L' auteur du roman: " Jours de Kabylie", Mouloud FERAOUN est un des grands écrivains algériens d' expression française. Dans " Jours de Kabylie qui est un court roman mais combien dense et riche par sa substance .C' est
un très beau et bon roman !
Dans sa narration, l' auteur nous entraîne, nous guide dans un petit village de Kabylie et nous fait connaître les us et coutumes de ses habitants pauvres certes mais fiers mais il ne faut pas oublier le contexte dans lequel vivent ces gens : c' est la période de la colonisation mais ces gens font tout, tant qu' ils peuvent de résister et de rester debout.Nous découvrons la solidarité qui existe dans le village et cette solidarité passe ce qu' on appelle"la djemaa ". Cette dernière est une sorte de comité de sages. le soir les sages et les habitants se retrouvent et se regroupent en un lieu déterminé du village. A la djemaa, tous les problèmes des habitants, du village sont exposés et les sages font de leur mieux
pour résoudre les litiges, aider les nécessiteux , assister aux " ouadas" ( sortes d' offrandes ) auxquelles assistent tous les habitants .
Dans ce livre, on fait connaissance avec une belle région malgré
ses faibles moyens, à l' époque du récit, ses montagnes, ses oliviers et ses braves habitants. Cette région vaut le détour .
Un très beau livre facile à lire et un récit captivant.
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« Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers."Les mots qui ont un son noble contiennent toujours de belles images. » écrivait Marcel Pagnol.
Pagnol et Feraoun ...ces deux là auraient du se rencontrer.
J'aime à croire que dans un lieu de collines , bergères de soleil , deux enfants courent dans leur éternité.
Les « Jours de Kabylie » de Mouloud Feraoun sont des tableaux d'humanité composés par la tendresse, l'innocence, et la vérité. Tout d'abord « mon village » viendra vous rencontrer. Et c'est par la magie de ses mots que l'on en devient soudain l'enfant, celui qui revient, celui qui n'a rien oublié. de la fontaine, aux bergères, d'une figue, d'un bois, du marché, de la djemaâ, tout nous parvient.
Partout les hommes sont les mêmes pour peu que nous ayons la sagesse de verser leur amour dans un encrier. C'est un merveilleux pays que ce voyage où nous nous sommes rencontrés. « lire sans comprendre c'est chasser sans prendre », il faut connaître la faim pour ne pas avoir l'appétit de tout gâcher. Les braves gens de Mouloud Feraoun sont la gloire d'une terre, où la peine et la misère ne nous sont pas étrangères, et où il y a toujours des joies qui ne s'achèteront pas.
Lire les jours de Kabylie de Mouloud Feraoun c'est un peu trouver le temps d'une place au paradis.
Astrid Shriqui Garain
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Très agréable de lire d'aussi jolis mots faisant d'un quotidien modeste une véritable fierté
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Il y a des joies qui ne s'achètent pas , des plaisirs insoupçonnées ,des bonheurs simples et tranquilles dont il faut jouir en cachette .Ces joies , ces plaisirs , ces bonheurs ,nous seuls les connaissons lorsque nous allons le matin aux champs faire la cueillette de la rosée .
Il y a des joies qui ne s 'achètent pas , des plaisirs insoupçonnés,des bonheurs simples et tranquilles dont il faut jouir en cachette . Ces joies , ces plaisirs , ces bonheurs , nous seuls les connaissons lorsque nous allons le matin aux champs faire la cueillette de la rosée ...
Tout le monde connaît le vœu de Si-Mehammed. Si-Mehammed est un chacal. Un chacal kabyle. Lorsqu'on lui a demand" ce qu'il pensait des saisons, il été catégorique :
-l'hiver? Un jour puis un autre
-L'été ? Une année et une autre
-Lekhrif ? Un mois suit l'autre
Disons tout de suite que lekhrif est la saison des figues et que de ce mot ,lekhrif, nous avons tiré un verbe, le verbe "se régaler". C'est compris ? Deux jours d'hiver, deux ans d'été et l'éternité pour lekhrif.
Nos efforts ne pourront jamais changer tout à fait ton visage . Nous l' enlaidissons , peut-être , par nos tentatives et nos imitations . Tu as la couleur de la terre , tu es fait de terre . La terre est saine, modeste et pure comme une paysanne pauvre mais de bonne naissance.
Il y a des joies qui ne s' achètent pas, des plaisirs insoupçonnés, des
bonheurs simples et tranquilles dont il faut jouir en cachette . Ces joies , ces
plaisirs,ces bonheurs, nous seuls les connaissons lors que allons le matin aux
champs faire la cueillettes de la rosée...
Mouloud Feraoun - Sur Albert Camus