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Laëtitia Reibaud (Traducteur)
EAN : 9782877042406
128 pages
Editions Unes (18/02/2022)
5/5   3 notes
Résumé :
Cette édition donne à lire les deux derniers recueils d'Odysseas Elytis, prix Nobel de littérature, dans une version bilingue, Les Elegies d'Oxopétra, publié en 1991, et A l'ouest de la tristesse, paru en 1995 un an avant la mort du poète grec. Elytis y déploie toute la force tellurique du poème, dans une langue incantatoire qui submerge le monde, le révèle dans sa dimension solaire, dans une profusion d'éléments coutumiers chez le poète : les vagues de cette "mer a... >Voir plus
Que lire après À l'ouest de la tristesse - Les élégies d'OxopétraVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ce livre qui vient de paraître aux éditions Unes, figurent les deux derniers recueils de poèmes d'Odysseas Elytis, un des plus grands poètes grecs du XXe siècle.Il reçoit le prix Nobel de Littérature en 1979 pour une " oeuvre égéenne, onirique et solaire puissamment  engagée autant dans les combats pour la liberté que dans la révélation de la beauté du monde et de la vie ; pour une poésie libre et novatrice, enracinée dans l'histoire, la langue, la culture et l'identité grecque", comme le rappelle sa traductrice Laetitia Reibaud.

L'édition de ces deux recueils considérés comme le testament poétique d'Elytis est bilingue, précédée par une introduction dense de sa traductrice.

Des poèmes tout simplement magnifiques et d'une grande profondeur.


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J'avais coché ce livre dans la Masse Critique Littératures de septembre 2022 pour la sonorité des mots de la couverture (odySSeaS elytiS - à l'oueSt de la triSteSSe) et pour découvrir la poésie grecque vers laquelle je n'étais jamais été.
Je remercierai bien sûr Babelio pour l'organisation de cette MC et les Éditions Unes pour leur confiance.
Le plaisir avec ce recueil commence à l'ouverture de l'enveloppe qui le contient : je me suis retrouvé avec une belle édition de qualité dans les mains, papier bouffant, cahier cousus, couverture vélin.
Puis vient une parfaite préface de la traductrice (de celle que l'on prend le temps de lire )
Commence alors la découverte des derniers écrits de ce prix Nobel de littérature avec quelques appréhension : allais-je devoir me confronter à de la poésie trop intellectualisée, pour heureux élus, ..?
Et bien pas du tout, c'est tout l'inverse : dès les premiers vers, on s'envole dans le monde du poète sur la fin de sa vie qu'il souhaitait lumineuse . Pas de jérémiade de poète qui sent la fin approcher, qui ressasse ces regrets .
Non, une revue de la Grèce qu'il affectionne dans toute son ampleur, son histoire et sa géographie : la mythologie, la religion (les saints de l'église orthodoxe,
divers lieux et époques, l'enfance...)
Ces textes vieux d'une trentaine d'année n'ont pas pris une ride, c'est d'une beauté intemporelle.
La lecture est aussi facilitée par les notes de la traductrice à la fin du recueil. Elle explique ces choix de traduction, le rythme qu'elle a essayé de rendre, où s'excuse presque de ne pas avoir pu nous rendre les magnifiques allitérations d'un vers.
Je suis heureux d'avoir été choisi pour commenter ce livre dans le cadre de cette MC. Encore merci aux Editions Unes.
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Un livre tout en sobriété, aux couleurs douces, presque froides, qui nous permet de découvrir deux recueils de poésie moderne, après avoir remis les textes dans leur contexte et avoir présenté l'auteur grâce à la très intéressante préface rédigée par Laetitia Reibaud.

Nous sommes finalement invités à plonger dans la poésie d'Odysseas Elytis, tout d'abord avec les Élégies d'Oxopétra puis dans À l'Ouest de la Tristesse.

Proche du surréalisme l'auteur fait exploser les conventions (rythme, rimes, ponctuation), cela m'a profondément freiné au début. Je suis en effet plus habitué à des formes plus conventionnelles de poésie, et dès lors il m'a fallu m'adapter à cette nouvelle forme d'écriture. C'est finalement venu par la lecture à voix haute, ou même par une lecture similaire même si silencieuse.

Difficile exercice que de rédiger une critique au sujet de textes poétiques, d'autant plus quand leur auteur fut Prix Nobel de Littérature : ce la me donne l'impression d'être une petite souris qui souhaiterait gravir une montagne. Je peux cependant exprimer certains sentiments : les mots d'Odysseas Elytis sont parfois d'une force inouïe, d'une justesse sidérante, d'une beauté inattendue. D'une manière fort surprenante (du fait de leur composition) les poèmes ici présentés sont fluides, attractifs, par moments hypnotiques. Les images jaillissent avec fulgurance, et profondeur.

Dieu comme il est difficile d'expliquer pourquoi on trouve une poésie belle, quasi parfaite ! Certains de ces textes m'ont pourtant procuré ce ressenti, chose très surprenante pour moi puisqu'au début de la lecture j'ai pensé "Hou là, ce n'est pas fait pour moi".

Je retrouve ainsi le plaisir d'une confrontation de mon esprit à une beauté pure, produite par un autre esprit, dont la complexité se traduit inexplicablement dans une certaine pureté finalement très accessible par moments.

Par ailleurs, les notes situées à la fin de l'ouvrage permettent d'éclairer, de manière moins instinctive et plus intellectuelle, mon regard sur la culture hellénique/grecque.

Un chaleureux remerciement à Babelio et aux Éditions Unes pour cette bien belle (et oui) découverte.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sauvage noire mer contre moi se débat
La vie des autres. Quoi que dans la nuit tu affirmes
Dieu l'altère. Légères s'en vont les maisons
Certaines atteignent même la jetée lumières allumées
L'âme s'en va (dit-on) l'âme des morts

Ah que peux-tu être toi qu'on nomme "âme" quand même le vent
N'a pu te donner matière ni même jamais
En passant te dérober une plume
Quel baume, quel poison déverses-tu pour que

Dans les temps anciens la noble Diotima
Chantant en elle-même parvînt à transformer
L'esprit de l'homme et le cours des eaux de la Souabe*
Afin que ceux qui s'aiment puissent être ici et là

Des deux astres et de l'unique destin

Elle semble ignorante même s'il n'en est rien
La terre. Gorgée de diamants et de charbons
Elle sait pourtant parler et depuis l'endroit où jaillit la vérité
Avec des timbales souterraines ou des sources d'une grande pureté
Elle vient te le confirmer. Quel ? Quoi ?

La seule chose que tu affirmes et que Dieu n'altère pas
Ce quelque chose invérifié qui existe
Malgré tout dans le Vain et le Néant.


*Car bien que fils de Zeus, celui-qui
Luttait contre les serres de la Harpie
Et avec grande dévotion signait : Scardanelli
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Minuit passé dans toute ma vie

Les hommes dorment sur un flanc, l'autre
Béant pour que tu voies monter vague
À vague la vie et que tendue soit ta main
Comme celle du mort à l'instant où on lui prend la première vérité

(p. 45-47)
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Videos de Odyssèas Elỳtis (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Odyssèas Elỳtis
Avec Katerina Fotinaki (arrangements et guitares), Henri Agnel (percussions, cistre et cordes) et l'aimable collaboration de Ninon Valder (flûte, bandonéon) Soirée proposée par Martina A. Catella & les Glotte-Trotters
« Privée de mon pays, j'ai compris tôt que ma vraie patrie, la seule qu'on ne pouvait me prendre, c'était ma langue. »
Par ces mots, et à travers ses chants, Angélique Ionatos nous a offert le plus précieux d'elle-même : sa langue grecque. Guidés par l'oreille implacable de Katerina Fotinaki qui est aussi philologue, nous avons abordé les rivages de la poésie, passant de Sapho de Mytilène (VIIe siècle avant J.C.) aux auteurs contemporains comme Lina Nikolakopoulou ou Odysséas Elýtis, une poésie portée par la tradition populaire dans ses somptueuses polyphonies (encore un mot grec) et par des compositeurs tels que Manos Hadjidakis, Mikis Théodorakis, Nikos Kypourgos, Lena Platonos et bien sûr Angélique Ionatos à qui nous rendons un hommage plein de tendresse et de gratitude en ce 22 juin, jour de sa naissance.
Avec les voix de : Agathe Warlouze, Christine Thiollet, Fiona Sanjabi, Isabelle Favier, Jehanne Pollosson, Julie Lenormand et Amalia, Laura Clauzel, Léa Pointelin, Lena Petrossian, Lila Tamazit, Marylin Guerreiro, Mia Livolsi, Michèle Franza, Ninon Valder, Noé Forissier, Roxane Terramorsi, Yacine Fall Solbes.
À lire – Odysséas Elýtis, le soleil sait, trad. du grec par Angélique Ionatos, coll. « D'une voix l'autre », Cheyne Éditeur, 2015.
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