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4,14

sur 6064 notes
Après avoir lu Charlotte, je n'ai eu qu'une envie.
Voir ses dessins.
Des autoportraits saisissants et tellement expressifs.
Des dessins enfantins, criant de vérité, intenses de vie, intenses de mort.
Car la vie de Charlotte Salomon, c'est cela : la mort qui se cache sous les voiles d'une vie si fragile, si tenace aussi...

David Foenkinos s'est pris de passion pour Charlotte Salomon, dernière étudiante juive de l'école des Beaux-Arts à Berlin, et on le comprend aisément. On comprend également combien cela a du être difficile de mettre en mots, en phrases la vie de cette peintre qui m'y tant de passion, tant de questions, tant d'amour et d'incompréhension dans ses oeuvres.
J'ai lu ce roman sans m'interrompre. Je ne voulais pas perdre le souffle d'âme qui s'insinue entre chaque ligne. Ce souffle qui manquait tant à l'auteur alors qu'il tentait d'écrire cette biographie.
«  Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite.
Je me sentais à l'arrêt à chaque point.
Impossible d'avancer.
C'était une sensation physique, une oppression.
J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer.

Alors, j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi. »

Sans doute a-t-il bien fait.
Ce style épuré et particulier va très bien à Charlotte.
C'est un très bel hommage.
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Charlotte Salomon. Artiste juive allemande née sous le signe de la mort ascendant suicide, au coeur d'un troisième Reich grandissant. Un destin hors normes, tragique.
David Foenkinos. Auteur contemporain populaire aussi adulé que contesté. Dont je ne connais pas suffisamment l'écriture pour me prononcer, mais... Y'a toujours un "mais" au bout de ce genre de phrase.
 
La vie et l'oeuvre de Charlotte Salomon méritait sans conteste d'être remise au goût du jour. Mettre dans la lumière cette artiste à la destinée aussi tourmentée que funeste est remarquable de bon sens. le portrait dressé par Foenkinos est par ailleurs fascinant. le choix d'une écriture rompue, une prose aux allures de poésie, participe grandement à l'émergence d'une affection débordante et d'un respect non feint pour Charlotte, la jeune femme comme l'artiste (savoure les compliments David, ça peut ne pas durer). La naissance de la conscience artistique de Charlotte se dessine sous cette écriture simple, épurée.
Récit aussi court et minimaliste que fut cette vie. Vie sombre et lumineuse à la fois.

Mais... Tiens, revoilà mon "mais". Faut que tu m'expliques un truc David. Pourquoi as-tu donc eprouvé ce besoin de t'immiscer dans cette vie? Car ça sentait bon les cinq étoiles, jusqu'à ce que tu interviennes avec tes gros sabots, comme ça, sans prévenir, au détour d'un émoi naissant. Je m'interroge donc : que souhaites-tu honorer finalement? La mémoire de Charlotte Salomon ou... ton travail? Si tu craignais que l'on doutât du sérieux de tes recherches, rassure toi, tu t'es bien documenté et cela se perçoit. Si tu doutais que l'on ne ressentît ton trouble et ta sensibilité, rassure toi, nous supposons sans besoin de nous le crier que la vie bouleversante de Charlotte n'a pas pu laissé le coeur sec à l'auteur qui lui consacre un ouvrage .
Allez, pour tout de dire, je ne suis pas juste avec toi. En réalité, j'avais déjà été exaspérée par ces intrusions intempestives dans le HHhH de Binet mais je passai outre, passionnée que j'étais par le récit. Mais pas de bol, tu arrives après Lolo Binet dans mes lectures, et bim, même sentiment : ces irruptions pourrissent le récit, lui nuisent plus qu'elles ne l'enrichissent. Donc pas juste peut-être, mais c'est toi qui prends. Car comprends-tu, à revenir sur ta petite personne aussi captivante soit-elle, tu as gaché ma rencontre avec Charlotte en lui faisant de l'ombre sitôt que tu l'en sortais. Une postface eût été plus judicieuse si je puis me permettre un ultime avis.

Sans rancune toutefois, tu remarqueras que je t'accorde un joli 4/5 (pas de jaloux : Binet a eu la même note, et j'veux pas de problème les gars). Et je ne regrette qu'une chose : ne pas avoir lu la réédition, version illustrée par les oeuvres de Charlotte Salomon. Très belle initiative du reste : tu vois que tu peux t'effacer quand tu veux David.
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Tout a été dit sur Charlotte de David Foenkinos et ajouter ma pierre à l'édifice me semble, quelque part, presque inutile. Mais bon, sans avoir lu les nombreuses critiques qui ont accompagné ce roman, je vais glisser mon humble avis comme on glisse ces petits papiers entre les pierres du mur des lamentations à Jérusalem.
Bien sur, le style est déroutant, tout au moins au début. Mais on s'y fait très vite et il devient même évident, au fil des lignes, que les phrases courtes, le rythme rapide servent un texte d'une grande qualité entraînant le lecteur dans une spirale oppressante.
Le malaise d'une famille rongée par la malédiction, la situation politique de l'Allemagne des années 30 pourrait ressembler à bon nombre d'histoires traitant du sort des Juifs à cette sombre époque. Mais en s'attachant aux pas de Charlotte Salomon et de son étrange destin, on suit un parcours dramatique à la frontière de la folie créatrice, de l'urgence et pour terminer du chaos.
Un livre presque lu d'une traite tant on s'attache à l'histoire de cette artiste au destin cruel et ce tourbillon frénétique qu'a été sa courte existence.
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Quel bel hommage est rendu à Charlotte Salomon, peintre ! David Foenkinos, d'une plume délicate et simple, associée à de courtes phrases, nous transporte tout au long du livre dans la vie trop brève de l'artiste. Il sait nous rendre admiratifs de la femme et de son oeuvre plutôt méconnues.
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J'avais entendu une interview de David Foenkinos à la radio, dans laquelle il expliquait sa quête de Charlotte qui l'avait conduit à écrire cette biographie à partir d'une documentation quasi inexistante.
La passion qui semblait l'habiter encore m'avait frappé. Il ne vendait pas son bouquin ; il parlait de quelque chose qui l'avait vraiment obsédé, comme une sorte « d'oeuvre de sa vie », de mission incontournable.
Bien sûr ce titre a suivi le chemin habituel : Pense-bête, Pile à lire, et nous-y voilà ! Je l'ai lu.
Il s'agit bien de la biographie d'une femme au destin exceptionnel et tragique.
Charlotte Salomon est issue d'une famille juive aisée établie en Allemagne. La montée de l'antisémitisme va bouleverser les destins de ses différents membres, d'autant plus que la famille de sa mère est impactée depuis toujours par de nombreux suicides. Quelques références à Munch par exemple permettent de se faire une idée de l'état d'esprit des protagonistes.
En tout cas, l'auteur a réussi un exploit. Grâce à l'emploi de phrases courtes et en allant à la ligne au bout de chaque phrase, il impose un rythme de lecture qui peut être assez lent comme plus soutenu et conduit le lecteur à ne pas poser son livre avant la fin.
Faut-il écrire des vers pour écrire un poème ?
Nous savions bien que non... Mais s'il pouvait y avoir encore un doute, ce livre en fait la preuve.
Un livre magnifique ! Que dire de plus ? Lisez-le vite !
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David Foenkinos raconte sa fascination pour Charlotte Salomon, cette artiste peintre expressionniste juive allemande, à la sensibilité écorchée, au destin marqué par la tragédie, fauchée à vingt-six ans par la terrible machine nazie.
Si ce livre est d'abord le portrait bouleversant de Charlotte, depuis son enfance jusqu'à sa disparition dans les camps de la mort en 1943, il est aussi l'expression touchante de l'émotion de l'auteur pour cette artiste.
Une émotion telle qu'il nous raconte avoir mis des années avant de trouver la forme pour écrire ce livre, une forme toute singulière puisqu'elle s'apparente davantage à de la poésie, faite de phrases courtes, de silences et de retours à la ligne, pour laisser respirer son texte, comme un hommage solennel.
Un roman émouvant, tendre, magnifiquement écrit.
Une belle et bouleversante lecture.
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L'intérêt de ce livre provient du fait que l'auteur ressuscite une des innombrables victimes des camps d'extermination. Il l'à sort de l'anonymat et l'emmène en pleine lumière. Ce n'est plus un numéro perdu dans la multitude, c'est une femme...une artiste. Et l'auteur nous dévoile sa courte vie, l'héritage d'un passé douloureux, et le présent qui ne l'est pas moins. Il est honnête avec le lecteur lorsqu'il prévient qu'il "romance" ce qu'il doit deviner et lorsqu'il montre charlotte s'évader dans son monde.
En cela, je me dois de remercier david Foenkinos pour cette découverte et je me dis qu'il faudrait écrire six millions de livres, un pour chaque victimes de cette folie issue de cerveaux dérangés, et donner à chacune un nom, un visage...un passé. Et se rendre compte que ces victimes...c'est Nous !
Ce livre mérite d'être lu, ne serais-ce que pour découvrir charlotte Salomon, un ange de vingt-six ans auquel on a coupé les ailes.
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Dans ce roman, David Foenkinos rend hommage à une artiste peintre, oubliée avant qu'il ne s'empare du sujet. Après la lecture de Charlotte, j'adorerais voir une exposition des oeuvres de cette artiste.

Charlotte est un roman inspiré de l'artiste peintre Charlotte Salomon (1917 - 1943), morte à Auschwitz. Ses oeuvres ont été confiées au musée juif d'Amsterdam et ne sont pas souvent visibles.
Dénoncée, elle a été gazée à Auschwitz à vingt-six ans. Charlotte a terminé sa vie encore plus mal qu'elle avait commencé. C'est une histoire émouvante et infiniment triste. Je serais surprise qu'elle ne vous touche pas.
À Berlin, à partir de 1933 les restrictions atteignent les juifs : son père ne peut plus enseigner, sa belle-mère, cantatrice, ne peut plus se produire sur scène. Pour protéger Charlotte, ses parents l'envoient vivre dans le Sud de France, auprès de ses grands-parents maternels. D'abord en zone libre, ensuite en zone occupée.

Charlotte n'a pas été épargnée par la vie. David Foenkinos ne fait pas mystère des doutes sur sa santé mentale, elle porte d'ailleurs un lourd héritage.

Vous sentirez l'admiration du narrateur pour cette jeune femme qu'il cherche à rencontrer au-delà de la mort, ce qui ajoute aux émotions de la lecture d'une vie massacrée.

Lien : https://dequoilire.com/charl..
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Après l’inconsistance de La Délicatesse, David Foenkinos fait preuve de maturité et d’une profondeur insoupçonnée pour rendre un hommage sensible à une grande artiste. Une biographie romancée où l'auteur, par un parti pris poétique, exprime avec émotion l’obsession qu’il a de celle qui a peint sa courte vie marquée par des drames familiaux, l’antisémitisme et la guerre, le peintre allemand Charlotte Salomon morte à vingt-six ans en déportation. Une réussite incontestable.
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Il y a plus de 400 critiques sur ce roman, je vais donc faire rapide.

En général, je ne suis pas très attirée par les romans qui ont suscité un engouement médiatique hors norme. J'ai même plutôt tendance à m'en méfier. Autant dire que je n'étais pas vraiment destinée à lire ce "Charlotte", énorme succès et récipiendaire de plusieurs prix. En fait, c'est une collègue qui me l'a prêtée.

Je commencerais par évoquer ce qui ne m'a pas emballée. Je n'ai pas été séduite par l'écriture de l'auteur. Même si je m'y suis habituée, je n'ai jamais pleinement adhéré au parti-pris stylistique de Foenkinos. Narration au présent, phrases très très courtes... je trouve ces procédés finalement peu littéraires et cela m'est apparu comme artificiel. Et je n'ai pas aimé non plus la façon dont l'auteur s'inclut parfois dans le récit. Entre simplement raconter l'histoire de Charlotte et raconter son enquête, l'auteur semble hésiter et ces incursions tombent comme un cheveu sur la soupe et me semblent dénoter d'une forme d'égocentrisme qui colle mal à son sujet.

Si le style ne m'a pas séduite, j'ai été bouleversée par le sujet. Charlotte a eu un destin terrible, incroyable, inimaginable. Son histoire est poignante, de celles qui marquent le coeur et l'âme. le sort semble s'acharner sur elle, d'abord le désespoir qui est comme une maladie familiale et qui s'abat régulièrement avec violence sur cette famille, puis l'horreur absolue de la grande Histoire qui rejoint le drame personnel. Charlotte Salomon, c'est donc un destin tragique mais aussi une personnalité marquante. Entière, passionnée, elle vit chaque émotion avec une intensité exacerbée, que ce soit la tristesse ou l'amour. On s'attache énormément à elle, à la fois touchante jeune femme et artiste exaltée.

Je pense que je ne lirai pas d'autres romans de Foenkinos mais son "Charlotte" m'a permis de découvrir Charlotte Salomon , m'a donné envie d'en savoir plus sur son oeuvre. Rien que pour ça, cette lecture valait la peine.

Challenge Multi-défis 2017 - 8 (item 38 : un livre dont le titre comporte un prénom féminin)
Challenge Atout prix 2016-2017 - 15 (prix Goncourt des lycéens 2014 - prix Renaudot 2014)
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