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3,62

sur 3248 notes
Je viens de terminer American Psycho. J'étais vêtu d'une paire de jeans Levi's, d'un polo Tommy Hilfiger et de chaussures Décathlon ; Bateman ne m'adresserait probablement même pas un regard, tant mieux pour moi. Plus sérieusement, le roman de Bret Easton Ellis est à la fois un peu daté, très dérangeant et tout de même révélateur de notre société, de ce qu'elle était chez les yuppies de Manhattan dans les années 80/90 et de ce qu'elle devient chez nous par certains aspects.

Dictature de l'apparence, paradis artificiels, obsessions, attachement aux détails alors que l'essentiel est oublié, marchandisation à l'extrême des corps et des comportements, fracture sociale et comportementale, violence exacerbée et j'en passe. Je ne sais dans quel état d'esprit a été écrit ce roman, mais voilà ce à quoi il me fait réfléchir, une fois achevé. Frédéric Beigbeder a je pense eu raison en faisant un parallèle entre American Psycho et l'Apocalypse...

Une descente aux Enfers mêlant réalités et fantasmes morbides à ne pas mettre entre toutes les mains, cependant (traduction: les plus jeunes et les sensibles, attendez un peu)
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Un livre à réserver à un public averti. C'est parfois gore, très très gore. Très très très gore, en fait. On a aussi droit à quelques scènes ouvertement pornographiques. Et parfois les deux en même temps, c'est encore plus fun… À vrai dire, l'auteur s'en donne à coeur joie, mais on a envie de dire qu'il faut bien ça pour rompre la monotonie du reste de son oeuvre. Bah oui, après tout, on est dans la tête d'un psychopathe, et la tête d'un psychopathe, obsessionnel compulsif, maniaque, et manipulateur, ça tourne beaucoup en boucle, quand même.
Au passage, sans être profiler de profession, on pourra rester dubitatif face à ce criminel qui s'en prend indifféremment aux hommes, aux femmes, aux enfants, aux riches et aux SDF, qui est guidé par des pulsions sanguinaires, mais qui se transforme également en violeur, prédateur sexuel ou cannibale, et qui n'hésite pas à torturer ses victimes avec une imagination toujours débordante. C'est très varié et toujours de mauvais goût. En revanche, ça fait de Patrick Bateman (le « héros » du roman) un psychopathe qui perd parfois en crédibilité face à cette surenchère de déviances.
Là où l'auteur maîtrise son sujet, c'est qu'il a le bon goût (euuuh) de traiter toute cette débauche de gore de manière très descriptive, très factuelle. Une approche « clinique » qui permet de garder ses distances vis-à-vis d'une violence franchement poussée, comme vous l'aurez tous compris.
Sinon, bah c'est plutôt bien fait. Notamment, la perte de contrôle progressive de Bateman sur sa vie (ou son absence de vie), ses pulsions de plus en plus prégnantes, sa maîtrise de soi qui s'envole… Et les nombreux passages où le lecteur est incapable de distinguer la réalité de ce qui relève de l'hallucination pure et simple.
En fil rouge, le livre impose une critique assez efficace de nos sociétés modernes (consumérisme, matérialisme, individualisme, égocentrisme et autres trucs en « isme »). Cette approche tapisse tout le roman et nous amène à réfléchir à nos propres contradictions. Après tout, de notre point de vue, Bateman est un monstre, mais nous avons probablement tous au moins quelques points en commun avec lui. C'est l'une des réussites du livre et probablement ce qui lui confère du sens. Et mention spéciale aux plats servis dans les restaurants, tous plus débiles les uns que les autres.
Au final, un bouquin à lire par petites touches pour éviter l'overdose (ce qui est facilité par la construction du livre, très segmentée). Une lecture dont on peut se passer, mais qui a néanmoins suffisamment d'impact pour qu'elle continue à trotter à l'esprit après avoir refermé les pages ou éteint la liseuse. Ce qui est tout de même le signe que ce bouquin a un petit quelque chose en plus.

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Je ne m'attendais pas du tout à cela: un de mes groupes de lecteurs en parlaient souvent sans rien en dire. La sortie du nouveau Bret Easton Ellis m'a incitée à lire American psycho.
J'ai eu beaucoup de mal avec ce milieu yuppie, un monde à part. J'ai très mal supporté toutes les griffes énoncées et cette façon de décrire la tenue de chaque personne; on boit, on se drogue, on mate des cassettes porno, on sort tous les soirs. le travail est seulement évoqué, c'est à celui qui détiendra le plus gros portefeuille, on exhibe sa carte de paiement...Cela m'a beaucoup ennuyée; le narrateur, Patrick Bateman, glisse quelques indices sur sa double personnalité puis p. 178, montre une première scène de torture sur un sdf et son chien. Sa folie va s'accroître, il devient un serial killer où les scènes sont de plus en plus insupportables. C'est toujours Pat qui raconte mais il est dans son monde et j'ai peine à croire à la véracité des faits. Owen est tué, la scène est décrite méticuleusement, mais il réapparaît à Londres!!
Il y a toujours un doute sur les personnes: on dirait...ça ressemble à ...
Je venais de relire Travail soigné de Lemaitre et j'avais eu du mal avec le côté gore mais ici, j'ai du m'accrocher pour aller jusqu'au bout (et on parle trop de Trump!!)
je ne lirai plus cet auteur.
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Ellis a choisi la citation la plus adaptée, dans les Carnets du sous-sol (Dostoïevski )
L'auteur de ces notes et les notes elles-mêmes sont, bien sûr, fictives. Néanmoins, des personnes telles que l'auteur de ces notes existent non seulement dans notre société, mais doivent en effet exister, compte tenu des circonstances dans lesquelles notre société s'est généralement formée.

le protagoniste - Patrick Bateman, le psychopathe américain (un banquier d'investissement maniaque) - ne mentionne que brièvement son obsession pour la violence sexualisée, avec nonchalance.
Bateman raconte ses activités quotidiennes : routine matinale, routine de bureau, dîners et boissons interminables avec ses copains banquiers et des femmes. Tous ces gars de Wall Street ( Bateman compris) sont sont les mêmes. Bateman est étrangement obsédé par les marques, Valentino, Brooks Brothers... Cela se veut une critique de la culture consumériste, mais c'est tellement répétitif et lourdingue (un tiers du roman décrit les tenues des personnages)... le reste c'est cruel, sadique, grotesque... Obsession quand tu nous tient...
Par un heureux (ou malheureux) hasard , Donald Trump est une autre obsession de notre charmant héros... Je n'ai pas le goût à en dire plus,
il y a des livres indispensables,
pas celui-ci.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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En ces temps précieux, la beauté est d'une laideur ! Un mannequin longiligne au nez droit, et aux épaules triomphantes avec son bracelet argenté à la main sentant bon le costume trois pièces avance sur le podium dans une totale et infinie froideur. La laideur est, elle, la beauté d'une dame isolée de tous qui crève dans la rue désormais entourée d'une certaine idée de chaleur, les passants qui s'inquiètent pour elle, autant que pour eux, comme un miroir reflète le futur de ce que pourrait être votre propre sort. le mix des deux donne une classe moyenne qui fermente et suinte le parfum de la médiocrité de vouloir s'élever malgré un destin franchement nauséabond et tous les coups du sort. le tout donne un état, un royaume, une plume qui cherche à vaincre la vie, et un auteur, à triompher sur la mort. La célébrité est une buse. L'homme restant inconnu à la face du monde, son éternel retors. Peut-être qu'au ciel tout le monde est célèbre et qu'on parle d'humilité, de don, et d'oubli de soi, comme certains ici-bas, fête les morts. le vivant est un roi mort qui s'ignore. La vie est une porte qu'on essaie d'ouvrir avec le petit pied de biche du bavardage intérieur. La clé silencieuse du cadenas passe par l'écoute.

Pout tout le reste, ce livre est un immanquable, non pas à lire mais à expérimenter...

Et a voir absolument, le docu arte sur Bret Easton Ellis tres bien expliquant pourquoi et comme ce livre a paru, et qu'il en a vraiment chié...
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Roman satirique qu'il ne faut surtout pas prendre au 1er degré sous peine de passer à côté et de ne retenir qu'une ultraviolence gratuite et nauséabonde, American psycho est surtout le théâtre d'une mascarade sociale.
Drôle, oui, mais noir, trash, sordide, cynique, un peu comme, avant lui, Orange mécanique et le Grand guignol. Cathartique. Édifiant.
Structure spiralaire, répétitive, propos sans intérêt mais abondants, il emporte le lecteur dans un rythme lancinant, hypnotique mais vide.
Et dans ce vide règnent des personnages vains, creux, interchangeables, stéréotypes des golden boys des années Reagan qui vantent l'American Dream et la méritocratie mais ne sont que des pantins de bois. Les descriptions fleuves des vêtements, des bijoux, des cosmétiques, des lieux à la mode, les considérations artistiques du protagoniste sont des trompe l'oeil, les signaux d'une pensée unique qui remplace l'être par l'avoir. Car avant tout, AP est un roman sociologique où les codes régissent le monde en donnant l'impression de cohérence mais révèlent un chaos incarné par P. Bateman, devenu personnage mythique de la pop culture. L'enfant gâté, capricieux, narcissique, égocentrique mais sans repère, grandi sur le terreau puant d'un mode dévoyé. Enfant roi mais roi fou qui s'avoue lui-même préfabriqué et non viable.
Au milieu des tableaux mondains, les déchaînements de violence, le déferlement de pulsions sadiques, gratuites, sitôt commis, sitôt oubliés dont on ne sait jamais s'ils sont réels ou le fruit pourri d'un délire refoulé conçu par un cerveau malade et trop poudré.
Des dialogues qui ne servent à rien, une narration stérile, des descriptions abondantes qui cachent des abimes de vanité et de vacuité qui comme chez Flaubert, dénoncent l'immobilisme, l'ennui et la mort.
Dans ce monde d'apparences et de possession, tout devient objet, consommable, tout est jetable, tout s'achète et rien ne vaut. Pas même la vie.
Symboliste? Surréaliste ? Néoréaliste? Tout à la fois, plus encore.
Clivant, dérangeant, provoquant, réflexif, repoussant, attractif... Il appelle bien des qualificatifs.
Est-on Classique à 30 ans? Peut-être. Culte, sûrement !
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Patrick Bateman est un jeune homme d'affaires fortuné, qui enchaîne dîners, soirées, et meurtres.
Voilà le roman résumé en une seule phrase. Honnêtement au départ j'avais hâte de lire ce livre car j'en avais entendu de bons échos, et sa popularité m'intriguait.
Autant vous dire que j'ai été énormément déçue. C''est bien l'histoire d'un fou furieux obsédé par ses biens matériels, par ses conquêtes sexuelles, son argent qu'il dilapide à tout va mais qu'il déteste donner aux pauvres sans abris qu'il croise dans la rue... Mais c'est aussi un long, très long roman où s'enchaîne des listes à n'en plus finir : listes de repas pris au restaurant avec tous les ingrédients qui composent l'assiette, liste de tous les vêtements qu'il porte ou que ses amis portent avec succession de marques de luxe, liste de biens matériels, et j'en passe. Si je suppose que l'effet voulu est de décrire ce monde où tout est défini par l'apparence, ça reste néanmoins extrêmement chiant à lire et j'avoue avoir sauté des paragraphes entier pour m'épargner des listes qui n'apportent rien à l'intrigue.
Et puis on tourne en rond faut dire... On a quand même un sacré paquet de pages à lire et rien n'avance quasiment. La seule chose qu'on peut remarquer c'est que Bateman sombre de plus en plus dans sa folie, mais c'est toujours pareil. Dîners, soirées en boîte, drogue, sexe, torture, conversations ennuyeuses avec ses pseudos "amis".
Bref pour moi ça aura été une lecture pénible, et je rejoins (à ce que je vois) l'avis de pas mal d'entre vous !
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Lu sur la recommandation d'une amie, en 6 jours tellement j'ai accroché. Conseil de lecture: les pages où les marques sont énumérées sont à lire très vite. L'idée est de nous mettre dans la peau d'un drogué, avec ses obsessions, ses manies, sa folie. Ce ne sont pas des pages de "littérature" mais elles contribuent à l'ambiance du livre. Il faut les voir comme des litanies délirantes récitées comme dans un vidéo-clip ou dans un film au rythme effréné.
Il s'agit là d'un roman nihiliste, un roman de dégoût et de délire. Une histoire de drogue, de débauche, de sexe, et de tueur en série.
Une petite tornade littéraire. Soit on aime, soit on déteste. Pour ma part, cette lecture fut une révélation.
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C'est très rare que j'abandonne un livre mais après m'être cramponné sur près de 200 pages, j'ai décidé d'arrêter d'espérer que peut-être éventuellement par un miracle quelconque qui ne semblait pas poindre à l'horizon je trouverais un intérêt minimal à ce livre. Dès le départ les descriptions interminables des vêtements que le narrateur portent et de ceux qu'ils rencontrent m'ont dérangé. Et quand j'ai vu que cette manie se répétait ad nauseam j'étais un peu découragé. Puis la vie du « héros » est tellement vide, vaine, superficielle ». Tout n'est qu'esquissé mais à répétition. Et le sadisme, détaillé à outrance, de Bateman vis-à-vis un clochard et son chien ont fini par me convaincre qu'il y a mieux à faire dans la vie que de perdre mon temps avec cet ouvrage.
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Je découvre Bret Easton Ellis après avoir été marqué par la lecture de “the Shards” l'an passé et dois reconnaître qu'il a un style unique et envoutant. Au départ on est refroidi par les descriptions GQ de costumes, de cravates et de chaussures portés par ces insupportables jeunes cadres de Wall Street. Très vite on hait tous les personnages qui sont plus ridicules les uns que le que les autres et on ne voit pas bien l'intérêt de les suivre de restaurants en boites de nuits ou rien de vraiment intéressant ne les attend. On a envie de fermer le livre mais quelque chose nous retient. Et c'est là ou Bret Easton Ellis est très fort. Ce qu'il n'écrit pas et plus important que ce qu'il écrit. le lecteur attentif, comprend vite que quelque chose ne tourne pas rond avec ce Patrick Bateman. Qu'entre une séance de sport, un diner et une location de VHS il y a des zones d'ombres. On sent que ce cynique, égocentrique absolu, dépourvu du moindre affect cache un monstre.

Puis autour de la page cent on verse dans l'horreur. On est pas très loin De Sade. le sexe et la torture entremêlés de manière glaçante et inhumaine. La souffrance, la peur, la terreur des victimes sont mises à distance et on est coincé dans le point de vue terrible du narrateur. Et puis on a envie de savoir ce qu'il va arriver à sa copine qu'il méprise, à ses collègues qui le chahutent. Sa folie n'est pas expliquée, son modus operandi non plus. On se prend juste dans la face l'horreur de ses pulsions meurtrières qui escaladent vers le pire. Il à l'air prudent avec ses proches, il y a quelques signes qui semblent indiquer une approche particulières, les sdf, les prostitués, les animaux … Mais au fond il y a surtout son abominable envie de tuer et de faire souffrir.

C'est aussi un grand livre sur l'égoïsme et l'entre soi. Sur le culte du corps, l'idolâtrie et la vanité de la beauté. Bateman est imbuvable, méchant, triste mais tout le monde l'aime car il est beau, riche et bien habillé. Ces jeunes New Yorkais dans leur bureaux sont à la fois brillants et terriblement vides de sens. Leur folie est hypnotique on a envie de les faire bruler mais aussi de les rejoindre.

C'est un livre que l'on garde avec soi quand on le referme le soir, hanté par la froideur qu'il nous renvoie. Qui est aussi la notre. Il nous parle de la petite voix cynique et terrible qui nous tourmente.

J'aime moins quand il aime à laisser planer un doute sur la réalité de ce qu'il raconte depuis le début. Paul Owens l'une des victimes, ne serait pas mort mais bien vivant à Londres, Bateman que tout le monde prend pour un autre, qui lui même confond les autres, est-il bien celui que l'on croit suivre. L'effet littéraire et la sensation fuyante que cela provoque sont réussis mais quel est véritablement l'interêt pour le livre ?
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