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3,68

sur 221 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Conan Doyle faisait dire à Sherlock Holmes, dans "Une étude en rouge" : "Lecoq n'était qu'une misérable savate ! Son unique mérite était de posséder une énergie indomptable. [...] Il s'agissait d'identifier un prisonnier inconnu. Je l'aurais fait, moi, en vingt-quatre heures. Lecoq y a mis un mois ou presque. Cet ouvrage pourrait constituer à l'usage des détectives un livre élémentaire destiné à leur apprendre ce qu'il faut éviter".

Ayant lu le livre, je ne peux pas dire qu'il avait tort... Lecoq est en effet plus énergique qu'un cycliste du Tour en train de monter le Ventoux à plein gaz. Mais Lecoq, ancien repris de justice, suit souvent des fausses pistes !

D'ailleurs, dès le départ, lors de la découverte du corps, certains protagonistes de l'enquête se lancent des suppositions un peu vaseuses !

Le corps ? Mais de quel corps je parle ? À Bougival, au hameau de la Jonchère, Célestine Lerouge, veuve, est retrouvée égorgée avec une sauvagerie effroyable.

Si ce roman est tiré d'une histoire vraie, le véritable assassin ne fut inquiété car jamais découvert.

Gaboriau tira un roman de ce crime non résolu et, puisque conseillé par le vieux policier de la sûreté chargé de l'affaire, l'inspecteur Terabat (surnommé Tirauclair), il a brodé sur la réalité pour nous offrir ce qui fut le premier roman policier, Gaboriau étant considéré avec Poe et Conan Doyle comme les pères du policier.

Roman policier qui prenait la poussière depuis des lustres sur mes étagères. Son prix étant en euros, je dirais que cela fait 10 ans qu'il m'attend, au moins.

Que dire si ce n'est que je me suis un peu ennuyée, lors de ma lecture, suite à de nombreuses digressions au niveau des pensées de certains personnages qui deviennent lourdes.

D'accord, elles sont importantes parce qu'elles mettent tout en place. Il est un fait certain que Daburon, le juge d'instruction, ne pouvait pas expliquer en deux lignes le pourquoi du comment le nom du vicomte Albert de Commarin lui rappelait de mauvais souvenirs, mais bon, trop is te veel ! Cela ralentit fortement l'action du roman et j'ai failli le reposer sur l'étagère qui l'avait conservé durant toutes ces années.

Malgré tout, j'ai persévéré et continué à suivre tout ce petit monde : Gévrol, le chef de la sécurité; Lecoq, son aide de camp qui le méprise et voue une admiration extatique au père Tabaret, dit Tirauclair.

Tirauclair, qui est une sorte de précurseur à un Sherlock Holmes version "vieil homme riche" a une marotte inavouable en société : résoudre les énigmes les plus embrouillées grâce à sa méthode infaillible, à savoir partir du connu vers l'inconnu. Ce qu'il fit de manière brillante lors de l'analyse de la scène de crime chez la veuve Lerouge. Diable, on aurait dit Holmes dans ses déductions, donnant même la marque du cigare fumé.

Lorsque celui qu'ils pensent être le coupable est arrêté, à priori, il n'y a pas de doute : les preuves sont retrouvées chez lui.

C'est une fois l'arrestation faite que le reste va avancer un peu plus vite jusqu'au dénouement... après moult rebondissements. Lecoq ne fut pas le seul à se lancer sur des fausses-pistes, Tabaret aussi a fait des erreurs, mais il les a réparées.

La fin du roman a rattrapé son départ laborieux avec un retournement de situation auquel je ne m'attendais point.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Ce roman est souvent présenté, avec le double assassinat de la rue Morgue, comme l'un des premiers textes à l'origine du roman policier. Paru en 1865 en feuilleton sans grand succès, il le connaîtra après remaniement l'année d'après. Gaboriau va persévérer dans ce qui est en train de devenir un genre en faisant paraître d'autres livres basés sur des enquêtes criminelles, qui auront pour principal personnage un certain Lecoq, qui ne fait qu'un passage très rapide dans ce premier opus.

Nous sommes en 1862. Une femme, dite la veuve Lerouge est retrouvée assassinée dans sa maison de Bougival. le juge d'instruction Daburon, assisté par le commissaire Gévrol sont appelés sur les lieux du crime. Un certain Lecoq, qui fait partie de l'équipe de Gévrol conseille au juge de faire appel aux talents d'un certain Tabaret, retraité qui s'est pris de passion pour la résolution d'énigmes policières, et qui grâce à des talents de déduction hors du commun a permis à la police de résoudre des affaires sur lesquelles elle bloquait. Tabaret appelé sur la scène du crime va arriver à des conclusions très fortes, qui sembleront mettre Gévrol sur la touche. Tabaret va faire encore plus fort, et semble-t-il un peu par hasard, grâce à un de ses locataires, fournir un coupable qui semble certain à la police.

Nous trouvons bien dans ce roman quelques d'éléments que l'on considère spécifiques au roman policier : un meurtre, un scénario de déductions rigoureux. Mais l'intrigue de Gaboriau présente aussi des caractéristiques de la littérature feuilletonnesque, du mélodrame en vogue à l'époque. le personnage de Tabaret est juste une esquisse du détective, comme le seront Sherlock Holmes ou Hercule Poirot : il ne vit pas de ce métier, qui lui coûte en réalité de l'argent, et il arrive à ce qu'il pense être la conclusion un peu par hasard, grâce à une de ses relations. Il disparaît quelque peu à un moment du roman, et c'est Gévrol qui amène des éléments décisifs. D'ailleurs Tabaret renoncera à ses velléités de résoudre des énigmes policières à la fin du livre. Ce n'est donc pas un personnage complètement abouti, c'est Lecoq, simple comparse dans cette première tentative qui deviendra un véritable archétype. Mais il pose un certain nombre de points qui seront importants dans l'évolution du roman policier : la justice et la police sont de lourdes machines, avec des fonctionnements routiniers, et il faut pour aboutir à la vérité, surtout dans une affaire qui sort d'un cadre connu, des personnalités hors normes, qui ont l'agilité et la liberté de penser en dehors des schémas convenus, pour arriver à damner la pion aux criminels inventifs, capables de tirer profit du caractère sclérosé des institutions.

Mais ce que l'on pourrait appeler l'intrigue policière n'est qu'une partie du roman. Ce dernier brosse aussi des portraits de personnages, de milieux sociaux, donne une représentation de la société, transmet une morale. Assez conventionnelle d'ailleurs. Et selon les règles du mélodrame, la justice et le bien triomphent, après des épreuves imposées aux personnages vertueux, qui sortent grandis de l'expérience. A l'inverse, les scélérats sont punis, et la victime a au final bien mérité son triste sort. le désordre provoqué par le crime se trouve résolu, et l'ordre est restauré, permettant un renforcement des hiérarchies sociales et des normes en vigueur.

Malgré certaines longueurs, cela reste terriblement efficace et prenant. Même si l'on se doute un peu du dénouement, Gaboriau ménage jusque la fin un suspens, une action trépidante, avec une maîtrise redoutable.
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Il s'agit pour moi d'une lecture de cours que j'ai faite en retard, donc en connaissant tous les rebondissements révélés par le professeur dans son analyse : pour un roman policier, ce n'est pas l'idéal... Néanmoins, j'ai apprécié découvrir l'un des premiers textes français du genre et comparer avec ce que je sais de ceux d'aujourd'hui. L'intrigue y est plus prévisible, les retournements de situation peut-être un peu trop nombreux à mon goût et le ton général moins "gore" que ce qu'on peut trouver aujourd'hui. Au 19e siècle, pas de nouvelles technologies pour aider les détectives, mais de la réflexion, de l'observation et des scénarios romanesques : ce "retour à l'ancienne" m'a bien plu, n'étant pas adepte des "miracles" accomplis par la technologie dans nombre de séries policières (télévisées, mon expérience littéraire étant moindre) Enfin, le style m'a fait penser à celui De Balzac : assez descriptif en général.
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Un policier dans ma bibliothèque c'est comme un neurone dans les émissions de TF1, rare. Mais celui-là, j'ai voulu le lire pour une unique raison. Il a été écrit en 1866 par, dit-on, le « père du roman policier français ». Au même rang qu'Arthur Conan Doyle ou Edgar Allan Poe. Eh oui, pas un amateur ce gars-là.
Donc, l'intérêt était de voir en quoi il avait inventé le genre en France. Alors oui, s'il est vraiment le premier, il a tout inventé : intrigues, rebondissements à foison, suspens, super détective qui se plante, se reprend, doute et gagne à la fin, plus ou moins…

Bon, un policier donc, sympa à ouvrir pour cette raison mais une fois passée la découverte, on s'ennuie rapidement quand on n'est pas fan du genre.

Reste quand même un intérêt. Celui de la vision de l'aristocratie par la bourgeoisie du XIX siècle ! Quand on y réfléchit deux secondes, l'auteur écrit à moins d'un siècle de la révolution française et ce qu'il dit de l'aristocratie ou de la bourgeoisie éclaire le chemin que nous avons parcouru au XX°siècle. Et si je dois résumer en quelques mots le sentiment que cela m'inspire : je suis content d'être né dans mon siècle et dans une république.
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Roman fluide à lire. L'histoire n'est pas très compliquée !
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