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sur 1428 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je poursuis donc mon exploration de l'oeuvre d'Annie Ernaux découverte au hasard de ma lecture des "Transclasses" de Chantal Jacquet.
J'avoue ma surprise à la lecture de certains commentaires Babelio relatifs à cette auteure tant je les trouve d'une véhémence qui me semble difficilement justifiable quand ils portent moins sur le style de l'auteur que ... sur sa vie. Annie Ernaux est en effet un "écrivain du soi" dont les deux oeuvres que j'ai lu à ce stade (La place et Mémoire de fille) dépassent toutefois largement l'autodescription pour devenir récit d'un temps et de la vie (à travers le récit d'une vie). Son oeuvre est donc au-moins aussi profondément sociologique qu'elle est psychologique et son écriture du "Soi" devient universelle. C'est aussi et surtout un périlleux exercice d'ailleurs que de remonter le fil de ses souvenirs pour "s'écrire" tout en faisant oeuvre de littérature.

Cette mémoire de fille est à nouveau une oeuvre (à mes yeux très réussie) à la croisée de ces chemins du soi et du monde... d'un monde en tout cas, celui de la France de la fin des années 50, de l'émergence du féminisme, de la métamorphose (à la fois heureuse et douloureuse) d'une enfant issue d'un milieu rural, modeste et prude en jeune femme "moderne".

Une oeuvre évocatrice et à l'écho gigantesque pour celles et ceux qui se vivent transclasses...

Puissant...

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«  Mais à quoi bon écrire si ce n'est pour désenfouir des choses, même une seule , irréductible à des explications de toutes sortes, psychologiques, sociologiques, une chose qui ne soit pas le résultat d'une idée préconçue ni d'une démonstration, mais du récit, une chose sortant des replis étalés du récit et qui puisse aider à comprendre – à supporter- ce qui arrive et ce qu'on fait. ». Ce que cette « Mémoire de fille » cherche donc à désenfouir, c'est l'été 1958, dans une colonie de vacances, où «  elle », «  cette fille » ( car l'auteur va parler de celle qu'elle était à la troisième personne), la toute jeune monitrice à peine sortie de son pensionnat religieux,a découvert le corps de l'homme, d'abord celui de H, ( H. comme « homme »...) puis ceux d'autres moniteurs, 8, au total. Comme dédoublée, inconsciente d'elle-même, tout à la joie du groupe ( voir citation) , elle devient la putain de la colonie, celle sur qui s'abat la réprobation collective et la honte. Et cette honte va s'inscrire dans son corps : aménorrhée, boulimie... Annie Ernaux fait du bien en décrivant de façon presque clinique cette sensation que chacun(e) a pu vivre un jour ou l'autre, celui de la honte, et de la culpabilité qui va avec. On est heureux de voir mettre des mots sur ces sentiments diffus, ces sensations latentes, on se sent moins seule. Et comme toujours chez Annie Ernaux surgit aussi l'épaisseur politique, sociale, culturelle, de cet été 1958, ceci en peu de mots, mais ô combien suggestifs. Un livre à lire absolument.
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1958 : Annie DUCHESNE a à peine 18 ans et vit enfin sa première expérience de la vie – professionnelle d'une part (c'est son premier travail) et personnelle d'autre part (elle quitte le cocon familial qui a toujours été surprotecteur à son égard).

Cet été là, elle intègre une colonie de vacances en tant que monitrice. Elle y raconte sa confrontation avec les autres, elle qui sort d'un lycée tenu par des religieuses. Confrontation avec les jeunes femmes tout d'abord – lesquelles ne seront pas toujours de bonnes copines, mais confrontation surtout avec les hommes et plus particulièrement avec H., dont elle vivra avec lui, sa première expérience sexuelle.

Découleront de ces quelques semaines de colonies des conséquences sur la vie d'Annie Duchesne tant physique que psychique, lesquelles expliquent en partie qui est la Annie Ernaux que nous connaissons aujourd'hui.

J'ai pu lire quelques critiques de ce roman et notamment certaines déplorant que l'auteure ne parle que d'elle.

Je suis assez d'accord avec ces dernières. Cependant, force est de constater qu'il devient « à la mode » de « romancer » sa vie (Delphine de Vigan, Edouard Louis…), j'en ai personnellement pris mon partie et parvient à comprendre la démarche. le romancier, même de pure fiction, est nécessairement guidé par sa propre vie, ses propres expériences ou encore ses propres relations. Aussi, il ne me semble pas totalement dérangeant qu'un écrivain nous fasse part d'une partie intime de sa vie.

Pour ma part, je n'ai pas ressenti une gêne quelconque à ce qu'Annie Ernaux parle d'elle. Au contraire, elle ne parle pas pour ne rien dire, elle raconte un épisode de sa vie qui n'est pas anodin et qui a eu un impact sur elle.

Des épisodes similaires (ou presque) arrivent très régulièrement dans la vie du jeune adulte (d'hier ou d'aujourd'hui) – on se cherche, on est confronté à la liberté et on a besoin de la maîtriser, on teste nos limites. Or, ces expériences de la vie participent à ce que nous devenons. Annie Arnaux ne serait peut-être pas Annie Ernaux sans l'été 1958.

Outre cela, j'ai été assez captivée par la description de la vie à la fin des années 50. Il s'agit d'une jeunesse totalement différente de celle que j'ai pu connaître à mes 18 / 20 ans et ce, alors même que je vivais à quelques kilomètres d'Yvetot dans une commune à peine plus grande.

Bref, j'ai été emportée par ce roman que j'ai lu quasiment d'une traite. J'en recommande sa lecture.
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Annie Ernaux n'a jamais cessé de creuser le même sillon : raconter sa vie. Il s'agit pour elle d'un impératif absolu. « Aucun autre projet d'écriture ne me paraît, non pas lumineux, ni nouveau, encore moins heureux, mais vital, capable de me faire vivre au-dessus du temps. Juste « profiter de la vie » est une perspective intenable, puisque chaque instant sans projet d'écriture ressemble au dernier » (page 18). de ce projet, elle a bâti une des oeuvres les plus passionnantes de la littérature française contemporaine.

Et comme dans la plupart de ses livres, elle part d'une photo : elle a 16 ans en 1958. Cette photo lui dit ce que pensais cette fille, si lointaine qu'elle puisse être de la femme de 70 ans qui la regarde. Et se souvient de ses rêves, ses attentes, ses obsessions, ses prudences. Si loin soit-elle, cette jeune fille surgit. La vieille femme la raconte : « Cette fille qui est capable à cinquante ans de distance de surgir, et de provoquer une débâcle intérieure, a donc une présence cachée, irréductible en moi. Si le réel, c'est ce qui agit, produit des effets selon la définition du dictionnaire, cette fille n'est pas moi mais elle est réelle en moi. Une sorte de présence réelle. »

Toute au long de l'oeuvre de Annie Ernaux, on retrouve cette démarche qui écarte tout de suite les « Mémoires » au sens classique du terme, comme un ensemble déjà fixé par le temps, que l'on déterre avant qu'il n'entre en décomposition ; alors que le temps qu'on dit à jamais disparu, ne fait que sourdre impunément dans chaque acte de la vie.

Annie Ernaux fixe tout de suite une règle : mettre à distance la narratrice de son personnage, : « (…) dois-je fondre la fille de 1958 et la femme de 2014 en un « je » ? Ou, ce qui me paraît, non pas « le plus juste » – évaluation subjective – mais le plus aventureux, dissocier la première de la seconde par l'emploi de « elle », et de « je », pour aller le plus loin possible dans l'exposition des faits et des actes. Et le plus cruellement possible, à la manière de ceux qu'on entend derrière une porte parler de soi en disant « elle » ou « il » et à ce moment-là, on a l'impression de mourir. »

Je ne vais donc pas raconter ce que « elle » et « je » disent dans ce livre de 150 pages à la lecture trompeusement facile où chaque mot a été pesé au trébuchet, avec cette écriture dont la « blancheur » creuse impitoyablement au plus profond. Mais juste noter la lucidité totale de la démarche d'Annie Ernaux sur ce qu'elle était et croyait être, sur le regard de celle qu'elle est maintenant. Noter aussi son besoin de ne pas être prisonnière de sa mémoire en la stimulant avec des recherches présentes pour faire du récit du passé un acte vivant. « Faire de l'écriture une entreprise intenable ».

Et finir avec sa dernière phrase. « Explorer le gouffre entre l'effarante réalité de ce qui arrive, au moment où ça arrive et l'étrange irréalité que revêt des années après, ce qui est arrivé. » Une autre façon de partir à la recherche du temps perdu….
Lien : http://jmph.blog.lemonde.fr/..
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J'ai dévoré ce week-end ce magnifique récit autobiographique d'Annie Ernaux, Mémoire de fille. Je ne suis pas objective, fascinée depuis le premier livre que j'ai lu d'elle par sa capacité à retranscrire les émotions, le vécu, le parcours d'une femme qui est à la fois elle et d'autres de sa génération. Je connaissais donc son enfance à Yvetot dans le café-épicerie de ses parents, enfant unique choyée par ses parents et découvrant, jeune adulte, une autre classe sociale et un autre univers, et par là même, la honte du milieu dont elle est issue. Mais je ne connaissais pas "la fille de 58", cet épisode qui hante Annie Ernaux depuis plus de cinquante ans et sur lequel elle a fini par se décider à écrire.

"La fille de la photo n'est pas moi mais elle n'est pas une fiction", "La fille de la photo est une étrangère qui m'a légué sa mémoire", "Cette fille-là de 1958, qui est capable à cinquante ans de distance de surgir et de provoquer une débâcle intérieure a donc une présence cachée, irréductible en moi. Si le réel c'est ce qui agit, produit des effets, selon la définition du dictionnaire, cette fille n'est pas moi mais elle est réelle en moi. Une sorte de présence réelle." Dans les premières pages, elle cherche à cerner ce lien qui la lie à celle qu'elle a été, jeune "pouliche" échappée pour la première fois du cocon familial, monitrice remplaçante dans une colonie de vacances et les premières expériences sexuelles marquées par un mélange de désir, de brutalité, d'ignorance et de honte.

C'est magnifiquement écrit, d'une justesse implacable. J'ai trouvé dans l'article de Telerama (très bien d'ailleurs) une phrase écrite par Annie Ernaux pour définir son projet autobiographique : « Je me considère très peu comme un être unique, […] mais comme une som­me d'expériences, de déterminations aussi, sociales, historiques, sexuelles, de langages, et continuellement en dialogue avec le monde (passé et présent) »
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Il a fallu tout ce temps pour qu'Annie Ernaux puisse enfin ouvrir la page de la fille de 1958, celle qui a eu son premier amant, lors de la colonie de S. dans l'Orne où elle débarque cet été là en tant que monitrice. Cette fille là, qu'elle traite à la fois d'idiote et de naïve, sort d'une éducation religieuse assez stricte, de la surveillance constante de sa mère, cette fille là a envie de croquer la vie, de faire l'amour, la fête, d'être comme les autres, comme la fille blonde qui retiendra finalement l'attention de H. Elle ne mesure pas la violence des rapports entre les adultes de cette colonie, la raillerie, puisqu'elle ne connaît rien, imagine qu'il faut être comme ça, ne sait pas être autrement, tellement la vague du désir et de la découverte l'emporte, être enfin libre, libérée et amoureuse. Mais ce moment aura un impact sur ses deux années à venir, ses choix d'avenir, son obsession alimentaire, la métamorphose de son physique, le sang qui ne vient plus. Annie Ernaux oscille entre honte et compréhension et garde un regard distancié sur cette Annie D. qui était elle sans être elle, et qu'elle a tout fait depuis pour oublier sans jamais y parvenir.

Je me suis demandée comment j'allais réussir à vous parler de ce livre... car il est un coup de coeur à la fois très intime et dérangeant. On entre en effet avec Annie Ernaux dans une mémoire non édulcorée, qui m'a personnellement semblée à la fois brutale et très réaliste. Annie Ernaux décortique ce qu'elle n'a jusque là pas réussi à décortiquer de sa vie, la découverte des relations physiques, l'acceptation d'un quasi viol par méconnaissance et naïveté, tout ce à quoi une éducation rigoriste ne l'a pas préparée et en même temps lui a donné envie de découvrir, l'envie irrésistible de la transgression, le sentiment de vivre enfin, d'exister parce qu'elle désire. Et il est intéressant de voir comment les lectures lui ont ouvert l'esprit alors, permis de faire des choix et de retrouver sa voie. Une lecture précise et juste, et qui agit presque malgré soi comme un miroir.
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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J'adore Annie Ernaux.

J'entendais parler d'elle avant de la lire ; cette voix qui porte avec elle l'avènement de l'autofiction, un siècle de mémoire, de notes et de détails, et cette mise en perspective mordante, critique, sur elle-même et sur son temps.

Annie Ernaux a bouleversé le rapport à la littérature de tous les auteurs contemporains. Il suffit d'entendre la moindre interview, le moindre écrivain tentant d'écrire sur lui-même ou sur son époque : Annie Ernaux, désormais forte d'un prix Nobel, est en filigrane derrière une large frange des livres que nous lisons aujourd'hui.

Ce roman fait probablement partie de mon top 3 de ses oeuvres. Elle y aborde son entrée dans l'âge adulte avec la distance qu'impose la critique implacable d'une jeunesse qu'elle décortique au microscope : détails intimes, souvenirs lointains, superposition des couches de la mémoire pour faire jaillir une forme terrible de vérité à la lumière de l'écriture. C'est un grand livre, comme toujours dans une grande économie de mots.

Si vous aimez Annie Ernaux, vous allez adorer. En revanche, si vous n'êtes pas familier avec son Oeuvre, je vous conseille de ne pas commencer par celui-ci ; je trouve qu'il s'apprécie davantage encore quand on a lu quelques récits de l'autrice. Passion simple, L'événement ou encore Une femme et le jeune homme pourront plus (à mon humble avis) vous faire découvrir sa plume.
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Annie Ernaux se souvient de la fille qu'elle fut à 18 ans, de la colonie de vacances de S. elle fût monitrice, des événements qui s'y déroulèrent, du bouleversement de sa vie pendant les deux années qui suivirent ! Les faits vécus, les émotions, les décisions et les non-décisions, les gestes du quotidien et les moments les plus importants de la vie de l'Annie d'alors, sont recensées scrupuleusement et analysées, 40 ans plus tard, par l'autrice à l'aune de sa culture féministe et de son regard affûté par la sociologie contemporaine ! Bouleversant !
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Pour ma première véritable incursion dans l'univers d'Annie Ernaux, mon attention s'est portée sans le savoir sur l'un de ses derniers écrits en date : Mémoire de fille (2016).

C'est donc une écrivaine de 76 ans que je découvre ici. L'autrice revient avec lucidité sur sa première expérience d'émancipation, loin du foyer parental, en tant que monitrice au sein d'une colonie de vacances normande. Elle pose ainsi un regard rétrospectif sur une période charnière de l'existence : l'adolescence.

Dans ce livre qui se situe à mi-chemin entre l'introspection personnelle et l'enquête journalistique, l'autrice tente de déconstruire la jeune fille innocente, en quête de liberté, et avide d'expériences nouvelles, qu'elle était en 1958. Sans surprise, le lecteur constate à quel point elle se heurte aux affres d'une société patriarcale et à la violence sociale. La brutalité qu'elle subit est sournoise et sans appel. Mais ce livre est aussi le récit d'une (re)construction de soi balbutiante, progressive, et profondément inspirante car comme le souligne l'autrice « ce qui compte, ce n'est pas ce qui arrive, c'est ce qu'on fait de ce qui arrive ».

Pour ma part, j'ai adoré. Il me tarde de découvrir l'entièreté de la production littéraire d'Annie Ernaux.
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« Avoir reçu les clés pour comprendre la honte ne donne pas le pouvoir de l'effacer »

Cette honte pour « elle » c'est deux nuits avec H. le prof de gym, moniteur dans une colonie où elle avait le même poste. La première nuit a eu lieu du 11 au 12 septembre 1958. Deux nuits où, après lecture du deuxième sexe, après des décennies elle se dit qu'elle a été un objet sexuel.

Pourtant elle a tout fait pour rééditer ces nuits, repartir dans la même colonie l'année d'après. Elle s'est fixée des objectifs pour être désirable. Ces deux nuits ont ouvert la voie sur une joie différente de son quotidien mais sa méconnaissance de l'homme l'a orienté sur une piste de la joie peu saine, avec du recul et la lucidité qu'induit l'âge.

« C'est l'absence de sens de ce que l'on vit au moment où on le vit qui multiplie les possibilités d'écriture »

Elle, la fille de S, la fille d'Ernemont. Jamais Annie Ernaux ne dira « je » pour parler de la jeune fille qu'elle a alors été en 1958, comme si la distance avec le passé l'empêche de croire en cette réalité d'antan. Avec « mémoire de fille » elle déconstruit celle qu'elle a été. Et à travers l'écriture de ce livre elle teste le pouvoir de l'écriture, de ses limites pour voir jusqu'où le réel l'emporte, à quel moment le souvenir est trop estompé.

En 1958, une jeune fille était attendue sur la bonne conduite, jugée alors apte à s'inscrire en société. Mais « elle », elle a l'impression que même l'Histoire, l'Algérie de ce temps, n'arrivait pas à prendre le dessus sur le désir et le besoin d'être dans l'effervescence de groupe, l'effet de masse. Alors la bonne conduite attendra.

Avec Memoire de fille, Annie Ernaux échafaude une quête de la réalité, la plus haute possible. Elle explore l'opacité de l'instant présent et l'écriture lui permet d'aborder la lucidité dont nous aimerions parfois avoir sur l'instant pour faire des choix. Comme celui d'une carrière alors que la majorité vient à peine d'être fêtée.
Annie Ernaux exprime une réalité qui résonne.
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