Comme beaucoup, j'ai plongé dans la saga napolitaine L'amie prodigieuse avec délectation. Alors quand j'ai vu circuler ce roman d'
Elena Ferrante au club lecture, je n'ai pas hésité. c'était en novembre dernier et je vais vous dire pourquoi.
D'abord l'histoire. Olga, 38 ans, mariée à Mario pour qui elle a tout sacrifié ou presque (carrière, beauté...). Deux grossesses. Une fille et un garçon. Une vie ordonnée où elle gère tout (factures, quotidien, tâches ménagères, sorties du chien...) dans leur grand appartement turinois tandis qu'il mène la grande vie avec une grande carrière à l'école polytechnique. Olga vit dans on ombre. Quinze ans de mariage fait de rituels et de certitudes conjugales. Olga aime Mario depuis quinze ans. Un après-midi d'avril, une phrase fait voler son existence en éclats. Il la quitte sans explication. Olga est déboussolée. la réalité devient trouble, incertaine et trop dure pour elle. le quotidien devient insurmontable. Elle plonge alors progressivement dans une autre dimension, entre colère, haine et folie.
Mon impression en lisant ce roman sur les dégâts que peuvent engendrer une séparation: désagréable. le sujet? Je me suis interrogée. Possible mais pas certaine car j'en ai lu un autre cette année sur le même, trés fort car la femme a également tout sacrifié, 4 enfants, connu que lui et fini par une tentative de suicide. J'ai rencontré l'auteur toujours traumatisée trois ans après la rupture et ce livre m'avait beaucoup émue. Non, ici, je ne sais pas. C'est autre chose. Certaines scènes portées sur le sexe (fantasmées par Olga ou vécues par elle) ne m'ont pas plu. Je n'en voyais pas l'intérêt. Et je ne suis pas prude (cf.
Teulé).
"
les jours de mon abandon" n'est pas mal écrit mais il ne m'a pas embarquée. J'ai été émue par Otto le chien-loup agonisant. le comportement de la mère vis-à-vis d'Ilara et de Gianni (négligence, folie, distraction, méchanceté, manque de soin, refus de les nourrir, oublis...) me mettaient mal à l'aise. On comprend qu'elle souffre et qu'elle soit inapte à s'en occuper correctement mais pourquoi ne se fait-elle pas aider? J'ai eu du mal à comprendre qu'elle accepte de mettre en danger ses propres enfants tout en ayant conscience qu'elle allait mal.
Quand ils se retrouvent bloqués dans l'appartement en plein été, le téléphone hors service, le fils vomissant et fiévreux, le chien agonisant et elle délirant, on craint le pire.
J'avais abandonné la lecture après une soixantaine de pages seulement. J'ai repris et achevé dans la journée mais ce fut une lecture difficile. L'atmosphère est lourde. La fin semble aussi arriver comme un cheveu sur la soupe et bien trop facile.
Le personnage d'Olga a un problème selon moi. Elle refuse d'être bien. Elle va chercher Carrano puis le rejette continuellement malgré toutes ses attentions à son égard. Puis un soir, elle découvre à un concert que c'est un excellent musicien (expliquez-moi le lien!) alors qu'il la dégoûtait physiquement et change d'opinion! Et le vétérinaire, qu'elle trouvait charmant, quand elle le rencontre à un dîner arrangé par une amie, elle le rejette par principe(elle refuse d'être la célibataire qu'on invite pour la caser..). Et même quand on lui dit qu'il souhaite la revoir sous un prétexte déguisé, elle s'entête. Enfin, un personnage compliqué possible mais je n'ai pas adhéré. Cela n'engage que moi. Ce roman a plu à d'autres.
Un voyage dans la folie que je ne souhaite à aucune femme. Effrayant!