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un bon roman qui retrace le quotidien en kabylie à l'époque du colonialisme!!
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En lisant le Fils du Pauvre de Mouloud Feraoun, je n'ai pas pu m'empêcher de me remémorer La Gloire de Mon Pere de Marcel Pagnol y étalant ses souvenirs d'enfance. Les deux romans sont autobiographiques, ils s'agit de l'école, de la campagne, des champs, de la terre et de labour : le roman de Terroir.
Dans celui de Mouloud Feraoun, il retrace la vie d'un gamin devenant instituteur dans un climat de souffrance de privation et de rudesse encaissées avec stoïcisme et sans pleurnicherie contrairement à Pagnol qui dépeint son heureuse enfance et son admiration pour son aimable père instituteur. Les deux romans sont fascinants, fluides et pleins d'enseignements bien que l'euphorie de lun ait quelque chose à voir avec la détresse de l'autre !
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C'est terrible la guerre, ça tue nos gens, des hommes et des regards. Combien de début d'histoire, combien de début de phrases... ça vous décapite le possible, ça vous fusille pas mal de devenir.
Cà arrête le chant des oiseaux et le battement des ailes des papillons. La guerre ? Ça raye le disque du soleil. Alors, à nous, survivants, il nous ait confié le livre.
«  et force est de reconnaître que le seul survivant authentique de cette histoire est le lecteur lui-même, d'ailleurs c'est toujours comme unique survivant que chaque lecteur lit chaque histoire », José Saramago, l'année de la mort de Ricardo Reis, extrait...
Première lecture d'un écrit de Mouloud Feraoun, enseignant, romancier, poète, essayiste , auteur algérien, né de Haute Kabylie.
Alors qu'il était inspecteur des centres sociaux, Il fut assassiné avec cinq autres inspecteurs d'éducation, le 15 mars 1962 par l'OAS,

« Nous glanons les olives
Sans les oublier.
Mon enfant bien-aimé
Est un arbre fruitier. » poéme kabyle d'antan, extrait.

Le fils du pauvre c'est le cahier de l'enfance. C'est le regard d'un môme sur le monde qui l'entoure, les souvenirs conservés sur les pages d'un écolier.
Fouroulou, Fouroulou Menrad.
«  Il n'y a aucune raison pour qu'on ne voie pas en Kabylie ce qu'on voit également un peu partout ».
Et c'est très vrai. A ce point vrai que Fouroulou est devenu mien, cousin, frère, ami du chemin. J'ai lu le fils du pauvre avec appétit, avec faim, j'ai reconnu l'Enfant. Proust a partagé sa madeleine, Fouroulou partage avec nous son couscous au lait. Et ça c'est la magie des livres, à des années lumières, figurez vous qu'ils ont le même goût, le même parfum.
J'ai goûté à ses jeux, ses peurs, ses chagrins. Je l'ai suivi dans la petite maison de ses tantes, j'ai vu leurs mains façonner la terre, j'ai entendu la chèvre et le mouton, avec lui j'ai chassé les grives pour protéger les figues et les olives. Avec lui j'ai eu faim, froid, je me suis sentie géant et puis argile. Je me suis vue dans le regard de l'autre , ..pauvre diable. Mais j'ai vu le devenir possible, l'avenir dans une école, et des livres ouverts sur une table.
Fouroulou, maître d'école, a instruit son histoire. Et Mouloud Feraoun est un très grand conteur. Immense plaisir ressenti à cette lecture.
A présent je dois découvrir les autres livres de Mouloud Feraoun : «  la terre et le sang », sa poésie, « les chemins qui montent » et son journal ( 1955-1962) ..
Ces livres qu'il a écrit, avant, qu'une putain de guerre ne nous l'arrache.
«  Tu vas à Alger, dit celui-ci.Vous serez très nombreux là-bas.On en choisira que quelques-uns.Le choix, c'est toujours le hasard qui le fait. Tu vas à Alger, comme tes camarades. Nous là-haut, nous attendrons.
Si tu échoues, tu reviendras à la maison. Dis-toi bien que nous t'aimons.
Et puis, ton instruction, on ne t'enlèvera pas, hein ?
Elle est à toi. Maintenant je remonte au village.Ta mère saura que je t'ai parlé. Je dirai que tu n'as pas peur.
- Oui, tu diras là-haut que je n'ai pas peur. »

Astrid Shriqui Garain


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Roman initiatique. le fils du pauvre relate la vie de Menrad Fouroulou, en fait Mouloud Feraoun, dans les années 1920 dans les montagnes de Kabylie en Algérie française, la vie du village, la vie communautaire avec ses avantages (sécurité, sociabilité, solidarité) et ses inconvénients (jalousie, rancoeurs, manque de liberté). Menrad est "le fils du pauvre" mais pas plus pauvre qu'un autre au milieu des villageois démunis.
Il évoque avec sensibilité ses parents, ses soeurs, ses tantes chéries. Il est le seul garçon jusqu'à la naissance d'un petit frère et, source de toutes les attentions, il devient dit-il un "tyran". Il raconte aussi les activités traditionnelles de survie : petit élevage, culture des olives, tissage, poterie.
Son destin va prendre un nouveau cours grâce à l'école et à une bourse qui lui permet d'entrer au collège puis à l'Ecole Normale où ses difficultés financières m'ont rappelé dans un contexte géographique très différent celles de Jean Guéhenno.
Ecriture sobre et sensible pour évoquer le cadre de vie de la Kabylie ainsi que la pudeur qui n'empêche pas la profondeur des sentiments de ses proches.
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Les montagnes de Kabylie, durant la période de colonisation française. Menrad vit avec sa famille dans un petit village et narre son parcours. Dans ce récit semi-autobiographique, Mouloud Feraoun narre l'espoir qu'il suscita en tant que très bon écolier et en tant que seul garçon de la famille. le roman est l'histoire d'un village, kabyle bien sûr, mais universel aussi. C'est un village de travailleurs courageux, paysans au milieu des oliviers, de pauvres et d'humbles, d'efforts quotidiens, de potiers, de tisseuses. Mourad, le jeune narrateur, décrit une vie qui ne souffre aucune erreur, une vie que les hommes passent en partie sur la djemma, la place centrale du village, et que les femmes peuvent, avec ruse, gagner aussi bien que les hommes.
Mourad, lui, réussit ses études et est envoyé à la ville. Il passe avec succès le concours de l'Ecole Normale, réalisant ainsi les rêves de tout un village.
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Ce petit livre est un trésor à ranger parmi les meilleurs livres sur l'enfance. Que de souvenirs et quelle belle plume pour nous les rapporter avec tant d'émotions.

Dans la première partie, l'auteur (rebaptisé Fouroulou) nous raconte son enfance en Kabylie, entre sa famille, les rivalités, la solidarité, les jeux, les petites espiègleries, les premiers chagrins. le jeune Fouroulou sait qu'ils sont pauvres. Ses parents travaillent tellement et la nourriture est un souci constant. Mais c'est la situation de tous dans ce village de montagne alors le poids de cette pauvreté ne se fait pas trop ressentir pour les enfants. Fouroulou passe une enfance joyeuse grâce à l'amour de ses parents et à sa place privilégiée de petit garçon parmi ses soeurs.

Dans la deuxième partie, le ton change. Fouroulou est entré au collège grâce à son travail acharné et à une bourse. Il a grandi et est moins insouciant. Son père est parti travailler en France. Fouroulou ressent plus fortement le poids des responsabilités et la peur de l'échec mais il rêve toujours de devenir instituteur.

Dans ce texte, la magie opère. Ce petit truc qui fait qu'avec la plus grande simplicité et sincérité, l'auteur me fait ressentir toutes les émotions de son enfance dont le quotidien ressemble cependant bien peu à la mienne. Pourtant, ce sont les mêmes joies, les mêmes peurs. J'ai joué, j'ai ri, j'ai mangé, j'ai eu le coeur brisé, j'ai rêvé avec Fouroulou. Ce texte authentique est un hommage plein de tendresse à ses parents, ces pauvres, ces oubliés qui lui ont permis de se réaliser et qui deviennent ici éternels.

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Un livre attachant qui nous fait découvrir, à travers l'enfance de Fouroulou, le narrateur, la Kabylie d'avant l'Indépendance. La jolie critique d'Aoutef79 m'avait donné envie de découvrir l'autobiographie de l'auteur disparu très prématurément.
Le livre se présente comme un journal intime interrompu, nous y faisons connaissance avec la famille Menrad qui vit dans une petite ville où le quotidien est rythmé par la tradition, des relations très codifiées entre les adultes, par un dur labeur de terres qui suffit à peine à nourrir la famille du narrateur.
La pauvreté règne mais l'enfance de Fouroulou est marquée par l'amour et la grande indulgence des adultes à son égard. Choyé par sa mère et ses deux tantes , le petit garçon comprend rapidement que poursuivre des études peut lui permettre de changer son destin. Si son père entend bien qu'il prenne sa suite sur le lopin de terre familial, Fouroulou met tout en oeuvre pour partir à la ville étudier – ce qu'il concrétisera grâce à l'obtention d'une bourse.
Un petit livre fort, dont on regrette qu'il s'achève avant de voir le jeune homme évoluer dans sa nouvelle vie d'enseignant. Tour à tour grave, émouvant ou drôle, on ne boude pas son plaisir à la lecture de ce court roman.
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J'ai relu avec plaisir ce roman dans le cadre du challenge organisé par certaines pages littéraires algériennes.

Il m'est toujours difficile de chroniquer des livres que je chéris beaucoup. J'ai découvert Fouroulou avant Feraoun. Eh oui le personnage avant l'écrivain. J'avais lu des passages, écouté des conversations. le Fouroulou avec sa djellaba, je l'imaginais tout petit avec un regard malicieux. Fouroulou, surnom tendre. Fouroulou, mon mythe à moi.

Quel plaisir de relire la Kabylie à travers Feraoun !

Le fils du pauvre ! Fils d'un pauvre.

Un livre qui s'étale sur deux périodes : la première, ma préférée ! Je me suis incrustée dans la famille de Fouroulou et j'ai découvert son mode de vie: Modeste, mais atypique. J'ai été scandalisée (ma première lecture) en découvrant le favoritisme (je n'exagère pas) chez les kabyles : C'est toujours cool de naître garçon chez eux ;) mais j'ai compris une chose par la suite : Quand nous avons des terres(ou juste quand nous sommes paysans) et une vie difficile, on doit miser sur le mâle pour nous prêter mains fortes aux temps des labours et pour la gestion du patrimoine familial même s'il est relativement insignifiant.

Passons… au fond de ce roman : Feraoun a écrit avec le coeur cette autobiographie, on le sent à travers les passages descriptifs de sa Kabylie. Il nous transporte à travers des chemins sinueux pour atteindre les sommets des montagnes et découvrir des hameaux livrés aux lois ancestrales et à une vie précaire.

Il nous présente sa famille et les habitants de son village. Des caractères différents mais bien soudés face au désastre causé par le colonialisme. Des personnalités différentes, mais!!! Rebelles & Soumis sont tenus de respecter les adultes et les sages du village. J'ai été impressionnée par tant d'égard à la Djemaa.

Solidarité ! Générosité ! Respect ! J'ai ces mots au bout de la langue à chaque fois que je me rappelle Fouroulou. Je les scande après chaque passage. Je les revendique quand je parle de Feraoun.

L'émotion est omniprésente tout au long de ma lecture. Feraoun fait des clins d'oeil incessants aux : pouvoir matriarcal dans les maisons, la grand-mère gère tout d'une main de fer, l'émigration, l'introduction du christianisme, … et bien sûr ce qui lui tient à coeur : les études.

Je me rappelle que ma mère m'avait parlée d'un dédain senti à travers certains passages. Fouroulou aurait regardé de haut ou bien décrit certaines choses en gardant ses distances ? Cela reste son impression, ne la jugeons pas. Personnellement, je n'ai jamais détecté ce comportement : pour moi il a juste décrit des situations vécues et quand on réécrit un passé douloureux, certains restent pudiques et ne dévoilent qu'à moitié leur ressenti.

Feraoun donne une leçon à travers le parcours de son Fouroulou : celle du courage. Il faut vraiment être « vaillant » « persévérant » « optimiste » pour combattre les aléas d'une vie très dure, loin du confort citadin et vouloir la changer, la réussir et bénéficier d'un statut prestigieux aux côtés des colons (colonisateurs).

Feraoun titille notre sensibilité. Il a écrit pour que personne n'oublie.

Un roman poignant. Une narration émouvante. Des descriptions vivantes et saisissantes.

A chaque fois que je prends ce livre, sans le lire, sans l'ouvrir, j'ai un pincement au coeur et je ressens une certaine fierté.

Fouroulou m'a offert un cadeau inestimable : connaître Feraoun, lire certains de ses livres que je trouve très touchants.

Feraoun, lui, m'a fait découvrir une magnifique région, des gens impressionnants que j'admire. Des moeurs et des coutumes que je note avec avidité pour pouvoir rendre hommage, UN JOUR, à mon petit Fouroulou portant sa djellaba berbère.

La Kabylie occupe vraiment un coin douillé dans mon coeur. La langue berbère que j'apprends me fait pousser des ailes à chaque fois que je la parle maladroitement mais bon ils m'en voudront pas les kabyles, je suis une intruse ;)


Ce livre est un trésor. Court mais si profond.


La plume de Feraoun. Simple, directe, accessible… Je vous le répète quand on écrit avec les tripes, le message passe comme une lettre à la poste.





Lien : https://monboudoirdelivres.b..
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Belle biographie de Mouloud Feraoun narré sous le nom de Fouroulou Menrad, je pensais avoir écrit deux fois le même nom, mais en fait, c'est une anagramme, mon cerveau s'est fait avoir.
Lecture simple, sur l'Algérie, la Kabylie, avant son indépendance, en campagne, une vie en pleine nature loin du tumulte des grandes villes. Mouloud, si il le désire peut exercer le métier de berger, mais celui-ci ne désire qu'une chose intégrer l'École normal.
Son père quant à lui doit partir vivre sur Paris pour y travailler afin de faire vivre sa famille..
Un récit authentique.
J'aime aussi lire ce genre de témoignage, afin de faire mon avis sur plusieurs cultures, par exemple, j'ai lu il y a quelques années "Moha le fou, Moha le sage" de Tahar Ben Jelloun cette fois l'histoire se passe au Maroc.
Un classique de littérature algérienne pas assez connu.
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Un lecteur ne prends pas forcément le bon roman à lire.....
A mon avis,cette oeuvre est une sorte de culture en ce qui concerne la vie kabyle.j'ai énormément apprécié ce roman,mais pas au niveau des événements,j'ai senti que l'écrivain décrit mais ne raconte rien dans la première partie.la deuxième partie était plus passionnante,cependant le romancier n'est plus Fouroulou.mais il parle toujours de son enfance/adolescence.
Ce qui m'a plu particulièrement est l'écriture doté d'un vocabulaire trop riche,et d'un style si doué,qui rend le déroulement des événements une certaine chose magnifique et claire à lire....
C'est un bon roman de Feraoun,à lire.mais il ne faut surtout pas le lâcher au début quand il n'y a que la description...
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Mouloud Feraoun est né à :

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