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3,98

sur 180 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman historique passionnant
Guillaume et son frère Victor passent une enfance heureuse sur l'île de Malderney jusqu'à l'arrivée de Pauline dont ils vont tomber follement amoureux au point de se haïr. La souffrance de Guillaume est telle qu'il décide de fuir et de s'installer à Paris, chez Simon Bloch, un vieil ami, qui lui a promis de le présenter à de nombreuses connaissances de la littérature, de la peinture et du cinéma . Mais la seconde guerre mondiale éclate. Guillaume fluctue entre collaboration et résistance en fonction des personnes qu'il rencontre. Il ne sait plus qui il est. Il s'agit d'un roman passionnant et richement documenté sur les années d'Occupation (collaboration, épuration, marché noir,...) Il met en exergue l'ambiguïté de l'être humain, de la difficulté du choix et d'assumer celui-ci.
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Quel destin que celui de Guillaume Berkeley! C'est à travers son regard que l'on "redécouvre" le quotidien à Paris sous l'Occupation. On "redécouvre" car on est loin des clichés: le récit foisonne de détails, d'anecdotes, plus ou moins horribles, ancrés dans la réalité de cette époque. Nous le vivons de l'intérieur. C'est tout simplement un enchaînement de faits qui ballotte un individu au coeur de ce pan de l'histoire trouble de la France. de plus tous les évènements relatés s'appuient sur de grands faits et de grands personnages connus de tous. Mais tout n'est que faux-semblant, ambivalence et apparences trompeuses. C'est ce qui donne au récit du suspense à partir d'une réalité connue. Vrai coup de coeur, une fois commencé ce livre est impossible à quitter.
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L'île anglo-normande de Serq a inspiré les auteurs de fiction. Après l'île aux trente cercueils de Maurice Leblanc, la voici à nouveau sous le nom de l'île de Malderney dans l'époustouflant livre de Nicolas d'Estienne d'Orves, Les fidélités successives.
Guillaume Berkeley est un personnage fictif, fil conducteur de ce roman historique sur la seconde Guerre Mondiale.
De l'île anglo-normande au Paris de l'Occupation, du jeune homme naïf et plein d'idéaux aux jeunes hommes aux fidélités successives, de l'avant guerre à 1949, l'auteur (qui a un lien particulier avec l'un des personnages du roman) nous entraine dans le tourbillon de la seconde guerre mondiale.
Des personnages bien réels qui ont marqué l'histoire de Paris (Marais, Cocteau, Guitry, Rebatet, Abetz…) s'entremêlent aux personnages fictifs, mais néanmoins bien vivants sous cette plume habile pour donner une fresque historique captivante.
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Dans le Paris occupé, Guillaume ne se sent pas vraiment concerné par la guerre car originaire des îles anglo-normandes, encore et toujours fièrement indépendantes. Pourtant, il va être obligé de faire des choix qui le conduiront face au tribunal de Nuremberg qui juge les cas de collaboration. Quelques années plus tard, un homme étrange va à la rencontre du frère et de la demi-soeur de Guillaume, pour leur remettre un manuscrit écrit par lui, visant à expliquer ses agissements.

Nous voilà plongés au coeur de la Seconde guerre mondiale, non pas celle des conflits et des obus, mais celle plus feutrée qui a lieu dans le Paris intellectuel des années 40. On y croise Cocteau, Marais, Céline. Autant d'artistes et d'écrivains qui ne sortiront pas intacts de la tourmente …

Dans ce roman très habilement mené, et qui nous fait découvrir un aspect moins connu de la Seconde guerre mondiale, aucun personnage n'est celui qu'il semble être. Fiction romanesque, chronique historique, roman d'amour et feu d'artifice d'intelligence et de sentiments, Les fidélités successives démontre avec brio que rien n'est tout blanc ni tout noir et que la palette de gris des émotions humaines est infinie …

"J'étais trop ambigu pour mon époque, trop inclassable. La France aime les cadres et les cases. Sortez du carcan bon-méchant, blanc-noir, affront-vengeance, et l'on vous regarde avec méfiance, comme si vous étiez plus dangereux qu'un assassin. C'est là une maladie très française, ce besoin cartésien de mettre des étiquettes, d'inventorier, de trouver une logique. Il n'y a pourtant aucune logique dans ma vie. Juste un destin. le destin d'un homme à cheval entre deux cultures, deux mondes, deux pays, deux rives, deux aspirations, deux familles d'esprit, deux rêves de gloire, deux amours."
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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FIDÈLE À LUI-MÊME ?
Diane-Catherine le 21 mai 2014

Des iles anglo-normandes à Paris, ce roman nous dévoile le destin d'un jeune homme sous l'occupation, tantôt résistant, tantôt collaborateur tour à tour manipulé et manipulateur. Ce roman nous révèle la vie du Paris de l'occupation allemande, dans la sphère des intellectuels et artistes, à la botte des allemands, ses trafics, ses réseaux comme ses alliances. C'est aussi l'histoire hors du commun de Guillaume, de sa famille et d'une dualité amoureuse entre frères qui réserve des rebondissements inattendus et douloureux. Un roman exceptionnel.
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Infâme, lâche, traître, égoïste
On ne trouve pas assez d'adjectifs dans le littré ou le Larousse pour qualifier Guillaume Berkeley, ce personnage à la personnalité complexe qui évolue depuis son île natale de Malderney jusqu'à son Paris de la seconde guerre mondiale. Ce Paris du monde souterrain, de la contrebande, du lupanar, de la collaboration, de la Gestapo, du rustre Göring, du juif antisémite Marco Dupin et de la résistance dans lequel Guillaume Berkeley s'épanouit et auquel il participe avec complaisance est bien décrit au point de s'y sentir et d'y être entraîné malgré nous. Tout pourrait justifier sa morale tergiversante; ses faiblesses devant son frère Victor, son histoire d'amour malheureuse avec Pauline, l'influence vénéneuse de Marco Dupin, ses mauvais choix, son avidité et son désir de vivre et de jouir de la vie. Au final Nicolas D'Estienne D'Orves nous peint le portrait d'un homme, somme toute, assez commun. Qui de nous ne possède pas certaines des faiblesses de Guillaume ? Ce livre est profondément humain, il ne justifie rien mais dépeint ce qu'il y a de plus profond en nous, notre désir de survivre.
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Quand Guillaume quitte son île Anglo-Normande pour découvrir Paris, il pense culture et art. Il rêve de réussite et de reconnaissante. Mais durant l'occupation, on fait ce qu'on peut et surtout ce qu'on doit pour survivre.
C'est au fil de ses rencontres bonnes ou mauvaises qu'il va se forger un destin peu commun. Oscillant entre collaboration et résistance, en équilibre sur un fil, sait-il encore distinguer ses amis de ses ennemis? Pourra t-il encore faire confiance demain à ceux qui le protège aujourd'hui?
Ajoutez à cela, une histoire d'amour compliquée avec une demoiselle qui l'est tout autant ainsi que des souvenirs douloureux liés à son départ et Guillaume se voit transporté par les événements en ne pouvant plus rien contrôler.
Et c'est bien ça le drame de Guillaume, pour avoir la conscience tranquille, il devra fermer les yeux sur les horreurs commises et faire des choix mais en étant incapable il laissera le destin agir pour lui et malheureusement, il atterrira au mauvais endroit.
Les fidélités successives est un roman prenant qui vous fait réfléchir sur cette période de l'occupation et surtout sur la vie des parisiens qui devaient côtoyer au quotidien l'ennemi à qui il est difficile de dire non si on veut rester libre mais à qui un oui équivaut à trahir les siens et sa patrie.
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Guillaume Berkeley vit avec sa mère, son beau-père et son frère sur une île anglo-normande. Il a une enfance heureuse, une relation très complice avec son frère. Il vit d'une façon très protégée, trop protégée par sa mère qui refuse qu'il quitte leur île.

Une dispute familiale et Guillaume quitte l'île à 17 ans et part à Paris, ville de ses rêves pour y découvrir les joies et les plaisir, pour profiter enfin de la liberté de vivre sa vie. Mais la guerre est déclarée et Guillaume, jeune homme très influençable, va, telle une girouette, être, tantôt, collabo, tantôt dans la résistance.

Un livre plein de rebondissements, bourré de références artistiques.
J'ai passé un très bon moment de lecture. Très intense. J'ai ouvert ce livre et je ne l'ai pas lâché. Les actes de collaboration de Guillaume sont horribles, insupportables. Toutefois tout au bout du roman, j'ai espéré qu'il change. La fin est assez surprenante.

A lire.
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Je ne savais pas à quoi m'attendre en ouvrant ce roman et j'ai été conquise dès les premières lignes. Je ne saurai vraiment décrire ce roman tellement riche et complet. Il y a tout d'abord une histoire de famille, puis une histoire d'amour et enfin L Histoire avec un grand H. le tout se mêle pour former le destin d'un homme qui pendant le Seconde Guerre Mondiale fut tour à tour Résistant et Collabo sans pour autant jamais renier vraiment les principes qui lui sont propres. Un livre qui dépeint toute la complexité de l'âme humaine, suivant un personnage, qui pourtant fidèle à lui-même, prendra des chemins détournés, fera des choix parfois contradictoires, et se laissera porter par le cours de la vie, souvent. Cette peinture tout en nuance de la nature humaine est tout simplement passionnante. Nicolas d'Estienne d'Orves est de plus un excellent conteur et nous entraîne avec lui dans son univers foisonnant. Un livre passionnant qu'on lit avec boulimie et qui laisse des traces longtemps après qu'on l'ait refermé.
Lien : http://madimado.com/2012/12/..
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Que dire de ce roman énorme – dans tous les sens du terme ? D'abord son titre : on aurait pu autant l'intituler « Les trahisons successives » ou « Les lâchetés successives ».
Deux frères adolescents sur une île anglo-normande : ils sont les seigneurs de l'île où ils vivent avec leur mère et l'amant de celle-ci, le bailli, un homme plutôt falot qui, d'une liaison éphémère, a eu une fille qu'il ne connaît pas mais dont il annonce la venue régulièrement ; le seul lien qu'ils ont avec le monde extérieur – leur mère les empêche de quitter Malderney – est Simon Bloch, un producteur de cinéma qui y passe chaque année un mois de vacances et leur raconte Paris, le Paris brillant du monde des arts. Les deux frères aussi différents, qu'on peut l'être, s'adorent : Victor, l'aîné est un grand blond, sportif et c'est le préféré de la mère ; Guillaume le cadet est brun, rêveur, artiste, Bloch est le critique auquel il confie ses dessins.
L'harmonie fraternelle va être bouleversée par l'arrivée de Pauline, la fille du bailli : tous deux en tombent éperdument amoureux mais c'est Guillaume qui parvient à la séduire grâce aux conseils de Bloch. Surpris par Victor, Guillaume fuit avec Bloch et s'installe dans le magnifique appartement de celui-ci au Quai Conti; il se met à fréquenter le tout Paris et se lance dans une vie facile et fascinante.
Mais la Drôle de Guerre est déclarée, Bloch fuit et Guillaume refuse de rentrer à Malderney, pour rester dans l'appartement. Au lendemain de l'occupation de la ville par les troupes allemandes, il rencontre Marco Dupin, un juif antisémite et suicidaire, qui va s'installer au Quai Conti et l'entraîner dans une spirale qui passe par la collaboration et la fréquentation des personnalités les plus sulfureuses du Paris des années 40-44.
Cela commence comme un de ces romans sentimentaux qui plaisent aux adolescents ; cela continue comme un roman d'apprentissage et cela se termine en tragédie.
Commençons par un reproche: j'ai parfois trouvé les ficelles un peu grosses mais ce n'est qu'un détail.
Ce qui, pour moi, est particulièrement attrayant dans ce roman c'est qu'il est dérangeant : j'ai pensé à certains moments à Lacombe Lucien, ce film de Malle qui, par un concours de circonstances, se retrouve dans la milice, alors qu'il aurait aussi bien pu être résistant.
Mais en même temps, Guillaume, s'il a des circonstances atténuantes, n'a pas les excuses de Lacombe, garçon peu éduqué. le regard qu'il pose sur tout ce qui l'entoure, comme, par exemple le bombardement de Paris en mai 1940, est celui d'un esthète de 19 ans, que la question morale n'effleure pas au moment-même mais sur laquelle il revient a posteriori.
Un garçoLa question est celle de la responsabilité individuelle, du choix de chacun, ce n'est pas vraiment original mais le fait qu'elle concerne cette fois un très jeune homme fait particulièrement mouche.

D'un autre côté, nous lisons le livre que Guillaume, condamné à mort mais dont la condamnation a été commuée en détention à perpétuité, a écrit dans sa cellule de Clairvaux. le récit de son parcours est-il sincère, n'est-ce pas, un plaidoyer pro domo – non exempt au pire d'un certain cynisme, au mieux, d'une certaine inconscience, celle dont il a fait preuve tout au long de son parcours, de la collaboration à ce qu'il croit être la résistance ?
En résumé donc, un roman passionnant, qui se lit sans difficulté et est bien plus profond qu'il n'y paraît au premier abord. Et à ajouter encore, comme élément positif, la pirouette finale : suspens garanti jusqu'au bout, on reconnaît là l'auteur de thriller que N. d'Estienne d'Orves!n, séduisant jusque dans ses outrances, pour qui tout est jeu.

Lien : http://artetlitterature.blog..
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