Le bon docteur Alan est de retour. le héros favori – donc récurrent – de l'auteur nous revient ici dans une aventure très classique qui reprend les ressorts du « triangle fastien » déjà évoqué lors de critiques précédentes (envoyé par la Fédération Terrienne, Alan part à la découverte d'une civilisation extra-terrestre inconnue, laquelle est dominée/manipulée/menacée par une autre civilisation plus évoluée).
Cette civilisation présente des traits surprenants : tout n'est que norme, calme et sérénité. Pas de conflits armés - les seules confrontations sont de nature sportive – et de façon plus générale, ses membres sont invités à suivre docilement les nombreuses règles édictées pour leur bien-être.
Alors non, il ne s'agit pas de l'Union Européenne dans les premières années du 21ème siècle, mais bien d'une dystopie d'inspiration clairement orwellienne nichée dans un coin paumé de la galaxie.
Bien aidé par un ou deux coups de pouce du destin, notre héros va très vite découvrir l'envers du décor et identifier les auteurs de cette expérience socio-politique hors du commun. Cela donnera à Fast l'occasion de nous révéler sa vision de la nature humaine passablement désabusée. (on remarquera au passage qu'il a lu
Jules Renard)
Des ingrédients de qualité, une recette prometteuse, un vrai savoir-faire, on pourrait donc s'attendre à un diner gastronomique et on se retrouve avec un menu de cantine scolaire amélioré…
On reste notamment confondu par l'économie de moyens que Fast applique à sa recette : tout au long du roman, Alan doit échanger avec pas plus de quatre ou cinq personnages.
Un roman distrayant mais sans relief qui reflète parfaitement la maitrise de son auteur mais aussi son désespérant manque d'ambition.