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EAN : 9782940628490
352 pages
Editions des Syrtes (06/02/2020)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Au coeur de la Sibérie, Michka, un jeune Toungouse, est le dernier représentant d'une ethnie ancienne. Il a passé beaucoup de temps avec sa grand-mère, descendante d'un chamane, qui lui a transmis l'amour de la taïga et l'instinct de la comprendre. Il est le maître de ces vastes espaces mais il est blessé et emprisonné. Grâce à ses connaissances, il parvient à s'échapper sans laisser de traces.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans la taïga des environs du lac Baïkal, un petit groupe d'hommes est lancé à la poursuite de Michka, un jeune Toungouse, l'une des plus anciennes ethnies nomades de la région. Michka est soupçonné d'avoir mis le feu à un bâtiment du village. Pourquoi, comment, rien n'est clair, même pas l'identité du ou des coupables, mais toujours est-il que le jeune homme a pris la fuite dans la montagne, donc il faut le rattraper. C'est chose faite quand celui-ci est grièvement blessé par la balle d'un de ses poursuivants. Mais alors que, quasi moribond, il est laissé sans surveillance, il parvient à s'échapper sans laisser de traces.
La première partie du roman est consacrée à cette course poursuite dans la taïga. La deuxième remonte le temps pour nous raconter l'enfance et la jeunesse de Michka, élevé par sa grand-mère à la mort de ses parents. Une grand-mère descendante d'une chamane, qui transmet au petit garçon amour et respect de la Nature. La troisième et dernière partie... eh bien je n'y ai pas compris grand-chose, hormis qu'il y est à nouveau question de Michka, de sa capture et de sa dernière évasion.
Je n'ai pas compris grand-chose à l'ensemble du roman, d'ailleurs. Je me suis perdue dans les personnages et les intrigues, notamment la raison pour laquelle Michka était le bouc émissaire désigné pour l'incendie, et dans le flou de certains passages qui mêlent onirisme et réalité. Ceci dit, on sent bien que l'auteur a voulu rendre hommage à la région du Baïkal et à la nature en général, ainsi qu'à un peuple aux traditions et à la survie menacés par les restes de bureaucratie soviétique et les « progrès » du monde moderne.
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Michka Maltchakitov est un evenk, un Toungouse du lac Baïkal. Héritier d'un peuple nomade parcourant auparavant la taïga enneigée, élevant des rênes avant d'être sédentarisé par le pouvoir.

Accusé d'incendie criminel, il réussit à s'échapper, assoiffé de liberté, traqué.

Une traque sans fin qui lui donnera l'occasion de revenir sur ses pas, de se pencher sur ses souvenirs.

Voilà un roman atypique, digne cousin du nature writing à l'américaine.

Oleg Ermakov nous conduit dans l'immensité de la taïga et du lac Baïkal, au coeur d'une nature âpre et magnifique. le froid, le vent, les animaux sont autant de pièges mortels qui guettent les hommes.

Pourtant, cette région attire aventuriers, scientifiques, jeunes citadins. L'appel de la nature. L'appel de la liberté.

Il faut accepter avec ce roman d'être porté comme par le koultouk, vent violent, d'un endroit à l'autre, d'une histoire à l'autre. Il faut accepter d'être parfois perdu, de ne pas voir exactement où Oleg Ermakov veut nous emmener.

Mais si l'on accepte le pacte, alors c'est un roman complexe et poétique qui s'offre à nous.

On y parle de Michka Maltchakitov et de ses racines evenks. de traditions séculaires se heurtant à la science et au progrès invoqué par le pouvoir central. de politique. de la nature et d'écologie. de la nature humaine. Autant de prismes différents pour évoquer cette région du monde.

Je referme ce livre avec un sentiment de dépaysement. Avec la volonté de partir à l'aventure comme tant d'autres, poussés par un besoin de liberté.
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On nomme Toungouses ou Toungouzes un groupe de peuples de Sibérie et du Nord-Est de la Chine, dont font partie les Evenks. Il s'agit d'une communauté mal connue chez nous et qui représente près de soixante mille âmes. Par une froide nuit d'hiver, le jeune Michka Maltchakitov est poursuivi par des hommes. Il tente de leur échapper en longeant le lac Baïkal. Quel sort lui réservent-t-ils ? Rien de bon, puisqu'il est soupçonné d'avoir bouté le feu à un bâtiment ! Chemin faisant, il revient sur les lieux de son enfance. Elevé à l'école de la Taïga, le fugitif incarne des valeurs trop souvent absentes du monde moderne. Il sait communier avec la nature et connaît la valeur des bonheurs simples. Sans le savoir, il est progressivement invité à pratiquer une quête de soi pour remonter à l'origine de ses souvenirs, en n'omettant jamais la méditation et l'action. Oleg Ermakov signe un hymne à la beauté du monde et déclare un amour immodéré à sa région. Avec une écriture romanesque, il livre un récit qui mélange les genres et qui devient parabole ou fable. Bien entendu, ce choix narratif pourrait déstabiliser certains lecteurs non-avertis. Mais a-t-on besoin de mise en garde ou de préface ? Un livre se découvre seul, en prenant le temps et en se laissant porter par le tempo ou les ciselures souhaitées par l'auteur. Tour à tour poétique, méditatif et rythmé, « le cantique du Toungouse » se veut l'histoire du gouffre qui s'ouvre entre traditions et modernité. Une incursion dans un univers bien éloigné du nôtre. Dépaysement garanti !
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Plus que l'histoire elle-même, simple prétexte, l'auteur nous emmène au bord du Baïkal, dans la Taïga et chez les Evenks. C'est à la fois une plongée dans le chamanisme des peuples sibériens, la rencontre des animaux sauvages (ils apparaissent tous avec des noms charmants, la coutume locale témoignant de proximité, de respect, sans sombrer dans la béatitude béate de “la Nature”), la déliquescence post-soviétique, les habitudes locales dans la dureté de la vie quotidienne… Plus personnellement, cela rappelle la balade au bord de la “Mer”, manger directement à la main un omoul acheté au marché de Listvianka sou le regard rigolard du chauffeur… Un bon bol d'air frais totalement déconfiné.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Irkoustk était bien connu pour ses crimes de rue. En fin de soirée, on se prenait facilement un cocard ou une lame de couteau dans les côtes. ça se battait sans arrêt. Au nom de quoi ? De l’argent, sans doute. Ou, parfois, du simple droit à la vie. Car ici, malgré tout, les gens mouraient. Refuge des immortels, la ville ne l’était qu’en apparence. Des accidents s’y produisaient sans cesse, on se mettait à la morgue des cadavres anonymes, des ivrognes se bagarraient. On se cognait dessus à coups de bouteilles, de clés à molette, de pelles, de coups-de-poing américains…C’était la guerre de tous contre tous.

Comment pouvait-il en être autrement ? On manquait de place. On se marchait dessus. On roulait en tas. On s’agglutinait dans les magasins. On faisait la queue même au cinéma. Parfois, ça se battait. Oyo…qu’aurait dit grand-mère Katé ? Ici, c’était toujours la même chanson : dyngdy-dyngdy. Vilaine comme chanson, la chanson du fer. Ils étaient trop à l’étroit, mais ne voulaient pas se disperser. Massés en troupeau, ils beuglaient.
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