AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 569 notes
Comme si elle tournait les pages d'un gros album-photos, la narratrice restitue les événements que vécurent les Bourgeois, cette famille de la bonne bourgeoisie parisienne des années 14-18 à nos jours. Sur quatre générations, ils traversent les soubresauts de l'Histoire de notre pays sans pour autant être perméables aux évolutions des mentalités. du moins jusqu'aux années 70, les événements de mai 68 ayant tout de même un peu modifié les états d'esprit de la jeune génération.

Catholiques pratiquants, fervents chrétiens respectueux du Pape et de l'Église, les fondateurs de la famille, Jules et Valentine, font naître, éduquent et modèlent pour la vie sept enfants dont les deux aînés mourront dès le premier mois de la guerre, en 1914. La narratrice s'attache alors au devenir d'Henri et de sa femme Mathilde, monarchistes, de la droite dite « sociale » mais qui serait qualifiée d'extrême aujourd'hui.
« Ils seraient les représentants d'une époque et d'un milieu typiquement bourgeois, parisien, catholique, très “Action française” comme on le dit maintenant, avec la sévérité de ceux qui viennent après et n'ont guère de mérite, puisqu'ils savent où mènent certaines idées et que l'Histoire a jugé. »

Dix enfants nés par petits groupes sans pour autant laisser une longue période de répit à la mère qui décédera en mettant au monde Marie, la dernière.
La vie se déroule dans le 16ème arrondissement, sur le très chic boulevard Emile-Augier, mais aussi dans la propriété de famille des parents, en Corrèze, puis dans un château « tarabiscoté » dit l'auteure aux multiples chambres. « Croissez et multipliez », Henri a pris le commandement au pied de la lettre et les aînés diront n'avoir vu leur mère qu'enceinte... Elle y trouve son bonheur, son utilité, son épanouissement. Et la mort aussi.

L'auteure a ce mérite de faire réellement vivre ses personnages, ils sont plus qu'esquissés, on les suit avec intérêt, du moins les garçons, devenus officiers, avocat, médecin...Les femmes, elles, sont mères au foyer et semblent ne pas s'en plaindre. Même si Louise aurait bien aimé chanter, faire de la musique. Mais avec sept enfants...

On peut s'irriter de voir ainsi les femmes se transformer en génitrice mais au final les Bourgeois forment une sorte de tribu, un clan dans la société, avec ses particularités qui peuvent faire envie. Il est à noter que la fortune initiale de la famille, compte tenu du nombre d'héritiers à chaque génération, se parcellise considérablement. Chaque cellule familiale sera pourtant d'un niveau économique moyen ou aisé. La narratrice insiste sur le primat donné aux valeurs (patrie, honneur, morale) plutôt qu'à l'argent.

L'intérêt de ce roman réside aussi- voire surtout - dans l'évocation de l'arrière-plan historique. Nous revivons avec les Bourgeois les deux guerres mondiales et la guerre d'Indochine, les « événements » d'Algérie, la prise de parole des féministes (toutes laides, hystériques et méchantes, c'est bien connu). mais surtout, nous écoutons les arguments de gens que, spontanément, on n'aurait pas envie d'entendre : les défenseurs de Pétain en 1940 (plutôt être le bouclier que l'épée pour sauver la France), les adeptes des familles ultra-nombreuses, les partisans de la monarchie.
Nous entendons leurs arguments, Alice Ferney leur donne la parole sans les défendre, sans les jeter aux chiens non plus. Historienne, elle réfléchit sur les multiples erreurs de la France lors des guerres, erreurs de commandement, d'analyse politique. Son attitude me semble intelligente et honnête, replaçant les faits et prises de position dans leur contexte.

On peut qualifier ce roman de roman historique, écrit de façon très vivante dans un style agréable et efficace qui procure un vrai plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          90
Henri et Mathilde Bourgeois, nés au début du 20ème siècle (et même à la fin du 19ème pour Henri), se marient à la fin de la première guerre mondiale. À l'image de leur patronyme, ce sont des bourgeois, catholiques, traditionnels sans être extrémistes, aisés sans être de vrais capitalistes. Leur mariage, qui est un mariage d'amour, verra la naissance de pas moins de dix enfants...Le récit commence à la mort de l'un d'eux, Jérôme, dans les années 2000. Alice Ferney remonte alors le temps pour nous conter le destin de cette famille, d'une part, et l'histoire du vingtième siècle jusqu'à nos jours. Il est difficile d'expliquer pourquoi je n'ai pas pu lâcher ce roman, car mis à part le nombre de ses membres, cette famille est comme une autre: marquée par les naissances, les morts, les blessures, les espoirs, les échecs, les réussites, la vie, quoi, tout simplement. Mais la très belle écriture d'Alice Ferney nous les rend terriblement attachants et nous fait aussi vivre (et revivre pour ceux comme moi nés dans les années 1960) ce siècle qui a vu tant de guerres (les deux guerres mondiales, l'Indochine, l'Algérie), mai 1968, la naissance du féminisme, jusqu'au terrorisme qui frappa le pays en 2015...J'ai été emportée par le souffle de ce magnifique roman-fleuve qui m'a émue et passionnée tant par le côté romanesque qu'historique.
Je comprends cependant le reproche fait par certains lecteurs: tous ces personnages sont parfaits, les hommes comme leurs épouses. Aucun défaut, aucune lacheté, aucune erreur, aucun compromission, aucune faute, rien que des êtres gentils, fidèles, courageux, patients, patriotes, calmes, tellement vertueux...Cela ne m'a pas vraiment gênée, tout au plus amusée, mais c'est ce qui fait que certains le jugeront trop "empesé".
Mais pour ma part, cela reste un livre magnifique.
Commenter  J’apprécie          90
C'est la seconde fois que je tente de lire un roman d'Alice Ferney. Après "la conversation amoureuse" qui a été encensée par la critique en 2000, ce livre était en tête des ventes et porté aux nues lors de la rentrée littéraire de 2017. Achetée par une de mes copines de club, je me suis dit que c'était l'occasion de réessayer de découvrir cette auteur si chérie par les journalistes et ses lecteurs.

J'ai toujours la même impression que lors de ma première tentative avec l'univers de l'auteur. La plume est empesée, classique, surannée et décrit des milieux bourgeois, figés pour lesquels je n'ai aucun attrait.
Ici on suit le "destin" d'une famille de droite catholique. Plein de prénoms classiques, avec plein d'enfants, de mariages, de carrières classiques... mais pas de vie... c'est décrit (à peine), nommé, cité, mis en relation avec des événements historiques majeurs... mais en gros il ne se passe rien... la petite histoire ne rencontre pas la grande... ce qui ma foi est très étrange car il y a toujours des histoires dans une famille.
Ici c'est lisse, un peu froid comme le marbre. Personne ne déborde, personne ne déroge, personne ne discute. Rien.

Les quelques réflexions sur la place des femmes et leur lien à la maternité m'ont paru très convenu et survolé. Mais c'est le seul moment où j'ai senti une tentative d'analyse de ce milieu et où je me suis dit que j'allais poursuivre "au cas où".

Pourtant le roman commençait joliment avec la visite d'une grande maison mise en vente par un couple d'octogénaire qui raconte ses souvenirs. Mais après on se perd dans l'arbre généalogique (on a dû en faire un dans la couverture pour essayer de se repérer et gagner du temps) et dans le passé.

Après 100 pages à feuilleter cet album d'anonymes sans qu'on apprenne ou ne découvre rien sur ce qui fait une famille, une transmission, un milieu social, un héritage socio-culturel... cela me tombe des mains.
Au moins j'aurais essayé!
Commenter  J’apprécie          90
Je suis révolté par ce texte. Comment ne pas voir dans ce texte un panégyrique de l'étroitesse d'esprit et de l'asservissement des femmes.
Deux exemples :
- celui qui s'oppose est le seul à être mutilé à la guerre, à ne pas se marier , à ne pas avoir d'enfants
- la bonne travaille le dimanche car elle n'a rien d'autre à faire !
Quant aux femmes, il faut vite les marier pour qu"elles restent vierges et mettre en oeuvre leur rôle de poules pondeuses, le seul susceptible de les épanouir.
J'ai attendu jusqu'à à dernière page mais malheureusement je n'ai jamais trouvé une critique ou même une distanciation.
Commenter  J’apprécie          90
Roman d'une époque courant de la fin du XIXème siècle à 2016, d'une famille bourgeoise (à l'instar de leur patronyme), catholique, aisée, parisienne, conservatrice sans être pour autant autant intolérante. Une fratrie énorme, dix enfants nés entre 1920 et 1940, entre "une hécatombe et un génocide". Nous retrouvons des personnages d'un précédent roman de l'auteur "l'élégance des veuves" et la fonction quasi exclusivement reproductrice des femmes.
Pourtant aucun jugement dans les mentalités, aspirations, choix de ses membres qui sont le reflet de leur classe sociale et surtout de leur époque. En effet échapper au déterminisme social est difficile mais le déterminisme temporel pèse sur nous davantage encore : nous sommes le reflet d'une époque.
Structure éclatée sans chronologie pour créer des liens entre les époques.
Comment juger de choix ou de façons de penser quand nous connaissons l'avenir ?
Un roman historique, familial, social mêlant petite et grande histoire. Passionnant pour qui aime L Histoire, la sociologie, les sagas familiales.
Commenter  J’apprécie          80
Alice Ferney relate l'histoire quasiment ordinaire de plusieurs générations d'une famille aisée et conservatrice au patronyme évocateur - les Bourgeois. Derrière ce récit, la « grande » histoire du 20ème siècle: les guerres mondiales, la décolonisation, mai 68, etc…
Malgré une très belle plume et des éléments historiques bien documentés, j'ai été quelque peu gênée par la « froideur » de l'histoire et le manque d'intrigue. C'était peut-être voulu; cette froideur permets peut-être de se mettre dans l'ambiance et de mieux ressentir les relations justement assez froides dans ces milieux bourgeois. Mais je ne me suis pas attachée aux personnages ni à leur histoire.

Commenter  J’apprécie          80
"Les Bourgeois" d'Alice Ferney, c'est une fresque familiale dense autant dans la mise en page que dans l'histoire. Les Bourgeois sont des bourgeois. Ce milieu social, il faut l'aimer. Moi, il m'a fait grincer des dents d'autant que j'ai trouvé que cette famille trop parfaite manquait de sentiments. Au passage, je n'ai pas compris la construction du roman. le temps s'alterne, sans réelle chronologie. Cela faisait si brouillon !

Par contre, j'ai apprécié que la petite histoire se mêle à la grande et retrace l'épopée du XXème siècle.
Commenter  J’apprécie          80
Allant sans cesse du singulier au collectif, du destin individuel à l'épopée nationale, Alice Ferney avec Les Bourgeois donne à voir l'Histoire en train de se faire et orchestre une vertigineuse et passionnante ronde du temps.

Il y a plus de deux ans déjà, j'avais beaucoup aimé L'élégance des veuves qui mettait déjà en scène les Bourgeois, se concentrant plus particulièrement sur Valentine, Mathilde et Gabrielle, trois femmes à qui l'on ne demandait qu'une chose : procréer et perpétuer le nom de famille de leur époux.

Avec cette suite, Fiançailles, mariages, enfantements, décès, le cycle ne s'arrête jamais, car les ventres toujours féconds des femmes agrandissent d'année en année le cercle familial des Bourgeois. Ici, Alice Ferney s'intéresse aux dix enfants de Mathilde et Henri dont elle couvre l'évolution de leur naissance à nos jours.

Cette nouvelle lecture m'a confirmé le talent indéniable d'ALice Ferney à raconter des histoires de façon brillante. Elle nous donne à lire une saga familiale originale qui décrit avec intelligence et compréhension l'évolution politique et religieuse d'une famille de la bonne bourgeoisie catholique au XXe siècle.

L'autrice y analyse très finement les comportements politiques toujours resitués dans le contexte de l'époque, c'est vraiment intelligent et très bien fait.

Forcément, on se perd parfois un peu entre tous les protagonistes très nombreux, c'est une lecture plutôt exigente et je vous conseille de la lire de façon continue pour ne pas perdre le fil car vous risqueriez de ne pas l'apprécier à sa juste valeur.

Roman exigeant, il est aussi passionnant car il est très bien écrit documenté, Alice Ferney nous offre un véritable panorama de notre histoire de France récente. Je dois aussi vous prévenir que la religion est très présente au sein de cette famille, si cette thématique vous ennuie, vous aurez du mal à faire l'impasse dessus.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          80
Une fresque monumentale, répétitive, qui manque de recul sociologique et de relief pour que l'on puisse s'attacher aux personnages. Tous les hommes paraissent être le même homme (bon, loyal, engagé, travailleur etc) et toutes les femmes la même (maternelle, douce, belle etc.), on répète sans cesse des choses à leur sujet ("Marie est née en même temps que..."), ce qui alourdit le style et banalise les évènements.

Le personnage de Claude ressort, peut-être parce que justement, lui a des défauts qui sont mis en avant.

On dirait un livre destiné aux membres de sa famille. Et non un ouvrage qui sera lu par des anonymes qui ne tiennent pas parcourir des dizaines d'éloges posthumes d'une famille privilégiée, traditionaliste et finalement assez éloignée de nous. D'ailleurs, le traitement du personnage de Nicolas (dont on ne connaitra pas les ressorts psychologiques) est assez révélateur. C'est aussi un hommage à l'ancien monde, complaisant et agaçant.
Commenter  J’apprécie          80
Henri et Mathilde Bourgeois sont nés à la fin du XIXème siècle, leurs dix enfants entre 1920 et 1940: Jules, Jean, Nicolas, André, Joseph, Louise, Jérôme , Claude, Guy et Marie. Leur descendance prolifique accompagne le XXème et le XXIème siècle.

Alice Ferney nous raconte à nouveau une famille éprise dont la tradition est le ciment. Les femmes y passent "sans transition du monde plein d'interdits des jeunes filles à celui plein d'obligations des épouses " et des mères, dans un épanouissement matrimonial pour nous ambigu. Les hommes, protecteurs, sont voués à la force l'armée ou aux Grandes Ecoles. Une "famille nombreuse, hétérosexuelle et catholique", "dernière floraison de la vieille société patriarcale et colonialiste", des gens "riches, privilégiés et éduqués".

C'est sans doute peu ou prou sa famille, à Alice Ferney, et si la narratrice, petite fille d'Henri et Mathilde, n'est jamais nommée, on se doute (ou on imagine?) qu'elle lui ressemble. Elle nous emmène dans cette ronde huperbolique des générations avec un réel sens du récit, une habileté narrative et un style tout à la fois sensible et puissant. On s'émerveille de n'être jamais perdu,on sait étonnamment toujours qui est qui, on repère les personnalités et les parcours, on éprouve des sympathies et des antipathies (là où la narratrice n'offre que bienveillance), et des émotions. Des émotions, il y en a, dans cette farandole d'événements, naissances, mariages ou décès, joies et drames qui font et défont les vies des familles et de leurs membres, qui font que celles-ci se retrouvent et se reconnaissent, dans des maisons accueillantes, où les récits se perpétuent, et les photographies se conservent.

Cette famille se conçoit comme un mode de vie qui se transmet. Dans une économie de moyens, on jouit de son argent sans en faire un but, on se confie à Dieu comme seul maître, seul critère moral, ancrage puissant, définitif et singulier. On ne perd pas son temps à se lamenter et s'épancher, mais on agit, selon des règles et une loyauté jamais remises en question. L'autorité du père semble librement consentie, comme si elle était fédératrice plutôt que tyrannique, parce que ça ne se discute pas, que la tradition est le maître mot.

La narratrice, femme mûre des années du terrorisme et de la procréation assistée, quoique fidèle à cette généalogie singulière, ne cesse de s'interroger : que voyaient-ils? que pensaient-ils? que cachait cette réserve commandée? rêvaient-ils, parfois? Quels espoirs, quelles vibrations, quelles rébellions étouffées?

Elle va rechercher l'émotion et l'intime derrière la carapace, les conventions, le puritanisme. Derrière l'arrogance, elle cherche l'humain avec une sensibilité qui m' a souvent touchée. Elle évoque la vieillesse et la mort, son approche comme son empreinte. Elle raconte la fratrie dans cette famille si nombreuse, cette hydre à dix têtes où s'entremêlent étrangement solitude et solidarité.

La narratrice se refuse à juger avec nos acquis, nos savoirs d'aujourd'hui, nos mentalités; elle regarde avec recul et indulgence (coupables?) cet homme resté royaliste, antisémite , autoritaire, cette femme oubliant ses aspirations pour intégrer la ligne de conduite familiale, ces couples sûrs de la répartition des tâches et des rôles entre les sexes. Ces Bourgeois, vaniteux mais généreux, intransigeants, redoutables, elle en fait des êtres de chairs et de sang, qui ont -ou n'ont pas - leurs doutes et leurs douleurs. le lecteur, lui, n'ira pas jusqu'à pardonner l'allégeance à Pétain et à l'Algérie française, mais il y trouvera une cohérence. Tout en appréciant son esprit de nuance et son besoin de comprendre, j'ai regretté la détermination d'Alice Ferney à édulcorer, qui fait tendre son propos vers l'hagiographie d'une époque et de moeurs révolus.

Le récit s'inscrit d'autant plus facilement dans L Histoire qu'après le père, soldat de 14, quatre des fils sont des militaires, et l'un résistant : 39-40, l'Indochine et l'Algérie. L'aspect purement historique est sans doute la grande faiblesse du livre: l'auteur considére pour acquis de nombreux faits qui me sont étrangers, mais surtout elle ne réussit pas à fondre Histoire et petite histoire, elle plaque ses données historiques tambour battant, un peu comme s'ils étaient sortis des manuels scolaires qu'Henri, tout au long de sa carrière d'éditeur , a contribué à éditer.(J'ai souvent sauté, je l'avoue)

L'élégance des veuves portait identiquement ces thèmes de la transmission générationnelle et de la maternité bienheureuse. Alice Ferney, dans la concision qui était une forme d'humilité brillante, y réussissait une sorte de "petit roman parfait". Vingt deux ans après elle y revient avec une ampleur et une ambition qu'autorisent son parcours et son expertise d'écrivain(e) reconnue. le pari du roman familiale tentaculaire est tenu avec autant de brio que de délicatesse. Elle ne réussit cependant pas pleinement l'ambition d'un roman universel du XXème siècle français.
Commenter  J’apprécie          82





Lecteurs (1304) Voir plus



Quiz Voir plus

Alice Ferney

Alice Ferney, de sa véritable identité Cécile Brossollet, épouse Gavriloff, est née à Paris en ...

1941
1951
1961
1971

10 questions
52 lecteurs ont répondu
Thème : Alice FerneyCréer un quiz sur ce livre

{* *}