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3,67

sur 227 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Madame Lerouge est une femme un peu spéciale. A l'aise financièrement, juste ce qu'il faut pour vivre paisiblement, veuve tranquille. du moins en apparence car pour le voisinage Madame Lerouge a tendance à recevoir des gens louches, des hommes il va s'en dire. Un jour, ses amies inquiètes du silence autour de sa maison, des voltes fermés et de son absence de réponse vont trouver les policiers du coin. Ces derniers entrent chez Madame Lerouge pour la découvrir...assassinée. Sauvagement assommée au point de ne plus se relever ! Mais qui donc a bien pu commettre pareil crime ? Et c'est là qu'intervient l'inspecteur Lecoq, le détective amateur Taburet dit Tirauclair et le juge Daburon.

Vont se croiser gens de la noblesse, avocat, fils de.., fils de personne, mère souffrante et mourante, épouse bafouée,femme amoureuse mêlés à des histoires et secrets bien enfouis qui reliés au meurtre de Madame Lerouge risquaient de causer beaucoup de tort à l'un.e d'entre eux/elles. L'éternel secret de famille et ses failles souvent dramatiques.

L'affaire Lerouge est un roman qui peut paraître fortement désuet car écrit au 19ème siècle est bien ancré dans son siècle. Mais il a plusieurs choses intéressantes dont :

E.Gaboriau est considéré comme le Père du roman policier, bien avant C. Doyle et son Sherlock Holmes. Et fait important, E. Gaboriau plonge le lecteur dans ce qui est le début de la police scientifique. Il n'est pas là pour raconter des sornettes mais pour produire un roman policier sérieux.Par ailleurs, il s'attache aux portraits de ses personnages, sur un plan social, culturel et psychologique. Certains ont dit qu'il avait un côté naturaliste dans l'écriture. Ce qui n'est pas faux. Sans dire qu'il y a du profilage, E. Gaboriau propose quand même à son lecteur de réfléchir aux humeurs, aux ressorts mentaux, à la psychologie de ses personnages.

Il conduit son histoire et l'enquête avec précision. Il y a beaucoup de réalisme dans son roman. E. Gaboriau s'étant inspiré d'un fait divers authentique pour écrire l'affaire Lerouge et cela se retrouve bien dans la lecture.

Des thèmes sociétaux quelque peu avant-gardistes pour l'époque sont évoqués ou collent à la vie de certains personnages : la liberté de vie et de moeurs de la victime. le roman date des années 1860-70. La crainte de l'erreur judiciaire, la lutte contre la peine de mort, la police moderne et méthodique etc...

On retrouve aussi facilement des éléments qui vont être empruntés par d'autres plus tard. Personnellement j'ai pas mal pensé à Maurice Leblanc en lisant L'affaire Lerouge et apparemment je ne me suis pas trop loupée sur ce coup-là car en faisant quelques recherches, effectivement M.Leblanc va s'inspirer des romans de E.Gaboriau. Mais aussi Simenon , bon là...je ne l'avais pas vu venir mais après recherches.....

Le tout arrosé de ce style des écrivains du 19ème siècle, ce style élégant, fin ce qui donne un roman agréable à lire et bien tourné même si l'intrigue peut sembler commune. Mais le crime ne tourne-t-il pas toujours autour des mêmes mobiles et des mêmes thèmes ? L'affaire Lerouge vous le rappelle en vous envoyant au 19 ème siècle certes mais au 21ème siècle quels ressorts expliquent les faits divers ???

J'ai passé un bon moment mais j'avoue que j'ai eu du mal à me détacher de l'esprit des romans policiers actuels donc par moments je trouvais que cela traînait un peu et manquait de rythme. Mais c'est bien mon esprit de lectrice d'aujourd'hui qui me jouait quelques tours.

A lire pour (re)découvrir et se dire qu'avant A.C. Doyle il y a eu Emile Gaboriau.
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Lire un roman d'Emile Gaboriau est toujours un plaisir. Malgré quelques longueurs sur les péripéties sentimentales et les motivations des différents personnages, on devine dès la moitié du récit qui est l'assassin ; mais c'est du feuilleton, le texte est donc empli de sentiments élevés, de sombres machinations, de lettres retrouvées, de remords et de douleurs morales, de fortune et de déchéance, de poursuites en fiacre, de femmes entretenues, d'usurier et de dettes, de rivalités et de révélations, de personnages secondaires qui ne sont pas que des figurants, et même d'un humour porté sur l'ironie et la dérision.
Une plongée passionnante dans la société du Second Empire, versant feuilletonesque, dans un français comme on n'en écrit plus, au style énergique et fluide propre à soutenir le rythme des nombreux rebondissements.
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Quel plaisir j'ai pris. J'adore les livres du XIXe siècle, début XXe. C'est un voyage a travers temps. Voyager géographiquement du moins par l'imaginaire c'est dépaysant mais découvrir une nouvelle époque a travers l'écrit c'est ce que je préfère.
A proprement parler l'histoire en elle- même n'est pas très recherché, mais on se laisse guider dans cette histoire policière. La fin ne laisse guère de doute et le coupable se révèle a nos yeux assez tôt. Mais pour ma part le plaisir est ailleurs dans ce genre d'ouvrage.
Bref pas une grande histoire riche en rebondissement, mais une bien belle aventure donc j'ai eu plaisir a vivre.
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L'affaire Lerouge est le second roman d'Emile Gaboriau que je lis, et le premier écrit. J'y ai retrouvé certains points communs avec Monsieur Lecoq, au point de demander si c'étaient des tics de l'auteur, ou juste une coïncidence. L'implication du juge d'instruction dans l'affaire par exemple, car il est déjà lié à certains protagonistes, un recours au hasard assez important, plus que dans Monsieur Lecoq, et ce n'est pas vraiment un compliment pour un polar.
Malgré ce défaut, c'est un roman qu'un amateur découvrira avec plaisir, avec quelques clichés de l'époque, comme l'échange d'enfants, avec des rebondissements, des hésitations du lecteur, un certain suspens, le tout porté par une écriture qui a plutôt bien vieilli.
Quant à l'intrigue, à partir de l'assassinat d'une vieille femme, la fameuse Mme Lerouge qui donne son titre à l'histoire, il s'agit en fait d'une histoire d'héritage et de cupidité humaine, un thème hélas sans fin vu l'étendue du sujet.
A recommander, un des premiers romans policiers et un objet donc de l'histoire du genre.
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[Roman audio, lu par Victoria pour le site litteratureaudio.com]
Voici un livre extrêmement intéressant lorsqu'il est replacé dans son époque et dans son genre.

Comme cela a déjà été beaucoup dit dans les critiques, le lecteur contemporain identifie très rapidement le coupable à cause des préjugés que l'auteur ne peut s'empêcher d'avoir à l'encontre de ce qu'il appelle "un scélérat". À l'inverse, dès qu'on rencontre celui qui sera accusé à tort pendant une bonne partie du roman, la description-même que l'auteur en fait nous démontre que ce personnage sera innocenté par quelques retournements de situation qu'on devine très vite.

Ce livre ne doit donc pas être lu pour l'intrigue policière mais pour se rendre compte comme nous sommes différents de nos ancêtres dans notre conception de ce que peuvent être un coupable et un innocent. Il est également fort agréable à lire et bien écrit, ce qui ne gâche rien.
Enfin, la lecture par Victoria est irréprochable, si ce n'est les bruitages qui me semblent de trop dans ce livre pour adultes.
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Des accents balzaciens, une emphase très XIXème font qu'on s'attache à ce monde et qu'on a plaisir à chercher à en démêler les fils.
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Un incontournable classique pour les amateurs de romans policiers : ce roman est considéré comme le premier polar français !
Évidemment, ce récit est à replacer dans son contexte : écrit en 1865, et il s'agit d'un feuilleton...
L'histoire souffre de quelques longueurs, l'enquête traîne et semble évidente, mais le contexte historique est passionnant, on apprend beaucoup sur la justice, et l'auteur ne se prive pas de critiquer la haute société de l'époque !
La plume est très agréable à lire et l'ensemble ne manque pas d'humour.
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J'ai adore ce livre un vrai roman policier qui a bien supporte l'epreuve du temps et qui se lit tres bien encore aujourd'hui.C'est un classique avec ce que cela comporte de rigueur dans la trame et le recit,mais cette histoire reste tres credible encore aujourd'hui et ce livre pourrait se derouler aujourd'hui,il resterait credible.Un auteur et un livre a decouvrir d'urgence.
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Emile Gaboriau a été oublié et c'est injuste. Cet auteur du XIXe siècle est pourtant le précurseur du roman policier et il a influencé Conan Doyle ou Agatha Christie notamment. Dans cette affaire de meurtre d'une obscure veuve, le détective Tabaret, dit "Tirauclair", met à jour une sombre affaire de secrets de famille, non sans avoir fait tourner en bourrique la police, la justice... et le lecteur. Tous les archétypes du roman policier moderne sont là : un crime inexpliqué, un coupable trop évident et un détective intuitif. Ajoutez à cela des personnages secondaires riches et montrant leur faille et des histoires d'amour. Que demander de plus ?
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Le roman de Gaboriau, bien que reposant sur une enquête réaliste, ne se concentre pas uniquement sur le meurtre qu'il tente d'élucider. Ce sont plutôt les motivations profondes des protagonistes qui intéressent nos enquêteurs et, afin de mettre la main sur un(e) coupable, ceux-ci empruntent la piste cérébrale. Ils réfléchissent beaucoup, raisonnent et déduisent, exploitent les certitudes ainsi que les convictions de leur époque et plongent dans les milieux sociaux que fréquentent les suspects. Par conséquent, cette intrigue dépasse, et de loin, le registre mélodramatique auquel il a parfois été réduit. Au contraire, ce roman, initialement publié en feuilleton en 1865, brille par ses qualités psychologiques, sociales et, ne l'oublions pas, littéraires. Il est d'ailleurs important de souligner ce dernier point. La langue, élaborée mais classique, est d'une grande richesse, les dialogues sont fins, les réparties frappent juste et le ton n'est pas dénué d'ironie - la lecture de Frédéric Kneip pour cette édition audio lui rend parfaitement justice.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
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