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sur 3218 notes
Vous pouvez lire les livres les plus insoutenables sur le viol, la guerre, la drogue... Tant que vous n'aurez pas lu "American Psycho" vous n'aurez pas été réellement choqué ! Alternant très longues scènes où son personnage s'habille, commence les restaurants branchés, les cravates Armani, les gens dans les fêtes... et courtes mais régulières (et surtout originales) scènes de tortures et des meurtres, Ellis vous montre l'insoutenable avec ce personnage haut en couleur (joué par l'excellent Christian Bale... mais le film est gentillet par rapport au livre). J'en suis sortie assez traumatisée et pourtant j'ai aimé... C'est très étrange et pas à la portée de tous aussi bien parce qu'il y a des passages très gores mais aussi parce que un chapitre entier détaillant des habits de haute couture ou un album ça peut lasser ! Mais bizarrement on s'attache à ce personnage complètement taré et inhumain qui met un billet dans le gobelet de café d'un étudiante à croupi par terre et engueule et tue un sdf parce qu'il n'a pas cherché de travail...
Je ne sais pas si j'ai réussi à résumer ce pavé, mais peut-être que "Moins que zéro" de Ellis est plus abordable. Je pense tout de même que c'est un auteur à connaître !
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Un livre très dérangeant que j'ai hésité souvent à abandonner tant certaines scènes sont difficilement soutenables, mais il faut lire jusqu'au bout pour l'aimer. Une peinture d'une certaine société américaine (yuppies) bien bien loin de nous faire rêver.
Une lecture qui laisse des traces longtemps après avoir refermé ce livre j'y repense encore.
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Mon quatrième de la liste de F Beigbeder. le premier de sa liste à sauver pour le XXI -ème siècle.
J'ai adoré ; même si je ne le mettrai pas en tête de ma propre sélection, j'ai pris une grosse claque et n'en suis pas sorti indemne, avec un beau stress post traumatique. Dommage collatéral diront certains et bien je veux bien être à nouveau un tel dommage avec d'autres romans.
Quelle imagination dans l'horreur d'un serial killer ! En plus on est dans la tête de ce psychopathe made in Wall Street. A lire avec des pincettes pour ne pas être trop éclaboussé. Une fin digne du reste de l'ouvrage. Magistral ! du grand art !
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Ce matin le thème du Patty Winter Show était : Comment se remettre du livre American Psycho de Bret Easton Ellis?

Ce livre est une immersion totale dans la folie d'un psychopathe tueur en série, Patrick Bateman, on se retrouve carrément dans son journal intime, ce qui rend ce livre très dérangeant !
J'ai pour habitude de lire ce genre de livres, mais généralement l'histoire raconte de la perspective de la police et pas du tueur, ce qui change tout. Et j'avoue que j'ai eu du mal avec certaines scènes, que j'ai trouvé obscènes. Mais bon, quand on sait qu'on aborde le sujet du psychopathe tueur en série, on se doute que ça va être trash, mais je ne m'attendais pas à un tel déferlement de violence… certains diront que c'est osé et d'autres diront que c'est justement là le génie du livre… enfin dans tout les cas Ellis y est allé à fond !
J'ai commencé ce livre en me demandant ou j'avais atterri, tellement le début était farfelu et n'avait ni queue ni tête. Et pour ensuite tomber sur des descriptions de marques en tout genre et vas-y que je te donne du Armani, du champagne Cristal, du Michael Kors, du Ralph Lauren etc etc bref je me suis crue dans une pub géante, mais j'ai quand même fini par comprendre que c'était le personnage principal qui voulait ça, un homme assez matérialiste jusque dans les détails !
Je me suis donc retrouvé avec un personnage imbu de lui-même, qui en journée est l'homme parfait que toutes les femmes veulent s'arracher, mais qui le soir devient un véritable monstre… et quand je dis monstre c'est encore gentil…

Voilà donc pour moi un livre à ne pas mettre entre toutes les mains, intéressant à lire parce qu'il est vrai qu'on n'a pas toujours des histoires qui nous immerge complètement dans la tête d'un tueur, mais bon voilà il faut savoir que c'est un des livres le plus violent que j'ai déjà lu et il va me falloir un moment pour m'en remettre.
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Je ne sais vraiment pas quoi penser de ce livre. Je me sens très mitigée à la fin de cette lecture.
Comme beaucoup d'entre vous, j'ai été frustrée par cette étalage de marques. Certes cela peut nous aider à nous visualiser le personnage et son caractère mais qu'est ce que c'est ennuyeux.

Nous avons l'impression de suivre un film du personnage principal. L'écriture est donc très brillante de ce point de vue là.
Patrick Bateman, type même du New Yorkais des années 80. Jeune, beau, plein aux as, fréquentant les lieux branchés et ne se privant jamais d'une petite ligne de coke.
La belle vie du rêve américain en somme. Mais lui, le soir, viole, torture et j'en passe ...

Un des seuls romans que j'ai failli abandonner mais quelque chose de malsain m'a poussé à le terminer. Des questionnements jaillissaient. Jusqu'où peut aller l'horreur? Est-ce réel?

Je suis du même avis qu'Isajulia, il faut le lire pour se faire un avis.

American psycho n'est pas un roman mais plus une expérience à vivre. Il repousse le lecteur dans les limites du supportable.
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Que dire? Je crois bien-que American Psycho restera l'un des livres qui avec maestria m'a provoqué des ulcères, des aigreurs de haine, d'antipathies profondes.

Nous sommes fin des années 80, la crise financière n'a pas encore lieu. Mais ce que décrit Ellis, vingt ans, auparavant est une anticipation sur ce qu'il s'est produit en 2008. A quoi ai-je pensé? A deux images qui m'avait fortement secoué. Je vous resitue le charivari: nous sommes en septembre 2008: crime des subprimes. Lehman Brothers, banque légendaire devant l'éternel est en faillite, Wall Street, la City, Tokyo, Paris ferment au plus mal, mal, mal. Catastrophe mondiale mais bon DIEU y-a t-il "un gouvernement" pour sauver la finance? On les voyait ces traders, rolex au poignet pleuraient sur leurs futurs bonus qui s'envolaient. Et puis, le superhéros est arrivé: Voici la BANQUE MONDIALE, et vlam plusieurs milliards de dollar sont injecté.
Puis vient le temps de comprendre! Alors on demande aux principaux intéressés: les banques et les traders. L'image d'un banquier, au pied de son building à qui un journaliste cette phrase ô combien spirituelle " L'État n'a pas à nous demander des comptes! Nous sommes les Maîtres du Monde!"

Bref, American psycho est la représentation de ces personnes pour qui la vie n'est qu'un jeu. A grand renfort d'argent, tout se règle. le respect s'acquiert par les créateurs que tu portes, la valeur des biens que tu as chez toi, tes activités extra-professionnelles: manucure, gymnastique et autres shopping, les dîners somptueux que tu organises. Mais surtout le degré de respect que tu inspires se mesure à la capacité que tu as à pouvoir réserver un table dans les lieux les plus tendances de la ville. Se droguer , boire à l'excès c'est dans tes moeurs. La fidélité? Tu te dois d'être performant, tu es jeune, beau, les filles te veulent, ta façon de penser, ta culture ce sont le Times, Men's wear, Patty Winter Show. Tu portes une haine aux pauvres. Peur de la contagion? Mais tes amies participent à des oeuvres de charité: parce-que ça fait trop classe de s'occuper des pauvres.

Patrick Bateman, golden-boy 25 ans au début du roman fait parti de cette jeunesse. Il est beau, porte une obsession à son physique. Il est drôle de voir d'ailleurs que la seule chose qui le fasse stresser: être mal coiffé. Il s'intéresse à la musique , fréquente assidument les salles de musculation, mange sain, se drogue. Il a pour héros, Donald Trump.
On comprend vite que dans ce petit monde: il n'y-a pas de place pour l'amitié. On se fréquente car on appartient au même petit monde. On est tourné sur soi et on vit pour soi. Les apparences doivent être sauves. On pense connaitre chacun. C'est assez drôle d'assister à ces scènes où chacun pense reconnaitre untel mais qu'il s'agit en vérité d'un autre. En somme, ils pensent connaitre quelqu'un mais personne ne se "reconnait". On lie donc des relations par intérêts, par habitudes. Les héros sont profondément seuls malgré leurs nombres. Un des personnages disparait sans que quiconque ne sache ce qu'il en est advenu.

Bref, Ellis nous présente une société antipathique, imbue d'elle-même. Une société où le masque est de mise.

Nous suivons Patrick Bateman, comme je l'écris plus haut. le récit est écrit à la première personne, excepté pour un épisode très particulier à la fin du roman où il semble poussé au paroxysme de la dépersonnalisation. Patrick est un être plus qu'antipathique, sociopathe. Il ne trouve son compte qu'en réalisant ses fantasmes. Les femmes ne sont pour lui que des objets lui permettant d'atteindre la jouissance. Jouissance aussi bien physique que spirituelle. Il ne montre à aucuns moments, une quelconque culpabilité ou fait acte de rédemption. Il est ce que cette société lui a permet d'être, il en connait parfaitement les codes et use avec panache de l'art de la dissimulation.
Il porte une haine viscérale aux femmes, aux homosexuels, aux étrangers, aux pauvres et enfin les animaux.

La femme comme je le dis plus haut est un simple objet, un simple ustensile. Bien qu'officiellement en couple avec Evelyn, son leit'motiv est de trouver une mignonne capable de le divertir. Il dresse deux catégories: celles qui peuvent être dans son lit/sous sa lame et les autres. Les femmes dans le roman ne sont pas montrées sous leurs meilleurs jours. Ou bien elles subissent de par leurs conditions sociales (les prostituées et Jean) ou par leurs naïvetés et leur orgueils (Evelyn, Courtney) qui pensent pouvoir être l'élue. Je n'ai pas ressenti de sentiments nobles de la part de ces deux là, malgré une scène que le lecteur se souviendra, à l'issue du roman.

Les étrangers qu'ils soient Européens, Asiatiques, Indiens animent la haine de Patrick. de même, les SDF alimentent des jeux qui ne font rires que cette jeunesse dorée. A l'époque où se tient le livre, la Comédie Musicale "Les Misérables" se joue. Tout au long du roman, nous avons des rappels à celle-ci: affiche sur le sol pleine d'urine, tapissée sur un bus, un saxophoniste qui joue une des chansons, en musique de fond. Souvent annonciatrice d'une drame à venir. Pas de Jean Valjean pour ces malheureux, cependant "Les Misérables" de mon point de vue, ne désigne pas les SDF mais Patrick et son milieu lui-même.
Les homosexuels attisent également la haine du personnage. Cependant, il est intéressant de noter que c'est un des personnage lui-même homosexuel qui sera le seul à parvenir à arrêter la machine à tuer.

Des personnages antipathiques, détachés qui n'inspirent aucune sympathie. Et heureusement d'ailleurs! Un univers miteux malgré le faste. Un monde de désoeuvrés et vide de sens. Seul Tim peut trouver grâce à mes yeux. Car c'est le seul qui décide de partir sans qu'on sache les raisons de son départ. Veut-il sortir de sa condition?

Bref un roman trash, acerbe, suintant la décadence. Il m'a rappelé dans le même genre d'une jeunesse perdue "Last Exit to Broklyn" de Shelby.

A mettre dans la bibliothèque, à côté de Fight Club.
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" American Psycho" de Bret Easton Ellis est un roman très éprouvant dans lequel Patrick Bateman, riche Golden-Boy, satisfait sans aucun complexe ses obsessions maladives.
Cet ouvrage cynique et brutal n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il nous conte une histoire moralement très violente, une aventure démentielle parfaitement adaptée au cinéma par la réalisatrice Mary Harron.
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Et bien voilà, que vous dire après la lecture de ce roman ? A part que je n'ai pas aimé, et pas accroché une seconde à l'histoire.
Pourtant j'avais été accroché par le 4eme de couverture qui avait attisé ma curiosité et grandement donné envie de le lire.
Au final, un sentiment de livre qui a très mal vieilli, voilà ce que j'en retire.
Un catalogue déroulé sur l'argent, le fric, encore le fric, beaucoup le fric jusqu'à l'overdose... arfff... Oui je sais, le livre se veut une critique du consumérisme américain et de la société en général. Mais à vouloir trop en faire l'auteur s'égare et il perd (volontairement ?) le lecteur dans ces descriptions qui n'apportent rien ou alors très peu.
Ensuite c'est les ingrédients logiques qui se greffent là dessus : drogue, corruption, violence. le tout enrobé dans un personnage de Bateman (pas la chauve souris masqué ici...) qui est simplement à vomir. Il est complètement paumé et il erre constamment entre rêve et réalité.
Bref presonnellement je suis passé à côté. Mais bon chaque livre est une "expérience". Positive ou négative.
A vous de voir si vous souhaitez tenter celle-ci.
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Un livre majeur; mais ce n'est pas une histoire de tueur en série.

C'est un roman noir et une critique sociale acerbe de la société américaine,
Patrick Bateman est un trader, l'incarnation du Nouveau Rêve Américain : il est jeune, élégant, richissime, vaguement cultivé, séduisant, bref cette espèce d'idéal type du capitalisme à l'américaine employé à Wall Street,

Mais il est aliéné, aux deux sens du terme.

ILse rend compte du vide de sa vie. IL essaie de le remplir en passant son temps libre à lister avec une avidité inquiète ce que portent les personnes de son entourage : il est d'ailleurs arbitre des élégances ; de longs passages sont consacrés à la description de ses soins quotidiens du visage, à la matière de ses costumes dernier cri, à ses séances d'UV, à la confection jalouse de ses cartes de visite, à la recherche du plus récent parmi les appareils techno les plus chers, au menu des repas pris dans des restaurants les plus à la mode : « pizzas à la daurade », « hachis d'espadon à la moutarde de kiwi », « muffins à l'avoine et au son...
Et comme cela ne suffit pas, il se rêve tueur en série, l'autre héros de l'Amérique.
Il se rêve, car il sombre dans la schizophrénie. Ses meurtres n'existent que dans son imagination. D'ailleurs ils ne sont qu'un tissu d'invraisemblances,
Sinon comment expliquer qu'il ne reste aucune trace de ses crimes particulièrement sanglants dans son appartement,et que sa femme de ménage ne s'aperçoive de rien le lendemain?
Comment expliquer qu'il n'y ait aucune enquête policière?
Patrick BATEMAN assassine dans son milieu et son cercle d'amis ; et pourtant personne ne s'aperçoit que des personnes parmi eux ont ont disparu.

A ce sujet, l'auteur écrit dans LUNAR PARK: « il n'y avait personne dans le monde réel qui fût aussi dérangé et vicieux que ce personnage de fiction. de plus, Patrick Bateman était un narrateur notoirement indigne de confiance et si vous aviez réellement lu le livre, vous en veniez à douter que ces crimes aient été commis. Il y avait des indices insistants qu'ils n'existaient que dans l'esprit de Bateman. Les meurtres et la torture étaient en fait des fantasmes nourris par sa rage et sa fureur contre la façon dont la vie était organisée en Amérique et la façon dont il avait été – en dépit de sa fortune – piégé par ça. Les fantasmes étaient une échappatoire. C'était la thèse du livre. Ça parlait de société, des modes et des moeurs, et non de découpage de femmes. Comment quiconque avait lu le livre ne pouvait voir ça ? « »

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Il est jeune, beau, riche, intelligent, performant, créatif, distingué. Patrick Bateman, qui vit à Manhattan, travaille à Wall Street, probablement dans le milieu de la finance. Tous les soirs, il fréquente les restaurants les plus renommés (trouvés dans le guide officiel, le Zagat), les bars les plus branchés, sniffe de la drogue et nargue les clochards en faisant mine de leur tendre de verts billets. Patrick Bateman est un yuppie (Young Urbain Professionnal) qui s'entretient physiquement et fait preuve d'une solide culture générale, ce qui lui permet de penser à de grandes problématiques économiques et à de délicates questions relatives à la mode vestimentaire.

Toutefois, Patrick Bateman est différent des autres. La nuit, il tue des gens. Des chiens, des SDF, des femmes, et même un collègue, Paul Owen, qu'il déteste parce qu'Owen est plus brillant – professionnellement parlant – que lui. Bateman est un psychopathe. Il massacre, étripe, tronçonne, scie, perce, dépèce. Il en tire une satisfaction évidente, une jouissance, même, sexuellement parlant.

Le roman, à sa parution en 1991, suscita le scandale aux Etats-Unis. On le comprend aisément. Bateman est un golden boy, un privilégié, et non un laissé pour compte, socialement relégué. Sa vie est une accumulation de marques de hautes gammes, de plats gastronomiques qui allient des saveurs inattendues, d'entrées faciles dans des clubs où aucun non-VIP ne rentre. Pourtant, il est un tueur. Pire, il prend plaisir à tuer, à faire souffrir. Il tue même des enfants, de petits animaux qu'il torture auparavant, des chauffeurs de taxi innocents. Misogyne à l'extrême, il aime à détailler leurs meurtres par le menu, en commençant souvent par le rapport sexuel puis en décrivant les actes de torture qui sont, dans certaines pages, insoutenables.

Bien que très sombre, le livre n'en est pas moins un récit plein d'humour et de cynisme. D'une page à l'autre, on passe de la description morbide d'un meurtre à l'exaltation d'artistes musicaux (Whitney Houston, Huey Lewis and the News …) ou à des questions existentielles, type : quelles chaussettes faut-il porter avec un smoking ?

Il est troublant de voir Patrick évoluer dans un monde qui n'est fait que d'apparence. Entre eux, ces hommes de Wall Street ne se reconnaissent qu'avec grand peine, et Bateman est appelé Halbestram ou Anderson, Paul Owen après son meurtre est vu à Londres en pleine forme. Hormis Patrick Bateman, aucun des personnages secondaires – McDermott, van Patten, Evelyn et Courtney – n'a de caractéristique propre. Signe de l'interchangeabilité des hommes ? Les griffes des couturiers, elles, sont reconnues à coup sûr, et Bateman ne cesse de rappeler au lecteur ce qu'il porte, de détailler les caractéristiques techniques de sa chaîne hi-fi ou de montrer, à travers les associations grotesques de ses plats, qu'il mange uniquement dans les restaurants de chefs aux étoiles multiples. Malgré cela, sa vie est extrêmement monotone et l'on peut penser que le meurtre est une façon de rompre l'ennui de cette vie certes riche, mais rangée.

Toutefois, telle une pratique addictive, les meurtres de Patrick Bateman doivent être sans cesse plus violents, plus glauques, plus imaginatifs. Ne se satisfaisant plus uniquement du couteau, Bateman se met à utiliser la perceuse électrique, la cloueuse électrique, la tronçonneuse. Il jouit avant et après ses meurtres, se met même à tuer en pleine rue les gens qu'il croise. Peu à peu, Bateman s'enfonce dans sa folie destructrice, ne pensant qu'au sang qui doit couler, qu'au dernier rictus qui déformera le visage agonisant.

Au-delà de ce parcours chaotique sous des aspects dorés, American psycho dessine le portrait d'une Amérique obnubilée par l'argent, individualiste et pourtant déshumanisée, où la parole n'a plus de poids face aux apparences (Bateman fait des aveux à ses collègues et amis à plusieurs reprises, sans que ces derniers ne relèvent ses propos). le trait est grossi, caricatural, mais révèle bien une société dans laquelle la violence, sous toutes ses formes, de la plus brutale à la plus sournoise, est devenue banalité.
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