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EAN : 978B08HM3NZYD
253 pages
Iggybook (05/09/2020)
4/5   1 notes
Résumé :
Quatre aviateurs de la guerre du Vietnam sont emmenés malgré eux jusqu’à la planète Crusadée par des extraterrestres rencontrés dans une grotte. Après un long voyage à travers différents univers, et un report d’existence, ils atteignent enfin Crusadée où, en compagnie de leurs hôtes, ils mèneront une vie très différente de leur première période sur Terre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une crusée vint s’assoir sur un banc avoisinant. Plus exactement, ce fut un banc de pierre en demi-cercle qui se matérialisa soudain et lui proposa de s’y mettre sur son séant quelques instants. Sans doute avait-il deviné une fatigue passagère de la fécène, ou encore son besoin de papoter quelques minutes ; preuve en était, d’ailleurs, que la dame entama aussitôt après la conversation avec ces « quatre cruses » à proximité d’elle.

— Vous êtes probablement de repos ? dit-elle. Moi aussi, cela tombe bien.

Les quatre terriens étaient surpris. Jusqu’à présent, chaque fois qu’on leur avait adressé la parole, c’était dans des circonstances particulières, des gens qui savaient d’où ils venaient ou des voisins. Mais c’était bien la première fois qu’ils étaient abordés, approchés, comme de simples crusadéins, et ils en étaient quelque peu intimidés. D’habitude, dans leur pays, c’était à eux d’accoster la gent féminine. Et ils connaissaient encore si peu les us et coutumes de cette planète…

— J’ai fait les magasins de mode, dit-elle. Je suis fourbue ! Heureusement, ce banc s’en est aussitôt aperçu et m’a proposé ses bons offices. Et vous, étiez-vous également éreintés ?

— Non, nous nous sommes juste donné rendez-vous ici.

— Je m’appelle Miris, Essoris, Éliantor, de la lignée des Augustin, dit-elle.

En authentiques crusadéins à présent, ils déclinèrent leurs noms complets :

— Michael, Vlatir, Susnaque, de la lignée des Terrien

— John, Lisbur, Caténos, de la lignée des Terrien

— David, Ritor, Jacobi, également de la lignée des Terrien

— Jeff, Yoric, Lipton, de la même lignée.

— Vous êtes donc tous de la même famille, des frères peut-être.

— Non, juste des cousins, de premier degré.

Comme leur éloignement l’obligeait à élever la voix, à seule fin qu’ils l’entendissent parfaitement, elle préféra leur proposer de se rapprocher, s’ils n’y voyaient pas d’inconvénients, naturellement. Elle n’attendit pas la réponse, elle savait qu’elle ne serait nullement contredite… Et, pour gagner du temps, elle demanda à son banc de pierre, légèrement incurvé d’ailleurs, de se mouvoir auprès d’eux ; ce dernier la véhicula donc jusqu’aux dignes représentants de la lignée des Terrien. Arrivé face à eux, l’exèdre se positionna comme il le fallait, et elle put alors tenir salon. Elle leur décocha aussitôt un sourire magistral auquel ils répondirent par une mine pareillement réjouie. Heureusement qu’elle ne leur avait pas serré la main : elle aurait pu y remarquer le doigt manquant, celui des échanges. Elle jaugea toutefois leur port de tête, mais ils avaient tous pris le parti de camoufler leur difformité apparente, leur bouille bien ronde, sous un vaste galure qu’ils s’étaient déjà procuré chez un chapelier, étant donné leurs nombreuses échoppes, ici.

— J’aime bien vos chapeaux, dit-elle. Je vois que vous êtes des « modeux ». Nous allons nous entendre… Rares sont les cruses qui suivent la dernière mode, nous la laissant à nous, fécènes, le plus souvent. Et pourtant un tromblon, ça vous transforme une silhouette ! annonça-t-elle.

Seul John avait l’habitude, dans son Texas natal, de porter le Stetson. Aussi cela ne le changeait guère.

Les gars ainsi affublés de superbes couvre-chefs, la crusée ne s’aperçut guère d’avoir affaire à des extracrusadéins, des êtres venus d’une autre galaxie. Elle continua :

— Ah, que j’aime ce carré de verdure ! Sentez-vous cette douce fraicheur, ce parfum naturel fortement exhalé ! J’adore ici faire une courte halte lorsque je fais les boutiques… Car c’est exténuant, les boutiques, n’est-ce pas ? Mais, j’y pense, êtes-vous « consolidés » ?

— « Consolidé » ?… Je l’étais…, répondit sur-le-champ Michael, car il avait aussitôt compris la signification du mot « consolidé », ce qu’on aurait appelé sur une autre planète, marié, ou en couple.

Ses trois copains n’en avaient, en revanche, pas tout à fait saisi le sens. Ils s’interrogeaient. Sans doute ce terme était-il un vocable à la mode, naturellement encore peu traduit en crusadéin courant, dont ils avaient juste acquis l’essentiel ?

Si les caractéristiques corporelles des crusadéins, tous sexes confondus, étaient sensiblement les mêmes que celles des terriens, les crusadéennes ou crusées n’avaient guère de fortes poitrines, les mamelles ayant perdu leur usage premier d’alimenter les petits, puisque toute énergie vitale, synthétisée notamment sur Terre à partir de nourriture diverse, était ici puisée dans le cosmos. Les quatre Américains l’avaient déjà constaté lors de leur odyssée galactique ; mais peut-être que les femelles, les « femmes » au sein de l’équipage du vaisseau, avaient, en raison de leur naissance et de leur hérédité, cette morphologie. Maintenant, ils se rendaient compte que toutes les crusadéennes étaient ainsi, très fines de silhouette agréablement valorisée par toute mode du moment.

Ce qui avait également étonné les terriens, c’était leur propre manque de désir durant la traversée, contrairement à ce qui se passait sur la Terre, comme si leur libido s’était mise en sommeil pour un temps. Et ils avaient d’ailleurs remarqué la même chose venant de l’équipage masculin crusadéin ; à moins que tous les mâles de l’expédition fussent spécifiquement choisis ou bien qu’ils eussent subi un traitement singulier avant d’embarquer dans le vaisseau spatial… Aussi n’y eut-il aucun problème de comportement déplacé au cours de l’odyssée galactique ; au reste, tous astreints à leurs tâches particulières, indépendamment des sexes, sans qu’aucun sentiment intervînt le moins du monde. C’était néanmoins paradoxal, et ce mystère devait être creusé…

En tout cas, les crusées étaient engageantes en général, fort sympathiques, comme celle qu’ils avaient à présent sous leurs yeux… Et celle-ci, au préalable, leur demandait s’ils étaient « consolidés », comme si leurs bouilles éminemment uniques et spécifiques l’intéressaient déjà. Il est vrai que, sur Crusadée, l’âge corporel n’était pas aussi sensible que sur leur Terre, lequel découlait la plupart du temps d’une mauvaise hygiène de vie, à savoir, trop ou trop peu de nourriture. Ici, tout le monde était au même niveau. L’organisme ne puisait dans le cosmos que l’énergie indispensable à sa survie, et rien de plus.

Miris, Essoris, Éliantor, de la lignée des Augustin, était une jolie crusée dont, ailleurs, ils seraient vite tombés amoureux. Mais, en ces lieux, ils ne connaissaient pas encore les codes qui seyaient à la bienséance. Aussi étaient-ils devant elle comme des adolescents en proie à de premiers frissons. Pourtant, rien ne frissonnait réellement ; est-ce que cette traversée galactique ne leur avait pas ôté leur capacité de séduire ? Leurs artifices restaient désespérément de marbre ; ils n’en comprenaient guère les raisons…

— J’habite assez loin d’ici, reprit-elle, dans un quartier dénommé Imohé-8, du nom d’une fort lointaine planète, dans une galaxie spirale à l’appellation savoureuse : la Voie lactée ; c’est ce que j’ai appris dans le « Grand livre de la connaissance universelle ». Ma lignée y réside au lieudit « Cheval de Troie ». Ce serait, semble-t-il, une bête courante sur cette planète, une bête aux longues et fines pattes. J’adore ce lieu. Mon appartement est situé dans un œil de l’animal. Aussi ai-je un regard doux sur le monde qui m’entoure…

Elle s’esclaffa, puis continua :

— Je me demande comment peuvent être les habitants de ce corps céleste. Il parait qu’une expédition, partie il y a fort longtemps aux confins de l’univers, vient juste de rentrer, alors qu’on la croyait perdue depuis des millénaires. Et elle aurait emmené quatre spécimens de cet astre lointain… Ils en ont parlé dans les médias, ajouta-t-elle, et notre Préducteur général devrait sous peu faire une présentation officielle à toute la Crusadée, de ces extracrusadéins. Ils seraient encore vivants, comme ceux de la mission. Nos gens de science vont se pencher sur le phénomène… Pourquoi sont-ils restés en vie aussi longtemps ?… En tout cas, moi, j’aimerais bien les voir, ces créatures !

Michael, David, Jeff et John se regardèrent, perplexes. Devaient-ils lui annoncer qu’ils étaient ces fameuses créatures, dont elle venait de causer ?… Mais ils auraient eu trop peur de la voir s’enfuir, alors qu’elle leur était si sympathique. Est-ce que l’occasion se représenterait même de pouvoir discuter à bâtons rompus avec une personne qui leur était totalement étrangère, et une jolie fécène en particulier ? Ils se turent donc, tandis qu’elle reprenait :

— Et vous, vous n’aimeriez pas faire connaissance avec des êtres venant d’ailleurs ?… Peut-être qu’ils sont plus évolués que nous, qu’ils ont des choses à nous enseigner…

Là, ils l’auraient forcément déçue… Lui apprendre que certains de ces êtres ne cessaient de se déchirer, de s’entretuer, de se nuire les uns les autres… ; détruisant régulièrement tous leurs acquis, faisant souvent allégeance à des gourous, des fous, des psychotiques qui les entrainaient avec eux dans des chaos indescriptibles, faisant régresser leur planète et l’âme qui s’en dégageait, annihilant en quelques heures ce que des générations généreuses, durant des millénaires, y avaient concédé aux descendants… Non, ils n’étaient pas plus évolués que les crusadéins, tant s’en faut ! Comment lui annoncer cela ?… ; elle serait foncièrement désappointée… Michael préféra biaiser. Il dit :

— N’y a-t-il pas dans le « Grand livre de la connaissance universelle » quelque chose à ce sujet ?

— L’astre est si lointain, répondit-elle, que les dernières informations consultables par le commun crusadéin datent de beaucoup. Qui sait si, en ce moment, de grandes destructions n’ont pas encore lieu, comme celles qui sont dévoilées dans le « Grand livre » ?… À moins que ces êtres soient enfin devenus civilisés ! Souvent, le progrès avance très vite, il suffit de quelques importantes découvertes, comme celles que nous faisons régulièrement sur Crusadée. Par exemple, le fait d’a
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Une main aussi pure qu’un diamant tourna la vingt-cinq-millionième page du « Grand livre de la connaissance universelle ».

Par transparence, six doigts complexes laissaient entrapercevoir leur mécanique intrinsèque, et semblaient déchiffrer le texte inscrit dans le livre d’or.

On y relatait qu’au cœur de l’univers en expansion, dans une fort lointaine galaxie, allait avoir lieu un évènement exceptionnel. En réalité cosmique se conjuguaient passé, présent et futur, et seuls quelques « grands prêtres » ou sommités pouvaient les consulter et savaient les décrypter.

Du reste, sur Crusadée et des millénaires durant, avait été entretenue la légende d’une expédition perdue sur une planète de la Voie lactée, expédition que l’on imaginait avoir disparu à tout jamais. Ou peut-être avoir été mise en sommeil… ; jusqu’à ce jour…

*

Nous étions, ce jour-là, en pleine guerre, dite du Vietnam, sur cette lointaine planète, que ses habitants avaient appelée Terre, mais que l’on nommait ici Hydroxy-26 ou encore Imohé-8, car cette planète avait été découverte par l’illustre astronome Imohé, Pantarque, Nazurkien, de la lignée des Nepty, parmi sept autres astres en gravitation autour d’une même étoile. D’où la terminaison de cette dénomination Imohé par : tiret 8.

C’était au beau milieu du vingtième siècle, du calendrier grégorien.
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