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4,12

sur 129 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce roman largement autobiographique, l'auteur dépeint la solitude et la douleur vécues lors de son divorce quand il a compris que sa femme ne l'aimait plus et que désormais, seule sa petite Marilou et l'écriture, le reliaient à la vie. Cela le projette des années en arrière et lui rappelle ce qu'il a ressenti à la mort de sa mère.
Il nous raconte les mois qui ont précédé la douloureuse disparition de celle tant aimée qui lui avait donné la vie. L'auteur ne nous épargne rien des visites à la clinique et des couloirs dont on finit par connaître par coeur, et dans tous les détails, les multiples tableaux, ni des traitements lourds et handicapants qui semblent faire à sa mère plus de mal que de bien. Il décrit avec des mots pudiques mais très réalistes, sa révolte face à l'inéluctable. Il nous dépeint ses errances, ses faiblesses et ses doutes alors que sa petite Marilou venait à peine de naître et lui offrait alors le bonheur d'être père.
Il relie les deux événements et compare avec beaucoup de finesse les deux situations de perte, tout en nous montrant avec justesse comment l'amour de sa petite Marilou l'a aidé à accepter la maladie de sa mère, en lui faisant vivre des moments très forts.
Ce faisant, il nous parle aussi de toutes les femmes, celles qu'ils croisent dans la rue les jours d'été quand les robes se font légères, celles qu'il a aimées ou qu'il rêve d'aimer un jour.
Mais la plus belle de toutes parmi les femmes restera sa mère. Pour le petit garçon qui sommeille en lui, elle le sera pour toujours. Et il nous le dit avec des mots très doux rendant son récit totalement bouleversant.

Beaucoup d'écrivains ont parlé de leur mère, mais René Frégni le fait avec ses mots à lui, des mots sensibles, pudiques, pleins de tendresse pour celle qui est, d'après lui, la seule personne qui l'a aimé tel qu'il était. Il le lui rend bien cet amour infini, dans ce bel hommage. Il a trouvé les mots justes pour nous parler de cet amour particulier qui unit une mère à son enfant, même devenu grand.
Bien entendu, comme dans tous les romans de l'auteur, il fait référence à sa vie personnelle, là il nous parle de sa séparation douloureuse avec sa femme et de la solitude qui fait si mal, mais aussi de l'amour qu'il porte à Marilou, sa fille.
Il évoque aussi les partages qu'il a pu avoir avec certains détenus. L'histoire de Jacky par exemple, nous donne à lire une scène déchirante lorsque la femme de ce détenu, ne pouvant plus en supporter davantage, est venue une dernière fois au parloir avec sa fille lui dire adieu.
René Frégni n'a pas son pareil pour nous faire entrer dans sa vie intime sans pathos, en toute simplicité, et nous en ressortons bouleversés car il touche à ce que nous avons de plus profond en nous, parfois bien enfoui. Quand l'amour n'est pas là, il lui reste les mots...et quels mots !
C'est un très beau livre. Comme dans tous ses romans ou récits, la vie est là, la nature nous invite à nous émerveiller de chaque petite chose qu'elle nous offre, et notre enfance finalement n'est pas si loin même si nous avançons en âge. Il suffit de lui tendre la main.
C'est un livre intense car très court (140 p.) et encore une fois, c'est une belle découverte car je ne l'avais jamais lu.

Prix Paul Léautaud 1998.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Magnifique !
Merci au Babeliote qui m'avait conseillé ce titre : c'est un coup de coeur !
L'écriture de René Fregni est toujours aussi belle, chacune de ses oeuvres me donnent envie de découvrir les autres.
Il s'y passe des choses simples de la vie, et on y ressent toute la beauté de la Vie.
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Toujours autant de poésie dans ce livre où il est le personnage principal, si sincère dans sa relation avec sa mère et celle avec sa fille. Un équilibre entre le mort et la vie, la souffrance et la joie.
Comment pleurer en 4 pages (51 à 54 !) tellement la beauté et l'émotion sont présents. Un chef d'oeuvre malgré les emmerdes de la vie, qui frappent René. Un magnifique hommage à sa mère et à l'amour, à sa fille et à la Vie.
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"Elle danse dans le noir" est une magnifique ode à l'amour: l'amour d'une mère pour son fils, l'amour que l'on porte à sa mère, l'amour que l'on porte à son enfant.

Un concentré d'émotions communiquées au lecteur par petites touches grâce à une plume délicate et poétique.

Merci à mes amis de Babelio qui me l'ont fait découvrir
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"
Je vais aimer ma fille plus fort chaque jour, ne pas abandonner ma mère au bord de la mémoire, sous le lierre qui lentement recouvre les châteaux de tendresse."

Cette phrase magnifiquement écrite nous donne la quintescense de: Elle danse dans le noir ".
René Frégni nous parle tout à la fois de l'amour maternel, de l'amour filial, de la mort avec des mots qui font mouchent et nous touchent profondément.
René Frégni nous raconte avec une pudeur désarmante la maladie de sa maman, sa lutte contre cette dernière et sa mort.
Comment parler d'une maman qui vous a tant aimé ?
Comment accepter qu'un jour elle disparaisse ?

" J'ai toujours été persuadé depuis que j'ai compris que ma mère mourrait un jour, à l'âge de quatre ou cinq ans, que je ne pourrais pas rester vivant à la surface de la terre alors qu'elle, désormais, serait toute seule dessous"

René Frégni avec la force de ses mots nous aident tous à surmonter cette épreuve. Il est le chantre de l'amour, malgré ses chagrins énormes avec la perte de sa mère et sa femme qui le quitte.
J'ai beaucoup aimé ce livre, ses liens fusionnels et passionnels avec sa maman mais aussi sa fille Marilou qui lui permet de continuer à vivre et à surmonter ce deuil.

J'ai découvert récemment les livres de René Frégni et je vais poursuivre cette découverte sans aucun doute.

Malina, ma fille chérie, je te dédie cette lecture.
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Le livre a pour sujet le cancer et le deuil, deux thèmes extrêmement durs que je connais malheureusement bien, c'est pourquoi j'ai été autant touché par ce roman autobiographique, il me parle directement. Malgré ces sujets durs, le livre est beau, poétique, la plume est légère et enchanteresse. L'auteur dédie ce livre à sa mère et c'est d'autant plus beau une fois qu'on a fini le récit. Il nous parle de cette femme qu'il a perdu, de sa maman comme un enfant égaré ou cherchant un sens à sa vie, cette perte qui le hante, qui lui fait peur mais toujours avec cette vérité douce-amer. Il y a mis son coeur, toute son âme et c'est avec une grande sincérité qu'il nous livre ses sentiments parfois enfouis. Il y parle aussi d'autres femmes de sa vie, dont sa fille avec il entretient une relation complexe car la mère de sa fille est partie du jour au lendemain.
Les drames s'enchaînent mais c'est toujours avec une influence poétique, une prose douce que l'auteur nous entraîne dans sa tête et son coeur. J'ai bien aimé cette lecture mais elle m'a fait monter les larmes aux yeux par moment, j'ai besoin d'une petite pause littéraire pour m'en remettre.
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Bouleversée. Bouleversée encore une fois par l'écriture de René Fregni.
Tant d'émotions traversent ses mots qu'il m'est impossible de ne pas réagir.
La poésie n'a pas besoin de rime pour s'envoler, elle est là, peinte sur chaque lettre écrite : que de bonheur exprimé, que d'amour déclaré !
Ses femmes (son absente tant aimée, sa maman d'une infinie douceur et sa petite Marilou le soleil de sa vie) ont une chance infinie d'avoir un poète à la maison, capable de leur souffler autant de poussière d'or magique. Les mille petites étincelles d'une vie capables de s'assembler et de créer le bonheur.

Quand René Fregni se raconte, il touche en chacun de nous à l'humain, au viscéralement humain, celui des émotions et des sentiments. C'est doux et fort. C'est triste et gai. C'est profondément heureux et douloureux.
Et vous savez quoi, un homme qui pleure c'est beau.
René Fregni nous conte ses douleurs, ses amours, sa vie mais surtout nous parle de ses mots qui soignent, qui apaisent et qui s'ouvrent sur des pages blanches à colorier.

« Les mots nous sauvent de tout. Ils remontent de si loin. Ils nous viennent de nos mères...
Écrire c'est aimer sans la peur épuisante d'être abandonné. Seules les mères et l'écriture ne nous abandonnent jamais. Chaque cahier qui s'ouvre est un berceau calme et blanc. Chaque cahier fait de nous un enfant. »
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« C'est un cri d'alarme, des mots d'amour,
Je suis là sans armes, seul, seul, dans le petit jour.
Je n'ai plus de larmes, mes yeux sont trop lourds,
Ma voix se lézarde, seul, seul, sur mes mots d'amour »

Ces paroles de Bernard Lavilliers résument à elles seules le récit poignant de René Frégni, - Elle dans danse le noir

L'année de la naissance de sa fille Marilou, sa maman tombe gravement malade et s'éteint après des mois de souffrance. Si Marilou le maintient dans la vie, l'univers de l'hôpital et la mort de sa mère le laisse brisé.
S'en suit le décès de son père et le départ de son épouse sur cette phrase assassine « Je n'ai plus de désir pour toi »….

Quatre ans.
Tous ces chocs affectifs en quatre ans.

Ecrasé dans la douleur, seul au bord du précipice, il va mal.

Il a perdu ses racines, et il cherche ses mots.
Son cahier est là, mais l'écriture est en sommeil, et les mots ne sortent pas.

Et puis… une phrase jaillit et toutes les émotions enfouies se révèlent enfin sous la plume sensible de René Frégni.
Des mots pour alléger sa peine,
Des mots déchirants,
Des mots de révolte face à la réalité trop forte de la vie.

Teintés d'émotions et d'une douce mélancolie, les mots glissent pour mieux faire ressortir les sentiments.
Bouleversant, ce récit est un chant d'Amour aux femmes de sa vie.



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Encore une fois, René Frégni m'a capturé le coeur, m'a emportée dans son sillage de mots profonds, frémissants!

Dans la plupart de ses livres, il se plaît à mélanger réalité et fiction, ici, il l'avoue lui-même, son précieux cahier, qu'il a eu d'ailleurs du mal à remplir, est autobiographique. Deux événements qui ont bouleversé sa vie, à quelques années d'intervalle, se répondent en écho: la mort de sa mère tant aimée, après une maladie qui l'a usée, alors que sa fille est encore un bébé, et , plus tard,la rupture douloureuse avec celle qui a partagé sa vie durant vingt ans.

Son chagrin est immense, dans les deux cas. Ses mots poignants, à vif. Certes, la tristesse semble dominer, la danse dans le noir devient vertige du vide, de la perte, et l'alcool n'est qu'un répit illusoire avant la nuit solitaire.

Mais le goût de la vie, des autres est toujours là, et renaît peu à peu, devant un ciel d'automne, un vol d'hirondelle, le sourire d'une femme... Et surtout il y a Marilou, sa fille , son amour lumineux, sa raison de vivre. Quel beau lien , tendre, fusionnel! du haut de ses six ans, elle comprend tout, et sait bien la peine de son père.

Poème sensuel dédié à la femme, à l'amour, au-delà des pertes et des deuils, ce livre m'a fortement émue. Les deux derniers paragraphes sont sublimes, j'en vibre encore...
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Expérience étonnante que d'enchaîner sur René Frégni après Une vie française de Jean-Paul Dubois. Les deux récits possèdent à vrai dire quelques points communs qui poussent au parallèle : le lien d'un fils avec sa mère mourante, et le lien de ce même homme avec sa propre fille, tandis qu'à l'arrière-plan la femme aimée sort de sa vie pour toujours.
Mais là où Dubois pond 400 pages d'un babil superficiel qui ne m'a guère touché, ainsi que je l'ai dit ici même récemment, Frégni met quant à lui son lecteur groggy en une centaine de pages à peine.
Cela finit par devenir une habitude dans mes billets mais il n'y a aucune raison de le cacher : c'est en fréquentant Babelio que je me suis intéressé à Frégni et que l'on m'a donné envie de le lire. Si Elle danse dans le noir était mon premier, je peux assurer qu'il y en aura d'autres.
Frégni, c'est en somme la démonstration que la littérature n'a pas besoin de grands mots, et qu'elle est aussi forte par ce qu'elle dit que par tout ce qu'elle tait ou sous-entend. le texte est écrit dans une langue de tous les jours, on ne trouve pas la moindre ostentation dans ces phrases simples, mais quelle force transfigure cette écriture !
Un autre point commun entre Dubois et Frégni est que l'on se situe plus ou moins dans une sorte d'autofiction. Là encore, la comparaison tourne cependant court assez vite : quand Dubois virevolte à donner le tournis et disserte avec une complaisance qui gâche ses beaux élans, Frégni serre les dents et retient sa plume, pour faire sentir à merveille tout le grain d'une vie, ses rugosités, ses emballements, le socle d'émotions et de sensations sur lequel elle est bâtie. Frégni ne joue pas à l'écrivaillon. Il m'a même fait comprendre pourquoi j'avais toujours eu cette réticence à me proclamer écrivain malgré les quelques milliers de livres que j'ai vendus dans ma petite carrière d'auteur. Il le dit vers la fin de son roman : « Se faire un sang d'encre, c'est peut-être cela écrire, tracer des mots pour contenir son sang. Les écrivains sont des loups blessés qui laissent derrière eux une trace de souffrance ». Voilà, c'est simplement magnifique. Et je mesure maintenant que la distance qui existe entre un écrivain et moi est la même que celle qui sépare le loup blessé du cocker neurasthénique. Bref, je vais me contenter d'être un auteur, c'est déjà pas mal. René Frégni, lui, est un écrivain.
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