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sur 6783 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'avais jamais rien lu de F.S. Fitzgerald avant d'aborder le grand Gatsby, il y a quelques années déjà. de prime abord, j'avais trouvé son style plaisant mais pas transcendant et le fond pas non plus désagréable mais pas davantage à baver d'allégresse, d'où une impression moyenne " à la normande " (normal me direz-vous, je suis normande).

L'histoire se déroule durant l'été 1920 aux États-Unis (à ce titre il peut être intéressant de le comparer à un roman tout à fait contemporain comme Manhattan Transfer). L'auteur nous y décrit le monde très prout-prout de l'époque.

À y réfléchir maintenant et avec quelques années de recul, indépendamment d'un battage médiatique lié à la sortie du film qui en est issu, je trouve que ce livre de Francis Scott Fitzgerald a aujourd'hui une valeur documentaire sur la vie et les moeurs de cette période si spéciale de l'histoire qu'on nomme, les années folles (peut-être est-ce la raison secrète pour laquelle l'ouvrage a plus de succès de nos jours qu'à l'époque de sa publication où chaque lecteur connaissait cette époque puisque c'était la sienne) et qu'il est, en ce sens, plus intéressant qu'il n'y paraît à première vue.

Gatsby est touchant de délicatesse à l'égard de son aimée. Les personnages secondaires féminins sont, il faut bien le reconnaître, assez caricaturaux mais très intéressants. J'ai beaucoup aimé la façon que l'auteur a de nous endormir dans le feutre du récit pour mieux nous bousculer, ainsi que ses personnages, dans le coup de tonnerre final.

Fitzgerald nous livre également une réflexion sur la réussite sociale et le bonheur. Que ceux qui ne veulent rien de rien savoir avant de l'avoir lu arrêtent la lecture de mon commentaire ici, pour les autres, sans trop de spoil, voici une idée du synopsis :

Nick Carraway, un jeune homme du Middle West américain atteignant la trentaine, se rend à New York pour travailler dans la finance comme agent de change. Par hasard, il trouve à louer une petite bicoque à Long Island, zone résidentielle très huppée et snob de la banlieue new-yorkaise.

Sa demeure, presque invisible, est située dans West Egg entre deux énormes et luxueuses villas. de là, la vue est imprenable sur East Egg, l'endroit le plus cossu et sélect de toute la zone. C'est là qu'habite Daisy, sa cousine germaine et Tom Buchanan, son mari, issu de la même promotion que Nick à l'université Yale.

Nick se rend un soir chez les Buchanan, qu'il connaît à peine, sur invitation de Daisy. Tom, beau et riche colosse, mais quelque peu bourru paraît végéter auprès de Daisy, laquelle semble tout autant s'ennuyer ferme avec son mari. Elle passe le plus clair de son temps avec son amie Jordan Baker, une joueuse de golf professionnelle.

Tom, peu de temps après, demande à Nick de l'accompagner pour lui présenter sa maîtresse, Myrtle Wilson, la femme d'un garagiste sur la route qui relie New York à Long Island. Nick, témoin de l'inconstance de Tom, de l'enlisement du couple qu'il forme avec Daisy, n'aurait guère d'intérêt à fréquenter les Buchanan s'il n'y avait le rapprochement de plus en plus sensible avec la belle Jordan. Celle-ci s'étonne qu'il ne connaisse pas Gatsby puisqu'il habite West Egg, comme lui, et qu'on ne parle que de cet homme à la richesse fabuleuse.

Gatsby, justement, c'est son voisin. C'est lui qui possède l'immense maison très animée qui occulte la misérable de Nick. Gatsby donne fréquemment des réceptions somptueuses qui accueillent des centaines de convives. Mais qui est Jay Gatsby ? D'où vient-il ? Que fait-il ?

Les rumeurs les plus folles circulent sur son passé et sa fortune, même au sein de sa propre maison. C'est ce que Nick brûle de découvrir lorsqu'un jour il reçoit une invitation pour passer la soirée chez Gatsby. Et c'est ce que moi je brûle de ne pas vous dire afin de vous laisser jouir de l'étonnante histoire qui va lier Nick, Tom, Gatsby, Jordan, Myrtle et Daisy...

Un roman doux-amer, avec une sorte de petit caillou qui crisse sous la plume feutrée de Fitzgerald, pour nous dépeindre son Amérique, telle qu'il l'a perçue. Peut-être pas un incontournable, mais un bon livre baromètre d'une époque, aujourd'hui révolue et appartenant au fantasme vintage. Voici un avis, un parmi tant d'autres, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ça y est, j'ai lu Gatsby. Un peu fébrile il faut bien l'avouer, avant d'ouvrir ce roman dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée. J'avais peur de me retrouver face à vieux chef-d'oeuvre ampoulé à l'intrigue tarabiscotée et au dessein abscons. Peur d'être déçu, d'être trop jeune pour apprécier. Et puis il faut bien l'avouer peur de m'emmerder, car si certains classiques restent géniaux, d'autres deviennent sérieusement indigestes. Bref, pas serein le gars. J'avais tort.
L'histoire met bien un peu de temps à démarrer, mais une fois passée ce cap, la claque!
Prenez une dose de mystère, ajoutez-y une dose de luxe et de paillettes, un Gatsby nonchalant et charismatique à souhait et vous obtenez normalement un roman à l'eau de rose génialement lénifiant.
Normalement, car au pays de Fitzgerald tout n'est que désillusion. Les paillettes ne brillent pas éternellement, le mystère n'est présent que pour cacher une réalité bien plus sordide et les hommes ne sont pas des modèles de vertu. Via les yeux du jeune Carraway (un narrateur plus spectateur qu'acteur, une des grandes forces du récit), on assiste impuissant et médusé à la destruction de ce monde factice.
Une des précédentes critiques fait allusion à la tragédie grecque revisitée, je pense que tout est dit. Ne soyez pas rebutés comme j'ai moi-même pu l'être par la réputation du livre et l'aspect « amours bourgeoises et problèmes de riches ».
Vous découvrirez, en plus d'une intrigue universelle parfaitement menée, une écriture un rien surannée mais très poétique, une des plus belles qu'il m'ait été donné de lire jusqu'ici.
Un livre qui mérite des relectures et que je relirai forcément. En un mot, un classique. Un vrai.
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F. Scott Fitzgerald " le magnifique" auteur du merveilleux roman "Gatsby" n'a pas fini d'émouvoir le lecteur, moi le premier.
Ce n'est pas tant l'histoire qui m'émeut quoique...
Les histoires d'amours finissent mal en général c'est ce que dit la chanson.
Donc le narrateur Nick Carraway diplômé de Yale débarque de son middle-west natal pour embrasser la carrière de courtier en assurance à New-York.
Les retrouvailles avec sa cousine Daisy et son mari Tom Buchanan va l'entrainer dans un univers de strass, de paillettes, mais aussi de rumeur.
Rumeur sur un étrange personnage Jay Gatsby.
Arrêtons nous justement sur ces personnages; d'abord Nick, le brave type toujours prêt à rendre service, le confident de Gatsby bref le genre de personne que l'on aimerait avoir pour ami. Ensuite Daisy, cousine de Nick fille bien née, immature que l'oisiveté n'arrange pas, son mari Tom Buchanan parfait prototype du "WASP" cynique, violent, raciste, coureur de jupon.
Gatsby, homme affable, discret et secret de lui nul ne sait rien. Et miss Jordan Baker , garçonne en tenue de golf, fière, hautaine...
Tout ce petit monde va se retrouver dans des fêtes somptueuses entouré de profiteurs, d'alcooliques, de starlettes. ce côté kitch de ces soirées.
Peut à peut l'ambiance bascule de la légèreté vers le côté triste du roman.
On va découvrir le destin croisé de Jay et Daisy, l'amoureux transi face à une femme frivole.
Mon plus grand regret c'est d'avoir vu le film avant d'avoir lu le livre, d'où cette critique un peut légère.
j'ai aimé le roman et j'ai adoré le film, cela vaut bien quatre petites étoiles, qu'en pensez vous?
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"Des romances amoureuses qu'on n'enfouissait pas en secret sous des sachets de lavande, et les soirées dansantes où les fleurs semblaient ne jamais se faner."

Les femmes, pas tout à fait sottes, y sont riches et exquises. C'est beau, romantique, désuet et délicieusement raffiné ainsi qu'un pastel de Delphin Enjolras.

"Car Daisy était jeune, et l'univers factice dans lequel elle vivait dégageait un subtil parfum d'orchidées, un snobisme attirant, entêtant, et les airs à la mode, que jouaient les orchestres cette année-là transposaient en rythmes nouveaux toute la tristesse de l'existence et des désirs insatisfaits."

On pourrait n'en retenir que ce divin climat mais déjà s'y trament l'accident et cette Fêlure qui épie The Great Fitzgerald.
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Un nouveau roman de Francis Scott Fitzgerald très enrichissant ! L'auteur nous plonge dans une période marquante des Etats-Unis : l'Entre deux guerres, et plus spécialement les années 20 où la prohibition et les affaires louches dominent dans les quartiers de New York...

Le récit est racontée par Nick Carraway, jeune homme de trente ans qui suit le destin de Jay Gatz, devenu Gatsby, son voisin, un homme mystérieux dont le passé reste flou mais qui jouit tout de même d'une immense popularité. Toutefois, Gatsby, devenu l'ami de Nick, ne recherche qu'une seule chose -ou plutôt une seule personne : Daisy, l'amour de sa vie mariée au millionnaire Tom Buchanan.

Ainsi, à travers des paysages somptueux des côtes américaines, l'histoire devient plus intéressante, mais nous conduit irrémédiablement vers une issue fatale pour Gatsby le "Magnifique". La fin m'a vraiment surprise, autant de lâcheté de la part des hommes est tellement affligeante !

J'ai donc bien aimé ce roman, l'un des plus célèbres du XXe siècle, mais il ne m'a pas autant marquée et l'histoire ne m'a pas autant passionnée que d'autres romans pourtant moins connus. J'en garde quand même un très bon souvenir, et je ne peux que saluer le talent de l'auteur, véritable "poète" de la littérature.
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Lire Gatsby le Magnifique a été pour moi un peu comme boire un verre de champagne : ça scintille, ça pétille mais sans laisser ce parfum dont on ressent les effluves longtemps après...
Gatsby est cependant un personnage attachant, qui arrive très habilement tard dans le roman mais sa légende et les rumeurs attachées à sa personne le précèdent et courent dans les soirées qu'il organise dans sa luxueuse demeure à West Egg, l'un des deux bras de Long Island, île située au Nord-Est des Etats Unis. Soirées auxquelles assistent non seulement la bourgeoisie de East Egg, venue en jalouse observatrice de cette richesse tapageuse qui s'étale sans fard mais aussi tous les parasites venus de New York City et d'ailleurs, tant l'hospitalité de Gatsby est inépuisable et décomplexée...
Gatsby, un nabab généreux ? Pas seulement et c'est ce qui fait de lui un personnage attachant et complexe dont on découvre au cours du roman les multiples facettes. Un mythomane impénitent ? Un "bottlegger" qui doit sa fortune au trafic d'alcool auquel il se livre ? Oui, bien sûr ! Mais pas que...
Gatsby est aussi celui que l'on découvre, à travers les yeux de Nick Carraway, le narrateur, comme le rêveur absolu et l'amoureux inconditionnel d'une "pauvre petite fille riche", Daisy Buchanan du nom de son très riche mari, et qui ne sera jamais à la hauteur de cet amour fou et désespéré que lui porte Gatsby. La scène de leurs retrouvailles après cinq ans de séparation est d'ailleurs pour moi, un peu l'acmé du roman par le romantisme échevelé qui s'en dégage et qui est rendu avec beaucoup de justesse et de subtilité par l'auteur.
La seconde partie baigne dans un certain flou surtout au niveau de l'intrigue qui se délite, devient un peu brouillonne et confuse notamment au niveau de certains personnages qui paraissent n'être que des "utilités" romanesques. de même pour les dialogues qui traînent parfois inutilement en longueur.
J'ai toujours eu l'impression en lisant ce roman que Fitzgerald n'allait pas jusqu'au bout de ce qu'il pouvait donner au lecteur. En revanche je comprends très bien pourquoi Gatsby le Magnifique a fait l'objet d'une adaptation cinématographique assez réussie par son côté visuel et la peinture d'une société un peu mythique, celle des années 1920.
du roman, resteront pour moi, de très belles évocations des soirées de Gatsby, un mélange de légèreté, d'insouciance et de chasse aux "gros poissons" hommes ou femmes ; celles aussi des crépuscules à New York "la ville du premier jour dans son immédiate et violente promesse de renfermer tous les mystères et toute la beauté du monde". Comment ne pas être sensible non plus à la délicate et émouvante mélancolie dans laquelle baigne les dernières pages du roman...
Mais n'oublions pas que le cadre de l'histoire se situe en 1922 et que cette danse au bord du volcan à laquelle se livre une partie de la société américaine annonce dans les coulisses des temps beaucoup plus sombres pour une autre partie de l'Amérique.
En 1933, John Steinbeck publie Les Raisins de la colère. Un livre qui me fera une tout autre impression que celle de boire un verre de champagne !
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Je ne sais pas s’il est utile de faire un énième résumé de cette œuvre de Francis Scott Fitzgerald, mais j’aimerai le faire, ne serait-ce que pour retranscrire la détermination du personnage de Gatsby qui m’a fascinée et qu’une phrase du roman traduit à merveille : «Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir et être pourtant décidé à les changer. »
En effet, Gatsby, est un homme persévérant. Il a aimé autrefois une femme, qui l’aimait également, Daisy, mais qu’aurait-elle fait avec un homme sans le sous, elle qui convoite tant l’argent et le luxe ? Elle épousera donc Tom Buchanan, devenu milliardaire grâce à un héritage, et ne reverra plus l’homme qui l’aime pendant cinq ans. Cinq années durant lesquels, Jay Gatz –devenue Gatsby- va faire fortune, notamment grâce à la vente illégale d’alcool dans cette période de prohibition.
Les paramètres sont changés lorsque Daisy et Gatsby se retrouvent. Daisy est éblouie par cet homme, à la notoriété incontestable, et qui organise des fêtes majestueuses où il fait l’étalage de ses richesses… Certes, elle est mariée, mais elle aime Gatsby. Du moins c’est ce qu’il croit…
Comme il est triste de voir le comportement - cette avidité répugnante - des hommes dans ce livre ! De voir tous ces gens s’invitant par centaine aux cocktails organisés par Gatsby, et de constater dans quelle solitude finit le héros éponyme…
Je dois dire que j’ai beaucoup aimé la chute du roman, et le constat du narrateur : « C’est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé. » Quelle jolie métaphore, et tellement vraie !

Mais en refermant ce livre, j’ai ressenti une sensation étrange, à savoir que j’avais l’impression d’avoir énormément aimé, mais sans pour autant l’avoir trouvé transcendant… Je devais peut être en attendre trop, du coup, je reste un peu frustrée, sans qu’il y ait pourtant quelque chose qui m’ait réellement déplu…
Mais Gatsby le Magnifique est incontestablement une grande œuvre, que j’aimerai relire dans quelques années, ne serait-ce que pour comprendre les - très certainement nombreuses - subtilités que j’ai manquées durant cette première lecture.
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Gatsby le magnifique est un roman qui m'avait déçu il y a plusieurs années et j'ai voulu lui redonner une nouvelle chance. Pour tout dire il me semble que je l'avais laissé tomber en cours de route, en plein milieu. Déjà qu'il n'est pas épais... Bien m'en a pris d'en reprendre la lecture, mais à partir du début...
C'est sans doute le milieu dans lequel se déroule l'histoire qui m'avait alors agacé.
Le milieu et ses personnages, un milieu mondain, snob, celui d'une Amérique riche, blanche, cynique, raciste, entre les deux guerres...
Mais ce décor ne doit pas nous empêcher d'apprécier la facture de ce roman, son ton, l'histoire qui en est dépeinte, tout cela à sa juste valeur.
Le personnage principal, - Gatsby donc, tarde à entrer en scène et pourtant on le connaît déjà.
Il est fascinant car il ressemble à une légende, on ne sait trop d'où il vient, chacun y va de sa petite musique, il est comme sorti de nulle part.
Il naît peu à peu par les allusions que font de lui les autres protagonistes, qui l'ont connu ou en ont entendu parler, en très bien ou assorti d'une mauvaise réputation. C'est ainsi que le narrateur découvre le personnage avant même d'en faire sa connaissance et s'en fait peut-être déjà une opinion, longtemps à l'avance, attente qui sans doute participe à la fascination que ressent déjà pour lui le narrateur, Nick Carraway, jeune homme de trente ans, pour ne pas dire sa déification. Gatsby semble tout droit descendu de l'Olympe, comme pour venir toucher le monde des humains avec grâce.
Nous sommes dans l'Amérique de l'entre-deux guerres, au temps de la prohibition. Pourtant ici l'alcool coule à flots chez ces jeunes riches, seuls ou en couple. Les hommes sont décrits comme des dandies, les femmes sont dépeintes en sottes. C'est un snobisme d'apparence agréable et joyeuse qui peuplent leur vies.
Ils appartiennent tous à peu de chose près au même monde. Ils se ruent vers l'est à la recherche d'un bonheur insaisissable. Ce sont des enfants gâtés, une génération perdue entre deux guerres.
Ils se livrent à des fêtes somptueuses, comme une farandole effrénée qui n'en finirait jamais. C'est comme un air de jazz qui traverserait leurs nuits.
Ils se sentent légers, beaux, gracieux le temps d'un bal et retombent comme des albatros privés d'ailes, quand les lumières s'éteignent après la fête.
Sont-ils heureux ? Les personnages de ce roman ressemblent à des phalènes agacées par la lumière d'une flamme dans le soir crépitant.
Derrière les fêtes splendides et les paillettes, c'est la fragilité d'une humanité qui est dépeinte.
Gatsby le magnifique, c'est avant tout un roman d'amour, une histoire autour de la désillusion, un rendez-vous manqué, un rêve brisé comme du verre.
Il y a ici comme un parfum de crépuscule, où les pages donnent l'impression de filer vers la mort. C'est comme une voiture lancée à tombeau ouvert sur une route vertigineuse.
C'est une histoire amère. C'est un livre fait de regrets, comme marcher dos au soleil, avec le sentiment d'avoir perdu une partie précieuse de sa vie, la meilleure à jamais...
C'est une fable cruelle, emplie de désenchantement, qui dit la fausseté des gens, qui dit aussi le désarroi et la solitude de l'âme dans ses plis les plus intimes.
Ici tout semble factice, les décors, les bulles de champagnes, les sentiments qui unissent les couples, tout est faux sauf peut-être les déchirures de l'âme.
Sans doute il y a dans le personnage de Gatsby en apparence désinvolte, quelqu'un qui ressemble étrangement à Scott Fitzgerald. Un être fragile, un amoureux transi qui cache ses blessures dans la fête...
L'ultime phrase qui scelle le roman est d'une cruauté implacable : « C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé. »
Voilà, il me semble pouvoir vous dire que j'ai sans doute bien fait de reprendre la lecture de ce roman, longtemps après l'avoir abandonnée.
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Gatsby le magnifique : encore un livre que j'ai lu 2 fois, et pour lequel il y aura sans doute une troisième !

Mais pourquoi celui-là ? Tout d'abord, pour le charme un peu vintage des années 1920 qui sert de toile de fond au roman. L'opulence et la déchéance, l'insouciance et le désenchantement.

Ce qui m'a aussi beaucoup marquée c'est la langue de Fitzgerald. Une langue très belle, très poétique. Certes, c'est ce qui rend le démarrage du roman assez long ; et avait impatienté la lycéenne que j'étais.
Malgré ce "détail", j'ai été au bout de ma lecture. Et là... l'apothéose ! La tragédie grecque revisitée avec des dandys et des garçonnes ("flappers") sur scène !

Gatsby le Magnifique, c'est un mirage, une illusion, celle du rêve américain. On peut se réinventer, mais pas fuir ce qu'on est, et là ... les personnages sont rattrapés par le Destin.
Ils ont vécu leur rêve, au goût doux amer, puis ils en ont payé le prix ...
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Années 20. Des années folles! Mais seulement pour quelques-uns. Notamment sur des rivages non loin de New-York, sur Long Island. On se trouve ici avec les nantis de l'Est pour qui les autres, des provinciaux, sont peanuts!

Fitzgerald - à seulement 25 ans! - développe en très peu de pages (200) tout ce que "l'Amérique" compte de contrastes avec une histoire de séduction comme on en lit peu. C'est donc un roman concis mais intense.

La narration est assurée par Nick Carraway, le seul qui doit travailler pour gagner sa pitance dans le roman. Un modeste - comme le pompiste et les serveurs- qui est fasciné par le faste de Gatsby, son voisin. Un personnage secondaire, sans poids dans le récit, mais un observateur qui garde cependant un oeil critique sur ses "amis".

Il nous fait entrer dans le luxe mais le portrait de Gatsby n'apparaît jamais très détaillé. C'est l'un des enjeux du roman de traquer les indices ici et là qui vont le décrire.

On découvre simplement que rien n'est trop beau pour Gatsby. Pourquoi? Pour qui? Pour séduire Daisy, une femme mariée à un rustre, Tom Buchanan.
Gatsby revet donc "le chapeau d'or" et fait parler de lui, comme un acrobate ou un magicien mais qui veut garder le secret des ses tours, dans le cadre de soirées somptueuses à Long Island, au bord du détroit, non loin de là où habite justement la femme qu'il désire.

On peut lire le roman sous plusieurs angles tant il est riche. J'ai particulièrement apprécié le savoir faire du pourtant si jeune Fitzgerald, qui fait saliver son lecteur jusqu'au tiers du roman pour faire apparaître son personnage emblématique et j'ai aussi savouré la critique sociale.

Il en ressort ce que l'on vérifie encore de nos jours, surtout en amour: "qui se ressemble, s'assemble".

Mais peut-être que les mots de Nick Carraway, l'oeil du lecteur, rapportant le faits puis délivrant vers la fin son jugement sur l'insouciance et le cynisme de ces "Tom et Daisy" qui cassaient les objets et les humains puis s'abritaient derrière leur argent et laissaient à d'autres le soin de nettoyer, sauront vous donner l'envie de découvrir l'envers du décor de ce magnifique "Gatsby".

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