La résistance des Antillais durant les années de guerre 1940/1942 est un sujet peu traité par les romanciers (à ma connaissance) est c'est un des aspects les plus intéressants de «
l'affaire Herbin » qui aurait aussi pu s'intituler « les affaires Herbin ».
Sosthène Herbin, est né en 1941, à Fort de France, du « commerce impur » d'une femme de couleur et d'un officier de marine en poste en Martinique … Passionné par l'histoire de sa terre natale et le contexte historique de sa naissance, ce métis consacre sa retraite (au Cateau Cambrésis) à animer un site internet dédié.
L'affaire Herbin débute le jour où il est condamné à la suite de la publication d'un commentaire sur son site internet.
La rumeur, le racisme, l'amalgame et les réseaux sociaux étant ce qu'ils sont, ce n'est pas seulement Sosthène Herbin qui est voué aux gémonies, l'ensemble des familles éponymes voit sa dignité salie par un anonymographe. Et certains en subissent les conséquences pécuniaires dans leurs activités quotidiennes.
Guy Ferré déroule l'intrigue de son roman en nous emmenant sur les traces du délateur anonyme et élève la réflexion en s'interrogeant sur les fondements de la dignité humaine et les menaces inhérentes à notre époque de buzz, de petites phrases assassines et de « journalistes » qui copient collent des communiqués de presse sans procéder à la moindre enquête ou vérification au nom de la course au scoop.
J'ai beaucoup apprécié ce roman passionnant, écrit par une plume aussi cultivée qu'indépendante d'esprit, qui conduit le lecteur à s'interroger sur les fondements de la dignité humaine.