Elisa attend. Elle a vingt-huit ans. Elle attend son mari qui ne vient pas. Qui vient de moins en moins. Dans un pays imaginaire, le Quatan, ou elle n'a pas d'ami, ni famille, ni le droit ni l'envie de sortir dans les rues. Elle s'est enfuit de Lyon à seize ans laissant derrière elle l'occident et voulant prendre à bras le corps ses rêves d'orient. de toute façon son seul but, c'est son mari et son fils. Sa maison se délabre, jour après jour, comme sa vie. Seul passe Pascual, un serviteur Philippin, les contacts sont distants. Aujourd'hui il vient lui dire qu'il retourne au pays.
Des phrases avec une belle envolée lyrique pour nous raconter ses émotions, son passé mais le ton est de plus en plus sobre et froid, à mesure que l'histoire avance.
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Un mariage, l'acte de civilisation par excellence ! Même chez les peuplades les plus aborigènes, les plus bochimanes, les plus mesquitos, l'ordre c'est le mariage, la distinction entre le rut bestial et le rut enfin social. La rédemption de l'espèce ! Le besoin de coït sanctifié, avec le prêtre, avec la fête et les parents et les témoins qui signeront et parapheront bien qu'ils ont vu. Qu'importe si on épouse pour un mois ou même un week-end, il suffit d'appeler "dot" le prix de la passe. Tour de passe-passe ...
En ces temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à seize mille lieues du lieu de mon enfance.
Il arrive qu'on en soit informé. Mais la plupart du temps on n'en sait rien. Le ministère de la Culture et celui de l'Information ne font qu'un : département de la censure.