L'île de Groix, petit coin de Bretagne cher à
Lorraine Fouchet. En s'y baladant dans ses autres romans, on ne savait pas que 48 boîtes aux lettres y portent le nom de Tonnerre.
Tonnerre... comme le nom de ce père potentiel pour Chiara, qui découvre à 26 ans que celui qui est figé sur les photos du salon depuis sa naissance n'est peut-être pas celui qui l'a conçue. Elle quitte Rome pour la Bretagne, à la recherche de la vérité.
Sur le bateau qui l'accompagne du continent vers l'île elle rencontre Gabin, un écrivain de l'ombre et Urielle. Sur le caillou, elle fera la connaissance d'une communauté, les Greks et sa vie en sera à jamais métamorphosée.
Comme à son habitude,
Lorraine Fouchet privilégie la narration à plusieurs voix. Avec cette particularité que sur l'île de Groix, les boîtes aux lettres ont aussi quelque chose à raconter. A ces narratrices d'exception, se joint un narrateur invisible, tutoyant un certain Charles, ou bien est-ce Louis... Mystère.
C'est la quête du père et la quête de soi qui font office de fil rouge dans ce
Poste restante à Locmaria. Chacun des personnages a ses failles, ses fêlures, ses forces, ses rêves... Et chacun, comme attendu, est attachant au possible. Ici, l'autrice a encore plus dévoilé son amour pour l'île de Groix et ses habitants. le lecteur se surprend à éprouver une réelle tendresse pour ce bout de terre perdu dans le Golfe de Gascogne tant
Lorraine Fouchet parvient à nous faire vivre de l'intérieur, et intensément, sa nature. L'utilisation du dialecte breton disséminé à travers tout le roman n'est sans doute pas étranger à ce sentiment.
Un vrai coup de coeur !