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EAN : 9791031804927
Le Cavalier Bleu (24/02/2022)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Si la transidentité n'est pas un fait nouveau, ces franchissements de genre suscitent toujours préjugés, brutalités, théories et pressions sur les existences des personnes concernées. Lorsque l'on évoque les transidentités, des questions viennent ainsi inéluctablement : comment un homme pourrait-il devenir une femme ? une femme, un homme ? que signifient ces mots, comment les définir et qui les définit ? Immédiatement alors, une autre question surgit : quel est le s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le débat sur la transidentité est extraordinairement complexe, déjà du fait que ce phénomène sort précisément de l'ordinaire. Il l'est aussi parce qu'il est singulièrement biaisé de tous côtés par des prises de positions unilatérales. En fait, ce n'est pas un débat, mais une guerre idéologique sans merci, sans nuances non plus.

Deux choses différentes sont à considérer : d'une part, étant donné l'immersion de tout un chacun dans la matrice de la société du spectacle, la prégnance de l'image, de l'apparence sur la construction identitaire.

Ensuite, pour qu'émerge et se développe l'identité authentique, unique et singulière d'une personne, il faudrait déjà que cette personne s'émancipe radicalement des rôles que cette société propose/impose/diffuse/produit ; dans le Spectacle, « citoyen », « homme », « femme » ne sont pas des réalités existentielles émancipées mais des représentations comme autant d'enfermements, d'artificialisations ; de puissants vecteurs et porteurs de conscience faussées, de perceptions faussées, d'identités faussées.

Tout cela, en laissant de côté toutes les dérives comportementales qui découlent naturellement de telles constructions hors-sol.

Et justement, quel est le sol ? Pour certains, c'est la dimension biologique irréductible, pour les autres, le ressenti. Des morceaux, des séparations, des fragments dont on fait des éclats pour briller, mais qui coupent l'être de sa totalité.

Faisons une expérience de pensée. Supposons un être qui se soit suffisamment émancipé de tous les stéréotypes, et aussi de toute approche réductionniste de ce qu'il est. Justement, qu'est-il ?

Or, « ce qu'il est » le rabat du côté de l'objet et de ses caractéristiques, qu'elles soient biologiques, affectives, sociales, etc.

Or nous ne sommes pas des objets, sauf à nous identifier à ce que fait de nous l'objectif de l'appareil photographique spectaculaire.

Nous sommes des sujets donc. La juste formulation n'est donc pas « ce qu'il est », mais « qui il est ». C'est-à-dire qu'au-delà d'être « homme », « femme » selon les stéréotypes de la société ou selon sa biologie irréductible ou selon ses ressentis à ce propos, il est une subjectivité singulière, unique et totale. Cette subjectivité est à la pointe de toutes les dimensions desquelles elle émerge. Une subjectivité n'est ni une partie ni même l'ensemble de ses constituants, matériels, biologiques, spirituels, émotionnels, affectifs, etc. Elle est une émergence irréductible à ce qui la constitue. Elle est une île, un sommet.

Au-delà d'être mâles et femelles, hommes ou femmes ou enfants, et tout le reste, nous sommes humains : la rencontre de deux êtres qui se rencontrent en tant qu'êtres humains est déjà qualitativement tout autre que celle du mâle rencontrant une femelle, ou d'un homme rencontrant une femme. Dans cette rencontre humaine, c'est l'humain qui est rencontré, pas le sexe, pas le genre.

Mais lorsque la rencontre s'approfondit, l'humain même reste sur le rivage, seules les subjectivités prennent le large, dans leurs unicités et singularités qu'on pourrait dire miraculeuses, tant elles échappent à tout déterminisme, toute assignation, tout réductionnisme. Elles ne sont pourtant pas miraculeuses, mais juste des manifestations de notre merveilleuse faculté d'auto-détermination.

Que conclure de cette expérience de pensée, qui est peut-être pour quelques-uns(e)s une expérience de vie ? Que le développement des subjectivités est une traversée de toutes les identités : un extraordinaire processus transidentitaire émancipatoire.

Qu'au cours ou au terme de ce processus, certain(e)s se sentent – selon l'importance qu'a prise à leurs yeux telle ou telle dimension/composante de leur être -, davantage « hommes », davantage « femmes », davantage chat, plante, minéral, étoile ou ange, est finalement secondaire.

La seule identité qui vaille est celle qui dépasse.
Source :
https://observatoiresituationniste.com/2022/10/25/la-seule-identite-qui-vaille-the-only-true-identity/
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Petit livre un peu confus au début mais qui invite à repenser nos préjugés transphobes et à les détricoter.
Beaucoup de références historiques, sociologiques cités mais peu développées.
Les autrices maîtrisent le sujet et j'ai apprécié voir développer les transidentités et les neuroatypies, ainsi que les différentes étapes hitorico-légales (on a encore tant de chemin à faire).
Je connaissais assez bien le sujet (ayant déjà lu, ayant un proche concerné) mais je me suis sentie plusieurs fois un peu perdue. La place du glossaire à la fin m'est difficile... sans doute ma propre atypie...
Le gros plus de ce livre est l'abondance de références bibliographiques semées tout au long du livre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
De nombreuses personnes transgenres ont milité pour que l'opération ne soit plus une sorte de chantage "pas d'opération, pas de papiers!", tandis que les personnes transsexuel.les ont commencé à partager les récits d'une opération dont elles se seraient passé si la société avait permis un état civil sans le passage par la case de la chirurgie de réassignation sexuelle.
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La société binaire et la dichotomie du genre préexiste aux personnes trans, jeunes et adultes. Si les personnes trans n'adhèrent pas aux normes, on leur reproche. Si elles adhèrent trop, on leur reproche de renforcer les normes de genre.
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