Naissance de la Grèce : De Minos à Solon, 3200 à 510 avant notre ère

Nouveau tome de la collection des mondes anciens chez Belin que j'attendais avec impatience : celui consacré à la naissance de la Grèce. le ;ivre commence vers 3200 avant JC et se termine en 520 avant JC avec la chute des tyrans à Athènes. L'ouvrage richement illustré comme les autres tomes de la collection est passionnant. Sous la direction de Brigitte le Guen (prof d'histoire Grecque à Paris 8), Maria Cecilai d'Ercole (spécialiste de l'histoire de la Méditerranée antique) et Julien Zurbach (maître de conférence en histoire grecque à l'ENS) nous livrent une histoire très complète.
L'ouvrage a le mérite de mettre en parallèle les grandes civilisations égeennes, ce qui à mon sens est assez unique dans l'historiographie française. On suit ainsi les civilisations minoennes, cycladiques et mycéniennes dans leurs interactions ou leurs successions. le livre met bien ne lumière les relations d'échanges et de commerce. On continue après la chute des palais au travers de l'histoire des âges obscurs avec de bons développements sur l'histoire de l'écriture et des sources littéraires et on aborde avec les auteurs différents pas de la vie de l'Egée : les institutions et les sociétés des premières cités, la place de la guerre, les relations avec les peuples voisins, l'histoire de la colonisation, les liens entre cités et campagnes, l'espace civique et religieux. Ces développements offrent une vision assez globale. Les auteurs prennent ensuite le temps de décrire la vie et les institutions de différentes cités : Athènes et Sparte notamment.
Enfin les cahiers de l'historien reviennent sur de grandes figures de l'archéologie, la notion de palais ou encore la place des femmes dans la colonisation. le tout est pasisonnant.

La série « Mondes Anciens » de l'éditeur français Belin est une série impressionnante : elle propose des aperçus approfondis de certaines époques et cultures de l'histoire, avec un matériel bibliographique à jour et, surtout, de nombreuses illustrations. J'ai lu les 250 premières pages de ce livre-ci parce que je m'intéressais uniquement aux périodes minoenne et mycénienne (environ 2 000 à 1 000 avant notre ère). Sur le plan éditorial, ce n'est pas le meilleur de la série : la rédaction n'est pas toujours rationalisée, ce qui rend la main des différents auteurs clairement reconnaissable. Et ce qui m'a le plus dérangé, c'est que les indications temporelles archéologiques utilisées (par exemple MM2a, signifiant Deuxième période minoenne moyenne, première moitié, ca 1800-1750 avant notre ère) ne sont pas expliquées dans les articles. Pourtant, en tant que vue d'ensemble vulgarisante, c'est plus qu'acceptable.
Dans mon compte Histoire sur Goodreads, je discute du lien présumé entre les cultures égéennes de l'âge du bronze et la Grèce classique : https://www.goodreads.com/review/show/6114773457.