Charlotte de Savigny, tome 1 : L'insouciance d'une marquise

J'ai souhaité lire ce livre car j'ai trouvé la couverture très réussie et le résumé tentant.
Hélas ce dernier avait suscité chez moi un horizon d'attente qui n'a pas correspondu avec le contenu du roman. Je pensais lire un récit historique avec une histoire d'amour mais la romance a complètement gommé l'époque dans les 300 premières pages.
Et s'il y a une chose que je déteste, ce sont les romans qui se situent dans une époque déterminée avec des codes différents des nôtres mais qui sont écrits avec des mots de notre époque. Ainsi l'héroïne avoue que de très rares personnes se permettent de l'appeler par son prénom (vraisemblablement sa famille rapprochée, ce qui se faisait ainsi dans un monde défini par une étiquette très stricte) mais elle-même parle familièrement à ses amies, les appelant "Les filles" (l'expression désignait notamment les prostituées ou les domestiques de manière condescendante:"ma fille" , la "fille de cuisine") et utilise fréquemment le groupe nominal "mon homme" pour faire référence à son amant.

L'intrigue est mince: en 1787, Charlotte de Savigny, fille de feu le marquis du même nom, épouse l'homme choisi par sa mère. En effet, issue d'une famille noble, la jeune fille doit faire un mariage d'argent pour sauver les finances de sa famille. Son mari a le double de son âge et un caractère vil et méchant.
Et Charlotte tombe amoureuse d'un autre homme...

Cette intrigue pose quand même une question morale. Charlotte épouse un homme qu'elle n'aime pas et le trompe dès le début. Ce qui m'étonne, vu le caractère de son mari, c'est qu'il le sait et la laisse faire longtemps avant de devenir soudain fou de jalousie. Je n'ai pas trouvé cet élément de l'intrigue très cohérent. D'autant plus qu'il aurait pu la répudier lorsqu'il s'est aperçue qu'elle n'était plus vierge.
D'ailleurs, dans le genre ridicule, Charlotte demande à son amant si l'amour physique est toujours aussi bien entre deux personnes alors qu'elle ne le supporte pas avec son propre époux.
Je trouve aussi les personnages beaucoup trop manichéens: le mari n'a que d'abominables défauts ce qui justifie l'adultère de sa femme! (Et également le fait qu'elle lui administre subtilement des drogues pour le faire dormir et différer la consommation du mariage: combien de temps pensait-elle faire ça et l'empêcher de s'approcher d'elle? Toute sa vie?)

En outre, il y a une incohérence avec le titre même de l'oeuvre et les titres de noblesse attribués aux personnages. Charlotte est désignée comme une "marquise", ce qu'elle n'est pas. le titre revient en effet au fils aîné d'une famille (ce que devait être son défunt père) et à la femme de celui-ci (La mère de Charlotte). Donc seul le fils aîné dans la fratrie de Charlotte est marquis depuis la mort du père (c'est donc un frère de Charlotte, et sa femme, s'il en a une, est marquise). Elle-même épouse un vicomte et devient par conséquent vicomtesse.
On retrouve la même erreur de terminologie avec son amant, désigné comme "le jeune duc" alors qu'il est précisé qu'il est le fils benjamin du duc en titre (donc le futur duc dans sa famille est son frère aîné et non lui).

Encore un défaut qui m'est insupportable: les nombreuses expressions dénuées de sens, les fautes d'orthographe et de syntaxe. Je me suis demandé un moment si je ne lisais pas des épreuves non corrigées, mais ce n'est pas le cas.
J'ai recherché quelques exemples pour ne pas asséner ceci gratuitement (cette énumération n'est donc pas du tout exhaustive):
- expressions bizarres ou familières : "j'ai mal à ma voix", " propre sur lui"
- des erreurs de conjugaison: deux fois "je lis" pour le passé simple au lieu de "je lus" (alors que les subjonctifs sont bien utilisés!)
- Un mot pour un autre "je vous demande d'être prudents car ensemble TOUT vous paraîtra insurmontable. Mais ce ne sera pas le cas, Charlotte. L'amour ne triomphe pas toujours en ce monde, et tu n'es pas invincible". Je pense que l'auteur voulait dire: RIEN.
- Plusieurs problèmes de syntaxe comme: "j'accueillis la chaleur de la sienne se poser sur la mienne"
- des répétitions: " Puis je trouvai. Je le trouvai bien trop rapidement pour pouvoir remettre de l'ordre dans le chaos QUE régnait dans mon esprit." (Répétition couplée ici à une erreur de pronom relatif)
- des fautes sur les pronoms: " Allons s'asseoir"
- quelques fautes d'accords:" seul à seul" (Il y a un homme et une femme), "Ils ont tous pillé" (au lieu de TOUT).

En conclusion, cette lecture m'a déçue. J'ai bien conscience qu'il n'y a pas des incorrections à toutes les pages mais il reste énormément de coquilles dans ce livre (normalement il y a une relecture pour éviter ces désagréments) et il y en avait suffisamment pour m'incommoder.
Le contexte historique n'est pas tellement exploité.
Les personnages ne sont pas toujours bien crédibles (je pense surtout au mari, ça me paraît juste impossible d'avoir autant de vices et Charlotte accepte vite des principes qui vont contre toute l'éducation qu'elle a reçue)
Pour finir, il faut quand même dire que le livre est très beau: j'ai déjà dit que je trouvais la couverture magnifique, mais ce n'est pas tout. En effet le papier est de très bonne qualité, bien blanc et épais, et l'encre ne déteint pas sur les doigts et donc sur la tranche du livre.

Je remercie tout d'abord Babelio pour ce roman reçu dans le cadre d'une Masse Critique ainsi qu‘Evidence Editions.

Plutôt habituée aux romances anglaises sous la régence, la plume de Line Gagliano m'a dépaysée en me ramenant en France peu de temps avant la révolution française. Charlotte est une jeune fille noble amenée à se marier contre sa volonté à un homme beaucoup plus vieux qu'elle pour aider sa famille. le soir de ses fiançailles, elle rencontre le fils cadet d'un duc, personnage un peu énigmatique dont elle s'éprend tout de suite. Il la met en garde contre son fiancé, jure de la protéger mais le mariage est inéluctable.
Charlotte est un personnage plein de contradictions, à la fois naïve, sure de ses privilèges, sans pensée pour le Tiers Etat qui souffre des taxes injustes, mais aussi assez forte, qui va s'ouvrir à des idées totalement à l'encontre de son éducation. J'ai été un peu gênée cependant sur la rapidité de son engouement pour Edouard, lui jurant son amour alors qu'elle ne l'a vu que très peu. Elle est contre son mariage mais ne fait rien pour l'empêcher. A son âge et avec sa candeur, vouloir à tout prix empêcher son mari de consommer le mariage avec des potions comme si dès le départ elle avait peur de lui, c'était un peu trop extrême. La violence conjugale qu'elle a subi peut expliquer après ses agissements plus extrêmes. Il m'a manqué le facteur déclencheur, comme si elle avait une peur incontrôlée de son conjoint avant tout signe en ce sens. Dans une période aussi marquée par la religion, prendre un amant tout juste après le mariage alors qu'elle a peur de son conjoint m'a semblé moins crédible car elle revient tous les soirs, une fuite avec son amant aurait été plus dans le sens de cette violence à laquelle elle voulait échapper.

La plume est très fluide, c'est un troisième roman. Cette jeune auteur va s'améliorer avec le temps, à suivre.
Détail totalement anecdotique mais j'ai adoré le toucher du grain du livre, une très belle qualité qui donne de feuilleter encore plus.

Épouser un homme par devoir familiale c'est vieux jeu ? Pourtant, c'est l'époque dans laquelle vie Charlotte et le rôle qu'elle va devoir assumer !

Nous voici avec une belle romance qui se passe à l'aube de la révolution française, l'intrigue est bien amenée avec son lot d'obstacles et de thématiques. Il faut dire que cette époque n'était pas facile à vivre et on le ressent dans le récit.

J'ai adoré notre duo, Charlotte est très attachante ! On ressent toutes ses émotions, on rie avec elle, on a peur, on subi, on souffre, c'est une multitude de sentiments qui nous touchent en plein coeur. Elle est consciente du monde qui l'entoure et du faussé économique prèsent. Elle vit avec cette réalité qui la révolte ou plus haut point et qui l'oblige par delà ses devoirs d'épouser un homme qu'elle n'aime pas.

Édouard est beau, énigmatique, c'est un homme avec la tête sur les épaules qui désire changer le cours des choses. On comprend quand même bien ses émotions, et le fait qu'il a la main sur le coeur pour aider les personnes qu'il aime. C'est un homme fort qui va au bout de ses convictions.

Entre Charlotte et lui c'est une belle symbiose, leur histoire est magique. J'ai aimé me fondre dans leurs échanges et dans leur vie. J'aurai peut-être aimé avoir quelques chapitres centrés sur son point de vue, mais en soit ça ne dérange pas la compréhension de ses intentions.

Le point qui m'a je pense le plus troublé, c'est l'effacement du sujet de la religion chrétienne qui était très présente à cette époque, cependant j'ai appris que ce serait abordé dans le tome 2. Je termine donc cette lecture avec le sourire au lèvre et l'envie de les retrouver très bientôt !

C'est la première fois que je lis cette Autrice, et j'ai beaucoup aimé sa plume ! On s'y fond avec une belle facilité et on se laisse engloutir par la miriade d'émotions qui s'en dégage. Je vous conseille de découvrir cette Autrice qui saura, je pense, vous surprendre.

Je remercie tout d'abord Babelio pour la réception de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique ainsi qu‘Evidence Editions. J'avais vu la couverture ainsi que le résumé passer sur les réseaux et il a de suite attiré mon attention. La période historique dont se déroule l'intrigue tout particulièrement car je trouve cette période si mouvementée qu'on peut y installer des romances vraiment passionnantes et compliquées.

Nous suivons les pas de Charlotte, belle jeune femme vivant tout proche de la Révolution Française mais vivant encore pour l'instant sur les moeurs de l'époque : une femme finit par être mariée très jeune et vit aux dépens de son mari. Elle ne doit pas s'exprimer ni avoir d'avis propre, seulement faire bonne figure, bien tenir sa maison et donner des héritiers. Vous comprendrez vite que Charlotte est bien loin de ce portrait que je vous dépeins et qu'elle a en elle un feu qui ne demande qu'à se répandre.
Ayant perdu son père et poussée par sa mère, elle n'a pas d'autre choix que de contracter un mariage avantageux avec un homme absolument abject, Armand d'Aubusson.

Au détour de sa fête de fiançailles, elle croise le chemin d'Edouard de Beauvilliers et quelque chose se passe à ce moment. Quelque chose qu'on ressent également, de magnétique, qui envoûte,… Malgré sa situation, elle va sombrer dans une passion sans précédent, lui ouvrant une porte au bonheur qu'elle pensait interdit et surtout impossible avec son mariage. Ce couple m'a absolument transportée ! Il y a une telle alchimie, vous ne pouvez pas rester insensible. C'est intense !
Ce que j'ai particulièrement aimé c'est la réalité dont lequel on est plongés. D'ailleurs je tiens à glisser un trigger warning pour tout ce qui concerne la violence et le viol. J'ai aimé ce parti pris de tout nous montrer de la vie à cette période là, comme la soumission des femmes à leurs maris et leurs possibles cruautés. Mais c'est justement durant cette période que les pensées changent, que la colère gronde et va se propager donc c'est plus qu'important de tout voir, tout ressentir de ce qui se passe à ce moment là pour le comprendre entièrement.

L'auteure ici ne nous laisse aucun répit et sa plume est d'ailleurs incisive et super immersive. Nous goûtons à toutes les émotions de plein fouet, en passant de l'amour passionné de nos héros, la violence, les quiproquos, les accidents, la colère qui gronde jusqu'à nous emmener aux bords du précipice, qui signe d'ailleurs la fin du roman de façon super frustrante !
A tel point que j'avais déjà commandé le tome 2 sentant la fin arriver à grands pas et l'envie de savoir la suite de nos personnages. Charlotte ici est la digne représentante de cette période. Alors qu'elle vit dans un milieu aisé et aristocrate, vivant de plaisirs et de fêtes elle va vite faire face à la réalité du monde, aux nouveaux courants d'idées. On la voit petit à petit s'éveiller, en prendre conscience, s'éduquer au contact de la ville et des personnes. Elle va enfin pouvoir s'exprimer et décider par elle même !

Au niveau de l'intrigue et du roman en lui-même, j'ai été conquise. Malgré quelques coquilles restantes ici et là, j'ai été surprise des différents changements de direction. Un excellent point ! La plume est addictive et difficile à lâcher. On est plongés dans l'histoire et j'avoue avoir littéralement dévoré le roman.
Il n'y a pas trop de personnages, j'ai eu un véritable attachement à toute la petite équipe autour d'Edouard qui accueille Charlotte comme une amie, voir une soeur alors que tout les oppose au début. Ils sont un vrai soutien et j'ai senti tellement d'amour entre eux !
Une petite pépite de romance historique à déguster, je vous laisse, le tome 2 m'attend !
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Versailles, 1787.
Charlotte est l'unique fille de feu le marquis de Savigny. Pour que sa famille puisse garder son statut à la cour du roi, elle est contrainte d'épouser Armand, un vicomte qui a trois fois son âge et dont la première femme est morte dans d'étranges circonstances. Résignée, elle rencontre, lors de ses fêtes de fiançailles, un certain Édouard. Il a beau faire parti de la noblesse, Édouard va faire découvrir à Charlotte un nouveau monde.

Je ne lis pas beaucoup de romances historiques qui se passent en France mais j'étais intriguée. Ici, on suit Charlotte, une jeune femme qui sait ce qu'elle ne veut pas mais sa condition de femme ne lui permet pas d'avoir la liberté de faire ce qu'elle veut et on le sent et on le vit pendant toute notre lecture. On est loin de la romance toute douce. Charlotte est contrainte au mariage et tombe amoureuse d'un autre homme. Avec Édouard, elle va découvrir la colère du peuple et les prémices de la révolution, tout en essayant de se sauver elle-même. Je crois qu'on peut dire que Charlotte est une femme forte et courageuse. Avec tout ce qu'elle va subir, elle continue à se battre pour ceux qu'elle aime.

Dans ce roman, l'autrice aborde des sujets forts. On a beau être sur fond de révolution française, certains sujets sont encore d'actualité. Cela fait réfléchir.

Cette fin me laisse sur ma faim. Plusieurs questions se posent. du coup, je suis impatiente de pouvoir découvrir le tome 2 pour retrouver Charlotte, Édouard et toute la bande.