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3,4

sur 1449 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La vie mensongère des adultes et un roman que j'ai apprécié, mais… Je suis loin d'avoir eu un coup de coeur, j'ai été éblouie par la plume d'Elena Ferrante, mais l'histoire est un peu étrange et m'a quelque peu laissée sur ma faim.

Commençons par le principal point positif de ce roman, selon moi : la plume d'Elena Ferrante. Cette autrice a le don pour nimber ses histoires d'un univers très particulier, à la fois cru et onirique. Elle retranscrit l'architecture et l'ambiance de la ville de Naples avec brio, et a réussi à m'immerger totalement au sein de la culture de cette ville. Elle a également le don de donner une très grande profondeur à ses personnages, en les faisant prendre vie à travers des petits détails comme de légers mouvements de tête ou d'épaule, la forme d'un sourcil, un regard ou une parole inopinés. Elle réussi à transformer des moments où les seules choses qui se passent sont quelques banales paroles échangées en une parenthèse enchantée, ou au contraire quelques regards de côté en moment glaçant. Et surtout, elle apporte un regard passionnant sur la psyché adolescente, qu'elle explore très bien dans ce roman.

Ce roman aborde des thèmes qui m'ont énormément parlé, notamment la vision que l'on a des adultes quand on est enfant, et la transformation de ce regard au fur et à mesure que l'enfant grandit. Elena Ferrante explore le passage de l'enfance à l'adolescence à travers l'histoire de Giovanna, qui voit son identité de petite fille exploser suite à une remarque de son père, et à la découverte d'une famille qu'elle ne connaissait pas. Et quelle famille !

Et c'est là que le bât blesse à mon niveau : les personnages. Pendant ma lecture, je ne pouvais m'empêcher de penser : « Mais c'est quoi ces personnages ?!'… Alors je sais que des personnages totalement lisses donnent peu d'étoffe à un roman, mais là tout de même elle y est allée fort ! J'avais souvent l'impression que certains personnages avaient tellement de caractère qu'ils en devenaient caricaturaux; c'était peut-être le but, mais j'ai trouvé cela trop exagéré. du coup, je ne me suis pas attachée à eux, du moins pas à tous. le parcours de Giovanna m'a émue, de même que la petite Ida, mais pour le reste je les ai trouvés très étranges…

Bien que l'écriture et le parcours initiatique de Giovanna m'aient plu, je ne peux pas dire avoir totalement apprécié ma lecture. Je suis cependant ravie d'avoir découvert Elena Ferrante dans une autre histoire que celle de L'amie prodigieuse, même si elle reste dans son domaine, à savoir l'exploration de la psyché féminine. Vivement le prochain !
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Quelle capacité à se mettre - à nous (re)mettre dans la tête d'enfants, d'adolescentes ! Au début de ce livre, Elena Ferrante m'a impressionnée par sa magistrale relation de l'enchaînement des pensées qui saisissent Giovanna, après le choc des paroles de son père, entendues à son insu, par la description de la descente aux enfers où ses pensées la mènent, de l'angoisse dans laquelle sombre cette toute jeune adolescente. Giovanna est tellement sans défense face à ses émotions, au "film" qu'elle se raconte... En fait, je me suis reconnue (et m'en suis trouvée tout émue et reconnaissante) : alors c'est peut-être que c'est une caractéristique de cet âge ?
Elena nous emmène magistralement, comme elle l'avait fait dans l' "amie prodigieuse", dans les méandres des états d'âme de jeunes filles.
On prend alors la mesure de leur héroïsme : Giovanina, en cherchant à rencontrer sa tante Vittoria, cherche à rencontrer, affronter... le monstre.
On ressent à quel point c'est une question de vie et mort.

Je dois dire que, en attaquant ce livre, j'étais un peu alléchée par la promesse du titre : Elena Ferante va prendre le point de vue d'une adolescente pour nous faire voir en quoi la vie des adultes peut effectivement être mensongère.

J'y ai trouvé un peu cela, mais finalement, surtout, tout autre chose.

Car le roman comprend deux parties. Dans la première, Giovanna observe, évalue la vie et l'attitude de ses parents, allant chercher, pour mettre à l'épreuve ses anciennes idées et pour confirmer son récent dégoût, le point de vue de la tante honnie par ses parents. Dans la seconde partie, Giovanna se met à vivre par elle-même à son tour ; se met à faire ses propres expériences, à faire ses choix. Et c'est nous, cette fois qui l'observons...

Surprise !

Alors que, dans la première partie, on adhère au point de vue impitoyable de Giovanna et même de Vittoria (pureté de l'enfant contre mensonge de l'adulte, humanité et sincérité de la femme du peuple contre égoïsme et appât du gain dissimulé derrière la sophistication intellectuelle et l'ascension sociale qui l'a accompagnée), on se surprend à penser, dans la seconde partie : "mais est-ce que Giovanna et ses amis ne sont pas en train de suivre le même parcours que les personnages du monde de ses parents ? Giovanna n'est-elle pas en train d'emprunter le chemin de la trahison ? Ne se laisse-t-elle pas émouvoir par un "séducteur" du même acabit que son père - et beaucoup plus vieux qu'elle ? Est-ce que Giulia, la maîtresse inquiète du brillant Roberto ne fait pas penser à la mère de Giovanna, incapable de tourner la page de l'homme à la carrière finalement établie qui l'a éblouie, dont elle était dépendante affectivement et matériellement? Est-ce que Vittoria n'est pas un peu la folle méchante que décrivait les parents - pas si dépourvue de fausseté ?"

L'idéal en vedette en première partie (idéal d'amour, surtout) ; l'apprentissage de l'amour "en vrai" dans la seconde.

Avec, comme l'ont fait remarquer plusieurs babelionautes, cet autre moment de bravoure d'Elena ferrante dans l'une des dernières scènes : l'auteure nous conduit loin, loin de tout romantisme, en relatant le moment qui est réputé le plus important de la vie d'une jeune fille, en en faisant un moment tellement cru et trivial, telle que Giovanna l'a elle-même voulu... mais rendu beau finalement par le partenaire balourd et médiocre qui se révèle d'une incroyable délicatesse et simplicité.

Ces babelionautes disent aussi qu'Elena Ferrante écrit un roman initiatique, le récit du passage dans l'âge adulte. Et je suis d'accord.

Mais comment grandir, forger son caractère, son estime de soi, dans ces relations avec des hommes de 10 ans plus âgés, pratiquement établis socialement ?

A aucun moment cette différence n'est interrogée, encore moins critiquée par l'adolescente à la critique pourtant si à fleur de peau, ni nulle part par l'auteure.

Merci en tous les cas à Elena Ferrante de nous replonger dans ce que, peut-être, nous avons été ; de ce que vivent intérieurement en ce moment-même, peut-être, nos ados.

Quel talent !

Le livre est intéressant également par son évocation du milieu intellectuel universitaire - où les idées comptent manifestement peu, comparées à l'aura que procure la virtuosité intellectuelle et la carrière (les intellectuels d'extrême gauche ou catholiques sont présentés sur le même plan).

4 étoiles seulement peut-être, à cause du grossissement sur un tout petit milieu seulement - en comparaison avec la saga de l'"amie prodigieuse" qui fait voir, non seulement l'évolution et la situation des fillettes, jeunes filles puis femmes de l'Italie contemporaine, mais aussi toute la société italienne, socialement, politiquement, sur plusieurs décennies. 4 étoiles seulement par nostalgie de l'incroyable ampleur de cette saga, capable pour autant de cohabiter avec la même description minutieuse du monde intérieur des personnages féminins, notamment dans le très jeune âge.
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«  Je n'ai fait que glisser ,et je glisse aujourd'hui encore à l'intérieur de ces lignes qui veulent me donner une histoire alors qu'en réalité je ne suis rien »

Extrait significatif du tout début de ce livre prenant , un écheveau emmêlé à dessein où tout n'est que douleur confuse, cyclone intérieur , sans rédemption possible où Giovanna, fille unique d'un couple de professeurs , qui vivait une enfance heureuse va voir sa vie bouleversée l'année de ses douze ans.

Eh oui! elle se croyait belle avec ses cheveux lumineux et doux , ———soudain , après une conversation étouffée pour rester basse——elle apprend par la voix de son père qu'elle était comme sa soeur Vittoria : «  Elle alliait à la perfection laideur et propension au mal » ...
Elle se sent frémir de honte, elle qui portait des vêtements roses comme l'aurore , subitement tout se désagrège , plus de notes brillantes à l'école , c'est la dégringolade et la désinvolture .

Voilà Giovanna prise entre deux classes sociales ——celle de ses parents universitaires —- et celle des origines de son père ——-populaire dans les quartiers très pauvres de Naples .....
Elle va chercher sans fin —- auprès de sa tante Vittoria , brouillée, avec ses parents, son père surtout , depuis avant sa naissance , une femme brutale, libre et blessée, dotée d'un franc parler propre aux êtres abîmés par une colère constante, personnalité dure, toxique, maléfique , en couple avec la femme de son amant défunt ...

Un livre fulgurant , addictif à l'écriture acérée , mordante au coeur du trouble émotionnel , physique et psychologique de l'adolescence ,aux embardées hallucinées, aux spontanéités tourbillonnantes qui entraînent Giovanna dans l'ivresse virevoltante et dangereuse de ses émotions au sein des apparences et de la réalité , du mal et du bien, de l'éveil décisif à elle même.

À l'intérieur d'elle - même elle réinvente la vie de sa tante:pour épater ses amies «  Dans une ambiance de cimetière , de torrents et de chiens féroces, de flammes de raffineries et de squelettes abandonnés » .

La jeune fille en allant à la rencontre d'un autre univers social , découvre un monde plus spontané , incitée par sa tante à ouvrir les yeux sur les mensonges, les non - dits, les hypocrisies qui régissent la vie de ses parents , ce monde policé ——sûr de lui, apparemment ,——- où le vernis du monde craque , Giovanna cherche sans cesse sa voie ...

Elena Ferrante mène un roman d'apprentissage brillant en décrivant à merveille ce point de bascule qui secoue une adolescente entre douze et seize ans , avec le cortège habituel des cachotteries et des turbulences de la vie.Elle va au delà avec son récit sinueux, tranchant , sans compromis ...parfois touffu à lire ...

Elle déroule quatre années cruciales de la vie de cette Napolitaine, qui apprend à soulever au fond d'elle «  La pierre sous laquelle est cachée une vie élémentaire », face aux sollicitations de ses amies, des hommes, de la famille , de l'école ...
Une superbe étude de caractère Vive et précise, intelligente , qui associe complexité et facilité de lecture à propos des rêves et de la vie de Giovanna ....
Un bon Elena Ferrante après la déception de «L'amour harcelant ».
On pourrait encore disserter sur la dernière phrase qui indiquerait une suite :
«  Nous nous fîmes une promesse : nous deviendrions adultes comme aucune fille n'avait jamais réussi à le faire ».....
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La plume d'Elena Ferrante a quelque chose d'exceptionnel. Elle sait m'enchanter dès les premières pages et me faire voyager. Encore une fois, j'ai pu me balader dans les rues de Naples, en découvrant cette fois-ci un peu plus le quartier de Posillipo. ⁣
Grace aux descriptions détaillées de l'autrice, nous pouvons presque reconstruire la carte de la ville, je trouve que cela n'est pas sans rappeler les auteurs classiques comme : Joyce, Walter Benjamin ou Marcel Proust.

L'histoire du roman ne m'a pas emportée comme celle de l'amie prodigieuse. La problématique est assez simple, une fille entre dans sa vie d'adolescente, elle teste ses frontières et cherche son identité. Parfois, je m'ennuyais. Je trouve que l'autrice nous raconte un peu trop de détails ayant peu d'importance pour le lecteur.⁣
En revanche, j'ai bien aimé les aspects psychologique et sociologique. Nous nous rendons compte que les enfants peuvent interpréter les faits et/ou les messages de leurs parents de la façon complètement fausse, hors réalité qui marquent même encore dans la vie adulte. ⁣
Elena Ferrante parle encore une fois des classes sociologiques de Naples, le milieu d'intellectuels, aussi celui de Milan et la mafia napolitaine.⁣
Ses personnages sont aussi bien développés que dans la saga prodigieuse et on ne trouve pas de héros neutre, sans caractère. ⁣

« La vie mensongère des adultes » n'est pas un coup de coeur mais il se lit très bien et très vite. Je le conseille fortement et je reste une grande fan d'Elena Ferrante.
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J'avais adoré la tétralogie L'amie prodigieuse de la même autrice et c'est donc avec appréhension que j'ai commencé son dernier ouvrage. Les avis m'avaient l'air plutôt mitigés justement du fait de l'énorme succès de L'amie prodigieuse.
Je n'ai pas été déçue. J'ai retrouvé le style d'Elena Ferrante, la ville de Naples et la complexité de ses personnages.
L'histoire se déroule donc à Naples entre quartiers pauvres et quartiers aisés.
Giovanna, adolescente, vit une jeunesse heureuse dans un milieu intellectuel. À la suite d'un "petit" incident lors d'une discussion familiale, elle va chercher à connaître ses origines. La famille du côté de son père reste un sujet tabou. Cet incident sans importance pour ses parents va prendre de l'importance pour Giovanna.
La recherche de la vérité va obséder Giovanna, va l'amener à faire des rencontres et participera à son évolution avec des bouleversements familiaux.
Magnifique roman d'initiation.
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Sortant de la saga de « l'Amie prodigieuse », j'avais quelques réticences à lire un autre ouvrage de Elena Ferrante. L'Amie prodigieuse, fortement autobiographique n'était-t-elle pas l'oeuvre de sa vie ? Ne risquai-je pas de retrouver une pâle copie de cette très belle saga ? Les critiques sur ce nouvel opus de Elena Ferrante me convainquirent de le lire et je ne fus pas déçu.
« La vie mensongère des adultes » conte l'épanouissement de Giovanna de l'enfant à la jeune femme grâce à la rencontre avec sa tante Victoria et dans l'univers napolitain si attachant que nous retrouvons dans ce livre. Ainsi, même si nous retrouvons quelques ingrédients qui on fait le succès de « l'Amie prodigieuse », ce roman distille de très fines analyses des tourments de l'adolescence mais aussi du comportement amoureux et social des adultes que Geanina découvre tout d'abord à travers les autres avant d'en faire l'expérience par elle-même.
Donc un beau roman initiatique qui nous enchante par son style virevoltant et cet environnement italien qui nous enchante.
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du Ferrante bien sûr, avec la violence de la vie de Naples, les quartiers qui ne se fréquentent pas, les secrets de famille, la folie, les amours impossibles qui bouffebnt la vie ou la transcende, les choses que fait l'héroïne "parce qu'il faut y passer", la ressemblance d'avec la Lenu de L'Amie prodigieuse, même physiquement ,mais au XXIe siècle cette fois ... Oui à l'écriture, oui aux perpétuels rebondissements, non à la trop grande ressemblance avec ses autres jeunes héroïnes. mais j'ai beaucoup, beaucoup aimé quand même
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J'ai trouvé ce roman, très bien écrit, mais l'histoire de cette jeune fille, de sa famille et de ses secrets ne m'a pas plus. L'image de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, y sont très bien retranscrites, les émotions également. Je n'apprécie pas trop ce genre de roman car je trouve cela trop proche des réalités de la vie et quand je lis un roman je préfère rêver. Mon premier roman de l'auteur, peut-être faut-il essayer un autre titre.
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Un feu d'artifice d'émotions explose au fil des pages, avec une véritable déflagration mortelle quand la jeune adolescente Giovanna entend son père chuchoter à sa mère que leur fille ressemble à sa tante, qu'elle est laide.
Ces mots sont pour Giovanna l'équivalent d'une arme de destruction massive. Détruite par son propre père, même si ce n'était pas de la part de celui-ci une attaque volontaire, il faudra du temps à la jeune fille pour se reconstruire.
Elena Ferrante conte avec talent les tourments que traverse Giovanna, mais elle met souvent le lecteur mal à l'aise devant la faillite programmée de cette famille et l'enchaînement tragique des évènements. Mensonges, calomnies, jalousie, douleurs vives, incertitudes, désespoirs, ces mots nous laissent un goût amer. Une histoire, un personnage, qu'on n'oublie pas.
La vie n'est pas un long fleuve tranquille et les Bisounours sont absents du paysage où évolue Giovanna...
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-Ça n'a rien à voir avec l'adolescence : elle est en train de prendre les traits de Vittoria.
Cette phrase entendue à la dérobée et prononcée avec dépit par son père, va complètement faire vaciller l'univers de Giovanna. L'adolescente est-elle en train de s'enlaidir, de décevoir ses parents ? Mais qui est donc cette tante qui lui est restée jusqu'à présent cachée? Giovanna part à la recherche de ses origines pour se trouver elle-même. Elle découvre qu'une ville et une famille peut receler des univers différents, aux antipodes les uns des autres. Nous sommes transportés dans le melting-pot social de Naples, navigant entre les quartiers pauvres du Pascone et les quartiers chics comme le Posillipo surplombant la mer. Dans ce parcours initiatique, l' univers de Giovanna va exploser, découvrant que les fondations forgées par ses parents ne sont que des façades fragiles. Elena Ferrante sait décrire cette période de remise en question de l'adolescence, ses attentes, les aléas de l'amitié, ses aspirations amoureuses et la recherche de sens. J'ai été séduite par cette lecture plaisante.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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