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sur 1469 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Imrat Ya'Qubyan
Traduction : Gilles Gauthier

L'immeuble Yacoubian vit le jour en 1934, par la volonté du président de la communauté arménienne d'Egypte, Hagob Yacoubian. Celui-ci étant millionnaire, on devine que la résidence à laquelle il tint à donner son nom fut élevée dans un quartier alors très en vogue du Caire, au meilleur emplacement de la rue Soliman-Pacha. Mais quand débute le roman, quarante ans se sont écoulés et l'immeuble, sans tomber carrément en décrépitude, a dû rabattre de sa superbe.

La révolution de 1952 a fait fuir en effet les juifs et les étrangers. du coup, nombre de luxueux appartements de l'immeuble se sont retrouvés sans locataires avant d'être adjugés aux militaires les plus gradés du régime. Les épouses de ces derniers ont logé leurs domestiques dans les petites cabanes de fer qui, tout au haut de l'immeuble, servaient jadis de resserres ou de greniers et, la misère et le recours au graissage de pattes s'étant considérablement accentués ces dernières années, une faune de pauvres hères vivote désormais près des cieux.

Al-Aswany nous fera faire connaissance avec l'une de ses familles, celle d'Abdou, qui arrive de sa campagne avec sa femme et leur enfant et qui, pour survivre et parce qu'il ne trouve pas d'emploi, a accepté de devenir l'amant d'Hatem, l'un des riches habitants de l'immeuble.

Mais le roman débute - et s'achève d'ailleurs - avec le personnage et les aventures de l'un des vétérans du Yacoubian, Zaki Bey, un quinquagénaire fortement occidentalisé qui se rappelle avec nostalgie le Caire d'avant la révolution.

Le chemin de cet homme raffiné et tolérant finira par croiser celui d'une autre habitante de la terrasse, Boussaïna, contrainte elle aussi de se prostituer à un marchand de vêtements de la rue afin que sa famille puise survivre.

Pourtant, Boussaïna, comme n'importe quelle jeune fille de par le monde, avait rêvé à un mariage d'amour avec Taha, le fils du concierge de l'immeuble, un garçon solide et sérieux bien qu'un peu trop religieux à son goût - et à celui du lecteur, vous pouvez m'en croire.

Or, le rêve de Taha, c'est d'entrer dans la police. Quand s'ouvre l'action, il a été reçu à l'examen écrit et il lui reste à affronter l'oral, devant un jury de militaires. le pauvre garçon, après avoir invoqué Allah je ne sais combien de fois (j'ai perdu le compte très vite mais je puis vous certifier qu'il a fait ça dans les règles et qu'Allah est vraiment sadique d'avoir ignoré de si belles et si sincères prières ), et après avoir acheté un costume pour l'occasion (comme il n'est vraiment pas riche, on devine que pour lui, ça n'a pas été simple de trouver l'argent pour ce faire), se rend donc sur les lieux de l'oral.

Dans l'ensemble, ça se passe plutôt bien. Il faut dire que Taha a été un élève modèle et que ses notes sont impressionnantes. Seulement, un détail va envoyer le jeune homme au tapis : son père est concierge. Et, dans la police égyptienne, si l'on peut accepter les fils des notables susceptibles de verser de bons bakschishs pour acheter le poste, on ne peut en revanche accepter le fils d'un concierge.

Le Prophète lui-même ne l'a-t-il pas dit : "Ne donnez pas d'éducation aux enfants des gens indignes" ? ...

A partir de là, débute la lente descente - qu'il prend pour une ascension - de Taha vers le djihad et le terrorisme. Mais, parce qu'il est lui-même égyptien, musulman et en rébellion contre la dictature de Moubarak (désigné couramment comme "le Grand Homme" dans le livre), Alaa Al-Eswany tente non pas d'excuser mais de comprendre - et de faire comprendre au lecteur - les motivations de son personnage.

Car, malgré ses bondieuseries inutiles, Taha est un personnage attachant qui, avec un peu plus de chance et beaucoup plus d'égalité dans son pays, aurait eu un avenir bien différent. le lecteur souffre quand il le voit, avec la naïveté de la jeunesse, préparer sa lettre de protestation auprès du Grand Homme en personne. Comme il souffre quand El-Aswany démonte un par un les mécanismes qui font que, même chez ceux qu'il appelle ses "frères" et ses "soeurs", surtout au niveau des imams recruteurs, Taha ne cesse d'être manipulé par deux idéologies qui s'affrontent, l'une tentant de préserver ses intérêts, l'autre ne rêvant que d'imposer les siens.

"L'Immeuble Yacoubian" vaut par la puissance de ses personnages plus que par le style - assez sec - de son auteur. Mais, la chose est incontestable, ce livre a le mérite de restituer le climat d'une Egypte où - comme dans la majeure partie des pays arabo-musulmans - l'intégrisme religieux n'a pas de meilleurs alliés que l'incurie et la gabegie caractérisant le pouvoir en place - auxquelles il convient tout de même d'adjoindre la complicité d'un analphébétisme et d'une ignorance populaires dont nous ne pouvons nous faire une réelle idée.

A lire donc - mais attention ! j'émets tout de même deux réserves. La première est purement technique : la fin arrive un peu trop vite ... El-Aswany a encore beaucoup à faire pour devenir un vrai conteur. La seconde, celle qui me tient le plus à coeur, c'est l'ambiguïté que le romancier laisse planer sur la liberté sexuelle. La fin qu'il donne à la liaison d'Abdou et d'Hatem m'a paru un peu trop "morale" pour être honnête. ;o)
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L'immeuble Yacoubian dont la construction remonte à l'année 1937 se trouve dans le centre du Caire. Ses habitants appartenaient à la haute société égyptienne, toutes origines confondues. Suite à la révolution de 1952, la plupart des résidents sont partis pour laisser la place aux officiers de l'armée. Petit à petit la terrasse en haut de l'immeuble s'est transformée en habitations de fortune pour des travailleurs pauvres avec leurs familles. Au fil des années, l'immeuble devient un melting-pot représentatif de toutes les strates de la société égyptienne. Vestige d'une époque disparue, il est le reflet du schisme qui a lézardé le pays.

Dans un style épuré et tout en finesse, El Aswany décortique l'âme humaine en dévoilant toute sa splendeur et ses bassesses à travers une panoplie de personnages. Parmi ceux que nous rencontrons il y a "Zaki", l'aristocrate nostalgique d'un Caire multiculturel et raffiné; le bigot et fourbe "Azzam"; "Boussaïna", la jeune femme belle et pauvre; "Hatem", l'intellectuel homosexuel; et "Taha", le jeune étudiant pauvre qui voit ses rêves se fracasser.
Dans cette société où l'abus de pouvoir est monnaie courante, l'extrémisme religieux trouve la brèche pour croître et engouffrer une jeunesse désabusée et écrasée par un régime violent et corrompu.

"L'Immeuble Yacoubian" n'est pas sans rappeler les oeuvres de Naguib Mahfouz et son réalisme social, mais dans sa description de la mutation sociale El Aswany va plus loin avec sa liberté de ton, et ce, pour notre plus grand bonheur.
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Dans un immeuble du Caire, une galerie de personnages qui vivent ou survivent, espèrent et désespèrent, résistent, se perdent ou tentent de continuer à rester debout dans un pays où tout bascule. Dans l'Egypte que nous décrit El Aswany il n'existe aucun espoir pour un avenir meilleur ; le pays est dirigé par une poignée d'hommes corrompus qui ne font aucune place "au peuple", fut-il instruit. Pas d'élite intellectuelle ici, juste la force, le vice, la corruption. Alors pour les plus assoiffés de changement l'islam radical représente l'espoir ou peut être le désespoir.
On comprend à la lecture de ce livre les racines du fanatisme religieux, on sent la blessure d'un pays qui a renié sa culture, ses racines pour se perdre dans une admiration intéressée du monde occidental.
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"On a un urgent besoin des romanciers. Et des romans du monde"
(Alaa El aswany)

"Derrière chaque fanatique, il y a un drame, une ignorance, une injustice : on ne naît pas terroriste, ou fanatique, on le devient" explique Alaa El Aswany dans un article de "Lire" (février 2016, Écrire contre la terreur ?). Sans vouloir faire preuve d'angélisme, la lecture de "L'immeuble Yacoubian" aide à comprendre l'affirmation de l'écrivain égyptien qui manifeste sa foi en une république de la littérature : "Dès qu'on lit, on devient citoyen d'une république unique, et unie, de l'art, de la littérature, une république civilisée".

L'immeuble Yacoubian – il existe –, du nom de son promoteur albanais millionnaire, est un microcosme qui symbolise la société égyptienne durant la période de diffusion de l'islamisme qui a accompagné la révolution iranienne de 1979. On y retrouve les différentes composantes d'une société malade, déstructurée par la corruption, l'affairisme et l'inégalité, dont les désillusions et le mal de vivre offrent prise à une religion qui mêle foi et combat politique. Taha, idéaliste, doué, voit son avenir dans la police barré pour avoir un père concierge et se tourne vers les paroles d'un imam militant; Azzam, vieux bigot lubrique poursuit des rêves d'argent et de gloire en achetant une position puissante; Zaki, aristocrate nostalgique d'une Égypte à l'Occidentale se voit vieillir dans un pays mutant; puis il y a les femmes, Soad, Boussaïna,... objets des hommes, meurtries et révoltées dans leur quête insoluble d'identité et de tendresse. le livre fait vivre ces gens, bons et méchants, parmi une longue série de séquences de quelques pages, passant en alternance des uns aux autres, créant un ensemble cosmopolite très réussi et représentatif.

Pour qui veut s'y arrêter, la leçon de ce livre est qu'il faut apprendre à ne pas voir les autres comme des étiquettes. Dans un roman, les personnages finissent par ne plus paraître juifs, musulmans, belges ou africains: ce sont des hommes et des femmes.

Alaa El Aswany poursuit une activité de dentiste. Les Frères musulmans continuent de menacer cette bête noire dans son propre cabinet. Il a publié en 2014 un recueil de chroniques "Extrémisme religieux et dictature. Les deux faces d'un malheur historique", toujours chez Actes Sud.

Soulignons l'excellent travail de traduction (de l'arabe égyptien) et surtout la documentation (notes de bas de page brèves et instructives ) de Gilles Gauthier.
Lien : http://christianwery.blogspo..
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À sa sortie le livre a été très apprécié en France mais aussi en Egypte et dans le monde arabe preuve que des cairotes se sont reconnus, du moins certains

Alaa El Aswany est dentiste engagé et écrivain (ou l'inverse écrivain engagé et dentiste toujours en exercice d'ailleurs: activité qui l' a certainement aidé à écrire son immeuble Yacoubian )
Démocrate, carré dans son écriture comme dans son physique, il ne fait pas partie des gens qui se taisent
Il écrit pour parler de l'être humain et des hommes qui sont partout les mêmes. Il ajoute qu' « il ne travaille pas pour le ministère du tourisme » on l'avait compris ; le président, les forces armées et les institutions judiciaires égyptiens peut-être pas.
Cela lui vaudra, plus tard, des poursuites judiciaires pour «insultes » pour son livre « j'ai couru vers le Nil »

Le contexte du livre : description corrosive de l'Égypte contemporaine. Une Égypte à la verticale mangée par divers maux récurrents: La corruption avec trafics divers et variés, les tortures et exactions policières en toute impunité, la justice incapable d'agir, un islamisme radical amené par une société injuste, l'hypocrisie religieuse avec des imans dont la vie morale varie avec leurs intérêts, l'hypocrisie sexuelle avec les femmes et la persécution des homosexuels

la rue : c'est l' univers de la rue, du monde ordinaire, grouillante de vie colorée, de la vie cairote de tous les jours, du petit peuple

l'immeuble : avec l' immeuble Yacoubian (qui existe vraiment mais le roman lui a fait une mauvaise réputation. On dit de lui qu'il est l'« immeuble de l'homosexualité et de la prostitution » ce qui ne plait pas vraiment à ses occupants) on a affaire à un personnage central qui accueil verticalement tout un monde bigarré, bruyant et haut en couleur avec ses petites tromperies, joies, violence et innombrables bassesses et corruptions.
Hiérarchiquement et socialement ordonné de bas en haut : des plus opulents au plus pauvres Tout en haut, bien après l'immeuble, sur le toit, la terrasse, peuplée par les plus misérables, qui ont fait des cabanons qui autrefois servaient de buanderies, leurs maisons de fortune. Un immeuble européen de type Haussmannien mais quand même frappé d'exiguïté. on s' y bat pour quelques mètres carrés.

les personnages : bien campés. Un jeune homme qui voulait devenir policier, devient , par empêchement social , un intégriste salafiste. Un vieux pacha déchu par la révolution. Une jolie jeune fille qui finit par jouer de ses charmes. Un politique qui jongle avec ses deux femmes. Un rédacteur en chef homosexuel avec son amant et des serviteurs et autres voisins pour lier le tout

Un livre qui nous explique ce que sont les multiples plaies de l'Egypte La religion décrite comme une convention de façade où l'apparence compte plus que le fond et qui ne demande pas d'effort et procure une satisfaction commode de soi. le pouvoir corrupteur et corrompu. Une population très apathique et influençable pour laquelle El-Aswani a une très grande affection. Un mode de vie, qualifiée par Alaa El-Aswani de tartuferie, qui mène à une misère incurable.

Avec ce coup de langue et bien d'autres il ne s'est pas fait que des amis
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Un immeuble du Caire où défilent sous les yeux du lecteur toute une galerie de personnages, tous très différents, de milieu différent, avec des buts différents. Chacun tente de sortir son épingle du jeu, de s'en sortir tout simplement, mais le monde dans lequel ils évoluent est complexe et l'auteur décrit surtout le fonctionnement de la société égyptienne. Il n'est pas tendre et donne des points de vue différents pour chaque personnage. le pays ne fait pas de cadeau et peu de personnages sont épargnés : cupidité, corruption, religion, sexe, tout semble passé au crible de l'auteur, chacun a ses faiblesses.
Le lecteur s'attache à certains personnages, d'autres sont plutôt exécrables et finalement ceux que l'on peut détester au début sont finalement eux aussi pris au piège par des personnages plus influents. Ainsi l'auteur décrit une société complexe, critique certains aspects, le colonialisme, l'extrémisme religieux, la révolution initiée par Nasser qui est à la base de nombreux espoirs déçus.
C'est vraiment un livre très intéressant, les destins des personnages happent le lecteur, l'auteur ménage une montée dramatique tout au long du roman. Un roman instructif, ni optimiste, ni pessimiste, il décrit surtout une réalité parfois dure où illusions, rêves et déceptions se mêlent.
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Il est difficile de passer après une lecture Coup de coeur, j'ai donc mis un petit moment fin juin à décider du livre suivant. J'en voulais un pas trop gros pour terminer le mois tranquillement et rester dans un esprit d'été.

En fouillant ma liste, je me suis souvenue l'existence de ce roman, un pilon que j'avais récupéré de la bibliothèque où je travaillais. Il avait été mis dans les coups de coeur des bibliothécaires et cela avait suffit pour m'intriguer et me donner envie de l'emmener.

Et je me suis dit que ce roman restait parfait pour l'été ( il fait chaud en Egypte…oui, mon raisonnement n'est pas allé plus loin que ça, je dois l'avouer….). Je ne m'attendais pas à grand chose, même si j'ai tendance à faire confiance aux parutions d'Actes Sud, j'ai été rarement déçue jusqu'à là.

Et j'ai eu raison! J'ai beaucoup aimé ce roman, même si j'ai mis plusieurs jours à le lire, mais c'est plutôt la faute à la fatigue qu'autre chose. A chaque fois que je reprenais ma lecture, je me replongeais ravie de cet univers, la vie de cet immeuble et ses habitants.

Je ne m'attendais pas à passer un aussi bon moment de lecture, je suis donc ravie, surtout qu'il s'agit de mes premiers pas dans la littérature égyptienne ( je crois en tout cas) : J'adore de toute manière les romans où on partage la vie de tout un immeuble, avec des caractères variés et des destins très différents.

On a un peu de tout : le vieux séducteur qui se souvient d'une époque dorée pour la jeunesse noble du pays, la petite étudiante qui rentre de plein fouet dans le monde du travail et l'harcèlement, l'homosexuel, le jeune idéaliste qui croit en les études, le riche politicien…

J'ai beaucoup aimé en apprendre un peu plus sur la société égyptienne (même s'il me manquait clairement des notions historiques et politiques), surtout avec la montée de l'islamisme radical ( les passages dans la mosquée sont…édifiants je dois dire et m'ont marqué) et la corruption, la pauvreté et l'injustice.
Ce roman n'est pas particulièrement joyeux, surtout qu'on s'attache plutôt aux personnages pauvres et qui essayent tant bien que mal de s'en sortir.

C'est donc une vision assez pessimiste, voir désabusée du pays que l'auteur nous présente.

L'immeuble pourrait bien représenter le pays en lui-même : les pauvres et très-pauvres cohabitent et se font écraser par les très riches et ne peuvent rien faire. L'excellent étudiant Taha ne peut pas faire les études qu'il veut parce que son père est concierge et finit par se tourner vers ce qui le rassure : la justice de Dieu. C'est certainement le personnage le plus amer du roman, celui qu'on plaint finalement le plus, qui se fait embrigader alors qu'il aurait pu avoir un beau destin.

Le vieil aristocrate et homme-à-femmes, Zaki est perdu dans ses souvenirs d'âge d'or pour lui et regarde avec regret l'état de son pays. Il n'arrive pas à quitter son pays, mais n'arrive plus à le comprendre.

Boussaïna, quand à elle, victime de son sexe, son âge et sa beauté, découvre avec horreur que travail rime avec harcèlement sexuel et que se « vendre » est finalement ce qui lui rapportera le plus d'argent.

A côté de cela, on voit des personnages comme certains cheikhs ou politiciens qui jouent avec l'argent, la corruption et la vie des gens pour arriver à leurs fins. C'est vraiment terrible, on ressort de cette lecture déboussolé et persuadé que tout est « pourri » et qu'il faudra un long moment avant que les choses ne s'arrangent pour ce pays.

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Une belle lecture donc, une nouvelle vision pour moi de l'Egypte avec de beaux portraits variés d'êtres humains. J'ai passé un très bon moment avec ce roman et je ne peux que le conseiller!
Lien : https://writeifyouplease.wor..
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Sympathique à lire , les personnages sont attachants et reflètent à priori bien la population Egyptienne dans toute sa diversité. Les habitants de cette immeuble sont tous différents dans leur façon de concevoir la vie et essayent de s'en sortir pour vivre convenablement et avec dignité . C'est bien écrit , ça n'est pas vraiment une critique de la société mais plutôt un constat .
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L'auteur met sur le même plan le plus pauvre et le plus riche. Il pénètre au coeur de leur vie et de leurs sentiments, sans juger. Et à travers ses personnages uniques, divers, il donne à voir une magnifique fresque de la société égyptienne marquée par la religion, la misère et la corruption.
Il nous montre par exemple Taha, fils de concierge, qui trouvera dans la religion le courage de se venger définitivement des brimades dont il est victime. Ou Hatem, le journaliste homosexuel, qui croit jusqu'au bout qu'il lui sera possible d'aimer.

Le pouvoir et la morale broient chacune de ces libertés exprimées avec beaucoup de justesse. Pourtant, un sentiment de vie se dégage indubitablement de ce livre haut en couleur.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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A la manière d'un Naguib Mahfouz, Alaa El Aswany dresse le portrait des habitants d'un immeuble et en même temps celui d'un pays, d'une culture, d'une époque.
Tous se côtoient sans jamais vraiment se rencontrer. Il y a les pauvres et les riches, les musulmans et les chrétiens coptes, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux.
L'auteur nous expose les contradictions d'un pays, le besoin de modernité de certains qui se confronte au traditionalisme des autres. C'est une oeuvre très intéressante à qui veut regarder l'Egypte sous un angle sociologique.

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