles "rednecks" / "animaux" saisissants ; les personnages prennent toute leurs consistance au fur et à mesure de leurs actions, s'animant littéralement sous nos yeux et passant du citoyen bête et méchant à la bête furieuse sans la moindre retenue. Un livre à lire, prenant encore une saveur particulière (à juste titre ou non) avec le destin funeste de son auteur, qu'on rapproche irrémédiablement du anti-héros Kaltenbrunner, clairvoyant et voué à l'échec.
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Un boomerang sur l'engeance = (V)engeance

" J'ai de la benne pour toi ! " comme pourrait le proposer le frère Pétard Mammouth John Kaltenbrunner manu militari, le planificateur du chaos... Ça va faire Mururoa dans ta tête à toi, Baker (et lecteur par la même occasion).
Dans les rues de Baker aux États-Unis, vous aurez peu de chances d'y croiser un Sherlock Holmes gentleman de classe mais plutôt des déchets, loques, homeless dans ce coin industriel assez sinistré. Toutefois, parmi ce tableau peu reluisant, une étoile filante (un météore de Pégase plutôt ! nommée John , comme susmentionné, un gars doué, intelligent et débrouillard, va animer cette contrée de tôle et de haine (ils possèdent leurs propres Trolls là-bas!), marquant durablement les esprits locaux...
"Calamité" John y a foutu un sacré merdier, à propos c'est sidérant sa propension de fourrer son nez dans la merde, que ce soit de son propre chef ( dès son enfance avec son élevage de leghorns, alors que les autres enfants normaux de son âge superposaient les legos, et son parfum Coq Coq Chanel inhérent et ses moutons) ou plus ou moins indirectement (les multiples emmerdes lui tombant dessus dès sa naissance : la scoumoune le poursuit) jusqu'à sa dernière activité professionnelle, la collecte des ordures...
Là où bien d'autres flancheraient devant tant d'adversité, John orchestrera patiemment et ingénieusement sa vengeance légitime sur toute cette vile communauté de Baker... bel exemple de résilience !
Si ce livre cartonne tant auprès du lectorat c'est peut-être aussi en raison d'un processus d'identification fantasmatique : combien d'entre nous aimeraient se décharger de pulsions vindicatives, se libérer des humiliations et frustrations subies au cours des années de manière aussi " défoulante” ?!
En tout cas Tristan Egolf, pour son premier roman, a quintessencié ( sans connotation péjorative) sa prose et laisse une trace indélébile dans la Littérature ! C'est du moins mon avis puisque seulement six ans après ma première lecture de ce chef d'oeuvre, dont les sillons mnésiques résonnent encore dans ma foutue caboche, j'ai donc décidé de le relire ! C'est dire la puissance de cette pure oeuvre de décathlonien : le fond ( une histoire de vengeance individuelle sur toute une ville qui est passionnante) et la forme (je n'ai pas lu en VO mais la traduction jubilatoire signée Rémy Lambrechts côtoie les sommets avec un registre lexical étoffé et un humour désabusé omniprésent ! ) fusionnent harmonieusement. L'auteur maniait le verbe sans verser dans la verbomanie, tout en équilibre du début à la fin ou presque ( ne pas se laisser intimider par la première phrase du livre !), et ses facultés apophtegmatiques combleront le lectorat en quête de sens de la repartie puisque le bougre alignait les formules mémorables ( pour obturer un clapet malveillant, puisez dans ce livre!).
Il faut lire ce livre ! Ce n'est pas un conseil ni une injonction mais une évidence !
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Difficile de faire du neuf vu l'avalanche d'avis donnés sur ce livre, d'autant que la plupart sont très détaillés !
Je n'avais jamais entendu parler de Tristan Egolf (nul n'est parfait) ni de ce premier roman qui a suscité un tel intérêt ! Je viens de terminer le livre et reste stupéfaite. Ce n'est pas tant l'histoire qui m'a intéressée que les procédés d'écriture et cette façon qu'a l'auteur de se servir de toutes les richesses de sa langue maternelle.
John Kaltenbrunner est né d'un père fugace et d'une mère dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est malade. Rejeté dès le départ pour de multiples raisons, John fait preuve dans son enfance d'une étonnante résistance et d'une grande inventivité qui lui permettent de survivre sans faire fléchir l'hostilité ambiante. Toute cette période est décrite avec une précision quasi diabolique et un sens de l'image vertigineux. Orphelin et délinquant (extraordinaire relation de la maladie et de la dégradation de la mère ainsi que de la captation de ses biens par des gens d'Eglise), John purge une peine de prison sur un bateau avant de retrouver sa ville natale, Baker, une bourgade qui ne semble peuplée que d'idiots invétérés méchants comme la gale. Après avoir été éjecté de nombreux emplois minables, il devient éboueur. Là-encore Tristan Egolf se montre éblouissant dans ses descriptions et ses créations d'atmosphère. La vengeance de John, qui orchestre une grève des éboueurs transformant la ville en une poubelle infernale, sa grandeur, sa chute et le message qu'il laisse à ceux qu'il a soutenus sont présentés avec une force et une intelligence qui ne peuvent émaner que d'un écrivain puissant qui maîtrise parfaitement son chemin.
Je mentirais en disant que j'adore ce type de roman où personne ne semble échapper aux bas-fonds et à une spirale infernale mais j'ai été éblouie par la virtuosité de ce jeune auteur qui a si bien su cerner le mal dans toutes ses acceptions...
Un choc littéraire et émotionnel.
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D'abord , d'abord , il y a Baker … condensé abject de ce que l'Amérique profonde peut recéler de plus rétrograde et taré ( du moins dans l'imaginaire de ses écrivains , et in fine il doit bien y avoir un peu de vrai … voir Trump) .Saleté , ignorance crasse , religiosité et alcoolisme , méchanceté . Il y a la victime , John Kaltenbrunner, souffre-douleur car atypique ( il est intelligent ) Et enfin il y a la vengeance de la victime expiatoire , à la mesure du martyre subi , un scénario à la Monte Cristo mais ici l'objet de la vengeance est une ville entière. Un premier roman , violent dans son langage et ses épisodes qui traduit la haine de l'auteur pour ce versant sinistre du « rêve américain ».Très impressionnant !
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