« It's the end of the world as we know it (and I feel fine) » (REM).
J. M. Erre possède indéniablement une extraordinaire capacité à dérider nos zygomatiques. Au sein de chaque page, il arrive à placer plusieurs saillies humoristiques, c'est un vrai régal, un feu d'artifice même.
En ce qui me concerne, et jusqu'à aujourd'hui, évoquer la fin du monde revenait à penser à ces prophètes de malheur (genre grand couturier parisien), ces abrutis à qui on offre régulièrement une tribune médiatique pour nous plomber notre journée avec leurs annonces (bidons) de prochains cataclysmes. Désormais, la fin du monde évoquera surtout pour moi Alice et Julius.
J.M. Erre nous raconte ici une histoire. Il ose les péripéties les plus farfelues, il lâche véritablement la bride à son imagination, il se laisse porter (emporter ?) par ses idées (souvent fantasques).
De fait, les évènements totalement loufoques s'enchaînent, la chasse à l'homme (et à la femme) dont sont victimes Alice et Julius, coupables de vouloir divulguer au monde entier un (soi-disant) complot se tramant à notre insu, s'emballe, on passe d'un hôtel minable aux égouts de Paris, d'un cinéma art et essai à une église. On croise des personnages tous plus frappadingues les uns que les autres. Emporté dans cette aventure trépidante et hautement comique, on ne s'ennuie pas une seconde…
Et, cerise sur le gâteau,
J.M. Erre s'en prend aussi à un moment donné, via un personnage (un libraire) aux liseuses électroniques (« excusez-moi, fit l'homme, j'étais en train de mettre au pilon un carton de liseuses qu'on m'a livrées par erreur. Il n'y a rien de plus revigorant qu'une petite extermination d'ebooks de bon matin ») : ceci finit d'emporter définitivement mon adhésion !
J.M. Erre demeure décidément régulier dans l'humour au fil des romans, qu'il traite de Sherlock Holmes, de la
série Z au cinéma ou, comme ici, de la fin du monde.
Un petit mot de conclusion pour remercier Babelio et Buchet Chastel pour l'exemplaire de «
la fin du monde a du retard » reçu.