Cette abondance d'idées neuves, ce désir passionné de résoudre tous les problèmes que les esprits du temps se proposaient, et ceux même que la plupart n'entrevoyaient pas encore, entouraient peu à peu Lamarck d'une atmosphère d'hostilité plus ou moins avouée qui, au début, se traduisit à l'Institut par des discussions aigres et bientôt par l'organisation systématique du silence autour de ses travaux et de son nom. Ses ennemis avaient beau jeu. Il était trop facile, dans cette énorme production, de ramasser çà et là des erreurs matérielles, quelques idées insuffisamment mûries et même, quand il prétendait réaliser la synthèse de sciences encore embryonnaires, comme la chimie, de constater son ignorance du sujet, pour accumuler sur ces points les objections et les sarcasmes en évitant de le heurter de front là où l'on sentait sa pensée trop haute et trop hardie pour oser la discuter.
Suzanne Flon lit Elie FAURE
Suzanne FLON lit une page de
Elie Faure.