Sinners, tome 6 : Sin and Tonic

Une rock star victime de problèmes jamais résolus dûs à une enfance chaotique et son compagnon un flic d'origine irlandaise se trouvent en but à une violence issue du passé dans Chinatown à San Francisco. Les meurtres et l'omniprésence d'un mystérieux tatouage vont jalonner l'enquête …


Quelle drôle d'idée de lire le sixième et dernier tome de la série alors que je n'ai pas la moindre idée du contenu des tomes précédents ! le lecteur est sensé connaître les personnages, et ce qui a traumatisé Miki dans l'enfance, lorsqu'on attaque le tome de clôture sans connaissance des faits antérieurs on risque de passer à côté de certaines allusions - définitivement les livres de cette série ne sont pas destinés à être lu indépendamment des autres.
Le récit débute dans le sang alors que quelqu'un proposait à l'agent de Miki de fournir des informations sur la mère de celui-ci - l'avait-elle abandonné ? est-elle toujours vivante ? qui était-elle ? et qui était son père ? Trouvé dans la rue alors qu'il n'avait que deux ans, Miki ne sait rien de ses parents et toute son enfance a été imprégnée de sévices et de violences qui continuent à le poursuivre le rendant instable. Mais maintenant la menace est physique et les porteurs d'un mystérieux tatouage semblent être des victimes désignées - le tatouage dont a été marqué Miki à la naissance …
L'enquête et la protection de Miki servent de base au récit, la romance et la vie du groupe de rock restent sous jacentes mais bien présentes - les personnages secondaires sont bien campés et la famille nombreuse de flics irlandais est haute en couleurs, après avoir assimilé le milieu il est facile de se laisser prendre au livre où se mêlent action et introspections.


L'écriture est fluide est agréable, l'enquête est rondement menée et l'action dynamise le récit où les allusions et rappels multiples peuvent pénaliser les lecteurs qui n'ont pas connaissance des livres précédents, définitivement les livres de cette série ne peuvent pas être lus que difficilement indépendamment. Nul doute que les fidèles de la série apprécieront cette clôture …

Après 4 tomes consacrés chacun à la formation d'un couple lié à la tentaculaire famille Morgan et dérivés et un cinquième tome de transition où les garçons sont en tournée et où l'auteur pose les dernières pierres de son intrigue, nous voilà avec ce sixième (et dernier ?) opus de la série où nous revenons aux sources, à savoir les origines de Miki. Clairement, mieux vaut avoir lu les 5 premiers tomes (et lire leurs résumés pour se rafraichir la mémoire) sinon, ça devient un peu ardu à suivre, même si Rhys Ford fait quelques piqures de rappel au fil des chapitres.

Je ne vais pas m'étendre sur l'intrigue, pas mal dévoilée dans le résumé du roman et surtout, tout se mettant en place selon des évènements remontant bien avant le premier tome, je ne prendrais pas le risque de dévoiler quoi que ce soit et gâcher le plaisir de ce final.

Pour le côté négatif, je trouve que l'auteur par moment est partie dans de grandes envolées lyriques (et je ne parle pas des extraits de chansons du groupe), mais de certaines pensées ou dialogues qui en deviennent tellement alambiqués qu'il est compliqué à la fin de la phrase de savoir de quoi il était question au début... un peu comme ce que je viens d'écrire en fait ;) Les quelques coquilles n'arrangent pas les choses non plus.

Sinon, j'accroche assez bien avec Rhys Ford, sa façon de mêler ses différentes séries (mentions dans ce tome au salon de tatouage 415 INK et à une certaine petite ville côtière, Half Moon Bay). J'ai lu le premier tome de cette série il y a déjà plusieurs années et je suis contente d'avoir une "fin" acceptable, avec la révélation des origines de Miki et ce qui lui a valu ce début aussi pourri dans la vie. La famille Morgan et dérivés est toujours aussi présente et soudée, même si j'ai plus de patience avec le patriarche qu'avec la mère, que je trouve quand même un poil étouffante. L'humour reste quand même bien présent, en raison de la personnalité des personnages et de leurs fonctionnements, et ce malgré les moments dramatiques et certaines atrocités. Les scènes de sexe sont parfois un peu longues, okay, on a compris qu'ils s'aiment et qu'ils sont fous les uns des autres (enfin 2 par 2, les Morgan ne se mélangent pas à ce niveau).

Bref, une lecture très agréable qui me permet de mettre un point final à cette série qui m'a bien embarquée dès le premier tome.