Cette oeuvre ainsi intitulée représente un corps chargé de mouvement, plein d'une détente à venir et dont les valeurs modelées évoquent la transparence. En fait, ce corps tendu par l'élan possède l'opalescence du verre, translucide, diaphane. Dedans ou dehors, illuminé ou éclairé : une nouvelle voie s'ouvre depuis l'observation du corps désiré par la danse pour comprendre, hors de la seule réalité volumétrique, ce qui distingue le sculpté et le photographié. La sculpture éclairée et la photographie illuminée ? Oui peut-être… Mais Foucault invite surtout à suivre son modèle, à danser avec elle.
“Henri Foucault inscrit donc ses modèles dans une sérialité contribuant à une combinatoire infinie des positions. Les gestes et les performances physiques tendent vers l'abstraction, pris comme paysages autant que comme brèches dans les secrètes configurations du corps féminin. Mais ne se satisfaisant pas de la reproduction directe permise par le polaroïd, le photographe la complique occasionnellement sans remettre en cause l'économie limpide de son résultat. Des filtres de couleur – bleu et rouge -, un miroir posé au sol et le dédoublement des modèles posant quelquefois à deux, stylisent, géométrisent ou emmêlent les contours des corps, brouillent et accentuent leurs lignes, offrant une sorte d'illusion de relief.” Alix Agret
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