«
Vanille Givrée » se distingue des autres thrillers de par son environnement réunionnais très crédible. Nous sommes tout de suite plongés dans l'action avec cette alerte enlèvement d'un bébé. Les deux détectives sont donc appelés sur les lieux pour que la police ait un « nouvel oeil » sur l'affaire. C'est une aubaine pour Wilson et Violette qui se contentaient de toutes petites enquêtes jusqu'à présent.
L'ambiance est bien gérée avec une montée agréable vers la paranoïa (avec ce questionnement sur : est-ce que le concours va-t-il être maintenu?) Jusqu'à atteindre plusieurs paliers d'horreur.
De bonnes références aux maîtres du genre (
Chattam et) qui sont plutôt sympathiques à lire. Une bonne ambiance réunionnaise agréable à lire qui maintiennent le lecteur dans un lieu dit spécifique qui sont souvent mal gérés dans d'autres ouvrages et on peut ici le noter.
Quelques petits bémols sur certains points que je juge ici très personnels. Notamment sur les diverses intrigues que je vais ici détailler, à ne pas lire si vous n'avez pas lu le roman ! Après tout, dans un thriller, ce qui est important, c'est de ne pas savoir où ira l'enquête !
On peut tout de suite affirmer que trois intrigues se partagent l'histoire ici, entre le meurtrier, Mylène et sa mère et la romance entre les protagonistes. - J'ai beaucoup moins apprécié la romance entre les protagonistes qui change beaucoup trop de l'ambiance pesante dans laquelle on est la plupart du temps. Je veux bien comprendre qu'il faut alléger l'histoire avec un propos plus digeste, mais je ne suis pas convaincue par ce point.
De même, le roman passe un certain temps sur la grand-mère de Violette. Si l'ambiance est très agréable et m'a plongé dans la nostalgie concernant ma propre grand-mère, je doute de son utilité. Notamment à cause de la sous-intrigue concernant son chat, victime du syndrome du tigre. Je n'ai vraiment pas comprit son symbolisme en ce qui concerne les histoires de meurtre. À part sous-entendre qu'un bon minou peut se révéler dangereux ? Est-ce un parallèle avec le tueur lui-même ? Ou peut-être avec Wilson qui va devoir se défendre ?
Mon intrigue préféré reste tout de même l'histoire entre Jeanine et sa fille Mylène qui est très profonde et très touchante. J'ai ressenti l'influence de King (Misery, Carrie) et j'ai bien aimé comment cette jeune fille doit se défendre contre sa mère, qu'elle aime pourtant.
Le tueur se révèle aussi très sympathique à suivre, à l'image de beaucoup de tueur en série qui ont rythmé le paysage littéraire international. Les meurtres sont aussi très bien visuellement à imaginer, notamment dans leur originalité et leur concept. Il est très bien à suivre, même si pour ce qui est de la résolution de l'enquête je n'ai pas été entièrement conquise. Pour ma part, familière du genre par des séries télévisées, j'ai trouvé qu'à certains moments il s'agissait plus de deviner qui était le meurtrier dans un panel de personnages plutôt que de réellement utiliser les indices que l'on avait en sa possession. Mais ici, il s'agit vraiment d'un avis personnel plus qu'objectif.
Les deux personnages principaux sont vraiment le point fort de l'histoire. Ils n'ont pas vraiment de « relations » avec le tueur comme on peut l'avoir dans les autres histoires (Hannibal par exemple). L'autrice a bien su gérer les instants difficiles de la découverte des corps, à l'humour faisant parti intégrante de ses deux héros. On s'attache très rapidement à eux et c'est un plaisir de les voir se triturer le cerveau sur l'enquête en cours.
C'est donc une très chaude recommandation malgré ses quelques défauts.