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EAN : 9781401260996
288 pages
DC Comics (02/08/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
…AND RISE THE DEMON—ETRIGAN!

Speaking the final words of his famous oath, Jason Blood unleashes his infernal alter ego, Etrigan—and the results are Hell on Earth.

Bound together for millennia, this immortal pair has crossed every corner of the globe in their mission to keep the restless damned confined to Perdition. But Blood himself has no memory of how he and Etrigan were originally linked—or, indeed, of anything that occurred befor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Demon : Hell's Hitman (épisodes 40, 42 à 49, et annuel 2) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 50 à 58, ainsi que le numéro 0, initialement parus en 1994/1995, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par John McCrea, à l'exception de 6 pages dessinées et encrées par Peter Snejbjerg dans l'épisode 50, et de l'épisode 51 dessiné par Chris Alexander et encré par Rick Bryant. La mise en couleurs a été réalisée par Stuart Chaifetz. le tome commence avec une introduction de 2 pages rédigée par Garth Ennis en mars 2016, expliquant qu'il était encore en train d'apprendre le métier dans ces épisodes, mais que John McCrea avait atteint sa maturité artistique avec l'épisode 50.

Épisode 50 - Au temps présent, Jason Blood continue à prendre Etrigan de haut, tout en se demandant pourquoi il n'a pas de souvenir de sa vie dans les siècles passés. Etrigan décide de lui raconter un épisode datant de plusieurs siècles en arrière quand Blood avait recruté une équipe de pirates (menée par le capitaine Billy Scumm) pour partir à la recherche d'un trésor dont lui seul connaissait l'emplacement. L'équipage était aussi dégénéré que leur capitaine. Épisode 51 - Alors que les Enfers sont en désordre du fait que Lucifer a abandonné son poste, Etrigan y file le parfait amour avec Lady Smegma, le fruit de leur union étant un fils appelé Golgotha. Épisode 0 - Merlin est arrivé à Gotham, privé de ses pouvoirs et s'est rendu chez Jason Blood pour demander son aide. Ce dernier a accepté sous réserve que Merlin lève ses blocages mémoriels et qu'il puisse enfin se souvenir de sa vie depuis la chute de Camelot. le résultat le rend presque fou, au grand dam de ses 2 hôtes Harry Matthews et la Chose qui ne peut pas mourir.

Épisodes 52 à 54 - Jason Blood est déterminé à tuer Etrigan pour tout ce qu'il lui a fait faire. Ce dernier a decidé de se livrer à un rituel qui lui permettra de lier son fils Golgotha à Kathy, la fille (nouveau-né) de Glenda Mark et Jason Blood. Il dérobe donc le nourrisson à la maternité et entame les préparatifs nécessaires pour le sort. Merlin a accepté contraint et forcé d'aider Jason Blood dans ses préparatifs pour tuer Etrigan, mais son objectif final est de récupérer ses pouvoirs. Blood a embauché Tommy Monaghan (voir la série Hitman) pour s'assurer que Merlin ne le trahira pas au pire moment. Épisodes 55 à 58 - Lucifer est toujours absent des Enfers (événement survenu dans la série Sandman de Neil Gaiman). L'archange Karrien Excalibris a décidé d'envahir les Enfers et d'aller y récupérer la couronne à cornes, en profitant du désordre ambiant. Il réussit à convaincre une armée d'anges de l'accompagner. Face à lui, il n'y a qu'Etrigan et une poignée de démons pour s'opposer à lui.

Dans l'introduction, Ennis insiste à la fois sur le fait qu'il était encore en phase d'apprentissage de rédaction d'un scénario, et sur le fait que John McCrea avait déjà trouvé sa voix d'artiste. En regardant les dessins, le lecteur peut être un peu rebuté par leur apparence. Effectivement, ils ne s'inscrivent pas dans le registre descriptif habituel des comics de superhéros. Les traits en contour ne sont pas bien nets et bien propres, mais irréguliers. Les expressions de visage sont souvent exagérées et déformées. Les chevelures semblent souvent rêches et désordonnées. Les décors souvent esquissés, voire omis dans certaines suites de case, comme dans les comics mensuels. Mais en plus ils sont parfois exagérés dans une optique comique (le galion de Billy Scumm), ou interprété à dessein (comme la plaine idyllique au bord d'un ruisseau ou se repose Jason Blood). Quand le scénario le justifie, McCrea peut aussi s'investir plus les décors, avec les bâtiments d'un couvent, une ville du far-ouest, ou l'intérieur de l'appartement de Jason Blood. Mais il est vrai que le nombre de cases sans arrière-plan est élevé. À la différence des comics de superhéros traditionnel, il ne les remplit pas avec des traits de puissance, ou en dessinant un personnage prenant une pose avantageuse au premier plan.

Comme le signale Garth Ennis, les idiosyncrasies de John McCrea apparaissent en force dans l'épisode 50 à mi-chemin entre la farce grotesque et l'horreur. Il exagère la forme des pirates à la fois par leur morphologie et par leur tenue vestimentaire. Cet effet se retrouve dans tous les personnages surnaturels qui apparaissent dans ces épisodes, sachant qu'il n'y a que ce type de personnages dans les numéros 55 à 58. Il fait également en sorte de donner des postures un peu de guingois, un peu gauches, y compris aux êtres humains normaux pour introduire une impression de bizarrerie. Grâce à cette exagération, il peut se permettre de se montrer assez graphique dans les coups portés, ou les membres arrachés ou déchiquetés, jouant sur la déformation pour un humour noir, mais en dépeignant en fait des actes atroces. Il faut un peu de recul au lecteur pour apprécier l'autre compétence graphique qui justifie les compliments de son scénariste. Ce dernier a joué à plein avec la nature grotesque du personnage principal, imaginant des situations à la hauteur de sa démesure. John McCrea réussit à rendre cohérent visuellement des éléments aussi disparates qu'un pirate sanguinaire et dégénéré face à Lucifer, un coussin qui parle et une créature colorée de dessin animé pour enfants en bas âge, le champ de bataille de la troisième offensive d'Ypres le premier août 1917, une armée de morts vivants constituée de soldats morts au champ de bataille pendant la première guerre mondiale, des anges retors, ou encore des avions-requins. Même si le lecteur peut ne pas trouver cette narration visuelle grinçante à son goût, il est impressionné par l'abattage de l'artiste.

S'il est encore en cours de phase d'apprentissage initial de son métier, Garth Ennis ne démérite dans ces épisodes. Il continue donc à écrire les aventures d'un démon de l'Enfer (Etrigan), associé à un être humain (Jason Blood) qui ne s'en laisse pas conter, par un sorcier (Merlin) ayant lui-même une origine démoniaque. Comme dans le premier tome, le scénariste utilise les personnages laissés par son prédécesseur Alan Grant, montrant en passant où en sont Harry Matthews (être humain transformé en coussin) et la Chose qui ne peut pas mourir. Mais il se concentre rapidement sur la liberté que lui donne Etrigan, celle d'écrire un personnage immoral. Alors que la plupart des scénaristes s'arrangent pour confronter ce type de personnages à d'autres encore plus méchants, Ennis commence par le confronter à Jason Blood pour l'avenir de son rejeton. Tous les coups sont permis : pour Blood bien décidé à tuer Etrigan, pour Etrigan bien décidé à instrumentaliser son fils aux dépends des humains, pour Glenda Mark prête à tuer tous ceux sur son passage pour récupérer sa fille, pour Merlin prêt à tout pour en réchapper vivant. Dans le même temps, à l'occasion de l'épisode 0, Ennis en profite pour mettre à bas l'image d'Épinal de Jason Blood, en montrant qu'il a longtemps été complice d'Etrigan. Cette partie se retrouve très éloignée du combat basique contre le méchant du mois. La narration visuelle à la fois railleuse et horrifique de John McCrea confère le grotesque nécessaire pour qu'un tel scénario fonctionne, les auteurs montrant au lecteur qu'ils ne sont pas dupes, mais que ça ne les empêche pas de prendre leur récit au sérieux.

Ce tome commence donc par épisode de 40 page, le numéro 50, correspondant à une grosse farce dans laquelle la troupe de pirates psychopathes progresse de plein gré vers le sort funeste, Jason Blood les menant par le bout du nez, McCrea faisant des merveilles d'humour visuel grotesque. Alors que l'épisode 54 aurait pu marquer la fin de la série, Garth Ennis bénéficie de 4 épisodes supplémentaires pour une histoire quasiment auto-contenue. Un archange sûr de lui mène une croisade aux Enfers, sûr de son bon droit, suffisant et condescendant, belliqueux. le scénariste met en scène de manière basique l'idée d'une armée d'anges, sans aucun développement théologique, mais là encore les dessins relevant de la farce macabre attestent de l'absence de prétention en ce domaine. Garth Ennis rend hommage à plusieurs séries de guerre précédemment publiées par DC Comics, de Sergeant Rock à Haunted Tank, ainsi qu'à une poignée de films de guerre passés au patrimoine cinématographique. Il montre le combat d'une demi-douzaine de démons pour sauver les Enfers de la mainmise dictatoriale des anges, combattant contre un ennemi 10 fois, 100 fois plus nombreux qu'eux. le ton est à la parodie, mais en même temps également à la critique de toute forme d'invasion, de pouvoir autoritaire. le lecteur comprend rapidement que Karrien Excalibris s'est auto-proclamé responsable d'une mission qu'il a lui-même créé. Les démons résistent pour défendre leur territoire, maudissant leur chef (Lucifer) qui les a abandonnés, refusant de plier devant l'armée prête à les exterminer. Pour un lecteur familier des écrits de Garth Ennis, il retrouve plusieurs de ses thèmes favoris (les guerres, les soldats broyés par le conflit, l'humour trash) dans une histoire qui tient bien la route.

Ce deuxième tome s'avère plus agréable à la lecture que le premier. Effectivement, Garth Ennis a raison d'insister, John McCrea a trouvé un point d'équilibre dans l'exagération de ses dessins qui est entièrement adapté à la nature du récit, pour des visuels mi grotesques, mi horrifiques, une narration qui ne se prend pas au sérieux, mais qui ne fait pas les choses à moitié pour autant Garth Ennis montre qu'il s'est pris au jeu de développer les 2 principaux personnage (Jason Blood et Etrigan), qu'il sait raconter une histoire sur plusieurs épisodes. Il fait déjà preuve d'une verve railleuse et parfois cinglantes qui donne un sacré coup de fouet aux histoires. Il arrive à parler de thèmes qui lui tiennent à coeur dans un récit qui s'approprie les codes des superhéros pour les mettre au service d'un récit imprévisible.
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