L’après–midi, c’est la désolation. En gros, on ouvre pour que dalle. Quelques groupes de jeunes, des gens qui passent pisser, deux ou trois mamies épuisées. Dans un recoin, les employés qui habitent trop loin pour rentrer chez eux pendant la coupure. Ils tuent le temps en fumant et en papotant. Les étudiants bûchent vaguement non loin d’eux, un par banquette, la tête dans les mains.
Nous, dans le fond. Marcel Kaner et moi. Je suis entre ses pattes depuis un bon moment. Ah quand même ! On dirait que ça touche à sa fin : il arrange son paquet de feuilles devant lui, de ce geste qu’il a vu faire aux journalistes, à la fin du journal…
Pas trop tôt. Ça va faire un quart d’heure qu’il me sermonne.