Une petite appréhension pour deux raisons : la première est que le tome un avait été un coup de coeur. Difficile donc de se dire que la suite en sera de même. Si vous êtes habitués à lire des sagas, vous savez que le niveau n'est pas toujours le même, surtout avec un second tome. La deuxième est que j'avais lu quelques critiques assez négatives. J'ai du coup retardé ma lecture encore et encore… Fort heureusement, j'ai pour ma part beaucoup aimé
The Revolution of Ivy. Je dirais que dans sa globalité, certaines petites choses sont « trop faciles » et prévisibles, mais l'histoire est menée avec toujours cette part d'intelligence et de réflexion.
Pas de saut dans le temps. Nous retrouvons Ivy juste après son expulsion de Westfall. La jeune femme est au plus mal ayant été battue et comme on peut s'y attendre l'extérieur est tout sauf accueillant. le début de la survie commence. Et c'est vraiment un point que j'ai apprécié tout au long du roman. On y voit différents aspects de cet instinct qui nous pousse à vivre. Ivy ne reste pas longtemps seule, mais il n'en reste pas moins qu'elle doit tout de même s'acclimater à une vie plus dure et surtout, elle doit faire avec ses actes, sa vie passée, les conséquences de ses mensonges… Elle souffre physiquement mais clairement c'est psychologiquement que notre héroïne est le plus à plaindre.
Il y a une évolution, un changement ou plutôt une renaissance. Ivy fait face à ses démons et devient petit à petit celle qu'elle était censée devenir. Pour moi, c'est avant tout cela « la révolution ». La colère qu'elle ressent envers elle, envers son père et sa soeur qui l'ont lâchement abandonné, envers Bishop pour avoir cru qu'elle avait voulu le tuer et envers ce monde si injuste et dur la ronge. On oublie très vite qu'Ivy est une adolescente. Ce qu'elle a subi en aurait fait s'écrouler plus d'un. Alors oui, son comportement est erratique, elle ne sait pas réellement ce qu'elle veut, ni ce qu'elle ressent. J'ai lu des critiques où ce comportement avait énervé les lecteurs… pour ma part, j'aurais trouvé trop facile qu'Ivy agisse différemment. Elle est totalement perdue, doit se reconstruire. Et franchement l'auteur parvient très bien à nous le faire ressentir.
Un point aussi important réside dans ce que l'on est capable de faire pour survivre. Quelle est la limite ? le fait de tuer vous rend-il mauvais ? Perd-t-on son humanité à un moment donné ? La présence de deux personnages que j'ai adoré, Ash et Caleb, est un parallèle très intéressant vis-à-vis d'Ivy et même de Bishop. Tuer ou être tuer. Certains moments du roman peuvent être durs mais le contexte et la façon dont l'auteur l'amène nous fait réfléchir. Je n'ai vu à aucun moment nos quatre héros comme des monstres. A contrario, Mark, Callie ou le père de notre héroïne en sont l'exemple même à différents niveaux.
Il y a moins d'actions que dans le premier tome mais cela ne m'a pas empêché de vraiment apprécier cette introspection. Elle soulève des points intéressants mais pas seulement. Elle est aussi un parallèle avec Westfall et tout ce que l'on a pu vivre dans le tome un. Certaines choses ralentissent le récit par contre. La relation entre Bishop et Ivy par exemple. Nécessaire, certes, mais pas assez percutante et profonde. La situation de Westfall aussi. Tout va trop vite avec un côté assez surréaliste. Nous avons quitté la ville depuis plusieurs mois, certes, mais je ne sais pas… même si je suis satisfaite de ce qui en retourne, il y a un effet trop brutal. Je sais que les habitants attendaient cet électrochoc mais tout de même. J'ai du mal à me dire que cela pourrait arriver dans nos sociétés.
Un mot rapide sur les personnages. Ivy est celle qui évolue le plus, cela va s'en dire. Ses prises de conscience sont intéressantes même si elles ne sont que le balbutiements de ce que la jeune femme pourra devenir. Bishop est égal à lui-même. Il se montre moins patient, moins parfait aussi, mais cela ajoute à son charme. Ash et Caleb étaient deux rayons de soleil. J'ai adoré ces deux personnages même si à mon goût, ils manquent d'un chouia de développement. Callie a, quant à elle, définitivement atteint le point de non retour pour moi. Je ne l'aimais pas dans le tome un. Je l'ai détestais dans le deux. le père d'Ivy, lui, s'est montré pathétique jusqu'au dernier moment. Je peux comprendre son chagrin mais ses actes, eux, sont juste impardonnables et minables… Bref, ces deux-là ne resteront pas dans les mémoires.
La fin est prévisible mais elle laisse aussi une ouverture ainsi que des choix n'allant pas vers la facilité. J'en suis très contente même si j'avoue qu'un peu plus de challenge ne m'aurait pas déplu. Une très bonne duologie qui sort de l'ordinaire et que je recommande !