4 juin
9 juin
(traduit du japonais
Chiharu Tanaka et
Aude Fieschi)
C'est avec à-propos que deux textes (
Le conducteur de métro, Echec au roi) de
Tomomi Fujiwara ont été réunis dans ce livre. L'auteur ménage d'abord ses effets dans la première nouvelle, l'étrangeté est frappante du début à la fin dans la deuxième. Elle se manifeste comme une crispation de la réalité au truchement de deux caractères assez singuliers. Ils s'inscrivent assez mal au sein des cellules de la société – le travail dans les deux cas –, elles-mêmes assez étranges, dans lesquelles ils évoluent l'un et l'autre. le lecteur flotte dans les illusions fomentées par la méfiance ou le perfectionnisme de ces employés solitaires.
D'une femme enfermée dans une malle à l'invention d'une mini-société de verrats républicains ou royalistes luttant pour le pouvoir. J'ai trouvé ça plus fascinant que drôle, quoique la drôlerie, présente mais très contenue, soit d'une ironie assez savoureuse. Les autres personnages, mêmes pas secondaires, infimes quantités, sont relégués dans une assez grossière confusion.
"Je n'ai besoin de connaître que ce qui est important à mes yeux. Et ce qui est important est le Royaume."
"Alors le conducteur a soudain l'illusion que le train est en carton-pâte et que dans le virage, à la première secousse, il va se briser en mille morceaux. Il serre fort la manette et tente de retrouver ses esprits. Mais cette fois il est persuadé que tout, le tunnel, les trains et lui-même ne sont que des imitations comme à Disneyland."
176 pages