Donna FERRATO est une photojournaliste américaine. A l'occasion d'un travail pour le Playboy japonais, elle est le témoin de violence conjugale dans le couple qui accepté de l'héberger pour la réalisation de ce reportage. Dès lors, elle s'est consacrée à la dénoncer. Pour ce faire, elle fréquente les équipes de police, les refuges, les salles d'attente des urgences, des prisons où sont enfermées les femmes. Elle devient dès lors une fervente défenseure des droits des femmes. Ses photographies ont été à maintes fois publiées dans des journaux ou magazines comme
Life Magazine, Time magazine, le New York Times. Elle reçoit l'hommage de la ville de New York ainsi que deux prix qui récompensent son travail.
Living with the ennemy est un recueil de photographies issues des reportages que
Donna Ferrato a consacré à la violence conjugale et aux femmes victimes. Les images datent des années 90 et sont toutes en noir et blanc. Elles sont issues de reportages multiples. Elle s'intéresse à tous les aspects de cette violence, y compris les agresseurs.
La façon dont
Donna Ferrato a su saisir l'humanité de ces femmes est plus qu'incroyable. Elle a touché les blessures de beaucoup avec une grande sensibilité. Elle a en tout cas oeuvré à ouvrir les yeux du monde pour regarder ce qui se passait une fois les portes refermées de certains foyers. Elle dénonce le fléau qu'est la violence domestique, en faisant prendre conscience de ce qui était connu depuis longtemps mais étouffé, gardé à huis clos et accepté comme quelque chose de malheureux contre lequel nous ne pouvons rien.
Les images de
Donna Ferrato sont très fortes en émotions et d'une très grande humanité et ne portent pas de jugement. Elles sont aussi pleines d'espoir pour ces femmes qui veulent se reconstruire et retrouver le bonheur. C'est pour ma part un ouvrage essentiel dans la cause des femmes. Il permet de mettre sans sensationnalisme et voyeurisme des images sur des maux.
Une mention spéciale au chapitre consacré aux foyers et aux victimes collatérales que sont les enfants. Ce sont les images qui m'ont le plus touchées.
Côté publication, les images ne sont pas forcément bien traitées. La mise en page laisse à désirer. Elles auraient gagner à être mieux mises en valeur.