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EAN : 9782840669296
144 pages
Les Presses du réel (01/11/2018)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Deux études, inédites en français, du sociologue et critique musical britannique Simon Frith, pionnier des popular music studies. Le premier texte offre une exploration critique de son champ d'étude à travers la question de l'analyse des textes de chansons populaires. Le second aborde la dimension technologique des musiques populaires.
Ce volume de la Petite Collection ArTec est consacré au sociologue et critique musical britannique Simon Frith, pionnier des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Reçu via la masse critique de Babelio je ne savais ps trop à quoi m'attendre en recevant ce petit ouvrage. Sociologie et ancienne journaliste musicale, la thématique ne pouvait que m'intéresser. C'est donc avec beaucoup de curiosité te que j'ai entamé ma lecture.
Quelques considérations pratico-esthétiques d'abord: le petit livre est joliment édité par les Presses du Réel et les polices de caractère utilisées, notamment la taille des appels de notes de bas de page attire l'oeil et donne un rythme à la page.
Le format ensuite: une introduction conséquente ainsi qu'une analyse fouillée « entourent » les deux articles de Frith.
Avant de se dire quelques mots sur les deux articles de Simon Frith, quelques mots sur l'auteur. Frith est un pionnier des popular music studies et a toujours considéré les musiques populaires comme elles le méritaient, c'est à dire avec sérieux. Menant en parallèle une carrière académique et une carrière de journaliste musical, Frith a chroniqué les métamorphoses de la musique populaire, qu'il a décrit avec minutie et clairvoyance dans ses nombreux articles.
Le premier de ces deux articles s'intitule "Pourquoi les chansons ont-elles des paroles?", paru en anglais en 1987 et se penche sur le lien entre musique populaire et classes sociales, tentant de voir comment les paroles des chansons représentent ou pas une réalité sociale, et si oui, laquelle. La question est posée aussi de savoir qui peut parler au nom de qui. Frith y évoque également de nombreux analystes des années 60 qui ont fait des analyses très dure de la musique pop, dénonçant notamment la mièvrerie des paroles et "l'inculture des masses" qui écoutaient béatement ces chansons légères et sont influencés par ces paroles. Frith montre également les liens et les interactions qu'il peut y avoir entre les interprètes et les auditeur.ices.
Le deuxième article, intitulé "L'industrialisation de la musique populaire", paru en 1992. Dans cet article, il est question des mutations à la création musicale qu'ont entrainé les mutations technologiques et en particulier les technologie de reproduction sonore et d'enregistrement, ainsi que les supports sur lesquels la musique est diffusée. Il s'attache tout particulièrement à réfléchir à l'impact que peut avoir le fait que la musique soit produite et diffusée à deux endroits complètement différents, cela étant tout d'abord rendu possible par la radiophonie, puis par les transportabilité des oeuvres musicales. Frith dresse dans cet article un panorama historique critique des métamorphoses de l'industrie musicale et du business qui a pu être fait de la création musicale.
On apprend beaucoup de choses dans ces deux articles même si la lecture est parfois ardue pour les non spécialistes.
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J'ai lu ce documentaire dans le cadre de masse critique de Babelio.

Avant tout de chose, je dirai que ce livre s'adresse à un public motivé, des lecteurs voulant comprendre l'impact de la musique sur les individus ou encore des étudiants en sociologie et/ou musicologie mais à partir du niveau L3.

Ce livre recouvre 2 essais de Simon Frith : Pourquoi les chansons ont-elles des paroles ? et L'industrialisation de la musique populaire. J'ai beaucoup apprécié comment l'auteur présente ses théories, ses explications. Il part d'un constat, il va le définir, dire ce qui est bien et en même dire l'envers du décor (c'est bien MAIS il y a quelque chose). Les mots utilisés sont simples, compréhensibles par tout le monde. Il part également de théories de confrères et utilise le même procédé : "il a raison/je suis d'accord mais attention, nuances". Il n'y aucun jugement dans ses propos et c'est appréciable !
La 1ère oeuvre s'intéresse aux paroles des chansons, leurs impacts sur nous. Il va également définir des termes comme les "tubes" ou encore des genres musicaux comme le blues et le jazz. Les explications sont courtes mais l'essentiel est dit. Il reprend les bases.
La 2nd oeuvre aura un aspect plus économique. La musique a été et est toujours un empire financier pour les producteurs. D'une certaine manière, la 1ère oeuvre est la thèse et la 2nd l'antithèse de la musique populaire.

Malgré les termes simples, le bouquin est costaud. Ce livre s'adresse vraiment à des personnes qui ont déjà des notions sur ce thème.
La lecture de ce documentaire m'a permis d'apprendre des choses sur la musique populaire.

Ce qui m'a un peu énervée, c'est la préface ! le préfacier nous parle comme si on connaissait tout et au lieu de nous présenter Simon Frith, il paraphrase ses propos : "il dit que... Frith souligne...". Je ne cache pas que ça m'a un peu refroidie et je me suis dit que 144 pages, ça allait être long. Et finalement non, le préfacier intervient au début et à la postface pour une discussion.
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Reçu via la masse critique de février 2024, le livre traite des travaux pionniers de Simon Frith sur les musiques populaires coupé en deux articles majeurs "Pourquoi les chansons ont-elles des paroles ?" et "L'industrialisation de la musique populaire."
Etant très novice sur le sujet, je dirai que c'est un livre pour les amateurs expérimentés qui connaissent déjà beaucoup de choses sur le sujet.Pour ma part j'ai du me documenter pour ne pas avoir à lire le livre en surface. Je le
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critiques presse (1)
Telerama
19 décembre 2018
Pourquoi les chansons ont-elles des paroles ? C’est l’un des textes de Frith ici traduits, pour la première fois nous précise-t-on.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En d'autres termes, le postulat que les chansons sont réalistes c'est-à-dire qu'elles expriment des conditions sociales réelles, consiste à considérer comme réalistes des conventions. Or, les compilations de chansons folk sont des sélections; et celles que les analystes choisissent et présentent comme authentiques correspondent à des critères littéraires et politiques - leur authenticité résultant ici d'un emploi particulier de la langue, d'un traitement particulier du récit et des images, d'un positionnement idéologique spécifique. La question n'est donc pas de savoir si ces chansons folkloriques reflètent effectivement de réelle conditions sociales, mais pourquoi certains reflets sont-ils considérés comme authentiques, et d'autres non? Quelle est donc l'idéologie qui se reflète dans ces définitions du « réalisme » traditionnel?

L'authenticité est une question politique et l'histoire de la musique traditionnelle est une histoire de luttes entre des collecteurs de répertoires qui attribuent des interprétations particulières à des répertoires, traquant dans les chansons « le véritable point de vue de la classe ouvrière », débusquant les manifestations d'une «communauté organique », soulignant les formes d'expression du nationalisme. Pour un marxiste comme Dave Harker, certaines chansons traditionnelles sont inauthentiques au motif qu'elles n'ont clairement pas été écrites ou transmises par des ouvriers, une extériorité démontrée par leur usage de la langue; d'autres chansons sont également jugées inauthentiques à cause de leur contenu idéologique, non pas parce qu'elles recourent à une langue bourgeoise mais plutôt à des idées bourgeoises. Des intellectuels de la gauche radicale peuvent même écrire d'authentiques chansons de classe (sans être issus de la classe ouvrière), pourvu qu'ils représentent la vraie réalité de la classe ouvrière. Alex Glasgow est ainsi capable de, repérer « les éléments de l'idéologie bourgeoise qui ont infiltré la culture ouvrière».
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Ce volume de la Petite Collection ArTec est consacré au sociologue et critique musical britannique Simon Frith, pionnier des popular music studies et l'un des initiateurs de l'Association Internationale pour l'Étude des Musiques Populaires (IASPM). Les deux articles qui composent ce volume, inédits en français, nous montrent comment Frith, selon sa propre expression, prend la musique populaire au sérieux. Qu'il s'agisse de la signification des paroles des chansons pop ou du poids de l'industrie musicale, Frith prend appui sur l'expérience des amateurs pour restituer les multiples sens que nous attribuons à la musique et la manière dont les technologies y contribuent. Attentif aux nombreux zigzags de l'histoire, aux continuités autant qu'aux ruptures, soulignant la diversité des protagonistes, il insiste sur l'importance des controverses, des désaccords et des imprévus, nous rappelant que la « lutte pour le plaisir » ne cesse jamais.
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Ces idées (largement partagées par tous les fans de rock) présupposent qu'une activité humaine essentielle comme la musique a été envahie par le commerce. La pop représente un cas d'école pour illustrer le concept d'aliénation selon Marx: une part d'humanité nous est confisquée, puis restituée sous forme de marchandise. Les chansons et les chanteurs sont fétichisés, rendus merveilleux, mais nous ne pouvons y accéder qu'à travers la possession, au terme d'une transaction financière et dans le cadre d'un marché. Dans les termes de la critique de rock, l'enjeu concerne la vérité de la musique: la vérité des personnes qui l'ont composée, la vérité de notre expérience. Et la perversité de l'industrie musicale consiste à placer une couche de mensonge, de matraquage publicitaire et d'exploitation entre nous et notre créativité.
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Les tubes correspondent à un besoin populaire et c'est pourquoi les paroles des chansons ont changé tout au long du siècle, malgré le contrôle exercé par les firmes sur leurs productions.
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