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EAN : 9791020911568
288 pages
Les liens qui libèrent (08/02/2023)
4.38/5   69 notes
Résumé :
Parasite : nom masculin. « Organisme qui se nourrit strictement aux dépens d’un organisme hôte d’une espèce différente ».
Les parasites ne sont pas ceux que l’on croit.
La véritable classe parasite est celle qui est située au sommet du corps social, cette classe bourgeoise qui a envahi la société tout entière, rachetant ses médias, finançant ses hommes politiques, exploitant ses travailleurs au plus bas prix possible.
En retour, cette classe ne ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Notre société va mal. Il suffit de regarder le JT, d'écouter la radio, de consulter les réseaux : hôpital, école, inflation, retraites, gestion administrative entièrement numérisée… Les motifs de s'exaspérer, de râler, de manifester sont nombreux…
L'essai de Nicolas Framont, sociologue, vendeur de fruits et légumes, analyse les raisons de ces dysfonctionnements.

Parasite 1 : nom masculin,. Être qui vit aux dépens d'un autre sans le détruire. Adjectif : superflu, gênant.
Sa thèse ? Les parasites ne sont pas ceux qu'on croit.

Le parasite n'est pas l'allocataire du RSA, ce fainéant.
Le parasite c'est le bourgeois. Pas le riche. le bourgeois.

Pour résumer, le bourgeois est celui qui vit du travail des autres.
C'est celui qui capte la richesse produite à son profit.
C'est celui qui, en achetant les politiques (ou en finançant leurs campagnes électorales) fait que la législation du travail, sous prétexte d'utilité publique, lui permet de détourner toujours plus d'argent public à son seul profit, (sans ruissellement) : Crédits d'impôts, CICE. Cela nous coûte tout de même 25% du budget annuel de l'Etat, soit nos impôts. Parce qu'il faut souligner aussi que nous payons nos impôts nous. Pas eux : suppression de l'ISF, optimisation fiscale dans des paradis fiscaux…
C'est lui qui accapare, pressure, détruit pour s'enrichir toujours davantage sans aucun souci des conséquences humaines et écologiques. Voir à ce sujet la formidable intervention de l'ex ministre des Transports, Djebbari à propos des jets privés des ultras riches : « le temps des décideurs est précieux ».
Un jet pour aller à Courchevel ? Il est sérieux là ?
Donc, l'ennemi c'est le bourgeois.

Les exemples sont précis, chiffrés, référencés.
Ainsi les Saadé, Leclerc, Mulliez ne se sont pas faits tout seuls comme aime à le claironner la mythologie managériale. Ce sont tous des héritiers. Ils ne créent pas d'emplois, ils en suppriment ou les vident de sens. Ils ne font pas ruisseler l'argent qu'on leur concède sur nos dos.
Ces jolis discours sont bien sûr relayés par ceux que Framont appelle « les sous bourgeois » : professions intellectuelle, culturelle, médias notamment qui servent la soupe aux ultras riches pour parler, parler, parler y compris de choses qu'ils ne maîtrisent pas, s'enrichir, dans l'espoir d'être accepter dans le club très fermé des bourgeois.
Là aussi des noms sont donnés. Eux ce sont les parasites entendu cette fois comme ceux qui produisent une perturbation sonore qui se superpose sur le bruit utile.

Les conséquences nous les connaissons, nous les vivons.
- Des emplois aliénants, vidés de sens ( mais ne nous plaignons pas, on travaille) avec pour effet un phénomène nouveau : la Grande Démission (520 000 démissions au cours du 1er trimestre 2022).
- La destruction de notre habitat, de notre climat, d'écosystèmes

C'est efficace, c'est pédagogique, c'est référencé (les données sont très récentes, c'est à souligner).
Cela écoeure beaucoup.
Je remercie Babelio, les Editions Les liens qui libèrent pour cette Masse critique. Je remercie Nicolas Framont pour son travail.

Je n'ai qu'un regret. Les solutions me semblent un brin angéliques.
Retrouver la fierté de sa classe sociale, oui. Je ne l'ai jamais perdue.
Prendre ses distances avec le mépris bourgeois. Oui.
Refuser le dialogue. Facile, il n'y a plus de dialogue social en France. Ni même de dialogue parlementaire. Il suffit de regarder le déroulé du vote de la réforme en cours. Effarant.
Se mobiliser hors les cadres habituels. Là, ça devient plus compliqué.
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Une excellente leçon de ce qu'est le néo libéralisme pour lequel les Français ont voté majoritairement.
Les parasites ce ne sont pas ceux que l'on croit ou que l'on veut nous faire croire.
Les parasites sont ceux qui dans les plus hautes sphères du système se gavent, se gavent, encore et encore.
Un livre éclairant et surtout et absolument nécessaire pour comprendre ce qu'est le néo libéralisme qui nous gouverne depuis 15 ans.
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Faut-il manger les riches ? Entre la finesse des Pinçon-Charlot et la férocité de Frustration Magazine dont Nicolas Framont est le rédacteur en chef, Parasites est un essai puissant qui donne tout à la fois la rage pour ce qu'il dénonce et la joie de l'émancipation.
Bien que sa quatrième de couverture puisse paraître racoleuse, Parasites s'appuie sur une argumentation solide pour souligner la vivacité des classes sociales en France et l'accaparement des richesses par la très haute bourgeoisie. Nicolas Framont s'attache à démontrer la façon dont celle-ci légitime son existence en imposant ses mythes via les médias, le cinéma, les plateaux de débat, ou encore la politique où elle est hégémonique ; et en quoi elle ne contribue en rien à la production des richesses mais vampirise plutôt l'économie française. Grandes entreprises sous perfusion, actionnaires engraissé.es d'argent public, ouverture forcée à la concurrence - dans un chapitre qui vulgarise brillamment la crise du marché de l'électricité - , fraude fiscale, jets privés, hyperconsommation et épuisement des ressources ...
On tourne les pages à toute vitesse avec la furieuse envie de tout faire péter. J'ai dévoré le livre en un weekend, ne le reposant qu'avec la satisfaction de lire ses préconisations finales et après y avoir apposé d'innombrables post-it, pour finalement renoncer à reporter les citations qui m'y ont frappée - il m'aurait fallu tout simplement le recopier dans son intégralité.
Un grand merci aux éditions des Liens qui libèrent de m'avoir envoyé cet "ouvrage de développement collectif", un essai incisif et puissant comme une grande bouffée d'air frais !
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Parasites de Nicolas Framont est, selon ses propres mots, « un ouvrage de développement collectif » à destination des travailleurs afin de les encourager à s'organiser par eux-mêmes pour défendre leurs intérêts de classe et renverser le pouvoir de la bourgeoisie.

On retrouve tout au long du livre une bonne synthèse des derniers événements du capitalisme en crise depuis la période covid, et qui ont tous en commun le parasitisme de la bourgeoisie : de la spéculation des transporteurs maritimes à celle du marché de l'énergie. À travers ces événements, Nicolas Framont montre sans cesse ce qui fait « système » et comment l'état est organisé pour être au service de la classe dominante « parasitaire » (la bourgeoisie) qui s'accapare toute la valeur produite par les « classes laborieuses » – terme que Framont a l'habitude d'utiliser à la place du plus orthodoxe « prolétariat » ou « classe ouvrière ».

Très plaisant à lire, cet essai pédagogique et caustique est une bonne démonstration de l'actualité de la lutte des classes, ainsi qu'un manifeste intéressant sur la nécessité de construire une grande organisation de travailleurs afin de permettre la grande transformation révolutionnaire de la société dont notre humanité a tant besoin.

En bref, une bonne invitation à la discussion et à l'action.
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Les ultra-riches sont-ils utiles à notre société? C'est la question à laquelle répond à la négative ce passionnant essai de Nicolas Framont par lequel j'ai été agréablement surprise. D'entrée de jeu, le parti est pris : les plus grandes fortunes de France se sont enrichies sur le dos du contribuable ces trente dernières années et de manière encore plus scandaleuse lors de la crise du COVID et de l'inflation liée à la guerre en Ukraine. On y parle "bourgeois gaze", oligopoles, entre-soi, délocalisations, corruption. Si Parasites est un brûlot militant, il ne néglige pas d'être méthodique, fouillé et argumenté ; de même, d'un premier "diagnostic", il écarte les faux remèdes pour proposer des solutions et un amusant épilogue. Merci aux Editions des Liens qui Libèrent !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La réponse sociale semble parfois résonner come une caricature, un cliché venu des temps anciens, associée à des images d'archives et difficilement applicable à la situation que nous vivons et difficilement applicable à la situation que nous vivons. L'analyse de la domination en termes de classes sociales, intriquées dans un mode de production, le capitalisme, n'a pourtant cessé d'être renouvelée, questionnée, rénovée au fil des décennies. Mais celles et ceux qui portaient cette grille de lecture ont été constamment pourchassés, physiquement ou idéologiquement, par l'ensemble des gouvernements du monde. Dans le même temps, à l'est de l'Europe, la prise en compte de l'existence des classes sociales était pervertie au profit de régimes autoritaires et totalitaires qui s'en sont servis pour asseoir leur domination sur des peuples.
J'adhère profondément à cette vision du monde. Elle est la seule qui nous permette de comprendre l'économie, la politique, mais aussi ce qui nous influence et encadre nos vies individuelles. C'est une vision réaliste de la vie économique et sociale, à rebours de la vision libérale qui ne repose sur rien d'autre que des croyances bien arrangeantes pour celles et ceux d'en haut, et humiliantes pour ceux d'en bas.
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Il nous semble indispensable de poser dès maintenant que la croyance libérale comporte deux gros avantages. L'un est réservé aux dominants, qui peuvent se donner et donner l'illusion que leur pouvoir et leur richesse ne sont que le fruit de leur talent qu'ils croient grand et de leur travail qu'ils estiment acharné. L'autre avantage est mieux réparti: chacun peut caresser le doux rêve que la chance lui sourie un jour... et se draper d'indifférence face au malheur d'autrui, qui «l'aura bien cherché », « ne se sera pas donné les moyens », etc. Être en colère face aux injustices est fatigant: parfois, il est plus reposant de se raconter que les choses sont ainsi pour une bonne raison.
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Partout où les citoyens voient dans les malheurs qui les frappent le fruit du destin, d'une volonté divine, de leur propre échec ou, encore plus courant, le fait de plus pauvres qu'eux (les « assistés ») et des étrangers, les militants du mouvement ouvrier, qu'ils soient socialistes ou communistes, opposent une autre vision. Leur perception convaincante de la lutte des classes désigne l'adversaire par son nom : le bourgeois.
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Un péril engendré par le capitalisme et son extension... : le changement climatique. Il est plus juste d'appeler ce phénomène le capitalocène, c'est-à-dire le règne du capitalisme partout dans le monde qui provoque la destruction de la planète par les effets et la nature du système capitaliste.
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Si l’action militante ou syndicale n’emporte pas les foules, c’est aussi qu’elles semblent être l’apanage d’un certain profil de gens, à la fois « politisés », ambitieux et « grandes gueules ». Autrement dit, pas la majorité des gens qui ont assez de difficultés pour mener leurs propres vies dans une société violente.
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Vidéo de Nicolas Framont
« Parasites » de Nicolas Framont lu par Nicolas Matthys I Livre audio
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