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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le roman « Automobile Club d'Egypte » d'Alaa El Aswany reprend l'histoire d'Egypte là où nous l'avions quittée avec la Trilogie de Naguib Mahfouz. Nous sommes juste après la seconde guerre mondiale, sous le règne de Farouk qui vient souvent se mêler aux jeux des pachas, aristocrates et diplomates qui fréquentent l'Automobile Club d'Egypte, l'endroit le plus huppé de la capitale. le club est régenté par El Kwo, le chambellan du roi qui fait régner la terreur parmi le personnel du club, où travaille Abdelaziz, descendant d'une famille de Haute-Egypte ruinée venu au Caire pour assurer à ses enfants une bonne éducation. Ses enfants ont des tempéraments divers et suivront des chemins différents, mais se trouveront mêlés de près ou de loin à un complot qui vise à mettre à mal la réputation du roi. Alaa El Aswany qui connut le Club dans sa jeunesse puisque son père en était l'avocat, est un merveilleux conteur qui nous emmène par la porte de service dans cette institution, nous montre une société égyptienne qui est censée vivre sur plusieurs niveaux qui ne font que se frôler, mais dans laquelle poussent déjà les germes de la révolution.
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Ce livre nous permet de comprendre la manière de pensée orientale, comment la culture, la croyance, influencent la manière d'être au monde en général, vis à vis des autres et vis à vis de l'autorité. elle nous plonge littéralement au coeur de la societe égyptienne des années 50, dans un roman passionnant et formidablement écrit.
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L'auteur a récemment publié ce roman tout à fait remarquable, dont l'intérêt égale celui qu'avait suscité "L'immeuble Yacoubian". Dans les deux cas, l'auteur se concentre sur un microcosme égyptien et, en dépeignant les nombreux protagonistes qui peuplent ces lieux, il esquisse une vaste fresque de la nation toute entière. L'Automobile Club d'Egypte (A. C. E.) a pour président d'honneur le roi lui-même, il est dirigé par J. Wright, un Britannique plein de morgue et il fait travailler des employés de tout rang, y compris de la plus humble origine; un chambellan impitoyable, nommé El Kwo, use et abuse de son pouvoir sur les employés. Avec ce petit monde, Alaa El Aswany déploie une large palette pour évoquer ce pays dans toutes ses composantes. L'action se déroule pendant les dernières années de la monarchie.
D'une manière étrange, ça commence par un prologue où deux des personnages créés par Alaa El Aswany lui apparaissent mystérieusement "en vrai". Ensuite le livre commence un peu poussivement et, au début, le lecteur peut se sentir un peu perdu parmi toutes les personnes qui apparaissent dans le récit et dont il n'a pas encore retenu les noms. Mais, très vite, on entre vraiment dans le roman qui se lit facilement; il a une structure de feuilleton. On suit la destinée d'Abdelaziz Hamam, venu au Caire parce qu'il se retrouvait ruiné, employé au A. C. E. qui, à la suite de diverses péripéties, décède en laissant sa famille dans le besoin. Mais ses enfants jouent un rôle encore plus important, notamment sa fille Saliha, une jeune fille douée qui finit par faire un mauvais mariage, et Kamel, un jeune homme intelligent et fin, qui participe activement à la résistance contre l'occupation britannique de son pays. Mitsy, proche du peuple égyptien (quoique fille de J. Wright), est une belle création de l'auteur. Par ailleurs, les difficultés et les travers de nombreuses autres personnes, jouant un rôle plus secondaire, sont aussi illustrés sans complaisance. Tout en montrant les spécificités de la société égyptienne de l'époque, Alaa El Aswany décrit plus généralement la nature humaine, avec ses grandeurs et ses petitesses.
Le roman est très prenant. Malgré sa longueur, le lecteur ne le lâchera pas car il s'immerge dans le foisonnement orchestré par l'auteur. On pourrait regretter que Kamel et Mitsy apparaissent comme des "héros positifs" trop parfaits; on note aussi l'admiration inconditionnelle du romancier pour le mouvement nationaliste (qui aboutira à la révolution de 1952), mais pourquoi pas ? de mon point de vue, "L'automobile Club d'Egypte" est indiscutablement le nouveau chef d'oeuvre d' Alaa El Aswany.
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J'avais adoré « L'immeuble Yacoubian » et beaucoup aimé « Chicago »... Pour « Automobile Club d'Egypte », mon avis est encore très enthousiaste...
Le début du roman, pourtant, m' a quelque peu décontenancé. En effet, l'auteur prépare en quelque sorte son lecteur au déroulement du récit de façon un peu étrange. Il fait tout d'abord surgir deux de ses principaux personnages dans la réalité puis il introduit -photos à l'appui- l'histoire de l'automobile dans le monde et de son inventeur. A partir de ce « préambule», le roman démarre véritablement. le principe de narration -alternance de chapitres concernant les différents personnages, brusquement et habilement coupés sur un revirement de situation ou un suspense-rappelle celui de l'Immeuble Yacoubian. L'ensemble des protagonistes -au départ sans attache-finit par se retrouver. le récit est relié par un contexte historique critique, annonciateur de changement dans l'Egypte de la fin des années 1940, Egypte marquée par la lourdeur de la monarchie, la servitude du peuple et les débuts d'une prise de conscience face à l'emprise du pays par la Grande-Bretagne.
En résumé, je ne suis pas prête-d'oublier le portrait féroce d'El-Kwo, ignoble chambellan du roi, le parcours pathétique de Mahmoud, frère cadet de la famille Hamam, les sympathiques (mais un tantinet trop lisses!) jeunes révoltés égyptiens Kamel et Abdoune et bien sûr toutes les femmes magnifiques du roman : Raqia, Saliha et de l'inénarrable Aïcha ! J'aurais voulu encore et encore prolonger mes moments de lecture avec ce nouveau roman d'Alaa El Aswany,,,, décidément un grand et incontournable écrivain de la littérature égyptienne contemporaine !
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Les facettes de l'Égypte sous le roi Farouk

Nous sommes au Caire dans les années 1940, sous le règne du jeune roi Farouk et sous tutelle britannique. L'Automobile-club d'Égypte est le lieu où se croisent les milieux les plus divers quand on considère les membres du club, sa direction et ses employés. On peut ainsi plonger dans les histoires personnelles, les préoccupations des uns et des autres, les rêves et la triste réalité d'un pays corrompu. C'est bien écrit, bien lu et c'est passionnant :

- Les employés sont menés à la baguette et rémunéré d'une façon complexe et injuste. Quand leur chef les prend en faute (ou simplement est de mauvaise humeur) il recourt aux châtiments corporels ou les prive de salaire.

- le directeur, un Britannique qui n'aurait jamais un statut si confortable en Angleterre, s'emploie à ne pas faire de vagues et à satisfaire son plus gros client : le roi.

- le roi est un débauché, un dépensier, un souverain incompétent et capricieux si bien que des mouvements de révolte se sont constitués.

Nous assistons de près à divers cas de figure en pénétrant dans une seule famille ruinée qui cherche des solutions pour sa survie. La vie des trois enfants qui la composent suffisent à nous montrer la difficulté à poursuivre des études sans argents ; le mariage arrangé ; les concessions pour accéder à un état intéressant ; le piètre résultat du travail honnête et l'embrigadement dans l'opposition.

Tout cela est romancé, bien emballé dans des récits de la vie de tous les jours où domine l'amour d'une mère et une idylle forcément compliquée dans cette ambiance.
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EXCELLENT !!!
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Il est si facile de se laisser emporter par la plume d'Alaa El Aswany, pour découvrir, à une autre époque, les rouages de la société égyptienne.
À la fin des années 40, le pays est étouffé par des étrangers racistes, qui prétendent le moderniser, par des élites corrompues et toutes puissantes, qui nient jusqu'au droit à l'intégrité corporelle de leurs serviteurs. On y découvre également la réflexion et les actions menées par ceux qui refusent de perdre leur dignité.
J'ajouterai soon étonnement, à chaque fois, face à une sorte d'obsession autour du sexe, sans pouvoir affirmer si elle est imputable à l'auteur, ou à la société égyptienne qu'il décrit.
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L'histoire gravite autour de l'automobile club du Caire dans les années 40. Un club select fréquenté par les aristocrates égyptiens, les diplomates et les riches européens. Les personnages clés sont nombreux et tous différents.
Sa majesté le roi Farouk, un personnage libidineux, extravagant vient régulièrement jouer au poker dans le club.
Mr Wright, raciste, cynique est le directeur du club. Sa fille Mitsy, tout son contraire, est en conflit perpétuel avec lui.
El-Kwo, le chambellan du roi, est le chef des employés des palais royaux et du club. Sa bigoterie pour le roi n'a d'égal que son comportement tyrannique, esclavagiste avec les employés.
Abdelaziz est issu d'une grande famille de la Haute Egypte. Après avoir été ruiné, il descend avec sa femme et ses 4 enfants au Caire. Cet homme d'honneur, au grand coeur, ira travailler au club avec l'espoir d'assurer une éducation à ses enfants. Ces derniers auront des trajectoires différentes.
Ce roman dense, palpitant de bout en bout, est un chef d'oeuvre qui s'ajoute aux 2 autres chefs- d'oeuvre que j'ai lu du même auteur : l'immeuble Yacoubian, j'ai couru vers le Nil.
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un vrais plaisir de lecture avec des personnages aussi différents qu'attachants et touchants...une vision d'une Égypte qui fut mais qui ne sera plus
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Le cadre de ce troisième roman de Alaa El Aswany se situe au Caire à la fin des années 40, c'est-à-dire peu de temps avant le coup d'état de 1952 qui renversera la monarchie sous protectorat britannique. On découvre les dessous et prémisses d'une rébellion dans une société engluée dans les hiérarchies et les despotismes injustes. Les espaces-temps de tous ses personnages se concentrent peu à peu tout en gravitant autour de l'Automobile Club d'Égypte. Ce lieu est hautement symbolique car il représentait alors simultanément la domination anglaise et la toute-puissance d'un roi corrompu et les liens pervers et complexes entre les deux.
Au fil d'une dizaine d'années, nous suivons l'évolution d'une famille composée de quatre enfants : Saliha, la soeur brillante mais à l'avenir compromis de par son sexe, Mahmoud, le frère au physique imposant mais un peu naïf, Kamel, l'étudiant engagé qui combat secrètement le régime, et enfin Saïd, l'opportuniste égoïste. le père, Adelaziz Hamam, est décédé sous les coups du redoutable chef des serviteurs de l'Automobile Club, El-Kwo, bras droit du roi, et la mère, Oum Saïd, est un modèle de courage, de stabilité et de tolérance. Chaque enfant empruntera un chemin différent, selon ses limitations, ses convictions, son caractère. À travers eux, on retrouve le destin des Égyptiens essayant de survivre tout simplement, en profitant du système colonialiste, ou bien engagés à lutter contre le despotisme et la corruption. L'Automobile Club est lui aussi divisé en deux types d'hommes : ceux qui décident de réclamer leurs droits coûte que coûte et refusent la notion de serviteur au profit de celle de travailleur, et l'immense majorité, fataliste, résignée et apeurée, qui considère les frondeurs comme de doux utopistes et préfère s'incliner devant le pouvoir injuste symbolisé par El-Kwo. le dénouement est d'autant plus tragique que, a posteriori, on sait la victoire des rebelles proches dans le temps : mais combien d'activistes ont dû sacrifier leur vie pour qu'elle se produise ?
Alaa El Aswany explore dans ce magnifique roman l'âme humaine soumise à la tentation, du sexe, de l'argent facile, face à une religion surpuissante et culpabilisatrice. Ses personnages sont humains, si proches de nous, même s'ils sont entraînés parfois malgré eux dans l'Histoire de l'Égypte : il y a des moments d'une vie ou de l'Histoire où il faut choisir son camp, comme les serviteurs de l'Automobile Club. Tous les rapports de force y sont décrits avec une grande subtilité et beaucoup d'humanisme, que ce soit les colonisateurs envers les Égyptiens, les hommes envers les femmes ou les parents sur les enfants.
Alaa El Aswany a utilisé la même structure littéraire que pour ses romans précédents, et, là aussi, elle fait merveille – impossible de lâcher le livre une fois commencée. Il fragmente les histoires individuelles en prenant soin de laisser le lecteur à chaque fin de séquence sur un irrésistible suspens. Peu à peu, tous ces parcours individuels, tels des morceaux de puzzle, semblent prendre un sens et fusionner en l'Histoire d'un pays à une période particulièrement palpitante.
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